Tulipa sylvestris - Tulipe des bois, Tulipe sauvage
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    Nom commun : Tulipe des bois, Tulipe de Gaule, Tulipe des forêts, Tulipe sauvage, nommée par les anglophones 'Wild tulip, Florentine Tulip, Forest tulip, Woodland Tulip', en allemand 'Weinberg-Tulpe, Weinbergtulpe', en italien 'Tulipano dei campi', en polonais 'Tulipan', en suédois 'Vildtulpaner'.
    Nom latin : Tulipa sylvestris L.* (1753), donné pour synonyme de Tulipa florentina Hort.* ex Baker* (1874), Tulipa gallica Delaun. ex Loisel., Tulipa abatinoi Borzì & Mattei, Tulipa balcanica Velen., Tulipa australis var. gallica (Delaun. ex Loisel.) Levier, Tulipa grandiflora Hy, Tulipa grisebachiana Pant., Tulipa grisebachii Borbás, Tulipa marshalliana Andrz. ex Baker, Tulipa sylvestris var. gallica (Delaun. ex Loisel.) Kunze, Tulipa turcica Roth, Lilium bononiense E.H.L.Krause, Tulipa abatinoi Borzì & Mattei
    Avec des sous-espèces incluses : Tulipa sylvestris subsp. australis (Lien) Pamp., Tulipa sylvestris subsp. cuspidata (Regel) Maire & Weiller, Tulipa sylvestris subsp. primuline (Baker) Maire & Weiller, Tulipa sylvestris subsp. sylvestre.
    famille : Liliaceae.
    catégorie : vivace bulbeuse thermophile à petit bulbe ovoïde à l'enveloppe brune donnant naissance à une ou deux tiges florales.
    feuillage : caduc, vert franc, glauque. Une ou deux paires de feuilles charnues, alternes, engainantes, lancéolées-linéaires et acuminées.
    port : érigé pour la tige florale, feuillage évasé retombant.
    floraison : au début du printemps, courant mars-mai, selon le climat, faiblement parfumée.
    Longue fleur solitaire hermaphrodite de ± 5 cm, à corolle étoilée à 6 tépales récurvés se chevauchant et pourvus à la base de petites barbes, six étamines, un style, ovaire supère.
    Les étroits et longs boutons floraux sont pendants ne se redressant qu'au moment de l'éclosion, par temps ensoleillé, restant fermé par temps gris.
    couleur : jaune vif sur l'extérieur, vers la base, vert jaunâtre, souvent brossé de rouge grenat à cramoisi, en partie médiane des tépales, sur une tige pourprée en partie haute.
    fruits : capsule à 3 valves contenant de nombreuses graines.
    croissance : rapide
    hauteur : 0.12/15 à 0.30 m, selon provenance.
    plantation : à l'automne en veillant à diriger la partie pointue dirigée vers le haut.
    multiplication : par semis ou par séparation des bulbilles à l'automne.
    sol : acide ou neutre, frais, mais bien drainé, enrichi.
    emplacement : soleil, mi-ombre.
    zone : 5-9 U-K hardiness H6, USDA zone 5a-9b, tolère aisément -20°C.
    origine : Asie Mineure, au nord-ouest de l'ancienne Perse, rapporté vers 1650, depuis, naturalisé en Europe méridionale dans les prairies, les vignes et sur les talus, à cause des traitements des sols, c'est une espèce en régression dans de nombreuses régions et en voie de disparition, aujourd'hui, c'est une espèce protégée sur l'ensemble du territoire français, en Allemagne, elle figure sur la liste rouge des plantes menacées. Introduite au nord-est des États-Unis, dans les États du Maryland et de Pennsylvanie.
    entretien : laissez jaunir un peu le feuillage avant de le couper, il n'est pas nécessaire de les déterrer et de les conserver au frais et au sec, comme pour les autres tulipes.
    Pour un bouquet, il faut savoir qu'une fois coupée et mise dans de l'eau, la tulipe continue à pousser, il faut donc surveiller le niveau de l'eau et sa clarté, penser à recouper les tiges.
    maladies et ravageurs : au jardin, peut-être sensible aux pucerons (aphids), aux limaces (slugs). Le bulbe et la tige peuvent être endommagés par le nématode des tiges Ditylenchus dipsaci*, consulter sa fiche sur Éphydia, site de l'INRA.
