Pinguicula vulgaris  - Grassette commune
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    Honshu, préfecture de Gunma © Sirö Kurita*
    Nom commun : Grassette vulgaire, Grassette commune, Herbe grasse, Herbe huileuse, Langue d'oie, Violette bâtarde, Violette de marécage', autrefois Grassette montagneuse et Tue brebis, en italien nommée 'Erba-unta bianco-maculata, Pinguicola bianco-maculata', en allemand 'Gemeine Fettkraut, Blaues Fettkraut, Fettkraut' et par les anglophones 'Butterwort, Butter root, Common butterwort, Beanweed, Bog violet', en japonais 'Mushitorisumire' (violette Mushitori), en norvégien 'Iettegras, Teltegress, Feitgras, Slimgras, Tettemelkor' (herbe présure, herbe épaississante, herbe grasse, herbe visqueuse, lait épaissi).
    Nom latin : Pinguicula vulgaris L.* (1753), synonymes retenus Pinguicula norica Beck (1912), Pinguicula vulgaris var. vulgaire, Pinguicula vulgaris subsp. vulgaire, la flore nord-américaine retient Pinguicula vulgaris L. var. americana A. Gray
    famille : Lentibulariaceae, initialement classée dans les Utriculariaceae.
    catégorie : vivace insectivore acaule, dont les racines périssent à l'automne, et qui hiberne dans des bourgeons dépourvus de sytème racinaire.
    feuilles : caduc, à l'automne, les feuilles, flétrissent et se décomposent et se forment alors, des bourgeons tubéreux avant de rentrer en dormance. Rosette basale d'épaisses feuilles charnues et brillantes d'un vert acide, jaunâtre, densément recouvertes de poils glanduleux de moins de 0,1 mm, visqueux qui engluent les insectes avant que des glandes partiellement enfouies à la surface les feuilles, ne secrétent une substance qui dissout l'albumine présente dans l'insecte.
    D'étroites petites feuilles succulentes et oblongues, de 3 à 5 cm, dont la face inférieure est lisse, sèche, tandis que l'autre est duveteuse, pourvue de petits poils glandulifères qui secrètent, des goutelettes visqueuses d'un épais mucus attractive légèrement acide, luisant et collant, qui lorsqu'un moucheron vient se poser, effleure ou tombe par mégarde sur cette face, il s'englue, y reste collé et il fini par être décomposé, par des enzymes digestives et son corps disparaît au bout de quelques jours, offrant à la grassette des nutriments pour se développer. Les feuilles peuvent s'enrouler sur les bords et développer des sortes de petites tentacules autour de la proie pour la bloquer.
    port : dressé, rectiligne.
    floraison : du printemps courant mai-juin selon climatet altitude, jusqu'en août, nectarifére, une ou plusieurs fines hampes florale pourprées sans bractées de 6 à 12 cm de long, des petites fleurs qui ressemblent à des violettes à corolle de 10 à 15 mm, en forme d'entonnoir puis bilabiée plus longue que large, à lèvre inférieure plus large, pourvue d'un grêle éperon basale, et 2 étamines enchâssées dans un calice glanduleux à 5 sépales ovales-lancéolés et pourprés.
    couleur : bleu violacé à violet avec en partie base sur les 3 lobes des macules en forme d'ongle blanc veiné de violet, au niveau de la gorge qui pour certaines est blanchissante, avec parfois, les lèvres du bas également lavées de blanc et veiné de violet.
    fruits : des petites capsules bivalves piriformes.
    hauteur : 0,05 à 0,20 m.
    plantation : au printemps ou à l'automne, il est déconseillé de les planter et transplanter durant sa phase de croissance qui est estivale.
    multiplication : par semis spontané, par au printemps ou à l'automne, prélèvement des bourgeons au niveau de la rosette, qui sont appelés des propagules, durant la période de dormance ou juste avant le redémarrage, lorsqu'ils sont replantés, il faut ne mettre en terre que la moitié, le reste dépassant du substrat.
    sol : pauvre, acide, tourbeux, toujours frais, humide, dans son milieu naturel, se rencontre en sol peu profond sur roche granitique.
    culture en pot : prévoir un substral composé de 2/3 de sphaigne et 1/3 de sable, ou un mélange de mousse de sphaigne et de glaise. emplacement : soleil très léger et mi-ombre humide.
