Luffa cylindrica - Louffa, éponge végétale
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    floraison en août © Shiro Kurita*
    Nom commun : Louffa, Luffa, Éponge végétale, Liane torchon, Concombre torchon, Gombo de Chine, Pétole, nommée par les anglophones 'Loofah, Sponge gourd', en allemand 'Schwammkürbis, Luffa-Gurke', en italien 'Zucca spugnosa, Zucca luffa', en espagnol 'Calabaza esponja, Calabaza Luffa, Pepino egipcio', en portugais 'Cabaça de esponja, Bucha', en russe 'Gubchataya tykva .
    Nom latin : Luffa cylindrica (Lour.) Roem.*, est l'espèce retenue qui a pour synonymes Luffa aegyptiaca Mill.*, Luffa pentandra Roxb.*, Luffa insularum A.Gray, Luffa cylindrica (L.) T. Durand & H. Durand, Luffa fricatoria Donde, Luffa petola Ser., Luffa subangulata Miq., Luffa sylvestris Miq., Bryonia cheirophylla Wall., Melothria touchanensis H. Lév., Momordica cylindrica L., Momordica luffa L., Momordica luffa Vell. et sont non résolus Momordica reticulata Salisb., Poppya fabiana K.Koch, I>Turia cordata Forssk. ex J.F Gmel. , Turia cylindrica Forssk. ex J.F Gmel, Luffa aegyptiaca var. leiocarpa (Naudin) Heiser & E.E. Schill., Luffa aegyptiaca var. peramara F.M.Bailey , Luffa cylindrica (L.) T. Durand & H. Durand, >I>Luffa cylindrica var. insularum (A.Gray) Cogn., I>Luffa cylindrica var. leiocarpa Naudin, Luffa cylindrica var. minima Naudin , consultable The PlantList, sont non valides Turia sativa Forssk., Cucumis pentandrus Roxb. ex Wight & Arn.
    famille : Cucurbitaceae.
    catégorie : annuelle.
    port : liane grimpante ou rampante, pourvue de longues vrilles multifides qui s’entortillent, dans le sens des aiguilles d'une montre, sur tous types de supports.
    feuillage : persistant, vert moyen. Sur des tiges pentagonales et velues et au bout d'un long pétiole pubescent, grande feuille alterne de 10 à 30 cm, aussi large que longue, échancrée vers la base, à 5 - 7 lobes à marge en dents de scie.
    floraison : de la fin du printemps à l'été, en zone tropicale, floraison axillaire, discontinue. Des fleurs tubulaires de 4 à 10 cm de diamètre, campanulées, gamopétales, les fleurs femelles solitaires et les fleurs mâles, en racèmes de plusieurs fleurs.
    couleur : jaune d'or.
    fruits : pépon cylindrique de 10 à 40 cm, à la pulpe fibreuse et coriace, contenant de larges graines ovoïdes, assez plates et noires pourvues d'une aile étroite.
    Il faut compter environ 4 mois pour que le pépon arrive à maturation complète, le fruit mûr, renferme une masse fibreuse composée d'hémicelluloses, d'où le nom de courge-torchon ou concombre torchon, dans certaines contrées.
    croissance : rapide.
    hauteur : 3-6 m.
    plantation : au potager, comme le concombre et le cornichon, elle n'aime pas la compagnie des pommes de terre, mais c'est la plante compagnon du céleri, chou, fenouil, des haricots et petit-pois, des salades et des oignons.
    multiplication : au printemps semis sous serre chaude, 3 graines par poquet, ex : semis au 15 mars, premier fruit aux alentours du 15 juillet et d'autres jusqu'en septembre.
    sol : riche, léger, sablonneux ou limoneux de préférence.
    emplacement : soleil.
    zone : 9-11, U-K hardiness H1C, USDA zones 8b-11.
    origine : sud-est de l'Asie, en Inde, comme le concombre, a du parvenir dans les potagers européens en passant par l'Irak et le Kurdistan, cultivée de nos jours un peu partout, notamment en Asie centrale, en Ouzbékistan et à des fins industriels, à l'est de la Mer noire, au Caucase septentrional au même titre que d'autres Curcubitacées, avec le chanvre et le tournesol.
