Dipsacus fullonum  - Cardère sauvage, Cabaret des Oiseaux
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    Nom commun : Cardère sauvage, Cardère à foulon, Chardon à foulon, Chardon-à-Foulon, Chardon des foulons sauvage, Chardon-à-Bonnetier, Chardon-à-Carder, Cardère-Fouloo, Cuvette-de-Vénus, Cabaret des Oiseaux, Baignoire de Vénus, Fontaine des Oiseaux, Lavoir de Vénus, Laitue aux ânes, Peigne à loups, Peignerolle, Verge-à-Berger, Verge-du-Berger, Verge-du-Pasteur, nommé par les anglophones 'Wild Teasel' parfois à tort 'Fuller's teasel', en allemand 'Fullers Karde', en arabe 'Alnesh albariyu, Alshuk', en espagnol 'Fuller cardo, Cardo silvestre, Cardo común', en italien 'Cardo selvatico, Cardo di Fuller'.
    Nom latin : Dipsacus fullonum L.*, synonymes retenus Dipsacus sylvestris Huds.*, Dipsacus horridus Opiz*, Dipsacus carminatorius Salisb.*, Dipsacus palustris Salisb. et 13 autres consultables en ligne sur The Plant List.
    famille : Caprifoliaceae, anciennement Dipsacaceae.
    catégorie : herbacée bisannuelle aux tiges épaisses et anguleuses, couverte d'épines, à l'enracinement pivotant.
    port : rosette basale année 1, tige florifère dressée année 2.
    feuillage : coriace à marge crénelée parfois entière. Les feuilles oblongues de la rosette basale sont persistantes, elles disparaissent avant la floraison. Celles qui se développent la seconde année le long de la tige florale sont rugueuses, oblongues à lancéolées, leur nervure médiane est pourvue d'aiguillons. Soudées par paires opposées autour de la tige épineuse elle aussi, les caulinaires forment de petites coupes qui retiennent l'eau de pluie d'où son nom de "Cabaret des Oiseaux" où les petits oiseaux se désaltèrent et font leur toilette matinale et celui de Cuvette-de-Vénus parce que cette eau était réputées avoir des vertus cosmétiques, elle était recueillie pour soigner l'inflammation oculaire et traiter les taches de rousseur.
    floraison : le deuxième été courant juillet et août. Sur une haute tige anguleuse des capitules ovoïdes, entourés comme ceux d'un chardon d'un involucre de longues bractées.
    Des milliers de petites fleurs tubulaires régulièrement disposées entre les bractéoles piquantes des capitules; elles sont très parfumées, les têtes fanées exhalent une forte odeur de réséda, mellifères et pollinifères fort visitées par les abeilles et les papillons.
    couleur : rose mauve à rose lilas.
    fruits : toujours la deuxième années en fin de saison, une profusion de graines qui sont recherchées par les oiseaux, plus particulièrement les chardonnerets et les mésanges, et les têtes sèches sont utilisées dans la composition de bouquet sec.
    croissance : rapide.
    hauteur : 1 à 2m. en fleurs.
    plantation: il est conseillé de planter cette mellifère près des ruchers, dans les potagers et les vergers et de bien choisir son emplacement car sa racine est pivotante, espacer les plants de 40 cm et les lignes de 50 cm.
    multiplication : par semis clair en place en été ou au début de l'automne, ou au début du printemps, attention les plantules présentes une dense rosette de feuilles et un système racinaire bien développé, mieux vaut éclaircir le semis que repiquer.
    sol : tout type de sol même rocailleux, mais sa préférence va au sol riche, profond, frais à humide, souvent argileux.
    emplacement : soleil ou ombre partielle.
    zone : 7 - 9.
    origine : au bord des chemins, des champs, des routes, des cours d'eau et des fossés, présente au milieu des friches et des terrains vagues de l'Afrique du Nord et de l' Europe, largement naturalisé en Amérique du Nord.
    maladies et ravageurs : ses fleurs attirent de nombreux insectes et sa tige creuse abrite la chenille du Sphinx.
