Tibouchina urvilleana - Tibouchine, Tibone d'Urville
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    Octobre Tibouchina urvilleana naturalisé à Hawaï
    Forest & Kim Starr ©
    Nom commun : Tibouchine d'Urville, Tibone d'Urville, Lasiandre d'Urville, au Brésil 'Quaresmeira-roxa*, Tibuchina das flores roxas, à la Réunion 'Griffe du Diable' ou 'Douldoul', nommé par les anglophones 'Princess flower, Glory bush, Purple Glory bush', en japonais 'Shikon Nobotan', cliquer sur la photo 2 pour en découvrir d'autres à Hawaï.
    Nom latin : Tibouchina urvilleana (DC.) Cogn* après révision en 2012 un seul synonyme retenu Lasiandra urvilleana DC.*, dans certaines flores encore synonyme de Tibouchina semidecandra (Mart. & Schrank ex DC.) Cogn. qui est synonyme de Lasiandra semidecandra Mart. & Schrank ex DC. et de Pleroma semidecandrum (Mart. & Schrank ex DC.) Triana
    famille : Melastomataceae.
    catégorie : arbuste au tronc assez court aux tiges quadrangulaires assez fragiles et cassantes, ne dépassant pas les 50 ans.
    port : dressé peu ramifié, arrondi.
    feuillage : selon climat persistant à semi-persistant vert émeraude à vert sauge avec un liseré d'un rose cuivré, plus pâle sur le revers à de 3 à 5 nervures longitudinales fortement marquées et des veinules transversales donnant un aspect ridé, gaufré; avant de tomber les feuilles virent au rouge-orangé.
    Feuilles concaves opposées de 5 à 13cm de long, acuminées, opposées, ovales-oblongues veloutées mais rugueuses. Les jeunes pousses veloutées sont d'un beau rouge bronze avant de virer au brun.
    floraison : longue de la fin du printemps à la fin de l'automne (environ 4 mois), nectarifère et pollinifère visitée par les abeilles, les oiseaux et par les papillons.
    En cime, fleurs éphémères, axillaires, solitaires ou par 3, satinées (± 8 à 12cm) à 5 larges pétales ovales (1 plus large) se chevauchant et 10 longues étamines en forme de faucille à 2 anthères, un style et un ovaire supérieur, court pédoncule.
    Boutons floraux turbinés dans deux grandes bractées foliaires engainantes, calice écailleux tubuleux à 5 lobes pubescents lavé de rose rougeâtre.
    couleur : bleu violet à mauve violet intense, veines plus foncées, étamines violettes.
    fruits : enchâssée dans le calice, capsule chevelue déhiscente à 5 loges contenant un grand nombre de petites graines spiralées, qui sont dispersées par le vent qui ont un faible taux de germination.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 3 à 4, 5m et plus dans son milieu naturel pour un Ø de 3m .
    plantation : au début du printemps et selon climat à l'automne.
    multiplication : par bouturage de tiges semi-ligneuses à la fin du printemps ou en été, et par semis au printemps comme les graines sont très fines les mélangées à du sable, à peine recouvert et le protéger d'un sac de jute comme pour le persil, pour que lors de l'arrosage les graines ne soient pas dispersées, compter pour la levée entre 7 à 30 jours, le taux de germination est faible et la couleur de la plante-mère n'est pas garantie. Repiquer lorsque les plantules ont 3 à 4 cm et mettre en place 7 à 8 mois plus tard. Pincer régulièrement pour favoriser la ramification sans plaies.
    sol : profond, fertile, acide ou neutre, riche en matière organique plutôt frais et humide mais bien drainé.
    emplacement : soleil, mi-ombre, à des gelées printanières et l'abri des vents qui peuvent mettre à mal sa ramure.
    origine : sud du Brésil, largement distribué et naturalisé en zones tropicales et subtropicales.
    zone : 9 - 12 à partir de -2 à -3°C, il est sensible au gel, il n'aime pas la sécheresse.
    entretien : ne pas oublier de l'arroser durant la période de croissance, ses tiges sont souvent grêles et cassantes il est bon de lui offrir un léger palissage, la taille s'effectue après la floraison; il redémarre de souche.
