Sisyrinchium bermudianum  - Bermudienne des Bermudes
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    Sisyrinchium bermudianum
    Nom commun :Sisyrinque des Bermudes, Bermudienne des Bermudes, Bermudienne à feuilles étroites ou encore Herbe aux yeux bleus, nommée par les anglophones 'Bermuda Blue-eyed Grass,Blue-eyed-grass, Iris-leav'd sisyrinchium' ou encore 'Narrowleaf blue-eyed grass'.
    Nom latin : Sisyrinchium bermudianum L.*, aujourd'hui donné pour synonyme de Sisyrinchium angustifolium Mill.*, nom sous lequel il est commercialisé, qui a pour autres synonymes retenus, Sisyrinchium bermudiana L., Sisyrinchium gramineum Curtis, Sisyrinchium graminoides Bickn., Sisyrinchium iridioides Curtis, Sisyrinchium hibernicum Á.Löve & D.Löve, Bermudiana angustifolia Kuntze, Bermudiana bermudiana (L.) Kuntze var. angustifolia (Mill.) Kuntze.
    famille : Iridaceae.
    catégorie : vivace herbacée, rhizomateuse.
    port : petite touffe dressée, rectiligne, évasée.
    feuillage : persistant, vert foncé. De fines feuilles linéaires et pointues.
    floraison : éphémère, uniquement en présence du soleil, selon climat, du printemps au milieu de l'été, d'avril/juin jusqu'en août. Sur des tiges florales aplaties, ailées, fleurs solitaires, étoilées. Les boutons floraux sont vrillés et turbinés
    couleur : bleu violacé à bleu, veinules et la base des tépales est plus foncées et avec un coeur doré.
    fruits : de minuscules capsules contenant des graines sphériques O,5 mm à la surface ridée et brun foncé, qui sont consommées par les oiseaux.
    croissance : moyenne
    hauteur : 0.15 à 0.30 m, pour un étalement d'environ 30 cm.
    plantation : au printemps ou en automne.
    multiplication : par semis d'automne ou de printemps et par division des touffes en fin d'été, mais tous les trois ans. En place des semis spontanés abondants.
    sol : frais à humide, neutre, fertile, tolère aisément le calcaire.
    emplacement : soleil.
    zone : 4-10, U-K hardiness H4, USDA zones 4-11.
    origine : rives et prairies dans l'archipel des Bermudes*, au Canada, dans les provinces du Labrador, Nouvelle-Écosse et Québec, dans 35 États à l'est des États-Unis, depuis le Texas jusqu'au Maine et le Minnesota et à l'ouest de l'Inde*, présente en Irlande du Nord, dans la région des lacs de Fermanagh (berges des Lough Erne) où elle serait une espèce protégée, elle est présente dans les forêts de Champagne-Ardenne, dans les zones dans lesquelles ont séjourné les troupes américaines transportant avec eux, les graines dans leurs effets.
    entretien : une fois établie, elle ne nécessite aucun entretien, juste de supprimer les tiges lorsqu'elles sont complétement desséchées.
    maladies et ravageurs : exempt de maladie et de prédateurs.
    NB : son nom Sisyrinchium vient du grec 'sys' qui désigne le cochon et 'rhynchos' qui désigne le nez, le groin, se référant à l'habitude des cochons de fouiller la terre avec leur groin à la recherche de leurs racines dont ils sont très friands et son nom spécifique bermudianum précise son origine, les Bermudes dont elle est l'emblème national.
    Une petite plante sans souci pour les bordures basses, le long des allées, dans les rocailles, ou dans des potées ou des auges, pour fleurir longuement balcons, patios et terrasses.
    Ce genre comprenait 503 noms d'espèces référencés, après la révision en 2012, parmi ceux-ci, seulement 210 noms d'espèces ont été acceptés avec 281 autres noms pour synonymes et 21 autres noms demeurent depuis non résolus ; toutes des espèces de vivaces rhizomateuses ou d'annuelles, originaires de l'Amérique du Sud et de l'Amérique du Nord, dont 41 espèces présentes aux États-Unis, et 12 d'entre elles également au Canada, avec + 6 sous-espèces et une seule espèce originaire de l'Afrique.

    Parmi les cultivars, citons :

    • Sisyrinchium 'Californian Skies', 20 cm, en été, une floraison bleu ciel, fonçant progressivement vers la base des tépales, formant un anneau d'un bleu marine, veines longitudinales de la même couleur et un fond de gorge jaune vif.

    • Sisyrinchium depauperatum 'Devon Skies', commercialisée sous Sisyrinchium 'Devon Skies', pour les anglophones Blue-eyed grass 'Devon Skies', 20 cm, floraison estivale d'un pâle bleu ciel (plus pâle que Californian Skyies), veiné de violet foncé, base de la corolle bleu violet foncé, fond de gorge jaune à l'aspect hexagonal.