    Depuis la Chine, introduite au Japon, en temps que légume, durant l'ère Keicho, le philosophe japonais Hayashi Razan*, l'utilisait, en la nommant 'Hechima, Bai chi asa'.
    entretien : pincer pour favoriser la ramification.
    maladies et ravageurs : exempt de ravageurs pour l'instant, peut être sujet à l'oïdium (powdery mildews).
    NB : son nom Luffa vient de l'arabe égyptien 'luff'. Ce genre comprenait 60 noms d'espèces référencés, après révision en 2012, seulement 4 espèces ont été retenues et 23 autres noms sont conservés, comme synonymes.
    fleur de luffa cylindrica début août au Japon
    floraison en août © Shiro Kurita*
    La forme hexagonale de ses fleurs et ses boutons floraux triangulaires ont inspiré, durant la période Art nouveau, la céramique, marqueterie, orfèvrerie, ferronnerie, les fabricants de tissus d'ameublement et revêtements muraux, etc... ci-contre, figure 260, page 210, pour une étoffe, extraite de l'étude de la plante, son application aux industries d'art, de Maurice Pillard Verneuil, édité en 1903 par librairie centrale des Beaux-Arts, Paris, consultable à la Bnf.
    Propriétés et utilisations :
    Les jeunes pousses, les feuilles, les boutons floraux et les fruits, peuvent être consommés cuits rapidement, les fruits de 5 à 6 jours le sont, mais crus en salade, ils font partie des légumes à très faible teneur en calories, riches en vitamine A et C ainsi qu'en potassium. Aux Antilles, les jeunes pépons à côtes ou lisses de la Pipengaille, sont cuisinés en daube, ratatouille, curry de poulet ou de porc.
    Le fruit séché est mis à tremper durant plusieurs jours, il est nettoyé de sa pulpe et de ses graines, puis blanchi. Après séchage, il reste un pain fibreux utilisé comme éponge végétale, exfoliant dermique (gant de crin), aussi pour récurer les ustensiles de cuisine. Elle entre dans la confection de textile absorbant, comme les serviettes éponge, les filtres ou pour amortir les chocs.
    Les graines donnent une huile comestible, cette huile riche en acides gras essentiels est utilisée en cosmétologie, car elle recharge l'épiderme en lipides.
    Au Gabon, le nsaka - nsaka et au sud-ouest du Nigéria, la plante entière est broutée par le bétail et les chevaux. La pulpe des fruits jeunes et les graines sont consommées crues et les jeunes feuilles et fruits sont consommés en sauces, comme les gombos. Les feuilles en infusion, macérat ou sous forme de cataplasme, servent à traiter les problèmes intestinaux, certaines migraines et fièvres (macérat), le paludisme et la blennorragie.
    Dans les diverses pharmacopées traditionnelles, les feuilles fraîches, sous forme d'un emplâtre, sont employées pour soigner les furoncles, les hémorroïdes, l'asthme, cicatriser les plaies, prescrites dans le traitement de la lèpre.
    Les racines et les graines ont des propriétés purgatives, diurétiques. La fibre riche en mucilage a des propriétés émollientes et le jus des feuilles fraîches soigne la conjonctivite granuleuse.
    Dans la pharmacopée asiatique, la cendre de luffa est employée dans le traitement de la jaunisse, des maux de dents, des hémorragies, les feuilles dans le traitement du zona et les graines pour le hoquet au Laos.