    Peut être conservé dans un pot immergé à moitié dans l'eau, et son sol doit être de la tourbe noire.
    zone : 3-9, U-K hardiness H , USDA zones 3a-7b.
    Honshu, préfecture de Fukushima © Sirö Kurita*
    origine : en zone sub-alpine et alpine jusqu'à plus de 4 000 m, sur les rives des torrents, dans les landes et les prairies humides et marécageuses, les pâturages humides et tourbeux, sur les rochers humides et dans les creux des rochers à la fonte des névés dans les Alpes, en Auvergne dans le Jura et les Pyrénées, présente en Europe, excepté dans le sud, présente en Norvège, en Russie jusqu'en Sibérie centrale et occidentale, en Asie boréale et occidentale, ainsi qu'au Japon, sur l'île d'Hokkaido, au centre d'Honshü et au sud-est de Shikoku, en Amérique boréale, au Canada, dans la province de l'Ontario, au nord- est des États-Unis, au Minnesota, Visconsin, Michigan, état de New-York, Vermont, New Hampshire, Maine et Nouvelle-Écosse.
    Une espèce protégée sur l'ensemble du territoire français, ainsi qu'en Allemagne, dans plusieurs États fédéraux, elle figure sur la liste rouge des espèces menacées ainsi qu'en Pologne et 12 autres espèces présentes au sud-est de la France P. grandiflora, leptoceras, longifolia, lusitanica, Italie (P. fiorii, Espagne P. nevadensis, grandiflora, vallisnerifolia, Slovaquie P. bohemica, Japon (P.racemosa), Brésil, Mississippi P. primulifolia, lutea et Floride P. ionantha .
    entretien : durant la phase de croissance, surveiller le substrat et y maintenir une humidité constante, arroser de préférence avec de l'eau de pluie et veiller à retirer tous débris et feuilles mortes coincées entre les feuilles de la rosette, pour éviter toute maladie fongique.
    Les apports d'engrais ne sont pas recommandés ainsi que l'utilisation d'insecticide et de fongicide, d'ailleurs certains pépinièristes les utilisent dans les serres pour lutter contre les moucherons fongiques (Fungus gnat), famille des Mycetophilidae et Sciaridae, dont les larves ravageuses sont dans le substrat endommageant les racines et fragilisant les plantes face aux diverses maladies fongiques et bactéries, de minuscules moucherons, présents par dizaines, sur le terreau des plantes, surtout en hiver.
    NB : son nom Pinguicula vient de pinguis' qui signifie gras, pinguiculus diminutif signifiant grassouillet, faisant référence aux épaisses feuilles charnues, luisantes et collantes et son nom spécifique vulgaris, vulgaire dans le sens de commun et son synonyme norica, fait référence à la Flora norica phanerogama, la Flore phanérogamique de la Norique, flore de l'empire de l'Autriche, établie par le botaniste autrichien Franz Xaver von Wulfen (1728-1805).
    Elles sont communément appelées Grassette, parce que les feuilles de la rosette, ont un épais limbe charnu, des feuilles grasses ayant l'aspect des plantes grasses en forme de rosette tel que les echeveria, graptopetalum, haworthia et sempervivum.
    Ce robuste genre, comprenait 181 noms référencés, après la révision de mars 2013, 75 espèces ont été retenues, 24 autres noms sont considérés juste comme étant des synonymes et 82 n'ont pas été évalués, principalement des espèces de vivaces carnivores, aux feuilles collantes et aux fleurs selon l'espèce bleue, violette, rose, blanche et/ou jaune, originaires des zones tempérées de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique du Nord ; en zone tropicales, de l'Amérique latine, y compris Cuba (6) et les Caraïbes, depuis le Mexique (31 espèces), Guatemala, Hondura et le Salvador et la Cordillère des Andes, depuis le Venezuela jusqu'en Patagonie et 5 espèces nord américaines, une dizaine d’entre elles sont présentes en France, en région montagneuse, dans des milieux pauvres en nutriments et ce sont les insectes qui contiennent de très riches protéines qui leur fournissent l'apport en azote, phosphore et potassium. Les espèces des zones tempérées tolère jusqu'à - 15°C.
