Viscum album - Gui, Glu, Bois de la Sainte Croix, Vert-Bois
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    Alexey V. Sergeev ©
    Nom commun : Gui, Glu, Gillon, Bouchon vert de pommier, Vert-bois, Bois de la Sainte Croix, Verquet, Nid de sorcière, Pain de biques, Herbe de chèvre), nommé par les anglophones 'Mistletoe, Common Mistletoe, European Mistletoe', en allemand 'Mistel, Weißbeerige Mistel, en arabe 'Alhidal', en chinois 'Hù jìshëng', en coréen 'Gyeousal-i', en espagnol 'Muérdago blanco, liga, Visco', en italien 'Vischio europeo', en finnois 'Misteli', en japonais 'Misutoretto', en néerlandais 'Maretak', en norvégien 'Mistelten', en portugais 'Visco, Visgo, Agárico', en russe 'Omela belaya, Dubovyye yagodki, Ptichiy kley' (trad: Blanc de Gui, baies de chêne, colle pour oiseaux), en suédois 'Misteln'.
    Nom latin : Viscum album L.*, un seul synonyme retenu Viscum album var. album, non résolu en mars 2012, Stelin album Bubani*
    Trois taxons infraspécifiques retebus :
    - Viscum album subsp. abietis (Wiesb.) Abrom.,
    - Viscum album subsp. austriacum (Wiesb.) Vollm.,
    - Viscum album subsp. meridianum (Danser) D.G. Long
    famille : Santalaceae (Viscaceae).
    illustration : le Gui du chêne et le chêne, publiée dans l'édition du 16e siècle dans 'Liber primus' de la célèbre Materia Medica de Dioscoride, environ un siècle après que Pline, eut écrit, dans son Histoire naturelle sur le Gui et les Druides.
    catégorie : sous-arbrisseau parasite, dioïque des végétaux ligneux, feuillus ou résineux.
    port : touffe arrondie.
    feuillage : persistant, dont l'odeur n'est pas très agréable. Des feuilles opposées, charnues, coriaces, sessiles, oblongues, spatulées de 4 à 6 cm, d'un vert jaunâtre, elles sont striées de nervures longitudinales, la taille, l'épaisseur et la couleur varie selon qu'il croît sur un bois plus ou moins dur, plus vert foncé, sur les pommiers, les saules, robiniers et tilleuls, sur les rameaux plus vigoureux, et sur les chênes et les aubépines, ce sont des rameaux plus courts, aux feuilles de taille réduite, dans un vert jaunâtre.
    Attention, les feuilles brutes, telles que, sont particulièrement toxiques, et même mortelles à forte dose.
    floraison : au printemps, courant mars-avril, fleurs sessiles en cyme, groupées par 3 rarement par 5, à l'aisselle des feuilles. Elles sont nectarifères, visitées par des espèces d'abeilles, de bourdons et de mouches. Des fleurs* unisexuées à 4 tépales charnus.
    couleur : jaune pour les fleurs et blanc verdâtre opalescent pour les baies.
    fruits : des baies rondes de 5 à 10 mm de diamètre, visqueuses à l'écrasement, apparaissent en automne et qui tiennent tout l'hiver, si elles ne sont pas consommées, par les oiseaux, surtout les étourneaux, les grives dont la grive draine, les merles, les pigeons ramiers et les tourterelles, tandis que les fauvettes et les mésanges ne sont friandes que des graines.
    Telle que, les baies amères du Gui contiennent des viscotoxines (protéines) et des lectines (viscumine) qui les rendent toxiques en cas d'ingestion, provoquant de faibles troubles digestifs et de l'hypertension, selon les centres anti-poison.
    hauteur : 0.40 à 1 m maximum.
    multiplication : la multiplication du Gui se fait naturellement par les oiseaux frugivores, non migrateurs, qui consomment les baies en hiver et disséminent les graines. Celles-ci passent dans les fientes de l'oiseau, qui les rejette plus loin. Si la fiente gluante qui contient une graine, tombe sur une branche, celle-ci se fixe sur l'écorce de l'arbre par un suçoir. Elle enfonce dans le liber, des racines qui absorberont la sève de la plante hôte. Les graines sont aussi déposées sur l'écorce par les oiseaux qui se frottent le bec, contre celle-ci, pour s'en débarrasser.
    croissance : lente. Un an après être tombée sur une branche, la graine de Gui donnera naissance à 2 feuilles et par la suite, chaque tige formera, en règle générale, une seule bifurcation de 2 rameaux à 2 feuilles par an.