    • Sisyrinchium idahoense 'May Snow', 20 cm de haut, une variété tapissante à fleurs blanches.

    Quelques autres espèces connues :

      Sisyrinchium atlanticum mai Japon © Shiro Kurita*

    • Sisyrinchium atlanticum E.P.Bicknell, 11 synonymes dont Bermudiana apiculata (E.P.Bicknell) Nieuwl., Sisyrinque de Bicknell*, originaire du nord et centre-est des États-Unis et de l'est du Canada, où il prolifère dans les zones sablonneuses, le long des rivages dans les zones marécageuses, dans les prairies humides, lisières de bois et pinèdes humides, nommé Atlantic blue-eyed grass, Bicknell blue-eyed grass, Eastern blue-eyed grass.
      Selon le professeur Makino Tomitaro*, le 'Niwazekishï' qui se traduit par campanule ou clochette japonaise est naturalisée au Japon, depuis 1887, où à Tokyo, elle avait été introduite au Koishikawa*, l'un des plus anciens jardins botaniques du Japon.
      De 30 à 50 cm, avec une floraison en mai-juin dans des tons de bleu violet pastel à violet bleu plus soutenu, en coeur, un court onglet jaune verdâtre cerné d'un anneau bleu violet foncé, voir photo ci-dessus.

    • Sisyrinchium califorcanicum (Ker Gawl.) Aiton, Sisyrinque, Bermudienne de Californie, consulter sa fiche.

    • Sisyrinchium campestre Bickn., nommée par les anglophones 'Prairie Blue-eyed grass ' au feuillage très étroit, d'un vert acide, à fleurs dans un blanc irisé, à 6 tépales étroits lancéolés avec un fond de gorge jaune d'or.

    • Sisyrinchium idahoense E.P.Bickn., Sisyrinque, Bermudienne de l'Idaho, nommée par les anglophones 'Idaho blue-eyed grass', originaire de l'ouest des États-Unis présente au Nouveau-Mexique, l'Arizona, la Californie, le Nevada, l'Utah, le Colorado, l'Oregon, l'Idaho, le Wyoming et le Montana ainsi qu'au Canada, en Colombie-Britannique et sur l'île de Vancouver.
      Une semi-persistante de 40 cm avec des fleurs aux tépales étroits lancéolés d'un bleu violet à bleu cobalt plus foncé et striés de lignes plus soutenues avec à la base un onglet jaune d'or comme les étamines.

    • Sisyrinchium latifolium Aït., synonymes retenus, Eleutherine plicata Herb., Marica plicataKer Gawl., Sisyrinque à feuilles larges à floraison blanche, connue sous le nom de 'Broad leaved Sisyrinchium, Small-flowered Marica'.

    • Sisyrinchium mucronatum Michx., synonyme Sisyrinchium angustifolium var. mucronatum (Michx.) Baker, Sisyrinchium montanum Greene, appelée au Canada Bermudienne montagnarde, originaire de l'Amérique du Nord, présente au Canada, Terre-Neuve et Saint-Pierre-et-Miquelon, dans les prairies en zone boréale, dont il existe une autre variété Sisyrinchium montanum var. crebrum Fernald.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de bulbeuses présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Archipel des Bermudes, un archipel britannique situé dans l'Atlantique Nord, se trouvant au nord des Bahamas, face à la Caroline du Nord.

    *Bicknell. ornitoloque, botaniste américain, Eugène Pintard Bicknell (1859-1925), fondateur de l'American Ornithologists' Union. En 1878, il fut avec 9 autres naturalistes, le fondateur de la la Linnaean Society of New York dont il fut le président jusqu'en 1887, mais progressivement, à cette époque-là, il consacre de plus en plus de temps à l'étude de la botanique et à la publication d'articles botaniques et devenir membre en 1896, du jardin botanique de New York (1891). Consulter sa biographie publiée in Memoriam en 1926. Abréviation botanique officielle : E.P.Bicknell.

    *Edo, la période Edo va de 1603 à 1867, Edo est le nom, d'un hameau perdu dans la plaine de Mussashi appartenant à une famille de guerriers du même nom, qui, y fit construire, un château, autour duquel, se développe, une agglomération, c'est le Shogunat des Tokugawa, qui ferme le Japon, aux influences étrangères. Les Européens sont expulsés et le christianisme est réprimé, lorsque l'ère Tokugawa s'achève, Edo est rebaptisée Tokyo, consulter cette période sur herodote.net.

