Eugenia uniflora - Cerisier de Cayenne, Pitanga
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    Eugenia uniflora - april 03, 2007, Lanay, Hawaii
    Forest & Kim Starr ©
    Nom commun : Eugénie à une fleur, Cerise créole, Cerise côtelée, Cerisier à côtes, Cerise de Cayenne, Rousaille, Roussailler (se trouve écrit Roussaille, Roussaillier), Pitanga (Polynésie française), Cerisier carré, Cerise du Suriname, Cerice ( Marquises), Roussaille, Roussaillier à la Réunion et Maurice, à Mayotte 'Sari mpwera, Sari mpwera keli', en tahitien 'Teri, Terï papa’ä' autrefois nommé Jambosier de Micheli, par les anglophones 'Suriname cherry, Pitanga Surinam, Brazilian cherry, Cayenne cherry, Pumpkin cherry' (cerise-potiron), en allemand 'Surinam-Kirsche, Kirschmyrte, Pitanga', en espagnol 'Cereza de Cayena, Pitanga, Pedanga, Capulí, Ñangapiré, Ñangapirí, Pedanga', en italien 'Suriname ciliegia, Ciliegio brasiliano, Pitanga', en portugais 'Cereja de caiena, Pitanga, Cereja do Suriname, Cereja brasileira', en russe 'Pitanga, Surinamskaya vishnya'.
    Nom latin : Eugenia uniflora L*, donné pour synonyme de Eugenia myrtifolia Salisb.*, Eugenia michelii Lam.*, Eugenia willdenowii (Spreng.) DC., Eugenia zeylanica Willd., Myrtus brasiliana L., Plinia rubra L., Stenocalyx affinis O.Berg, Syzygium michelii (Lam.) Duthie, consulter les 36 autres synonymes sur The Plantlist.
    famille : Myrtaceae.
    catégorie : arbuste ou arbrisseau fruitier à la ramure tortueuse et pendante, à l'écorce claire longitudinalement crevassée, racine pivotante.
    port : érigé, étalé à un ou plusieurs troncs.
    feuillage : persistant, coriace, à l'arôme résineux, d'un vert foncé brillant sur le dessus au revers plus clair à marge légèrement ondulée, aux nervures plus claires et marquées. Les nouvelles pousses sont bronze rose à rouge cuivré. Feuilles opposées ovales faiblement récurvées de 2, 5-5/6 x 3 cm, pourvues d'un court pétiole.
    floraison : du printemps à l'été courant mai-juillet, parfumée, nectarifère et pollinifère visitée par les abeilles, les colibris et par les papillons.
    Petite fleur axillaire solitaire ou par 2 ou 3 à l'extrémité des jeunes rameaux d'un vert rougeâtre, à 4 pétales obovales retroussés et sur plusieurs rangs de 50 à 60 étamines saillantes formant un pompon, enchâssées dans un calice tubulaire arrondi à 4 lobes sur un fin pédicelle. Boutons floraux globuleux.
    couleur : blanc à blanc crémeux, étamines blanches et anthères bifides jaune pâle, calice d'un vert tilleul.
    croissance : moyenne.
    fruits : comestibles conservant le limbe du calice à la base, côtelés charnus, juteux, de saveur aigre-douce avec un goût résineux et un peu amer, rouge orangé à rouge violacé à maturité de 3 à 4 cm contenant de 1 à 2 graines parfois plus. Les fruits mûrs tombés au sol sont convoités par les oiseaux et les mammifères qui assurent la dispersion et la propagation de l'espèce.
    hauteur : 3 à 7 m dans son milieu naturel, mais bien souvent il est plus étalé que développé en hauteur.
    plantation : sous climat approprié au printemps à l'abri des vents froids et vents désséchants, en prenant soin de bien lui laisser de la place pour son développement entre 1.50 à 2m. Bien choisir son emplacement car il n'aime pas être déplacer, enracinement pivotant.
    multiplication : nombreux semis spontanés autour du pied-mère, sur l'île de la Réunion, il est considéré comme une espèce bien envahissante.