    Noter que le Gui est la seule plante à ne pas suivre la loi du géotropisme, la touffe se développe dans tous les sens, aussi régulièrement vers le haut que vers le bas.
    suppression du Gui : sur les arbres fruitiers, pour éviter toute nouvelle apparition de Gui, il serait nécessaire d'enlever aussi les touffes qui existent sur les autres espèces d'arbres, aux alentours : peupliers, ormes et robiniers sur lesquels, il se développe abondamment.
    Pour de nombreux auteurs dont le botaniste Gaston Bonnier, l'association entre le Gui et l'arbre hospitalier est assimilée à une symbiose puisqu'en hiver, alors que l'arbre est dépouillé de ses feuilles, le Gui, toujours vert, le fait profiter des produits de son assimilation chlorophyllienne, il n'en est pas moins vrai, que, lorsque le Gui est abondant sur l'arbre, il l'épuise et ce dernier ne tarde pas à succomber.
    Pour y remédier il faut couper en décembre, les branches au-dessous du parasite, car on le voit rarement se développer sur le tronc de l'arbre.
    emplacement : le Gui parasite de nombreux feuillus caducs, en France, il est présent sur plus d'une centaine d'espèces d'arbres et d'arbustes, principalement, les peupliers, pommiers, poiriers, acacias, aubépines et sorbiers, saules et tilleuls, plus rarement les chênes, les ormes et les marronniers d'Inde, mais jamais sur les hêtres.
    zone : 6-9. , il ne prospère que dans les régions où les températures hivernales sont basses et les températures estivales élevées.
    Materia Medica Liber primus
    NB : dès l'Antiquité, le Gui, qui reste vert alors que l'arbre qui le porte semble mort, est le symbole de la vie et de l'immortalité, il accompagnait Énée durant sa traversée du Styx, il sera vénéré pour les Gaulois et les Celtes.
    Au solstice d'hiver, durant la nuit la plus longue de l'année, les Druides célèbrent le Gui, symbole de la résurrection de la nature, et sur un chêne d'au moins 30 ans, il est coupé, par le pontife avec une serpe d'or, puis ses rameaux, sont distribués aux personnes présentes ; à cette époque, on attribuait à ce présent du ciel, des pouvoirs magiques, c'était un talisman, un remède pour lutter contre de nombreuses maladies.
    Malgré la disparition de toutes ces croyances, la plante continue à représenter "L'an neuf", son commerce a connu de fortes périodes d'expansion et vers 1920, la Normandie, terre de pommiers, en exportait chaque fin d'année plusieurs centaines de tonnes vers l'Angleterre, car le Gui n' est pas abondant chez eux, bien que traditionnellement Tenbury* soit considéré comme la capitale du Gui et les fêtes de Christmas y seraient incomplètes sans lui, une touffe de Gui, est l'ornement obligatoire suspendu au plafond et la coutume veut que l'on ait le droit d'embrasser sa danseuse, quand on se trouve à passer, sous le Gui, et qu'il faut prélever un grain, lorsqu'il n'y en a plus, le Gui perd son pouvoir magique. Et autrefois, les jeunes gens voyaient arriver Christmas avec bonheur, car beaucoup de mariages se décidaient au cours de ces fêtes.
    Son graphisme dépouillé et élégant orne non seulement les cartes de Nouvel An, mais aussi, durant la période de l'Art Nouveau et des années 1890 aux années 1930, de nombreux objets en verrerie emaillée : boîtes à bijoux, coupes, lustres et suspensions, carafes et vases de René Lalique et des Frères Daum, de porcelaines, notamment les services de table réalisés par d'Edmond Lachenal, en 1890, et le fer forgé comme les pieds de lampe et le presse-papiers boule de Gui d'Edgar-William Brandt (1920-25), aussi dans des incrustations, dans des meubles conçus par Louis Majorelle, de l'argenterie, orfèvrerie (bagues et broches), et représenté sur le linge de table et linge de maison.
    Il a inspiré des musiciens et des poètes, voir partition d'un mouvement de valse, composée par Gilbert Lamy - 1911 sur une poésie de Gaëtan Loysel dédiée à leurs nièces.

