Lonicera fragrantissima  - Chèvrefeuille d'hiver
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    Nom commun : Chèvrefeuille très odorant, Chèvrefeuille d'hiver, en chinois 'Yù xiäng rêndöng', qui signifie Encens ou Yuxiang*, xïang = parfumé, et rêndöng désigne le chèvrefeuille, nommé par les anglophones 'Fragrant honeysuckle, Winter honeysuckle', en allemand 'Wohlriechende Heckenkirsche, Winter-Geißblatt, Winter-Heckenkirsche, Duft-Heckenkirsche', en espagnol 'Madreselva olorosa de invierno', en italien 'Caprifoglio invernale'.
    Nom latin : Lonicera fragrantissima Lindl.* & J. Paxton*, synonymes Lonicera caprifolioides K. Koch*, Lonicera mamillaris Rehder, Lonicera phyllocarpa Maxim., Lonicera proterantha Rehder, Lonicera pseudoproterantha Pamp., Lonicera pseudoproterantha var. intermedia Pamp., Lonicera pseudoproterantha var. longifolia Pamp., Lonicera standishii var. monbeigii W.W. Sm., Lonicera standishii Carrière, Lonicera standishii f. lancifolia Rehder, Lonicera standishii var. monbeigii W.W. Sm., Lonicera fragrantissima subsp. fragrantissima, Lonicera fragrantissima subsp. standishii (Carrière) P.S. Hsu & H.J. Wang, donné par certaines flores, comme synonyme de Caprifolium* fragrantissimum (Lindl. & Paxton) Kuntze et Xylosteon fragrantissimum Small. Dans la flore de Chine, il n'a pas de synonyme.
    famille : Caprifoliaceae.
    catégorie : arbuste très ramifié à l'écorce cuivrée, avec les ans passant au gris et se desquamant en vieillissant.
    port : buissonnant, souple, étalé, arqué, retombant, arrondi, voir la photo ci-contre.
    feuillage : caduc ou semi-persistant, selon climat, vert clair à vert moyen, mate, au revers plus clair, légèrement pubescent au niveau des nervures.
    Des feuilles simples, opposées, ovales à elliptiques de 2,5 à 7 cm de long, à marge ciliée, pourvues d'un court pétiole.
    floraison : en hiver ou début du printemps, de décembre jusqu'en mars, suivant le climat, pic de floraison en février, nectarifère, très parfumée, offrant une odeur suave, rappelant celle du jasmin, à découvrir en fin de journée, visitée par les abeilles.
    Des petites fleurs bisexuées en paire axillaire, courtement pédonculées et pourvues de deux bractées pubescentes, souvent d'un vert pourpré. Dans un calice pubescent à 5 lobes effilés, corolle tubuleuse à 5 lobes, 5 étamines pourvues d'anthères jaune d'or.
    couleur : blanc laiteux à blanc crème lavé de rose très pâle.
    fruits : comestibles, la maturation de ces fruits prend entre 5 et 6 mois, courant avril/ juin de jolies petites baies de 6 à 8 mm, oblongues solitaires ou soudées par paire, formant un coeur translucide, d'un rouge corail ou d'un rouge saumoné, contenant quelques petites graines brunes plates, qui sont convoitées par les oiseaux et les petits mammifères, tout au long de l'hiver.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 2 à 3 m pour un diamètre légèrement supérieur.
    plantation : au printemps ou à l'automne en lui laissant de la place pour son futur développement.
    multiplication : par semis, bouturage de tiges aoûtées, et par marcottage.
    sol : tous, indifférent même pauvre, surtout bien drainé, tolère le calcaire et assez bien la sécheresse, s'il est en situation ombragée.
    emplacement : soleil quelques heures dans la journée, mi-ombre lumineuse.
    zone : 4-10, U-K hardiness H=6, USDA zone 4a-9b, tolère jusqu'à -30 °C
    origine : est de la Chine, dans les forêts de feuillus, les taillis, les plaines alluviales du fleuve Yangtze jusqu'à 2 700 m d'altitude, dans la chaîne montagneuse du Qinling, présent au sud du Shaanxi et du Gansu, au nord du Shandong, au sud et à l'ouest de l'Anhui et du Zhejiang, dans le district de Dinghai, région de Hangzhou et dans la réserve naturelle de Tianmushan, dans la province du Jiangxi dans le Xian de Xiushui, au Hénan, au sud et à l'ouest de l'Hubei, au centre dans la province de l'Hunan, dans le Xian de Cili, à l'ouest du Séchouan, au sud-est et au nord et ouest du Guizhou, dans le district de Weining.