    Semis à chaud de graines fraîche, compter pour la levée entre 3 et 4 semaines et patienter au moins 2 années pour pouvoir déguster la première cerise, également par boutures semi-ligneuses à l'étouffé (sous plastique). Prendre soin des jeunes plants car ils sont sensibles à des températures en dessous de -2º C.
    sol : indifféremment tous, humifère, frais, bien drainé bien que tolérant des sols épisodiquement inondés mais il semble ne pas tolèrer la salinité.
    emplacement : soleil, mi-ombre quelques heures, à l'abri des vents qui abîment le feuillage.
    zone : 10 - 12., tolère des températures avoisinants -5.5°C, USDA Zone 10a- 11. Une fois installé il est adapté pour supporter des périodes de sécheresse avec son système racinaire pivotant.
    origine : le long des cours d'eau et en lisière des forêts de l'est et du centre de l'Amérique du Sud dans une zone délimitée depuis le Suriname et la Guyane française jusqu'au sud du Brésil dans les états côtiers de Rio de Janeiro, Paraña, Santa Catharina et Rio Grand de Sul, et en zones limitrophes au nord et à l'est de l'Uruguay, au nord-est de l'Argentine et à l'est du Paraguay, pour certains auteurs ces deux pays sont leur lieu d'origine pour d'autre c'est le Suriname et Cayenne en Guyane, faisant référence à ses noms communs.
    Eugenia uniflora - June 10, 2008, Sand Island, Midway Atoll, Hawaii
    Forest & Kim Starr ©
    A travers les siècles largement introduit et naturalisé comme arbre fruitier dans le reste des Amériques en zones tropicales et subtropicales, dans l'archipel des Antilles (Martinique 1759), en Afrique tropicale Mozambique, Ouganda et Zinbabwé, la Réunion et l'île Maurice, en Asie du Sud-Est, notamment en Chine*, aux Philippines, Java, Malaisie péninsulaire, aux États-Unis comme arbuste d'ornement en Californie, Arizona Floride et à Hawaï; plus récemment dans les années 1980-90 il a été introduit sur le pourtour du bassin méditerranéen, notamment en Afrique du Nord et dans le sud de l'Europe, consulter la carte de Amérique du Sud.
    entretien : prévoir une irrigation régulière pour lui permettre de bien s'enraciner et si vous souhaitez avoir des fruits moins amers, prévoir un paillage pour maintenir le substrat au frais durant l'été, puis un autre avant l'hiver surtout pour les jeunes plants.
    Parfaitement adapté à l'art topiaire, pour garantir chaque été sa floraison, la taille s'effectue juste après celle-ci car elle a lieu sur les pousses de l'année précédente.
    maladies et ravageurs : il est exempt de maladies pour l'instant.
    NB : son nom Eugenia lui a été donné en 1758 par Linné qui le dédie au diplomate, général des armées impériales de la maison des Habsbourg, le Prince français Eugène de Savoie-Carignan (1663-1736) considéré comme "l'ardant protecteur et promoteur de la botanique", et son nom spécifique uniflora uni flore, à une fleur.
    Durant de nombreuses années, le Cerisier de Cayenne était juste connu des amateurs de bonsaïs et depuis quelques années, sous climat approprié il commence à trouver sa place dans nos jardins à l' arrière plan des massifs arbustifs, au potager, au verger, il peut entrer dans la composition de haies ou tout simplement dans de grandes potées pour animer balcons, patios et terrasses ensoleillées à l'abri des vents funestes pour le feuillage.
    Ce genre autrefois rattaché aux genres Syzygium et Acmena, il comprenait initialement 3 122 noms référencés après révision en 2012, seulement 1 011 noms ont été retenus avec 1 967 synonymes, des espèces d'arbres ou d'arbustes persistants au feuillage vernissé, répartis dans les zones tropicales ou subtropicales de l'Afrique, des Amériques, de l'Asie du Sud-Est et de l'Australie.
    Propriétés et utilisations :
    La coloration rouge est due à la présence dans les tissus des feuilles d'anthocyanes qui sont une grande variété de pigments produits à l'automne lorsque la chlorophylle fait défaut et ce jusqu'à ce qu'elle soit à nouveau produite au printemps en quantité suffisante, durant cette période plus les températures demeurent froides en hiver et le restent au printemps la concentration d'anthocyanes sera élevée, un processus que l'on retrouve chez d'autres espèces comme les Berberis, Dodonea, Leuchotea, Nandina, Photinia, chez les variétés au feuillage pourpre, dans les feuillage à l'automne, ainsi que dans les jeunes pousses de nombreuses espèces pour les protéger en absorbant les UV.
    Les fruits riches en vitamine A et C sont consommés crus malgré leur saveur aigre-douce ou juste saupoudré de sucre ou préparés en gelées et confitures. Aux Antilles ils servent à aromatiser et épicer certains rhums.