    "Cueillons les rameaux verts, les perles opalines. Pour les entrelacer aux cheveux bruns ou blonds. Les réunir en touffes aux plis des mousselines, Évoquer le bonheur autour des jeunes fronts. Venez !
    Refrain
    Venez prenez votre faucille, votre faucille d’or, votre jeune gaité, coupez brindille après brindille, liez à pleines mains le trésor enchanté.


    Gui du chêne :
    En Normandie, à Isigny-le-Buat, lieu-dit La Morinière se trouve l'espèce la plus répandue dans le pays normand, le chêne à glands pédonculés Quercus pedunculata, le porte-gui de la ferme du bois était déjà célèbre en 1898, à cause de la grande rareté du Gui de chêne et qu'il est mentionné, depuis des siècles, le rôle très important du Gui de chêne, dans les cérémonies druidiques.
    Dans les Chroniques de L'Ouest du 5 octobre 1866, il est signalé " Cet arbre est de l'espèce dite à glands pédonculés, la plus répandue dans le pays. Mais alors comment se fait-il que les autres Chênes qui l'entourent, et ils sont nombreux, soient complètement exempts de Gui ? Un seul, qui paraît âgé de 40 à 45 ans, fait exception. Or, les cultivateurs d'Isigny-le-Buat, près desquels, nous nous sommes renseignés, sont unanimes à croire qu'il provient d'un gland du vieux Chêne, son voisin, qui en produit encore actuellement quelques-uns, mais dont la cupule est d'une petitesse remarquable, ce qui leur donne une forme particulière bien tranchée."
    Description faite avec les documents recueillis sur nature, le 24 avril 1898, par Henri Gadeau de Kerville :
    Situation actuelle : ce Chêne croît isolément dans un herbage connu sous le nom de pré du Chêne, il se trouve à environ 17 kilomètres de Mortain (Manche).
    Ce Chêne est encore bien vigoureux, mais des branches mortes annoncent sa décrépitude. Le tronc paraît être plein. Sa mensuration m'a donné 5 m. 37 de circonférence à un mètre du sol moyen. Quant à la hauteur totale de l'arbre, elle est de 17 m. 70 approximativement.
    La principale curiosité de ce Chêne, réside incontestablement, dans les nombreuses touffes de Gui commun (Viscum album) qui se sont développées, sur les branches et le tronc, et qui lui donnent un intérêt tout a fait exceptionnel." Voir photo de l'Observatoire des arbres.
    Dans 'Histoire naturelle', livre XVI. XVI, 95, Pline* l'Ancien ou Pline le Naturaliste mentionne le rôle très important du Gui du chêne qui est extrêmement rare dans les cérémonies druidiques, il s'agit du Chêne rouvre Quercus robur espèce que l'on a divisé en deux espèces : le Chêne à glands pédonculés Quercus pedunculata Ehrh.) et le Chêne à glands sessiles (Quercus sessiliflora Sm.), passage fréquemment cité :
    « Il ne faut pas oublier à propos du Gui l'admiration que les Gaulois ont pour cette plante. Aux yeux des Druides (c'est ainsi qu'ils appellent leurs mages), rien n'est plus sacré que le Gui et l'arbre qui le porte, si toutefois, c'est un rouvre. Le rouvre est déjà, par lui-même l'arbre dont ils font les bois sacrés ; ils n'accomplissent aucune cérémonie religieuse sans le feuillage de cet arbre, à tel point qu'on peut supposer au nom de druide une étymologie grecque. Tout Gui venant sur le rouvre est regardé comme envoyé du ciel, ils pensent que c'est un signe de l'élection que le dieu même, a faite de l'arbre. Le Gui sur le rouvre est extrêmement rare, et quand on en trouve, on le cueille avec un très grand appareil religieux. Avant tout, il faut que ce soit le sixième jour de la lune, jour qui est le commencement de leurs mois, de leurs années et de leurs siècles qui durent trente ans, jour auquel l'astre, sans être au milieu de son cours, est déjà dans toute sa force.
    Köhler's Medizinal Pflanzen
    Ils l'appellent d'un nom qui signifie remède universel. Ayant préparé, selon les rites, sous l'arbre, des sacrifices et un repas, ils font approcher deux taureaux de couleur blanche, dont les cornes sont attachées alors pour la première fois. Un prêtre, vêtu de blanc, monte sur l'arbre et coupe le Gui avec une serpe d'or,on le reçoit sur une saie blanche (sayon blanc) ; puis on immole, les victimes, en priant que le dieu rende le don, qu'il a fait propice à ceux auquel il l'accorde. On croit que le Gui pris en boisson donne la fécondité à tout animal stérile, et qu'il est un remède, contre tous les poisons. Tant, d'ordinaire, les peuples révèrent religieusement des objets frivoles ! »
    , traduction d'Émile Littré.

