Taraxacum dens-leonis  - Pissenlit, Dent-de-Lion
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    pissenlits Nom commun : Pissenlit commun, Dent-de-Lion, laitue de chien, salade de taupe, fausse chicorée, chiroux, baraban dans la région de Lyon ainsi que cropette, dans l'Indre le cochet, bédane, yatche, létéchon et ladechon en Maurienne 3 noms qui font référence à son lait, krop et kromayo des mots qui vient de l'allemand kropf qui désigne la laitue, une herbe comestible, nommé par les anglophones 'Common dandelion', en allemand 'Löwenzahn', en arabe 'tharakhchakon', en espagnol 'Diente de león común', en italien 'Dente di leone, Tarassaco Dente di leone, Soffione Piscialletto, Cicoria matta, Polenta del diavolo', en néerlandais 'Paardenbloem', en portugais 'Dente-de-leão, Radite-bravo, Chicória-silvestre, Chicória-louca, Salada-de-toupeira', en russe 'Oduvanchik'.
    Nom latin : Taraxacum officinale (L. ) Webb*, dans certaines flores donné pour synonyme du Taraxacum dens-leonis Desf.*
    famille : Asteraceae.
    catégorie : vivace mésoxérophile à forte racine pivotante.
    port : dressé.
    feuillage : en rosette à la base de la plante, oblongues, profondément dentées ou lobées.
    tiges : contiennent un latex, celles portant les fleurs sont creuses.
    floraison : de mars à octobre, nectarifère et pollinifère, visitée par les abeilles, les bourdons et certaines espèces de papillons.
    Grande capitule hermaphrodite isolée, ligulée.
    couleur : jaune rayé de brun pour les fruits.
    fruits : akènes composés d'aigrettes (pappus) soyeuses blanches disposées en boule qui s'envolent facilement et sèment à tous vents des graines de ± 3,5 mm de long.
    hauteur : 0.10 à 0.50 m.
    multiplication : par semis courant avril-juin en poquet de 2 à 30 graines tous les 15 à 20 cm en recouvrant à peine comme pour le persil, maintenir le substrat humide jusqu'à la levée, compter une quinzaine de jours. Voir ci-dessous la culture hâtée du pissenlit perpétuel sur place.
    cueillette : toute l'année pour les feuilles et les racines courant septembre ou en février.
    emplacement : soleil.
    zone : 3-10, U-K hardiness H7, USDA zones 3b-9, tolère aisément -8° C.
    habitat : prés, pelouses, bord de chemins, décombres et friches jusqu'à 2000 m.
    maladies et ravageurs : c'est la plante hôte de la chenille du superbe sphinx du pissenlit Amata phegea en anglais 'Nine-spotted', découvrir sa photo © Thomas Marent.
    NB : son nom Taraxacum vient du grec, 'taraxis', qui désigne le trouble, et de 'akeomai' qui signifie guérir, faisant référence aux propriétés médicinales attribuées à certaines espèces du genre, comme ce pissenlit, certains auteurs lui donne pour origine le mot arabe 'tharakhchakon' qui désigne un genre de chicorée et son nom spécifique dens leonis est un mot latin qui vient du grec 'leontodon' qui signifie dent de lion, faisant référence à ses feuilles aux dents aiguës. Et son nom commun, Pissenlit, fait carrément allusion à ses propriétés diurétiques.
    Autrefois, au moment des cérémonies païennes où l'on disait adieu à l'hiver, et que l'on souhaitait, la bienvenue au printemps et l'on tressait, des couronnes de pissenlits. Les plantes médicinales cueillies à cette date avaient, paraît-il, un pouvoir magique.
    Ce genre, sur 3028 noms connus après révision en 2012, ne comprend plus que 515 noms d'espèces et 267 autres noms considérés comme seulement des synonymes et 2276 sont non résolus à ce jour.
    Propriétés et utilisations :
    Dans ce pissenlit, toutes les parties sont utiles, elles contiennent un principe amer, la lactucopicoside, les jeunes feuilles, qui sont consommées en salade, sont riches en flavonoïdes, vitamines A et C et en manganèse. Le suc laiteux contient un pigment lutéinique, la taraxanthine, des dérivés triterpéniques et du taraxerol qui peut, chez certaines personnes, provoquer des taches brunes sur la peau, car il contient du chicotin qui serait légèrement vénéneux, mais il fait disparaître, les verrues et les cors.
    Le Taraxacum dens-leonis est prescrit en homéopathie et phytothérapie pour ses propriétés, cholagogue, dépurative, diurétique, laxative, revitalisante et tonique.
    Les feuilles et la racine, prescrites en infusion, ont un rôle de dépuratif hépatique ; quant aux fleurs, elles étaient jadis utilisées pour atténuer les taches de rousseur !
    Autrefois, la racine était torréfiée pour remplacer le café en période de famine et de guerre et elle donnait un colorant rose magenta.
    Ce pissenlit est parfois confondu avec le comestible Urospermum dalechampii.