    En Grande-Bretagne, dans les jardins de tourbière, c'est l'irlandaise Pinguicula grandiflora qui y est cultivée, et bien d'autre espèces y sont en vogue, d'ailleurs, au sud du pays, dans le comté d'Hampshire, se trouve à Southampton, une pépinière spécialisée dans les plantes carnivores depuis plus de 35 ans, il y a un calendrier pour visiter les serres.
    Dans la tradition folklorique des pays scandinaves entre autre en Finlande, Norvège et Laponie, les feuilles des grassettes servent à faire cailler le lait pour fabrication de yaourts, de fromages dont le fromage à la crème babeurre, le rahka et le caillé Islandais, le súrmjólk, et le 'Tjukkmjoik, un lait fermenté fabriqué de la région de Røros où le fabricant met en avant les bactéries lactiques qui proviennent de cette herbe grasse (tettegras), consommé avec du muesli, des baies, des prunelles ou des gaufre.
    Des études ethnobotanqiues ont relevé que la plupart des noms vernaculaires dans les différents pays nordiques, des espèces reflètent cette caractéristique propriété épaississante d'où le nom d'Herbe caille-lait, d'herbe présure en norvégien, et dans les pharmacopées traditionnelles, elles sont réputées pour soigner plaies et les ulcères, la teigne en frotté les feuilles autour de la partie malade, idem pour soigner les verrues et l'eczéma et elles servaient dans la préparation d'huile ou de graisse avec des feuilles d'onguent et également en médecine vétérinaire, connus depuis des siècles par les bergers samis et les fermiers pour soigner les tétines endolories ou fissurées des rennes et des vaches, sans oublier ses pouvoirs protecteurs pour contrer dans l'art de la sorcellerie et dans la plupart des régions en Norvège, elle était considérée comme nocive, les gens croyaient que le lait deviendrait épais si les vaches en mangaient beaucoup dans les patûrages scandinaves et que les effets se produisaient principalement à l'automne, que ce soit pour les ovins, bovins et chevaux. C'était une sorte de baromètre pour les fermiers qui lorsqu'ils apercevaient la rosette de feuilles dans les patûrages ils savaient que c'était le moment de sortir les vaches pour les laisser vivre à l'extérieur et plus à l'ouest
    Depuis 1776, la tradition populaire prescrivait une décoction des feuilles pour éliminer les poux et était réputée favoriser la pousse des cheveux en leur donnant des reflets jaunes.Autres espèces présentes en France :
    - Pinguicula alpina L., la Grassette des Alpes, les Alpes du Nord, dans le massif du Mont-Cenis et au Jura, dans l'Ain, vers la Croix du Reculet, présente jusqu'en Norvège où elle est cité comme caille-lait aussi; aux feuilles elliptiques, fleur blanche, maculéede 2 taches jaunes en gorge, la lèvre inférieure trilobée avec le lobe médian plus grand, et un court éperon.
    - Pinguicula arvetii P.A.Genty, la Grassette d'Arvet-Touvet, une espèce protégée.
    - Pinguicula caussensis (Casper) Roccia, la Grassette des Causses, une découverte de 2016 à fleurs jaunes, une espèce protégée.
    - Pinguicula corsica Bernard & Gren. ex Gren., La Grassette de Corse
    - Pinguicula crystallina Sm., la Grassette cristalline
    - Pinguicula grandiflora Lam., synonymes retenus Pinguicula juratensis Bernard, Pinguicula reuteri P.A.Genty, et 13 autres synonymes, la Grassette à grandes fleurs, originaire de la France, Suisse et d'Espagne, présente en Irlande, à fleur solitaire à corolle plus grande, lèvre supérieure à 2 lobes obovales, celle du bas à 3 lobes qui sonts imbriqué est plus larges, d'un violet pouvant être plus ou moins foncé, selon la nature du sol avec une gorge maculée de blanc veiné de violet, photo, source inpn © A.-H.Paradis.
    Uune espèce protégée figurant sur la liste rouge.
