Iris tingitana - Iris de Tanger, Iris tangérois
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    Iris fontanesii
    G.Andreansky iter boreali-afriacum II 1930
    Nom commun : Iris de Tanger, Iris tangérois. appelé en anglais 'Winter iris, 'Algerian iris, Morocco Iris', en marocain 'Sawsan tinjitana, Alsawsan tanja'.
    Nom latin : Iris tingitana Boiss* & Reuter* ( (1852), après la révision de mars 2012, synonymes retenus, Iris fontanesii* Godr.,Iris fontanesii var. mellorii Ingram, Iris tingitana var. fontanesii (Godr.) Maire, Iris theresiae Sennen & Mauricio, Xiphion fontanesii (Godr.) Baker, Xiphion tingitanum (Boiss. & Reut.) Bake, mais Iris xiphium Desf. est considéré comme illégitime .
    famille : Iridaceae.
    catégorie : vivace à bulbe lisse et sans racines charnues.
    port : érigé, droit comme un I.
    feuillage : persistant, vert légèrement, gris-bleu argenté. De longues feuilles étroites, raides, engainantes.
    floraison : au début du printemps, sous climat approprié courant février/mars. A Tanger, les champs d'iris sont encore visible en janvier.
    Longue tige florale entre des bractées écailleuses, une fleur solitaire ou 2 côte à côte, formée de longs tépales, les 3 supérieurs lancéolés sont dressés, les uns contre les autres, les inférieurs sont plus larges, obovales, incurvés, la marge est roulée vers l'intérieur.
    couleur : divers bleus du bleu pâle au bleu soutenu, bleu violet, les 3 tépales inférieurs à gorge jaune d'or à jaune orangé, on peut trouver des variantes, voir photo d'un iris de Tanger.
    fruits : des capsules renflées à 3 valves contenant des graines ovoïdes.
    croissance : rapide.
    hauteur : 0.50 à 0.70 m.
    plantation : à l'automne.
    multiplication : par semis de graines fraîches, autrement, faire tremper les graines durant 48 h, avant de semer puis, patienter au minimum une année, ou par séparation des bulbilles lorsque le feuillage est totalement desséché.
    sol : assez indifférent, dans son milieu naturel, au nord-ouest du Maroc, il se rencontre dans les argiles noires de la région de Rabat - Salé - Kénitra, qui sont réputées en cosmétologie pour leurs bienfaits.
    emplacement : soleil, à l'abri des vents forts.
    zone : 9-10, U-K hardiness H5, USDA zones 4-10.
    origine : endémique à l'ancienne Maurétanie tingitane des Romains, qui correspond au nord du Maroc, entre mer et océan, l'oued Bou Regreg, Volubilis et la vallée Taza, dans le Moyen Atlas.
    Il est en voie de disparition à Tanger, hélas, c'est toujurs une espèce non protégée, menaçé par une urbanisation galopante. Lire à ce sujet, l'article publié en 2007 dans Sfeir-Semler gallery.
    Ainsi que l'article d'Abdel Wahid Estito, publié en arabe sous le titre "Iris de Tanger, c'est l'histoire d'une fleur menacée par le rugissement des bulldozers", dans l'hespress.com, publié en 2016.
    entretien : sans, laisser le feuillage faner en place avant de les déterrer pour les stocker au sec.
    Iris tingitana
    C'est l'iris idéal à utiliser comme fleurs à couper, il faut les cueillir le matin, lorsqu'ils ne sont pas encore complètement ouverts.
    maladies et ravageurs : comme tous les autres iris, il est visité par les escargots (snails), les limaces (slugs). Il est sensible à la pourriture grise (grey moulds).
    Au jardin, il peut être contaminé par les maladies qui s'attaquent aux autres espèces rhizomateuses.