    NB : son nom Dipsacus vient du grec 'dipsaô' qui signifie ayant soif, j'ai soif ainsi nommée parce que la pluie se loge et se ramasse dans la cavité des feuilles caulinaires qui embrassent la tige et son nom spécifique fullonum désigne à la fois le foulon l'homme qui foule des draps et un bâtiment le moulin à foulon (Fuller's mill) bien souvent un moulin à eau où l'on battait, foulait les draps et les laines avec de l'argile smectique ou terre à foulon ( Fuller's earth) qui a la propriété d'absorber les matières grasses et que l'on emploie au dégraissage ou foulonnage des laines.
    Il désigne également un coléoptère, le hanneton foulon, hanneton des pins Polyphylla fullo.
    Le nom de chardon et carduus dérivent de cardo, anse, qui fait allusion aux crochets du calice.
    Ce genre après révision en mars 2012 ne comprend plus que 28 noms d'espèces avec 54 autres noms considérés comme étant juste des synonymes et 10 autres noms demeurent non résolus en 2021.
    Chardon à foulon était intensément cultivée au XIXème siècle à proximité des manufactures et fabriques d'étoffe de laine et sa culture avait quasiment disparue aujourd'hui elle fait un retour en tant que plante mellifère et ornementale.
    Cette disparition est liée à celle des "machines à lainer" sur lesquelles étaient délicatement brossés tapis de billard ou couvertures de mohair.
    Ses capitules secs étaient enfilés sur des sortes de peignes et utilisés pour carder les draps de laine et feutres servant à confectionner manteaux de luxe et uniformes.
    Dans les pharmacopées traditionnelles la cardère dans son ensemble et tout au long de sa croissance est réputée pour ses propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires qui sont utilisées dans le traitement de la maladie de Lyme, propriétés apéritives ( principe amer), dépuratives, diurétiques, antiputrides, stomachiques et sudorifiques. Sa longue racine en pivot est un tonique du foie, le médecin sienneois Matthiole* disait à son sujet que la racine pilée et cuite dans du vin, jusqu'à consistance de cérat, guérissait les crevasses, fentes et fistules du fondement.
    Cette dipsacus est prescite en phythothérapie et homéopathie sous forme de granulés, teinture-mère et macérat de plantes fraîches.
    Quelques autres espèces :
    - Dipsacus ferox Loisel., un seul synonyme Dipsacus bulgaricus Hayek, la Cardère féroce, nommée par les anglophones 'Spiny teasel. ', se rencontre en Bulgarie, en Corse et Sardaigne, de 0.50 à 0.70 m de haut, des capitules ronds très épineux garnis d'un toupet piquant et des fleurs blanches.
    - Dipsacus laciniatus L., 2 synonymes retenus Dipsacus microcephalus Martrin-Donos, Dipsacus pseudosylvestris Schur, la Cardère à, aux feuilles laciniées, Cardère découpée, nommée par les anglophones 'Cut-leaved Teasel', c'est une espèce protégée aux fleurs d'un blanc faiblement lavé de rose pâle, photo © IPNI.
    Dipsacus pilosus L., synonymes Dipsacus elongatus Salisb., Dipsacus minor Neck. et 9 autres, la Cardère velue, Cardère poilu, Verge à pasteur, nommée par les anglophones 'Small Teasel' de 0.80 à 1.50 m, aux feuilles ovales à elliptiques et de petits capitules épineux arrondis aux fleurs blanches.
    - Dipsacus sativus (L.) Honck., synonymes Dipsacus fullonum var. sativus L., Dipsacus fullonum subsp. sativus (L.) Thell., la Cardère cultivée, Cardère à lainer, Cardère à foulon, Chardon à foulon, nommée par les anglophones 'Fuller's Teasel' Espèce autrefois cultivée aux fleurs lilas pâle, bractéoles terminées par de solides crochets recourbés vers le bas, requière un terrain drainé.
    Elle se distingue de la cardère sauvage par un capitule plus long et des épines plus recourbées.
    illustration : estampe de Jean-Baptiste-François Génillion (1750-1829), d'après une gravure du graveur François-Antoine Aveline (1718-178.?), réalisée en 1787 pour les draps de Lodève*, consultable en ligne chez Gallica en cliquant sur l'illustration.