    Dans l'Antiquité, le Gui jouissait d'une certaine popularité, on lui attribuait, souvent à tort, des propriétés et des vertus plus ou moins merveilleuses, il préservait des convulsions, les enfants qui en avaient sur eux et il guérissait de l'épilepsie et des vertiges.
    En 1941, dans une publications de la Société Linnéenne de Lyon, il est relaté :
    Dans beaucoup de villages en Bretagne, les jeunes gens et les jeunes filles recherchent encore, avec passion, ce dernier et font fête à celui ou à celle qui le trouve. On l'emporte triomphalement avec son brandon de Gui jusqu'à sa demeure où ce dernier est solennellement suspendu au-dessus de la porte d'entrée. Puis les jeunes filles de la bande joyeuse passent, une à une, par-dessous où elles sont embrassées, sans façon, par tous les garçons présents. Après une modeste, mais abondante ripaille, l'on brûle sur une tuile préparée ou sur une poêle ad hoc, le Gui cueilli. Le Roi du Gui distribue ensuite gaiement les cendres à tous les assistants qui devront les conserver précieusement, comme des porte-bonheur, dans de petits sachets qu'ils placent sur leur poitrine.

    Propriétés et utilisations :
    Bien qu'une glu* est encore confectionnée à partir de ses baies pour capturer les oiseaux (merles noirs, grives musiciennes, grives mauvis ou grives litorne) ou pour protéger les fruitiers des chenilles, depuis toujours l'utilisation du Gui a surtout été médicale, c'est un activateur du métabolisme, régulateur cardiaque, hypotenseur et diurétique, ses feuilles (toxiques en quantité) sont toujours utilisées dans le traitement de fond de l'hypertension artérielle.
    Il est réputé aider les affections circulatoires, avoir des effets sur les varices et l'artériosclérose et d'autres troubles associés, apte à diminuer l'agrégation plaquettaire et inhiber la formation de thrombose ; il aide à la gestion de la pression artérielle, améliore la circulation cérébrale, apportant de l'oxygène au cerveau et soulageant le système nerveux, diminuant les symptômes associés comme les maux de tête et les migraines.
    Les pousses de Gui contiennent en grande quantité des flavonoïdes, des tanins, des protéines, des sels minéraux, du carotène et de la vitamine C, elles sont réputées dans les pharmacopées traditionnelles pour ses propriétés vasodilatatrices, astringentes, anti-inflammatoires et anti-sclérotiques.
    Les préparations à base de Gui ont un effet diurétique, laxatif et hémostatique prononcé.
    Longtemps prescrites sous forme d'infusion, décoction ou teinture mère (pour un usage externe) dans le traitement de l'athérosclérose, de l'incontinence urinaire, de l'impuissance, des convulsions, de l'asthme bronchique, de la toux et plusieurs autres maladies.
    Les baies et les feuilles de Gui fraîches et telles que sont particulièrement toxiques, et même mortelles à hautes doses.