    Consulter la carte de la Chine.
    entretien : après plantation, prendre le soin, de bien l'arroser, les premières années et au fil du temps, et juste supprimer les branches mortes. Idéal pour les fonds de massifs, les haies libres ou en sujet isolé.
    maladies et ravageurs : excellente résistance aux maladies, mais il est sensible au disgracieux oïdium (powdery mildews), lorsqu'il fait trop chaud et humide, au printemps, qui peut provoquer la chute des feuilles et comme les autres du genre, il peut subir les assauts des pucerons verts Hyadaphis tataricae (honeysuckle aphid) et plus rarement ceux des thrips (thunder flies).
    NB : son nom Lonicera lui a été donné par Linné* en souvenir du médecin-botaniste allemand Adam Lonitzer (1528-1586), qui publia divers ouvrages sur les plantes. Les sages-femmes de son époque, lui doivent, la première utilisation de l'ergot de seigle (Claviceps purpurea) à des fins médicinales.
    Le nom de chèvrefeuille vient du vieux français 'chevrefoil', cité dans une oeuvre médiéval 'Les Lais de Marie-France' (1104), qui relate, la romance de Tristan et Iseult. S'écrivant en 1851 Chèvre-Feuille, dans le manuel allégorique des fleurs, associé aux liens d'amour. Dans le langage des fleurs, il est le symbole de l'amitié et de la fraternité qui résiste à l'épreuve des ans, en faisant allusion aux tiges souples des chèvrefeuilles grimpants qui s'attachent et enlacent les autres pour s'élever jusqu'à la cime.
    En Italie, il existe une légende populaire qui remonte au 12 siècle au sujet du chèvrefeuille, où il est raconté qu'une de ses branches, avait transpercé la pierre tombale d'Heloísa et d'Abelardo (Héloise (1101-1164) et Abélard (1079-1142) et cette branche fleurissait les après-midi d'orage pour rappeler que malgré la persecution haineuse subi par les deux jeunes amants unis et célébrès pour l'éternité, dont le tombeau est à Paris au Père-Lachaise, et à travers les époques, se déroule un pélérinage, le jour des Morts, au cours duquel, les grilles du tombeau sont ornées de fleurs, et la traduction d'Alexandre Papeen vers et en prose de la correspondance amoureuse (Epistolae duorum amantium) de ces célèbres et infortunés époux, qui a été retrouvée deux siècles plus tard, les deux tomes sont consultables à la Bibliothèque nationale de la République Tchèque, par l'intermédiaire de Europeana et leur histoire est reprise dans plusieurs ouvrages ou romans par des auteurs contemporains.
    Il existe le Chèvrefeuille de Purpus Lonicera purpusii qui est issu d'un croisement entre Lonicera fragrantissima et Lonicera standishii à floraison hivernale nettement plus parfumée.
    Ce chèvrefeuille est l'arbuste idéal, pour être utilisé dans les jardins, en sujet isolé, massifs de quelques sujets, à l'arrière-plan des massifs ou associé à d'autres espèces, dans les massifs arbustifs, notamment, dans les sous-bois ou encore, entrer dans la composition de haies libres.
    Ce genre comprend 183 espèces de grimpantes ou d'arbustes caducs, persistants ou semi-persistants, originaires des zones tempérées de l'hémisphère nord, en Asie : Corée, Japon, Inde, en Chine, 57 espèces, dont 23 d'entre elles y sont endémiques et 25 au Japon, également en Russie et Afrique du Nord, 15 en Europe, 12 espèces dont 6 arbustives, présentes en France et 52 espèces en Amérique du Nord, dont 11 présentes au Canada et 18 endémiques aux Etats-Unis. The plantlist après la révision de mars 2012, n'en retient que 103 avec 287 autres noms pour synonymes, consultable en ligne.
    Deux sous-espèces reconnues :
    - Lonicera fragrantissima var. fragrantissima, synonymes Lonicera fragrantissima subsp. standishii (Carrière) P. S. Hsu & H. J. Wang, Lonicera mamillaris Rehder, Caprifolium fragrantissimum (Lindley & Paxton) Kuntze, originaire de 14 provinces de Chine où il est connu sous le nom de 'Yu xiang ren dong ', un arbuste caduc qui se différencie par l'absence de poils sous les rameaux et les feuilles ovales-lancéolées à floraison blanche.