    NB : son nom Tulipa vient de l'ancien français tulipan qui viendrait de la forme latinisée du mot turc 'tülbend' qui désigne un turban, mot issu du persan 'dul-i-band', le tout, faisant allusion à la forme de la fleur, et son nom spécifique, sylvestris signifie forestier.
    Ce genre comprend cinquante espèces, originaires des pelouses arides ou steppes de l'Asie centrale et de l'Asie Mineure, dont les premiers bulbes auraient été rapportés à Vienne par l'ambassadeur d'Allemagne qui les auraient découverts dans les jardins du Sultan ottoman Süleyman (Soliman) le Magnifique (1494-1566), puis introduits dans nos jardins vers 1753, pour être utilisés dans les parterres, les plates-bandes, à l'avant des massifs, dans les rocailles, les pelouses et dans les sous-bois clairs.
    Ces espèces botaniques de Tulipe sont principalement originaires de l'Asie centrale (mer Caspienne) et d'Asie Mineure (Mer Caspienne) jusqu'en Turquie, Europe centrale, sud et ouest de l'Europe, 15 à 16 espèces sont présentes en France dont 3 dans le sud de la France et les autres (néo-tulipes) vivent en Savoie et dans les Hautes-Alpes ; en Amérique du Nord (10 espèces), dans les États de l'Ontario, Michigan, Ohio, Pennsylvanie, Maryland, Massachusetts et plus à l'est, en Californie.
    En 1554, les premières tulipes d'Europe, furent plantées au Jardin Royal de Prague*, des bulbes offerts par le sultan turc de Constantinople et, c'est depuis Prague, qu'elles furent exportées vers les Pays-Bas, leur diffusion atteint l'apogée en 1630 où durant 10 années sévit la tulipomanie qui fit grimper le prix des bulbes.
    Les obtenbteurs, à travers les siècles, ont créé, des milliers de cultivars simples, doubles, frangés, perroquets, unis ou bicolores, petits, grands ou géants.
    A lire : Histoire des tulipes par Charles Malo (1790-1871), illustrateur Pancrace Bessa (1771-1846), 1 vol, éditeur L. Janet à Paris, consultable en ligne à la Bnf.
    Les obtenbteurs, à travers les siècles, ont créé, des milliers de cultivars simples, doubles, frangés, perroquets, unis ou bicolores, petits, grands ou géants, des bulbes à planter pour égayer pelouses, massifs, rocailles, potées et jardinières pour les rebords de fenêtres, les balcons, patios et terrasses.
    Au nord d'Amsterdam, vous pouvez découvrir au printemps, les collections (tulipes, narcisses, fritillaires, jacinthes et crocus vernus) de la Fondation Hortus Bulborum à Limmen, recueillies et cultivées dès 1924 par Pieter Boschman, regroupant plus de 4 000 bulbes d'anciens et légendaires cultivars, certains d'entre eux remontant à l'Age d'Or (Soliman (Süleyman) le Magnifique) de cette dernière.
    illustration : planche 377 par Christiaan Sepp, dans Flora Batava de Jan et Al. Kops, vol. 5 (1828), contributed contributed by www.BioLib.de.
    Jan Christiaan Sepp - 1828
    Au Finistère, L'INRA au Domaine de Kéraïber (29260 Ploudaniel), possède un conservatoire botanique où se trouve une collection riche de près d'un millier de variétés de tulipes, la plus importante d'Europe, du point de vue de la diversité rassemblée sur un même site. En avril 2010, à l'occasion de l'année internationale de la biodiversité, l'INRA a invité le public à découvrir cette collection, lors d'un week-end portes ouvertes.
    Après cuisson, les bulbes de tulipe sont comestibles ; durant la seconde guerre mondiale, les tubercules de pomme de terre étant une denrée rare, aux Pays-Bas, ils consommèrent leur production de bulbes.