    L'utilisation du Gui est déconseillée aux femmes enceintes et à celles qui allaitent, et il semblerait que le Gui absorbé par voie orale n'aurait aucune utilité en cas de cancer.
    Des études ont révélé que le Gui stimule le système immunitaire et tue les cellules cancéreuses, mais son utilisation à longtemps était interdite en France alors qu'elle l'était en Allemagne et en Suisse où Rudolph Steiner* y avait remplacé la chimiothérapie par des préparations moins onéreuses ralentissant l'expansion des cellules cancéreuses, relançant la polémique sur le monopole de l'industrie pharmaceutique comme acteur principal des décisions en termes de santé public.
    Depuis le début du 20e siècle, les extraits de Gui, toujours issus du Gui européen, sont utilisés comme compléments aux traitements du cancer, ils permettraient de réduire les effets secondaires, la fatigue en renforçant la résistance des patients, mais il faut savoir, que pour certains d'entre eux, ces extraits peuvent entraîner des réactions allergiques et avoir des effets secondaires forts désagréables (diarrhée et vomissements, douleurs dans la poitrine, tremblements, maux de tête, fièvre et baisse de la tension artérielle) et ils peuvent avoir, une interaction, avec les médicaments prescrits pour traiter l'arythmie cardiaque et l'hypertension artérielle.

    Chasse à la glu :
    Déboutée en décembre 2019, par la décision du Conseil d'État, la Ligue française pour la protection des oiseaux (LPO), exigeait l'annulation des arrêtés autorisant la chasse à la glu dans 5 départements français : le Var, le Vaucluse, les Alpes-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône, la France étant le dernier pays de l'Union européenne à autoriser, à titre dérogatoire, cette pratique de la chasse interdite par la directive Oiseaux qui vise à la conservation de tous les oiseaux sauvages dans l'Union européenne (UE).
    En 2020, la Ligue française pour la protection des oiseaux et des pétitions ont obtenu gain de cause, et, le jeudi 27 août 2020, le président de la République, a décidé, d'interdire cette même année, la chasse à la glu.

    Autres espèces et sous-espèces :
    En 1800, Duhamel de Monceau cite dans son "Traité des arbres et arbustes" que l'on cultive en France en pleine terre", une variété à baies rouges, observée en Espagne, qui semble avoir disparu, mais que l'on retrouve dans les espèces asiatiques.
    Il existe trois sous-espèces de Gui qui parasitent une quarante d'espèces de feuillus et de conifères.

    Viscum album var. coloratum
    - Viscum album subsp abietis, le Gui des sapins, présent principalement sur les sapins blancs (Abies alba) et les mélèzes (Larix), il porte des feuilles plus grandes et longues, voir photo à l'INPN.

    - Viscum a. subsp austriacum qui est présent sur les pins (Pinus), notamment le pin sylvestre, des feuilles plus petites et des baies jaunâtres.