    Il est signalé que son pollen peu provoquer des réactions allergiques et l'odeur de son feuillage peut provoquer une gêne respiratoire chez certaines personnes allergiques.
    Dans les pharmacopées traditionnelles antillaises, le feuillage à l'arôme résineux est prescrit en infusion pour traiter les maux de tête et les états grippaux, souvent en association avec la citronnnelle Cymbopogon, en Afrique il est réputé pour traiter la malaria tandis qu'au Brésil dans les maison il est répandu sur le sol pour y être piétiné, ainsi il dégage des effluves qui sont insectifuges.
    Depuis 2010 son huile essentielle intéresse la parfumerie industrielle, fruits et feuilles contiennent de 15 à 28 composants volatils dont des bergaptènes comme dans la bergamote et son écorce riche en tanins (± 30%) était utilisée localement pour le tannage des cuirs.
    Autre espèce présente dans l'Encyclopédie :
    - Eugenia aromatica O. Berg., synonyme de Syzygium aromaticum Merril, le Giroflier, l'Arbre aux clous, consulter sa fiche.
    Parmi les cultivars du genre, citons :
    - Eugenia myrtifolia 'Etna Fire'® commercialisé également sous Eugenia uniflora 'Etna Fire'®, 2013, une obtention sicilienne de la pépinière Piante Faro province de Catane, qui est une sélection variétale à partir d'une mutation génétique de l'Eugenia myrtifolia 'New Port', en vogue en 2020 recherché pour son nouveau feuillage ovale d'un rouge flamboyant qui en hiver devient plus intense et nuancé de mandarine, orange cuivré, rouge orangé et plusieurs tons de rouge dont du rouge grenat, une coloration persistant tant que les températures resteront fraîches virant à l'approche de l'été au vert bronze puis vert plus foncé, de 4 à 6 m de haut Ø 3m, au port érigé, étroit, compact, adapté pour une utilisation dans une haie, boutons floraux globuleux blanc et rose, floraison blanche courant juin, dans un calice rose framboisé, suivie d'une fructification en forme de pomme Cloche d'un rose violacé (rose hollywood à rose tyrien), zone 9, tolère aisément - 7°C, une certaine salinité et il est exempt de maladies.
    La reproduction de cette variété 'Etna Fire'® est strictement interdite sans contrat de licence, ou autorisation préalable de l'hybrideur.
    - Eugenia myrtifolia 'New Port', une obtention australienne commercialisée selon le pays sous Syzygium paniculatum 'New Port', au port étroit fastigié, compact de 3 à 4m Ø 2 à 3 m, au jeune feuillage d'un rouge cuivré, fructification rose cerise, quelques photos de l'espèce type à Hawaï.
    Eugenia uniflora - april 03, 2007, Lanay, Hawaii
    Forest & Kim Starr ©

    Annotations :
    *Chine, il y était cultivé sous le nom de Eugenia michelii ou Syzygium michelii cité dans les ouvrages de l'époque sous le nom de Jambosier de Micheli.
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757 Carl Linnæus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'., son herbier, le plus riche de son époque contenait 7000 plantes.
    A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772. En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède.
    Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', consultable en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto.
    *Lam., abréviation botanique pour le naturaliste-biologiste-botaniste français Jean Baptiste Antoine Pierre de Monnet de Lamarck (1744-1829), fondateur de la biologie, il en établi les principes théoriques, voir Philosophie zoologique (1809) où il met en place une nouvelle classification pour les animaux; il est considéré comme le plus grand botaniste de son temps, on lui doit un traité de botanique 'Encyclopédie méthodique' (1783-1793), il y énonce un principe fondamental sur l'évolution des animaux et végétaux qui sous l'influence de diverses conditions induisent des adaptations et modifications. Auteur 'Histoire des mollusques', ouvrage de référence dans la nomenclature des coquillages.
    *Roussaillier, serait la déformation du nom donné en portugais au groseillier groselha.
    *Salisb., abréviation botanique pour le botaniste britannique Richard Anthony Salisbury (né Markham) (1761-1829), un homme ayant eu un passé financier peu scrupuleux, qui fut un farouche opposant à la nomenclature de Linné, boudé par un bon nombre de ses contemporains, rejeté par ses confrères botanistes lorsqu'ils découvrirent qu'il s'était approprié l'oeuvre d'un autre botaniste.
    natacha mauric© 07/02/2020 ® Jardin! L'Encyclopédie
    ® par la Société des Gens de Lettres Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l’exploitation commerciale sont expressément interdites.//-->





compteur de visite