    Comme toutes les autres tulipes, elle contient de la tulipaline A, substance irritante qui chez certaines personnes peut provoquer des dermites de contact (urticaire, prurit, oedème nommé gale des Tulipes), et à la longue chez les professionnels qui les manipulent des rhinites, des crises d'asthme et/ou des conjonctivites. Mettre des gants pour les manipuler
    Quelques sous-espèces :
    - Tulipa sylvestris L. subsp. australis (Link) Pamp., synonymes Tulipa australis Link, Tulipa alpestris Jordan & Fourr., Tulipa celsiana DC., Tulipa tricolor Ledeb., Tulipe australe, nommée Tulipe méridionale qui est donnée comme synonyme par certains auteurs bien qu'elle se différencie par des tépales d'un jaune vif lavé de rouge sur le revers; tulipe que l'on peut rencontrer dans le Midi de la France en zone calcaire, dans les pelouses sèches et en garrigue, jusqu'à 2 000 m d'altitude, floraison du printemps à l'été, d'avril jusqu'en juillet, selon climat.
    - Tulipa sylvestris L. subsp. sylvestris, synonymes Tulipa hypanica Klokov & Zoz, Tulipa quercetorum Klokov & Zoz, Tulipa tchitounyi Aznavour, Tulipa thirkeana C. Koch, Tulipa transtagana Brot., revers des tépales jaune verdâtre, en pointe nervurés de rouge, tige vert-rougeâtre
    - Tulipa sylvestris var. major à fleurnettement plus grande à 8 tépales d'un beau jaune d'or.
    Quelques espèces présentes en France :
    - Tulipa agenensis DC Tulipe d'Agen, Tulipe oeil de soleil, Tulipe de Lortet, présente dans le sud de la France, depuis la Gironde jusqu'au Vaucluse, grande tulipe d'environ 30 cm de haut, rouge écarlate maculé en coeur d'une tache noire, au revers lavé de jaune.
    - Tulipa aximensis Jord. ex Baker, Tulipe d'Aime aujourd'hui, donné comme synonyme de Tulipa gesneriana fait partie des néo-tulipes des Alpes de Haute-Savoie, se rencontre aussi en Suisse, une tulipe rose-rouge revers lavé de blanc.
    - Tulipa billietianaJord., Tulipe de Billiet, Tulipe du Cardinal Billiet, fait partie des néo-tulipes de Savoie, tulipe jaune vif.
    - Tulipa clusiana DC.* Tulipe de l'écluse, Tulipe de Perse, une tulipe rouge et blanche. Espèce introduite, présente dans les Hautes-Pyrénées, une menacée figure dans le livre rouge des espèces menacées de France, Tome I espèces prioritaires (1995).
    - Tulipa didieri Jord. (1846) Tulipe de Didier, la RHS* la donne comme synonyme, elle fait partie des néo-tulipes de Haute-Savoie, tulipe rouge écarlate à la base onglet noire marginé de jaune crème, une espèce menacée figure dans le livre rouge des espèces menacées de France, Tome I espèces prioritaires (1995).
    - Tulipa lortetii Jord., Tulipe de Lortet, originaire du Proche-Orient (Jordanie, Israël, Liban et Turquie) elle fait partie des néo-tulipes du sud de la France (Gironde, Lot-et-Garonne, Gers, Tarn-et-Garonne, plus à l'est Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse, grande tulipe de 30 cm de haut, d'un rouge écarlate avec un onglet noir cerclé de jaune, plus pâle sur le revers, une espèce menacée figure dans le livre rouge des espèces menacées de France, Tome I, espèces prioritaires (1995).
    - Tulipa marjolettii Perrier & Songeon (1894), Tulipe de Marjoillet, Tulipe de Perrier, une endémique éteinte du territoire faisait partie des néo-tulipes de Savoie, tulipe jaune au revers lavé de rouge vers la marge latérale des tépales.
    - Tulipa mauriana Jord. & Fourr., Tulipe de la Maurienne fait partie des néo-tulipes de la Savoie, tulipe rouge écarlate large macule frangée jaune vif.