    - Pinguicula grandiflora subsp. rosea (Mutel) Casper, 1962, d'un rose très pâle à blanc rosé avec des poils et des veinules d'un rose plus soutenu en gorge, calice poilu et porpré, sur une hampe florale légèrement pubescente et pourprée et plus verdâtre vers la base, rosette d'un vert cru, de larges feuilles obovales disposées par 3 sur 2 niveau en quinconce.
    - Pinguicula hirtiflora Ten., la Grassette à fleurs hérissées
    - Pinguicula leptoceras Rchb., la Grassette à éperon étroit, Grassette à éperon grêle
    - Pinguicula longifolia Ramond ex DC., la Grassette à feuilles longues, une espèce protégée endémique à la France, l'Espagne et l'Italie, ayant 3 sous espèces retenues.
    - Pinguicula lusitanica L., la Grassette du Portugal, présente également en Espagne, France, Afrique du Nord et Grande-Bretagne, également une espèce protégée.
    - Pinguicula reichenbachiana J.Schindl., la Grassette de Reichenbach, une espèce protégée et menacée.
    - Pinguicula rosea (Mutel) Landolt, la Grassette rose, Grassette à fleurs roses, découverte en 2010, une espèce protégée et menacée.
    - Pinguicula x gresivaudanica Roccia, la Grassette du Grésivaudan, découverte en 2013.
    - Pinguicula x scullyi Druce, la Grassette de Scully, repérée en 1922.

    Lire, le bulletin de la Société Botanique de France, les Nouvelles observations sur les Pinguicula, format Pdf, de M.P.A.Dangeard, publié en 1888, 4 pages.

    Annotations :
    *Beck, le botaniste, biologiste autrichien Günther Beck von Mannagetta et Lerchenau (1856-1931), qui, en 1878, exerce comme assistant au cabinet du tribunal botanique, puis au département botanique du Muséum d'histoire naturelle du tribunal en 1885, comme conservateur adjoint, avant d'en être nommé en 1889, le conservateur.
    En 1894, il assure la fonction de professeur de botanique à l'Université de Vienne et 4 ans plus tard à l'Université allemande Charles de Prague, et il y dirige son jardin botanique alpestre, fondé en 1898.
    Auteur de la Flore de Basse-Autriche (Flora von Nieder-Österreich), ouvrage de référence, publié depuis 1890, toujours rééditée et la même année, une Monographie sur les Orobanchaceae, suivie en 1895, de celle sur les Nepenthes, puis en 1904, de la Flore de Bosnie-Herzégovine et du Sandjak de Novipazar (l'ex-Yougoslavie), ainsi qu'une flore des champignons de Basse-Autriche, publiée en 1886.
    Le botaniste suédois Harry Smith (1889-1971), spécialiste de la flore sibérienne, chinoise (1921) et norvégienne, directeur du musée botanique et de l'herbier de l'Université d'Uppsala. Le botaniste néerlandais, Nicolas Joseph Jacquin (1727- 1817) lui dédie en 1933, dans les Orobanchaceae, un genre alpin composé de 3 espèces sibériennes, endémiques à la Chine et à la Russie, sous le nom de Mannagettaea, consulter sa biographie sur Jstor.org.
    *L., abréviation botanique pour Carl von Linné (1707-1778), auparavant, Carl Linneaus, médecin, botaniste, naturaliste suédois à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe latins, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède, et à partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, la médecine, puis, la botanique jusqu'en 1772.
    Son herbier, le plus riche de son époque contenait 7 000 plantes. Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum'.

    Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', consultables en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto.
    *Røros, c'est le nom d'une petite commune norvégienne fondée en 1644, lors de la découverte des premières mines de cuivre, dans le comté du Sør-Trøndelag, qui est inscrite depuis 1980, au patrimoine mondial de l’UNESCO, car c'est l'une des plus anciennes villes en bois d’Europ, consulter office.
    *Wulfen, père jésuite, botaniste, minéralogiste et naturaliste autrichien Franz Xavier Freiherr von Wulfen (1728 - 1805), le spécialiste de la flore et des minéraux des Alpes autrichiens, d'ailleurs, un minéral a très beaux cristaux, lui a été dédié wulfènite en 1841 et le botaniste Nicolas Joseph Jacquin (1727- 1817), lui dédie le genre Wulfenia, dans la famille des Scrophulariaceae.
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