Canna edulis - Canna comestible, Tous les mois
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    Nom commun : Canna comestible, Canna d'Australie, Tous-les-mois, appelé en Amérique du sud 'Achira', dans les îles Balisier rouge, Conflore, Safran marron, Toloman, en Indonésie 'Ganyong', nommé par les anglophones 'Indian shot, Arrowroot, Edible canna, Queensland arrowroot'.
    Nom latin : Canna edulis Ker-Gawl.* et un des synonymes retenus de Canna indica L.*, qui a pour autres synonymes Canna coccinea Mill.*, Canna discolor Lindl.* et une centaine d'autres noms, consultable sur The Plant List.
    famille : Cannaceae.
    catégorie : vivace à rhizomes épais et charnues.
    feuillage : caduc vert franc à vert violacé. De grandes feuilles simples engainantes elliptiques (40 à 80 cm).
    port : touffe dressée.
    floraison : de la fin du printemps à l'été, visitée par les abeilles, les bourdons et les colibris.
    Inflorescences terminales, fleurs à 3 sépales inégaux et 3 pétales étroits, une étamine et 4 staminodes pétaloïdes.
    couleur : rouge vermillon.
    fruits : à la fin de l'été, capsules triloculaires déhiscentes, hérissées de courtes épines tendres, contenant des graines noires et dures.
    hauteur : 0.80 à 3 m.
    plantation : au printemps, après les gelées ou à l'intérieur dans des potées, courant janvier-février, avant de les transplanter d'avril à mai, en prenant soin de les planter au moins à 10 cm de profondeur et en espaçant les rhizomes d'au moins au début 50 cm, sachant qu'une fois installé, il occupera entre 60 et 90 cm. Pour qu'il prenne toute sa valeur, et soit, d'un bel effet dans le paysage, il faut en regrouper au moins 5 sujets, quitte à, éclaircir par la suite.
    multiplication : par division des rhizomes au printemps ou par semis après avoir fait tremper les graines dans de l'eau tiède, et ce, après les avoir scarifiées ou frottées sur du papier de verre. Il faut savoir, que, le semis ne restitue pas toujours les caractères de la variété.
    sol : riche, humifère, humide mais bien drainé.
    emplacement : soleil ou mi-ombre partielle, pour fleurir, il lui faut entre 6 et 8 heures d'ensoleillement.
    zone : 8-10, U-K hardiness H=3, USDA zone 7b-10a, tolére jusqu'à -15° C, il supporte les embruns.
    origine : Amérique tropicale et subtropicales notamment dans les Andes jusqu'à une altitude de 2500 m, en Colombie et en Équateur, consulter la carte.
    entretien : supprimer au fur et à mesure les fleurs fanées, puis, au début de l'hiver, sous climat doux, replier les tiges sur le sol, pour protéger ainsi les rhizomes, ailleurs les arracher; les nettoyer et les faire sécher avant de les conserver dans un endroit sec et aéré, dans du papier journal ou dans de la tourbe ou du coco, de la sciure de bois ou de la litière, pour qu'ils ne se dessèchent pas afin de les planter à nouveau au printemps, lorsqu'il fera entre 10 et 16 °C. C'est un gourmand, ne pas oublier d'enrichir le sol tous les ans.
    culture en pot : prévoir une solide potée, vu sa taille, préparer 1/3 de bon terreau enrichi mélangé et 2/3 de terre enrichie, placer la potée près d'une fenêtre ensoleillée. Arroser régulièrement sans excès, effectuer tous les 15 jours, un apport d'engrais pour plantes à fleurs jusqu'à la floraison.
    maladies et parasites : non consommé par les cervidés, visité par les limaces (slugs) et les escargots (snails), peut être sujet aux pucerons (aphids). Certains d'entre eux, depuis 2000, peuvent être sujet au dévastateur virus de la marbrure jaune du canna (CaYMV), la propagation de ce polyvirus est végétative, sensible également au virus de la mosaïque du canna (CaMV) qui est identique au virus du chou-fleur, du concombre et à celui du haricot.
    Les plantes sont rabougries, le feuillage jaunissant, strié, marbré de jaune ou nécrosé, les fleurs déformées, il n'existe pas de traitement curatif pour lutter contre, supprimer et détruire les végétaux virosés.
    Potyvirus fiche de Iriis phytoprotection*.
    NB : son nom Canna vient du latin et du grec 'kanna' où il désigne un roseau ou un jonc, et son nom spécifique edulis vient du verbe latin 'edere qui signifie manger pour nous indiquer qu'il est comestible.
    Ce genre comprend une cinquantaine d'espèces, toutes originaires des lisières de forêts et des clairières humides des forêts de l'Asie, des Amériques, en zones tropicales et subtropicales et des centaines d'hybrides.
    illustration : planche 1 de John Miller dans 'Illustratio systematis sexualis Linnaeani' par Friedrich Wilhelm Weiss, (1744-?), volume 2, édité en 1789 par Francofurti ad Moenum, Varrentrapp et Wenner, consultable en ligne chez Archive.org, cliquer sur l'illustration pour découvrir l'ouvrage.
    Propriétés et utilisations : :
    Les rhizomes de canna, riches en nutriments sont récoltés, tous les 4 à 8 mois, ils sont consommés cuits ou grillés, de la pulpe râpée, on en extrait de l'amidon, qui est utilisé dans l'industrie tel que ou pour confectionner des pâtes alimentaires (vermicelles chinois).
    La fécule entre dans la confection de pains, puddings, gâteaux et biscuits (appelés achiras), confiseries et sucreries ou comme épaississant entrant dans la composition de desserts.
    Le rhizome à des propriétés émollientes et diurétiques, il est couramment utilisé dans les pharmacopées andines en décoction ou sous forme de cataplasme.
    Les graines noires, sont utilisées localement pour confectionner des colliers ou des chapelets.
    Les tiges et les rhizomes sont donnés à consommer au bétail et aux cochons et les feuilles sont couramment utilisées pour emballer les aliments.
    En Indonésie, ce canna comestible est divisé en deux groupes de cultivars : le canna comestible rouge et le canna comestible vert.
    En 2018, au laboratoire du centre indonésien de recherche de la faculté de biologie de Yogyakarta, des recherches et des tests ont été menés, pour la production de bioéthanol à partir des rhizomes écrasés, cuits et fermentés, en ajoutant une enzyme digestive l'à-amylase, une enzyme glucoamylase saccharifiante et de la levure Saccharomyces cerevisiae avant distillation.
    John Miller (1715-1790)
    En 2020, toujours en Indonésie, il a été découvert pour 2 cultivars de ce canna qu'ils contiennent des cellules immunitaires qui ont une activité cytotoxique sur la lignée cellulaire du cancer du côlon Widr