    NB : son nom, Iris, vient du grec où il désignait déjà le genre et désigne aussi l'arc-en-ciel. Dans la mythologie grecque Iris, déesse aux ailes irisées, était la messagère des dieux de l'Olympe, qui secondait Héra, et son nom spécifique tingitana, est un mot qui serait d'origine punique, confirmant ainsi son ère d'origine, la province de 'Tingitane', le chef-lieu était Tingi (Tanger), qui fut une colonie punique.
    Un iris qui a été découvert, dans les environs de Tanger, par deux botanistes qui se sont intéressés, pour la première fois, à la flore du Maroc. Le botaniste danois, Peter Schousboe*, et le médecin allemand, Philipp Salzmann*. Un iris qui est, de nos jours, relativement rare dans les jardins, et bien souvent confondu avec l'iris de Hollande.
    Dans l'herbier du Muséum de Paris sont conservés quelques spécimens de cet iris récolté au Maroc par Desfontaines, ci-contre un spécimen collecté au Maroc septentrional, dans la région de Tafraout sur des sols schisteux le 9 mai 1930, source : Red de Herbarios del Noroeste de México.
    Ce genre comprenait 1246 noms d'espèces connus. Après révision en 2012, seulement 362 noms d'espèces ont été retenus et 820 autres seulement comme des synonymes. Des espèces de vivaces bulbeuses avec ou sans barbe et des vivaces rhizomateuses, originaires des zones tempérées de l'hémisphère nord.
    Les fleurs de couleur bleu ou bleu-violet étaient autrefois employées pour la confection de pigments vert, très recherchés pour les enluminures.
    L'iris que l'on peut rencontrer dans le sud de l'Espagne est bien souvent un hybride issu d'un croisement entre l'Iris tingitana et l'Iris xiphium, tandis que les iris dit de Hollande, l'iris x hollandica Hort., sont eux issus d'un croisement entre l'iris tingitana et l'iris filifolia.
    illustration : planche 720, publié par W.Robinson dans The garden. An illustrated weekly journal of horticulture, volume 36, publié en 1889.
    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces des autres bulbeuses présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    William Robinson (1838-1935)
    *Boiss., abréviation botanique pour le nom du botaniste-explorateur-collecteur suisse Pierre Edmond Boissier (1810-1885). On lui doit, l'introduction de milliers de plantes rapportées de ses voyages et de nombreux ouvrages dont 'Voyage botanique dans le Midi de l'Espagne pendant l'année 1873', illustration de J C Heyland et 'Flora orientalis : sive, Enumeratio plantarum in Oriente a Graecia et Aegypto ad Indiae fines hucusque observatarum' (1867-1884).
    L'herbier du collège royal de San Lorenzo de El Escorial, conserve encore, quelques-unes de ses plantes herborisées en Andalousie. Son herbier est au conservatoire botanique de la ville de Genève.
    *Fontanesia, initialement, c'est le nom donné à l'iris que l'on trouve en Algérie, dans la région d'Oran, qui présente une fleur d'un violet plus soutenu.
    *Reuter, abréviation botanique pour le naturaliste suisse Georges François Reuter (1805-872), l'herbier Reuter a été légué en 1911 à l'Institut de botanique de l'université de Genève.
    Consulter en ligne Archives des sciences 2011 'Sur l'herbier d'Edmond Boissier et la création d'un herbier de la Flora Orientalis' pdf.
    *Salzmann, médecin allemand, Philipp Salzmann (1781-1851), qui installé à Montpellier, abandonne la médecine et s'adonne à la botanique. Il exerce durant quelque temps, la profession de médecin avant de se consacrer exclusivement à la botanique.
    En 1820, il explore la Corse, puis les côtes du Maghreb, ainsi que l'Algérie à plusieurs reprises, d'où, il fait parvenir des échantillons à un autre médecin montpelliérain, Frédéric de Girard (1810-1851).
    *Schousboe, botaniste danois Peder Kofod Anker Schousboe (1766-1832), le spécialiste de la flore marocaine et des algues, qui a publié des ouvrages en danois, sur le règne végétal au Maroc.
    natacha mauric © 07.03. 2005 ® Jardin! L'Encyclopédie
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