    *Koishikawa, Koishikawa signifie jardin de la réjouissance ultérieure et Körakuen s'écrit également Köraku-en désigne un jardin botanique, est l'un des plus anciens jardins botaniques japonais de Tokyo, situé dans l'arrondissement de Bunkyo.
    Sisyrinchium bermudianum
    Il est recommandé de venir le visiter vers la fin novembre, à la saison des 'momiji', pour contempler la couleur automnale des érables japonais. Puis, dès le mois de février, jusqu'aux environs de la mi-mars, lorsque les cerisier japonais (sakura) sont en fleurs. Au sud de l'archipel nippon, ils le sont jusqu'en mai. En automne, quelques photos.
    Il a été initié par le clan Tokugawa, des shoguns qui ont dirigé le Japon à partir de l'époque Edo*. L'histoire de ce shogunat fondé par Tokugawa Ieyasu est à découvrir sur worldhistory.org.

    *Kuntze, abréviation botanique pour le botaniste allemand Carl Ernst Otto Kuntze (1843-1907), qui voyage à travers le monde, collectant des milliers d'espèces. Il est le grand réformateur de la nomenclature botanique 'Nomenclaturae botanicae codex brevis maturus, sensu codicis emendati, aux Lois de la nomenclature botanique de Paris de 1867 ; Linguis internationalibus: anglica, gallica, germanica quoad nomina latina, édité en 1903.

    *Kurita, botaniste-biologiste, généticien japonais Sirö Kurita (1936-2019), qui, en 1958, est professeur au département de biologie de l'Université de Chiba, nommé professeur émérite, en 2001. Docteur en sciences, Université métropolitaine de Tokyo de 1949 à 2011.
    Il y mène des recherches sur les fougères, puis sur les Amaryllidacées japonaises, qui se reproduisent sans développer des graines, mais en divisant les bulbes. Il a publié l'histoire et les résultats, sous la forme d'un livre scientifique destiné au grand public 'Higanbana Museum Magazine' Kenseisha (1998), hélas, son blog sur les Higanbana a été fermé.
    Membre de la Botanical Society of Japan, de l'American Botanical Society, de l'International Fern Society et d'autres.

    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757, nommé, Carl Linnaeus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie, qui sera suivi d'une publication de Flora lapponica en 1737.
    En 1738, il fonde l'Académie des sciences de Suède et à partir de 1741, il enseigne à l'université d'Uppsala, durant une année, la médecine, puis la botanique jusqu'en 1772.
    Son herbier, le plus riche de son époque contenait 7 000 plantes. Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', qui est consultable en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto. Patienter, le chargement est lent.

    *Makino Tomitarö, botaniste japonais (1862-1957) considèré comme étant le père de la botanique japonaise, qui dès son plus jeune âge s'intéresse aux plantes et à l'âge de 22 ans, il refuse de prendre la succession de l'entreprise familiale, une fabrique de saké, et part en 1884, étudier la botanique au département de botanique de l'université de Tokyo pour se consacrer à l'étude de la taxonomie végétale et jetant les bases de la taxonomie japonaise en collectant au cours de sa vie plus de 400 000 spécimens. Trois ans plus tard, il participe à la fondation du "Botanical Journal" et il entreprend la réalisation de la flore japonaise, pour pouvoir achever de l'imprimer, il vendra son herbier riche à l'époque de 300 000 spécimens.
    En 1901, publication de l'Atlas des graminées et fougères japonaises et de l'Atlas des fougères japonaises. En 1910, la société botanique de Tokyo a été fondée et il en est devenu le président. En 1926, il fait l'acquisition d'un terrain autour de sa maison pour y conserver les espèces japonaises. Consulter Observations on the flora of Japan publiée de 1862 à 1957, tome 1 chez archive.org.
    Nommé assistant à l’Université de Tokyo en 1893 et 19 ans plus tard il sera maître de conférences à l’université de Tokyo. En 1940, il publie « Makino's Illustrated Guide to Japanese Plants », qui est toujours consulté. En 1953, il devient citoyen d'honneur de Tokyo et en 1957, à titre posthume, il a été décoré de l'Ordre de la Culture, car durant toute sa vie, il a tenté de sensibiliser le grand public à l'importance de la connaissance des plantes et à la diffuser.

    *Mill., abréviation botanique pour le jardinier, botaniste écossais Philip Miller (1691-1771), nommé surintendant en chef du jardin botanique de Chelsea (Apothecaries’ Garden, 1673), l'un des plus anciens jardins botaniques, aujourd'hui connu, sous le nom de Chelsea Physic garden de Londres.
    On lui doit la référence pour les jardiniers du 18e siècle : 'The Gardener's Dictionary' du jardin de Chelsea, édité à Londres de 1755 à 1760, illustré de nombreuses gravures d'Ehret, Lancake et John Miller.
    Dans ce vieux jardin botanique, il y cultive, en 1757, de nouvelles espèces, telles que l'Arum d'Éthiopie et la Pervenche de Madagascar, adressée, depuis le jardin du Roy de Paris.
    natacha mauric © 10/08/2002 ® Jardin ! L'Encyclopédie
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