    Ce que disent les fleurs :
    LE POÈTE, indigné.
    LE PISSENLIT
    pissenlit poéme « Dieu me pardonne! Un Pissenlit
    Parmi mes fleurs!. C'est un délit!
    Si tu ne veux que je me venge,
    File au pré dont tu t'échappas,
    Vil intrus!. Tu n'es même pas
    Une salade dont je mange ! »

    LE PISSENLIT, ironique.
    « Monsieur, je ne suis pas vantard,
    Mais vous y mordrez tôt ou tard,
    A mon amère médecine ;
    Et ce Pissenlit dédaigné,
    Il faudra qu'au jour désigné
    Vous le mangiez. par la racine! »
    Poésies de Louis Legendre (1851-1908), aquarelles de Firmin Bouisset, éditées en 1891, consultable en ligne à la Bnf-Gallica.

    La culture hâtée du pissenlit perpétuel sur place :
    "Vous sèmerez vos pissenlits en temps ordinaire, mai ou juin, comme vous voudrez, en pépinière, et vous les repiquerez en juin ou juillet en rayons un peu creux et distants de 0.60m l'un de l'autre et à 10 ou 15 centimètres au plus sur rang. Les soins culturaux de reprise seront par vous très suivis ; arrosage, binage, sarclage, désherbage, etc., pendant tout l'été. Vous pourrez même pendant cette première année de plantation ainsi que les suivantes, puisque votre pissenlit est perpétuel et qu'il reste sur place, intercaler des cultures secondaires entre les rangs, étant donné que ceux-ci sont suffisamment éloignés, afin de ne pas laisser infructueux le terrain situé entre eux. Le haricot, la chicorée frisée, le chou d'été, la scarole, l'oignon, etc , pourront facilement y trouver place.
    Si les feuilles de vos pissenlits gênaient les cultures secondaires, coupez-les sans crainte, le pissenlit n'en sera pas détérioré pour cela; au contraire, vous éviterez qu'il s'épuise par la floraison estivale.
    Dès les premiers jours de novembre, le pissenlit doit rester seul sur le terrain.
    On l'habille promptement, on coupe ses feuilles et on le recouvre de terre qui est prise entre les rangs.
    Vous remplirez alors toutes les tranchées de feuilles bien tassées ; même, si vous en avez en suffisance, vous pourrez en mettre sur le rang une épaisseur d'une dizaine de centimètres environ. Après quoi vous n'avez plus qu'à attendre la récolte qui se fera au bout de 20 à 30 jours environ (quand les feuilles du pissenlit sortent de terre), suivant que les feuilles auront plus ou moins chauffé et aussi suivant la clémence climatérique.

    Pour la cueillette, vous retirez les feuilles de dessus le rang et avez un croc vous déblayez la terre qui se trouve sur celui-ci, pour mettre le pissenlit à nu ; après quoi vous le coupez avec un couteau un peu au-dessous des feuilles (quelques millimètres au-dessus du collet), tout en laissant la racine sur place.
    Au printemps suivant, vous retirerez les feuilles des sentiers et vous recomblerez ceux-ci avec la terre qui en provient, en faisant en sorte de parfaitement niveler votre carré. Les racines des pissenlits qui sont restés en terre commenceront à végéter alors ; les rangs étant limités et tracés par la végétation, vous pourrez, comme vous l'avez déjà fait, l'année suivante recommencer vos cultures secondaires.

    En perpétualisant le pissenlit par sa racine qui reste à demeure, vous récolterez la seconde année deux ou trois pissenlits au lieu d'un, et de même la troisième et la quatrième, etc.; cependant; il ne faudrait pas croire pour cela qu'ils vont donner et durer des siècles ! Il faudra dès que vous verrez que les produits laissent à désirer, vous créer un second carré qui devra remplacer le premier."

    inflorescence pissenlit
    Extrait pages 63 et 64 du Bulletin trimestriel / Société d'horticulture de Limoges, édité le 11 avril 1897 C. POTRAT, consultable en ligne à la BnF-Gallica.

    Annotations :
    *Desf., abréviation botanique pour le médecin, naturaliste, botaniste français René Louiche Desfontaines (1750-1833), il séjourne en Afrique du Nord où il étudie la flore, séjour relaté avec Peyssonnel dans 'Voyages dans les régences de Tunis et d'Alger', 2 volumes-1838 (téléchargeable en ligne).
    On lui doit de nombreux ouvrages, dont entre autre "Expériences sur la fécondation artificielle des plantes" (1831). Des espèces lui ont été dédiées sous la forme de fontanesiana, fontanenesianus, fontanesii.
    *Webb., abréviation botanique pour le botaniste britannique Philip Barker Webb (1793-1854), il effectue à partir de 1817 des séjours en Espagne, au Portugal, Maroc et Iles Canaries où il séjourne deux années avant de se rendre en Italie, collectant tout au long de ses voyages des collections diverses notamment de poissons et mollusques, auteur d'ouvrages où il relate ses séjours, de flores et une histoire naturelle des poissons. Nommé membre de la Royal Society en 1824.
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