    - Viscum album var. coloratum (Kom) Ohwi, se rencontre, en Corée, uniquement sur les camélias, il a des feuilles opposées, épaisses et ovales et des baies jaune clair, photo ci-contre. On y trouve localement quatre autres espèces, dont une à baies d'un jaune plus pâle, utilisé dans la pharmacopée coréenne sous forme de tisane et d'extrait.

    - Viscum album for. rubroaurantiacum (Makino) Ohwi), Viscum album L.subsp.coloratum Komar. f. rubroaurantiacum, le Gui coréen, 'korean mistletoe', en coréen 'bulg-eun gyeousal-i', il est pourvu de baies d'un rouge orangé, voir photo.

    - Viscum coloratum (Komarov) Nakai, présent en Asie sur les aulnes, les chênes, ormes et zelkovas, poiriers, pommiers, peupliers, ptérocaryers, saules, tilleuls aux feuilles lancéolées, il porte des baies orange, il est récolté, à des fins médicinales, notamment pour traiter certains cancers,voir photo (chargement lent).

    - Loranthus europaeus Jacq., le Gui doré, Gui de l'Europe méridionale et orientale et de l'Asie, non présent en France, un caduc qui parasite les conifères, les mélèzes, pins et sapins, chênes et châtaigniers.

    Autres espèces parasites :

    - Arceuthobium oxycedri (DC.) M.Bieb., synonyme Viscum oxycedri DC., l'Arceutobe du Cade, Arceutobe de l'oxycèdre un cousin proche du Gui qui se développe sur les genévriers, une espèce aux feuilles en forme d'écailles verdâtres, originaire de l'Europe méridionale et du Caucase, très rare en France, mais, qui est présente dans quelques stations dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans la région de Forcalquier.

    - Arceuthobium gambyi Fridl., qui se développe sur Juniperus phoenicea, une découverte, de 2015, dans la région marseillaise dans les Calanques et dans le Vaucluse dans le secteur du Verdon.


    La chanson du Gui :

    Le soir étend sur les grands bois
    Son manteau d'ombre et de mystère ;
    Les vieux menhirs, dans la bruyère
    Qui s'endort, veillent et des voix
    Semblent sortir de chaque pierre.
    L'heure est muette comme aux temps
    où, dans les forêts souveraines,
    Les vierges blondes et sereines
    Et les druides aux cheveux blancs
    Allaient cueillir le Gui des chênes.

    Réveillez-vous, ô fiers Gaulois,
    Jetez an loin votre suaire
    Gris de la funèbre poussière
    De la tombe et, comme autrefois,
    Poussez votre long cri de guerre
    Qui fit trembler les plus vaillants,
    Allons, debout ! brisez vos chaînes
    Invisibles qui vous retiennent
    Loin des bois depuis deux mille ans.

    Allez cueillir le Gui des chênes.
    Barde, fais vibrer sous tes doigts

    Les fils d'or de la lyre altière,
    Et gonfle de ta voix de tonnerre
    Pour chanter plus haut les exploits
    Des héros à fauve crinière
    Qui, devant les flots triomphants
    Et serrés des légions romaines
    Donnèrent le sang de leurs veines
    Pour sauver leurs dieux tout puissants
    Et le Gui sacré des grands chênes.

    Gaulois, pour vos petits-enfants,
    Cueillez aux rameaux verdoyants
    Du chêne des bois frissonnants
    Le Gui aux feuilles souveraines
    Et dont les vertus surhumaines
    Font des hommes forts et vaillants.
    de Gaston Couté*