    - Tulipa montisandrei J. Prud'homme, Tulipe de Mont-André ou Montandré, fait partie des néo-tulipes de Savoie (73300 Hermillon), tulipe rose flashi, à la base recto verso un onglet bleu violet ourlé de blanc.
    - Tulipa planifolia Jord., Tulipe à feuilles planes, fait partie des néo-tulipes, aujourd'hui considérée comme synonyme de Tulipa sarracenica  Perrier.
    - Tulipa platystigma Jord., Tulipe de Guillestre, Tulipe à stigmates aplatis, fait partie des néo-tulipes aux Hautes-Alpes, endémique au canton du Guillestrois, elle figure dans le livre rouge des espèces menacées de France, Tome I espèces prioritaires (1995).
    - Tulipa raddii Reboul, donné à tort comme synonyme de Tulipa praecox Ten, Tulipa maleolens Reboul, Tulipe précoce, originaire d'Asie Mineure (Iran, Turquie) présente dans le sud est et sud ouest de la France, une grande tulipe pointue d'environ 60 cm de haut, rouge vif, grand onglet noir, marginé de jaune, chaque tépale est traversé au centre d'un trait jaune.
    - Tulipa rubidusa Lieser* découverte récente 2008 nommée tulipe de Villarclément, fait partie des néo-tulipes.
    - Tulipa sarracenica Perrier, Tulipe des Sarrasins, Tulipe à feuilles planes, fait partie des néo-tulipes de Savoie, tulipe rouge écarlate, avec un grand onglet noirâtre lavé de jaune.
    - Tulipa turkestanica (Regel) Regel, originaire du Turkestan pousse en altitude jusqu'à 2 500 m, touffe compacte de 15 cm, de ± 4 larges feuilles engainantes sur une fine tige pourprée à la base 7 et 9 petites tulipes de 2 à 3 cm, courant février-avril selon climat, fleurs blanches étoilées à corolle à 6 tépales, tache basale jaune vif.

    Dans l'abécédaire, consulter les 2 autres espèces présentes dans l'Encyclopédie :

    Annotations :
    *Baker, abréviation botanique pour le botaniste écossais Joseph Gilbert Baker (1834-1920), spécialiste des mousses, responsable de l'Herbier de Kew, il fut l'assistant de William Jackson Hooker (1785-1865).
    *Ditylenchus dipsaci, le Nématode des tiges se nourrit du tissu cellulaire spongieux (parenchyme) des tiges ou des bulbes, qui provoque souvent un gonflement, une déformation des parties aériennes (tiges, feuilles, fleurs) et un nanisme de la plante. Il est également présent également sur d'autres bulbeuses comme ceux, des jacinthes et des narcisses ainsi que d'autres plantes, comme l'hortensia, la luzerne et le phlox et à des légumes comme l'ail, l'oignon, la carotte, les haricots et le panais.
    *'Histoire des plantes', le titre exact 'Histoire des plantes : en laquelle est contenue la description entière des herbes, c'est-à-dire leurs espèces, forme, noms, tempérament, vertus et opérations, non seulement de celles qui croissent en ce païs, mais aussi des autres estrangères qui viennent en usage de médecine', dont un exemplaire, se trouve à la Bibliothèque royale de Bruxelles (fonds Van Hulthem), un exemplaire est consultable en ligne à la BnF, passer l'intro en latin et les tables des matières, démarrer page 28/648.
    *Hort., abréviation de la nomenclature botanique qui vient du latin 'hortulanorum' qui signifie des jardiniers, qui désigne un horticulteur inconnu.
    *Lieser., abréviation botanique pour Laurent Lieser, propriétaire de la Collection Nationale C.C.V.S. de tulipes botaniques, c'est le spécialiste des tulipes botaniques de France, auteur en 2004 de 'La tulipe, Fleur de Passion' - Ed. Société Nationale d'Horticulture de France (S.N.H.F.), depuis 2004, Président fondateur de l'association Tulipes Sauvages, à un site de vente en ligne de bulbes de tulipes botaniques.
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, à partir de 1741, la médecine, puis la botanique, jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    natacha mauric © 05/04/2007 ®Jardin! L'Encyclopédie
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