    Quelques autres espèces :
    - Luffa acutangula Roxb., synonymes retenus Cucumis acutangulus L., Cucumis lineatus Bosc, Cucumis longus var. indicus Grew, Cucumis megacarpus G.Don, Cucumis operculatus Roxb. ex Wight & Arn. , Cucurbita acutangula (L.) Blume, Luffa acutangula var. amara C.B.Clarke., Luffa acutangula var. forskalii (Schweinf. ex Harms) Heiser & E.E.Schill., Luffa amara Roxb., Luffa drastica Mart., Luffa fluminensis Roem., Luffa foetida Cav., Luffa forskalii Schweinf. ex Harms, Luffa gosa Ham., Momordica tubiflora Wall., Seringe, Pipangaille à côtes, Papengaye (nom indien), Gourde anguleuse, originaire de l'Inde, où elle est cultivée depuis l'Antiquité, nommée en hindoustan 'Torui' et en bengalais 'Jhinga', le botaniste écossais William Roxburg qui a oeuvré à Madras pour le compte de l'East India Company, rapporte que le fruit, à demi-développé, y est cuisiné comme légume avec du ghee (beurre clarifié) et du sel ; également présente en Chine, ainsi que, sur la côte occidentale de l'Afrique, au Sierra Léone et au Libéria, dans les zones de savanes, c'est le directeur du Jardin colonial de Libreville* (Gabon), un véritable jardin d'essais de 1880 à 1930 (lire : l'histoire de la naissance dans ce jardin l'histoire de l'agronomie tropicale, sur le site du Cirad, fera parvenir des graines en France, sous le nom de 'Long Okra'.
    fleur de luffa cylindrica début août au Japon
    floraison en août © Shiro Kurita*
    Les jeunes fruits à côtes longitudinales et saillantes (10) sont consommés et commercialisés sous le nom de gombos de Chine, adultes, ils sont amers. Ils contiennent des graines non ailées. Dans la pharmacopée asiatique, ils sont utilisés comme purgatif et vomitif, les graine et racines sont diurétiques et les tiges, utilisées pour traiter la jaunisse.

    - Luffa cordifolia Blume, après révision, c'est juste un synonyme de Thladiantha cordifolia (Blume) Cogniaux, qui a pour synonymes retenus Thladiantha cordifolia var. cordifolia , Thladiantha calcarata (Wall.) C.B. Clarke, Thladiantha tonkinensis Gagnep., Trichosanthes javanica Miq., classée dans les Thladiantha, Thladianthe à feuilles cordées, originaire des forêts tempérées de l'Asie présente en Inde, au Népal, Birmanie, Thaïlande, Laos et Vietnam, en Chine, dans les provinces limitrophes du Guangxi, Yunnan, Séchouan et Guangdong, ainsi qu'en Indonésie, Java inclus.

    - Luffa operculata (L.) Cogn., Cucumis fricatorius Sessé & Moç., Elaterium quinquefidum Hook. & Arn., I>Luffa operculata var. intermedia Cogn., I>Luffa quinquefida (Hook. & Arn.) Seem., Momordica operculata L. , I>Momordica quinquefida (Hook. & Arn.) Hook. & Arn., Poppya operculata (L.) M.Roem, originaire du Mexique, de la Colombie et du Pérou où elle est nommée 'espoñjilla' qui signifie épongette, ainsi qu'au Brésil, où elle est nommée 'Casadores, Cabacinho' dans la médecine traditionnelle, elle est prescrite les tumeurs, les gonflements et les oedèmes, réputée très efficace pour traiter la constipation et les troubles de l’odorat, une annuelle grimpante aux feuilles à 3 à 5 lobes, floraison jaune pâle, fructification de petite taille toute hérissée de pointe.
    Depuis 1962, elle est prescrite en homéopathie pour traiter les problèmes et infections en ORL, les congestions, les inflammations des sinus, les diverses sinusites, le catarrhe et les rhinites.

    - Luffa sepium (G.Mey.) C.Jeffre a pour synonymes retenus Cucumis sepium G.V.W. Mey, i>Luffa operculata var. lobata Cogn., Luffa purgans (Mart.) Mart., Mormodica purgans Mart., originaire d'Amérique du Sud, au Brésil, en zone tropicale et entre 900 et 1 200 m. Des tiges pentagonales et velues portant des feuilles à 5 lobes.
    Fruits ovales-oblongs, hérissés de pointe, utilisés dans la pharmacopée traditionnelle brésilienne pour traiter rhinite, sinusite, aménorrhée et l'hydropisie, aussi comme purgatif et comme abortif, mais il faut savoir que le fruit contient de l'isocucurbitacine B qui est une substance fortement toxique qui peut provoquer selon la dose des nausées, des hémorragies et le coma.