    Annotations :
    Vase boule de Renée Lalique 1920
    Bubani, abréviation botanique pour le médecin botaniste italien Pietro Bubani (1806 - 1888), auteur de Flora Pyrenaea per ordines naturales gradatim digesta., en 3 volumes, en collaboration avec Otto Penzig toujours réédité par Sagwan Press, United States, 2018, l'édition de 1897, volume 1, est consultable à la BHL, 'Flora Virgiliana : ovvero, sulle piante menzionate da Virgilio, Pareri Esposti, Considerati, Proposti Ancora', édité en 1869.
    *Couté, Couté Gaston (1880-1911), poète libertaire et chansonnier français, sa vie et son oeuvre.
    *Dioscoride, Dioscoride d'Anazarbe, le persan, médecin d'origine grec (Ier siècle avant J.-C.), qui fut le plus grand pharmacologue de l'Antiquité qui influença, avec ses écrits, la pharmacopée durant plusieurs siècles.
    Dans 'De materia medica', écrit vers l'an 64, il y décrit, des centaines de plantes en indiquant leurs propriétés pharmacologiques, ouvrage consultable en ligne à la bibliothèque numérique Mondiale wdl.org.
    *fleurs et fruits du Gui, pour plus d'infos, lire la publication 'Le Gui, une plante parasite dispersée par les oiseaux' par Régis Thomas et David Busti, décembre 2011, sur le site du département de Biologie de l'ENS Lyon.
    *Glu, une pratique relatée par Pline, dans son histoire naturelle XCIV. [1] "La glu se fait avec les baies du Gui, que l'on récolte avant la maturité, au temps des moissons, car, si elles ont été mouillées par les pluies, elles croissent, il est vrai, en grosseur, mais elles perdent de leur qualité pour la fabrication. On les sèche, on les pile à sec, on les met dans l'eau, et on les y laisse pourrir pendant douze jours environ : c'est le seul objet que la putréfaction améliore. Puis on les pile de nouveau dans de l'eau courante avec un maillet, l'enveloppe s'en va, reste la pulpe intérieure, devenue visqueuse. C'est là, la glu, il suffit que les oiseaux y touchent de leur aile pour s'y prendre ; on l'amollit avec de l'huile quand on veut dresser des pièges".
    *L., abréviation botanique pour le médecin, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linneaus, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica' et le récit de son Voyage en Laponie édité en 1738 (la traduction en français a été rééditée en 2002, éditions de la Différence).
    En 1738, il exerce la médecine durant trois ans, puis il l'enseigne durant une année à l'Université d'Uppsala, et par la suite jusqu'en 1772, il y enseigne la botanique. En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède. Son herbier, le plus riche de son époque, contenait 7000 plantes.
    *Steiner, philosophe et pédagogue autrichien Rudolf Joseph Lorenz Steiner (1861-1925), fondateur inventeur d'un courant de pensée ésotérique baptisé l'anthroposophie, de l'agriculture biodynamique, des écoles alternatives Steiner-Waldorf, fondateur des laboratoires Weleda. Un rapport parlementaire sur "les sectes et l'argent" a mis en cause l'anthroposophie en 1999, les soupçons de dérive sectaire sont toujours d'actualité. Consulter sa biographie source l'Encyclopédie de l'Agora - Québec.
    *Tenbury, Tenbury Wells se trouve sur la rive sud de la rivière Teme à la croisée des comtés du Worcestershire, Shropshire et Herefordshire, région où les vergers de fruitiers offraient du Gui en abondance à cause de son climat différent des autres vergers britanniques qui eux sont dépourvus de Gui.
    Depuis le milieu du 19e siècle, il est de tradition durant le marché aux bestiaux se déroule avec un commissaire-priseur la vente aux enchères du Gui et du houx qui attire des acheteurs de toute l'Europe.
    En 2005, une association, la Tenbury English Mistletoe Enterprise (TEME) y organise chaque année un festival du Gui, où, la reine et le prince du Gui sont couronnés et il s'y déroule dans les rues un jamboree festif et le Parlement et ses députés ont institué à sa demande que le 1er décembre soit au Royaume-Uni, la Journée Officielle du Gui. Des sites spécialisés lui sont entièrement dédiés où l'on peut même y trouver des kits pour faire pousser son propre Gui.
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 rameaux de Gui en hiver







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