    - Lonicera fragrantissima var. lancifolia (Rehder) Q. E. Yang, Landrein, Borosova & J. Osborne, découvert en 2011, dans les provinces de l'Anhui, Hubei, Hunan et Séchouan où il est nommé 'Ku tang guo', qui désigne un bonbon amer, un arbuste au feuillage caduc, ovale à lancéolé, il est donné pour basionyme de Lonicera standishii f. lancifolia Rehder (1903).
    Propriétés et utilisations :
    Les fruits comestibles, doux, sucrés et légèrement amers, sont appelés en Chine de noms différents, selon la province, par exemple au Séchouan c'est 'Kü tàngguö' = Bonbon amer, au Shaanxi, c'est Tête d'os de poulet ou Os de poulet, ailleurs Pantalon bouffant, Lait de chèvre, ils sont riches en protéines, en vitamines et en acides aminés, la teneur totale en calcium serait 24 fois supérieure à celle d'une pomme. Riche également en éléments minéraux, en phosphore et zinc, avec une teneur en fer qui serait 5 fois supérieure à celle d'une pêche.
    Des études menées à l'Académie des Sciences Agricoles de Chine, ont mises en avant, des propriétés anticancéreuses.
    Parmi les cultivars, il existe :
    Lonicera Lonicera fragrantissima 'Spring Purpl'e qui se distingue par de nouvelles pousses violacées et des jeunes feuilles d'un vert pourpré, toujours avec une floraison blanche.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces arbustives ou grimpantes présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Caprifolium, un genre non résolu pour The Plant list.
    *Fortune, botaniste anglais Robert Fortune (1812-1880), qui effectue plusieurs longs séjours en Chine, pour le compte de la Compagnie des Indes Orientales à la recherche des thés et pour tenter, d'en découvrir les techniques de fabrication.
    Il est à l'origine de l'introduction en Europe, de nombreuses espèces extrême-orientales, découvertes que l'on trouve citées dans ses récits de voyages dont 'La route du thé et des fleurs', édité en 1852.
    Jusqu'en 1848, il assure la fonction de conservateur du jardin de la compagnie des Apothicaires à Chelsea.
    *K.Koch., abréviation botanique pour l'abbé Karl Heinrich Emile Koch (1809-1879), botaniste, dendrologue et collecteur allemand, nommé à Berlin, directeur du Jardin botanique de l'Université Humboldt où il enseigne, il effectue des séjours dans la région du Caucase et en Turquie.
    *Lindl., abréviation botanique pour le botaniste britannique John Lindley (1799-1865), l'un des premiers à occuper une chaire de botanique à l'Université de Londres et de Cambridge, assistant de Bank's ; nommé en 1822, secrétaire de la Royal Society of Horticultur.
    Spécialiste des Orchidées et de leur hybridation, on lui doit les descriptions des 77 espèces découvertes par Thomas L. Mitchell lors de ses 3 expéditions en Australie orientale, vers 1838 et par la suite, celles découvertes en Australie occidentale par Drummond et Molloy. En 1838, son intervention a permis de sauver Kew garden de la destruction.
    *Linné, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757, nommé, Carl Linnæus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie, qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède, et à partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, la médecine, puis, la botanique jusqu'en 1772.
    Son herbier, le plus riche de son époque contenait 7 000 plantes. Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum'.
    Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', consultable en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto. Abréviation botanique officielle L.
    *Paxton, abréviation botanique pour le jardinier-architecte anglais Joseph Paxton (1803-1865), qui démarre sa carrière comme jardinier en chef des jardins du Duc William Cavendish à Chatsworth.
    En 1832, il entreprend d'y réaliser Regia Victoria House, une serre avec bassin où il installe le gigantesque nénuphar Victoria regia donné par la RHS* de Kew en 1849, et également une autre serre pour y conserver les régimes de bananes cavendish, des modèles pour entreprendre à Hyde Park, le célèbre Crystal Palace de la grande exposition de 1851.
    En 1831, il publie le mensuel 'The Register horticulture' et 4 ans plus tard, il initie 'Paxton's Magazine of Botany', en 5 volumes publiés de 1834 à 1838. En 1941, il fonde The Gardeners' Chronicle, en collaboration avec d'autres botanistes comme Lindley.
    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres, le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant, du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    *Xylosteon, pour The Plant list, c'est un genre à part dans la famille des Caprifoliaceae où deux noms ont été retenus et 12 autres non résolus.
    natacha mauric © 12/05/2005 ® Jardin! L'Encyclopédie
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