    Des essais cliniques ont été effectués en 1999, pour une utilisation en homéopathie (formule homéopathique en association avec d'autres composants) dans le traitement des sinusites aiguës.

    - Luffa echinata Roxb., n'est toujours pas résolu depuis 2012, a pour synonyme non résolu Momordica erinocarpa Fenzl ex Naudin, originaire de l'Asie. Elle contient de la silymarine et des études étaient en cours en Inde sur ses propriétés hépato-protectrices.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de plantes grimpantes.

    Annotations :
    *Edo, la période Edo va de 1603 à 1867, Edo est le nom d'un hameau perdu dans la plaine de Mussashi appartenant à une famille de guerriers du même nom qui y fit construire un château autour duquel se développe une agglomération, c'est le Shogunat des Tokugawa qui ferme le Japon aux influences étrangères, les européens sont expulsés et le christianisme est réprimé, lorsque l'ère Tokugawa prend fin Edo est rebaptisée Tokyo, consulter cette période sur herodote.net.
    *A.Gray, abréviation botanique pour le botaniste taxonomiste américain Asa Gray (1810–1888), professeur de botanique de l’Université Harvard, considéré comme le plus grand botaniste de son époque. Le spécialiste de la flore nord-américaine.
    Auteur de nombreux ouvrages de botanique dont le plus célèbre ouvrage est le Gray's Manual édité en 1848, un manuel de la botanique du nord des États-Unis, de la Nouvelle-Angleterre au Wisconsin et du sud de l’Ohio et de Pennsylvanie.
    Il entretient une correspondance avec Charles Darwin, collabore avec les scientifiques européens qu'il rencontrera en Europe et il met en place un important réseau de collecteurs.
    *Hayashi Razan, philosophe japonais, néo-confucéen Hayashi Razan* (1583-1657), fondateur d'une académie privée, dans la capitale, Edo*, lire sa biographie Universalis.
    *Jardin colonial de Libreville, "Pépinières coloniales : de la valeur des plantes des jardins botaniques au XIXe siècle" par Hélène Blais, dans Revue d’histoire moderne & contemporaine, 2019/3 (n° 66-3), pages 81 à 102, à lire sur Cairn.info.
    *Kurita, botaniste, biologiste, généticien japonais Sirö Kurita (1936-2019), en 1958, professeur au département de biologie de l'Université de Chiba, nommé professeur émérite en 2001. Docteur en sciences, exerce à l'Université métropolitaine de Tokyo de 1949 à 2011. Il y mène des recherches sur les fougères, puis sur les amaryllidacées japonaises qui se reproduisent sans produire de graines en divisant les bulbes, il a publié l'histoire et les résultats sous la forme d'un livre scientifique destiné au grand public 'Higanbana Museum Magazine" Kenseisha (1998), hélas son blog sur les Higanbana a été fermé.
    Membre de la Botanical Society of Japan, de l'American Botanical Society, de l'International Fern Society et bien d'autres.
    *Mill., abréviation botanique pour le botaniste écossais Philip Miller (1691-1771), on lui doit la référence pour les jardiniers du 18e siècle 'The Gardener's Dictionary' du jardin de Chelsea, édité à Londres de 1755 à 1760, illustré de nombreuses gravures de Ehret, Lancake et John Miller.
    *Roem., abréviation botanique pour le naturaliste suisse Johann Jakob Römer ou Joanne Jacobo Roemer (1763-1819), directeur du jardin botanique de Zurich.
    *Roxb., abréviation de William Roxburgh (1751-1815) chirurgien, botaniste écossais surnommé le père de la botanique des Indes, qui oeuvre pour le compte de la Compagnie des Indes avant de s'installer vers 1776 à Madras qui depuis 1996 est nommée Chennai, dans l'État du Tamil Nadu, dans le sud de l'Inde, et par la suite, il devint le responsable des Jardins botaniques de Calcutta.
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