    NB : son nom Tibouchina est le nom vernaculaire du genre donné en Guyane et son nom spécifique urvilleana en l'honneur de Jules Dumont d'Urville*.
     Octobre Tibouchina urvilleana naturalisé à Hawaï
    Forest & Kim Starr ©
    maladies et ravageurs : selon le continent le feuillage peut être grignoter par des insectes, comme c'est le cas sur Hawaï.
    Ce genre comprenait 514 noms d'espèces référencés après révision en 2012 seulement 234 ont été acceptés et 155 autres noms considérés comme étant juste des synonymes, 125 autres noms sont encore non évalués en 2020.
    Des espèces de vivaces, d'arbustes grimpants ou non ou des petits arbres persistants originaires de l'Amérique du Sud, majoritairement dans la Cordillère des Andes.
    Dans les pharmacopées traditionnelles brésiliennes, certaines espèces sont réputées pour traiter les coups et les oedèmes, les maladies de la peau et les infections vénériennes et calmer la toux.
    Au Brésil circule une légende urbaine au sujet du Quaresmeira :
    Il y a de nombreuses années, dans un village une fillette de 5 ans nommée Quitéria qui assiste pour la première fois à la cérémonie du Mercredi des cendres, premier jour du Carême le prêtre dépose sur son front un peu de cendres obtenues en brûlant les rameaux bénits. De retour au logis, Quitéria refuse d'ôter cette marque et elle passe les quarante jours du Carême à prier et à pratiquer des guérisons. le Au cours du dimanche de Pâques elle lave son front.
    À partir de ce jour, chaque année durant toute la période du Carême, la jeune fille effectue le même rituel et ne s'essuie le front que le dimanche de Pâques, les villageois la surnommèrent Quaresmeira (Carême). Mais à l'âge de douze ans, elle décède brusquement à la suite d'une méningite.
    Un an plus tard, à côté de la tombe de Quiteria, surgit un arbre inconnu aux fleurs violettes qui n'apparaissent qu'à l'époque du Carême, à cause de ce fait et parce qu'il est né à côté de sa tombe, les gens le nommèrent Quaresmeira.
    Cette légende relate également que chaque année au temps du Carême, le fantôme de Quiteria sort toujours de cet arbre (le Quaresmeira), et cet esprit porte des marques grises sur son front. Cette légende raconte que quiconque demande un Quaresmeira (Tibouchina) durant la période du Carême aura son rêve qui se réalisera.
    Il a été élu l'arbre emblématique de la ville de Belo Horizonte, la capitale de l'État de Minas Gerais.
    Quelques autres espèces :
    - Tibouchina aspera Aubl., en brésilien 'Quaresmeira, Malmequer-do-campo', se rencontre en Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Honduras, Nicaragua, Panama, Pérou, Guyane française se distingue par un feuillage étroits vert foncé, pubescent, rugueux donnant un reflet blanc argenté, de longues inflorescences de petites fleurs à 4 ou 5 pétales d'un rose mauve veinules plus foncé , étamines blanches, anthères pouvant être mauve, rose ou blanche.
    - Tibouchina clavata (Pers.) Wurdack, un seul synonyme retenu Melastoma clavatum Pers., donné par certains pour synonyme de Tibouchina elegans Cogn., Tibouchine bouclée, nommée par les anglophones 'Bear's Ear', originaire du Brésil et du nord de l'Argentine se rencontre au Mexique, un arbuste d'environ 2.50m de haut, se distingue par une floraison en bouquet de petites fleurs blanches ou lilas mauve au coeur de l'automne, zones 10-12.
    - Tibouchina heteromalla (D.Don) Cogn., synonyme Tibouchina grandifolia Cogn., Tibone laineuse, Oreille de Jaguar, il supporterait un peu mieux le froid tolérant jusqu'à -6 ou -8°C, voir sa fiche.