    Annotations :
    *Huds., abréviation botanique pour le botaniste- apothicaire britannique William Hudson (1730-1793), de 1757 à 1768, il oeuvre au British Museum comme sous-bibliothécaire et il travaille sur l' herbier de Sloane l'adaptant à la nomenclature de Linné* avec lequel il correspond et adresse des plantes qui figurent dans la première édition de sa Flora Anglica publiée en 1762. En 1761, il est élu membre de la Royal Society of London.
    De 1765 à 1771, à Londres il est le surintendant du Chelsea Physic Garden pour la compagnie des apothicaires a laquelle il lègue son herbier qui a été par la suite inclus aux herbiers des jardins botaniques royaux de Kew (Royal Botanic Gardens) et ceux du musée d'histoire naturelle de Londres (Natural History Museum).
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757 Carl Linnæus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède. Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', consultable en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto.
    Lodève, dans l'arrière-pays héraultais, une ville médiévale et épiscopale, une agglomération antique mentionnée par Pline l’Ancien*, située dans une cuvette encaissée au milieu d’un cirque de montagne au pied du causse du Larzac, au confluent de la Lergue et de la Soulondres.
    Moulin à foulon à Lodève
    Vue d'un moulin à foulon, pour les Draps de Lodève.
    Une ancienne cité textile, où se trouve toujours en activité l'atelier de la Savonnerie de Lodève qui constitue l'unique annexe de la Manufacture de la Savonnerie, qui perpétue une technique de tissage vieille de près de quatre siècles, spécialisée dans les tapis velours, de douze mois à sept ans sont nécessaires à la fabrication d'un tapis, ils sont destinés aux ambassades, aux monuments nationaux, à l'Élysée, ainsi qu'aux collections du Mobilier national; la Savonnerie est rattachée depuis 1826 au site des Gobelins, hors pandémie l'atelier se visite sur rendez-vous. Découvrir la Manufacture de la Savonnerie.
    *Matthiole, médecin botaniste siennois Pietro Andrea Matthioli (1501-1577), resté célèbre pour ses Commentaires sur l'œuvre de Dioscoride, œuvre qui durant 15 siècles fut une des principales références médicinales, des commentaires sur leurs propriétés et vertus médicinales des plantes, illustrés de 500 gravures sur bois - 'Commentarii in sex libros Pedacii Dioscoridis de Materia medica', éd - 1544 et 1560 rééditées, traduites et enrichies au cours de ces années de plus de 1200 plantes, exemplaire en allemand. Durant la moitié du 16ème siècle, ce fut l'ouvrage de référence pour l'Europe.
    *Opiz, abréviation botanique pour le botaniste, taxonomiste allemand Philipp Maximilian Opiz (1787-1858) d'origine tchèque, à partir de 1805 il retourne dans son pays d'origine pour y enseigner dans une école camérale, par la suite à partir de 1831, il exerce la profession de forestier.
    Un genre lui est dédié, Opizia dans la famille des Poaceae et 16 espèces sous la forme opizii et opiziana, opizianum.
    *Pline l'Ancien, naturaliste et écrivain Pline l'Ancien, en latin Gaius Plinius Secundus ( 23-79 après J.C), auteur de l'Histoire naturelle, les livres XII à XIX sont dédiés à la botanique, et les livres XX à XXXII à la médecine de précieux recueils sur les sciences en général et de l'art de guérir à partir des ouvrages de différents écrivains et médecins qu'il a lu et compiler; des ouvrages consultables en ligne.
    L'ouvrage de référence qui durant des siècles a été considéré comme le symbole du savoir humain. Connu aussi sous le nom de Pline le Naturaliste.
    *Salisb., abréviation botanique pour le botaniste britannique Richard Anthony Salisbury (né Markham) (1761-1829), un homme ayant eu un passé financier peu scrupuleux, qui fut un farouche opposant à la nomenclature de Linné, boudé par un bon nombre de ses contemporains, rejeté par ses confrères botanistes lorsqu'ils découvrirent qu'il s'était approprié l'oeuvre d'un autre botaniste.
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