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de Canna et de bulbeuses présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *IRIIS phytoprotection, un site qui est développé par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec.

    *Ker Gawl., abréviation botanique pour le botaniste archéologue britannique John Bellenden Ker Gawler (1764 - 1842), son soutien à la révolution français fait qu'il quitte son poste de capitaine dans l'armée en 1793, à partir de cette date il exerce la botanique.
    En 1810, le botaniste écossais Robert Brown lui dédié dans les Protacées, l'unique espèce endémique à la Tasmanie Bellendena montana, voir photos, source gbif.org (Global Biodiversity Information Facility).
    On lui doit des ouvrages de références 'Recension Plantarum édité en 1801, 'Select Orchideae' en 1816 puis en 1827, il fait paraître 'Iridearum Genera cum Ordinis Charactere Naturali Specierum Enumeratione Synonymisque' ouvrage toujours édité.
    Entre-temps de 1815 à 1824, en collaboration avec John Lindley*, publie un magazine d'horticulture illustré l' Edwards's Botanical Register' connu aussi sous 'Botanical Register'.

    *Lindl., abréviation botanique pour le botaniste britannique John Lindley (1799-1865) Il fut l'un des premiers à occuper une chaire de botanique à l'Université de Londres et de Cambridge, l'assistant de Bank's, nommé en 1822 secrétaire de la Royal Society of Horticultur.
    Spécialiste des orchidées et de leur hybridation, on lui doit les descriptions des 77 espèces découvertes par Thomas L. Mitchell lors de ses 3 expéditions en Australie orientale vers 1838 et par la suite celles découvertes en Australie occidentale par Drummond et Molloy. En 1838, son intervention permis de sauver Kew garden de la destruction.

    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757 Carl Linnæus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède et à partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, la médecine puis la botanique jusqu'en 1772.
    Son herbier, le plus riche de son époque, contenait, 7000 plantes. Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum'.

    *Mill., abréviation botanique pour le jardinier, botaniste écossais Philip Miller (1691-1771), nommé surintendant en chef du Jardin botanique de Chelsea (Apothecaries’ Garden 1673), l'un des plus anciens jardins botaniques, aujourd'hui connu sous le nom de Chelsea Physic Garden de Londres.
    On lui doit, la référence pour les jardiniers du 18e siècle 'The Gardener's Dictionary' du jardin de Chelsea, édité à Londres de 1755 à 1760, illustré de nombreuses gravures de Ehret, Lancake, John Miller.
    Dans ce vieux jardin botanique, il y cultive en 1757, de nouvelles espèces comme l'Arum d'Éthiopie et la pervenche de Madagascar, adressée depuis le jardin du Roy à Paris.
    natacha mauric © 27/06/2006 ® Jardin! L'Encyclopédie
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