    - Tibouchina granulosa Cogn., Quaresmeira roxa, Flor de quaresma, originaire du sud-est du Brésil dans les forêts pluviales tropicales dans les formations secondaires dans la région de Sao Paulo, arbre de 8 à 15m de haut qui dans nos jardin est un arbuste d'à peine 3 à 4m aux tiges ligneuses, grandes feuilles (15 à 20cm x 5 à 7 cm) oblongues-lancéolées, vert foncé au revers plus clair et pubescent, longue floraison remontante en inflorescences d'un bleu-violet, zones 10-11.
    Au Brésil c'est le chouchou du genre avec son port en forme de parapluie, il est largement utilisée dans le reboisement urbain et pour la remise en état des zones dégradées.
    Localement son bois est utilisé dans la fabrication d'objets légers tels que des boîtes et des jouets.
    - Tibouchina organensis Cogn., était donné pour synonyme de Tibouchina semidecandra ssp floribunda mais c'est un nom non résolu depuis 2012, environ 5m de haut aux fleurs d'un bleu-violet.

    Annotations :
    June seed capsules Tibouchina urvilleana - Maui, Hawaï
    Forest & Kim Starr ©
    *Cogn., abréviation botanique pour le botaniste enseignant belge Célestin Alfred Cogniaux (1841 - 1916), il est l'un des fondateurs de la Société Royale de Botanique de Belgique. De 1872 jusqu'en 1880 il exerce la fonction d' aide-naturaliste et assure celle de conservateur au Jardin Botanique de l'État à Bruxelles.

    *DC., abréviation botanique pour Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841), botaniste et docteur en médecin suisse, qui occupe en 1880 la chaire de botanique à la Faculté de Médecine de Montpellier, on lui doit une nouvelle classification des espèces expliquées dans 'La théorie élémentaire de la botanique (1813), ainsi que les 7 volumes du 'Prodomus systematis naturalis regni vegetablilis' (1824-1841) où sont décrites 60 000 espèces doublant ainsi les familles.
    Des ouvrages achevés par son frère et son petit-fils avec 80 000 plantes décrites. Auteur de 'Plantarum Succulentarum' (1799) ou l'histoire des plantes grasses et 'la Théorie élémentaire de la botanique' (1813). Il s'intéresse aux propriétés médicinales des plantes.
    En 1884, à Genève, le botaniste-taxonomiste suisse Robert Buser est nommé conservateur de l'herbier De Candolle (Herbier du Prodrome de Candolle) initié par ce dernier en 1824.

    *Quaresmeira, nom attribué à l'ensemble du genre issu du mot brésilien Quaresma qui désigne le Carême parce que leurs boutons floraux et leur floraison a lieu durant le Carême au moment des Pâques chrétiennes, 40 jours avant le dimanche des Rameaux et cette floraison violette fait référence à la Passion du Christ ainsi qu'aux vêtements portés par les membres de l'Église catholique à cette période. Cette couleur violette pour certains est le symbole de l'altruisme et de la beauté, ce qui fait que le Tibouchna est l'arbre de l'amour inconditionnele et pour d'autres sa couleur est un motif de supersistion.

    *Dumont d'Urville, le capitaine de vaisseau, Jules Sébastien César Durmont d'Urville (1790 –1842), on lui doit le récit de ses 'Voyages pittoresques autour du Monde', illustrations de M. De Sainson, le premier au départ de Toulon en juillet 1829 à bord de la corvette l'Astrolabe.
    Un genre sud américain d'une dizaine d'espèces lui a été dédié Urvillea dans la famille des Sapindaceae et 23 espèces portent aussi son nom urvilleana certaines d'entre elles découvertes lors de son premier voyage en Nouvelle-Zélande (1932) Peperomia ou Pimelea.
    natacha mauric © 04.03.2001 ® Jardin! L'Encyclopédie
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