Jan Kops

Nom commun : Anthrisque sauvage, Cerfeuil des bois, Cerfeuil des prés, Cerfeuil des ânes, Cerfeuil sauvage, Persil d'âne, Surrel nommé par les anglophones 'Cow Parsley, Wild chervil, Queen Anne's lace', en allemand 'Wiesenkerbel', en néerlandais 'Fluitenkruid'.
Nom latin : Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm.* (1814), synonymes, Anthriscus chaerophyllea (Lam.) Druce, Chaerophyllum sylvestre L.*
illustration : planche 393, dans Flora Batava, vol. 5 (1828), édité par le botaniste, agronome hollandais, Jan Kops (1765-849).
famille : Apiaceae.
catégorie : bisannuelle herbacée ou vivace herbacée à souche rameuse.
port : érigé, ramifié. En hiver, petite rosette
feuillage : comestible, caduc, vert franc à vert soutenu. Grandes feuilles bipennées ou tripennées triangulaires très finement découpées sur des tiges cannelées et creuses. Photo sur Powo Science kew.org.
floraison : du milieu du printemps au début de l'été, courant avril-juin, possible jusqu'en août selon l'altitude et le climat, nectarifère et riche en pollen, visitée par de nombreuses espèces de papillons et par les abeilles.
De grandes ombelles (± 8 cm) à long pédoncule, composées de 8 à 16 rayons, ombellules de petites fleurs de la même taille à 5 pétales.
La pollinisation est assurée par des coléoptères et des mouches.
fruits : deux akènes obovales à 5 côtes, pourvus d'un bec contenant des graines cannelées.
couleur : blanc à blanc verdâtre.
hauteur : 0,60 à 1,50 m et plus.
multiplication : de nombreux semis spontanés et rhizomes traçants qui font qu'elle peut rapidement devenir envahissante. Les graines ont une durée de germination très courte.
sol : profond, riche, frais, humide, mais bien drainé.
emplacement : soleil à mi-ombre.
zone : 4-10, U-K Hardiness H6, USDA zones 3b-10a. Une fois établie, elle résiste à la sécheresse.
origine : dans les lisières de bois de feuillus, les prairies, les prés, les haies et les taillis et le long des routes et des chemins de l'Europe jusqu'à 1700 m d'altitude, présente au nord-ouest de l'Afrique, au Proche-Orient ainsi qu'au Moyen-Orient.
entretien : au jardin, supprimer au fur et à mesure les fleurs fanées pour limiter le semis spontané en abondance.
maladies et ravageurs : sensible à l'oïdium (powdery mildew) et les jeunes pousses sont convoitées par les limaces (slugs), les escargots (snails) ou des chenilles (caterpillars).
NB : son nom Anthriscus vient du grec 'enthriskos' mot qui désigne la plante, dérivant de 'anthos' qui désigne la fleur et 'rhyskos qui signifie haie, et son nom spécifique sylvestris signifie en latin forestier.
Au jardin, un feuillage luxuriant parfait pour les massifs de vivaces et les mixed borders.
Ce genre comprend une quinzaine d'espèces de bisannuelles ou vivaces, originaires de l'Eurasie tempérée et des régions montagneuses de l'Afrique orientale.
Comme pour toutes les ombellifères, on s'en méfiera, car elle peut être confondue avec la toxique ciguë, Aethusa cynapium et, prudemment, on ne consommera que les plantes cultivées et 'authentifiées'.
Propriétés et utilisations :
Son feuillage comestible au goût un peu particulier est surtout utilisé comme répulsif pour lutter contre les moustiques. Les fleurs donnent une teinture jaune.

Parmi les cultivars, citons :

• Anthriscus sylvestris 'Golden Fleece', plus ou moins 60 cm. Se distingue par son feuillage découpé et d'un jaune vert très pâle à plus soutenu, floraison blanche courant juin-juillet.

• Anthriscus sylvestris 'Raven's wing', 'Ravenswing', nommé 'Cow Parsley Raven's Wing' (Persil de vache 'Aile de Corbeau') de 60 cm à 1,20/1,50 m pour un étalement de 45 à 50 cm, cultivé au jardin pour son feuillage pourpre foncé presque noir, aux inflorescences lavé de rose lorsqu'elles sont en boutons, floraison blanche aux bractées roses, courant juin-juillet. Choisir un emplacement ayant du soleil l'après-midi. Voir photo dans flickr.com © Megan Hansen.

Autre espèce à cultiver au potager :

• Anthriscus cerefolium (L.) Hoffm., anciennement nommé Scandix cerefolium L., Chærophyllum sativum C. Bauh, l'Anthrisique-Cerfeuil, le cerfeuil des jardins, le cerfeuil commun, Cerfeuil officinal, l'Herbe aiguille*, herbe aiguillée ou herbe à l'aiguillette, originaire des bois et des prés de l'Asie et de l'Europe centrale dont le Caucase. Introduite est cultivée en Europe méridionale, une bisannuelle, cultivée principalement comme une annuelle. De 40 à 70 cm de haut, avec un système racinaire fusiforme, des feuilles alternes et des ombelles de fleurs à 5 pétales et 5 étamines. Se sème en place, en rangs tous les 25 cm quasiment toute l'année sous climat doux dès le mois de février, tous les 8 jours si nécessaire excepté de la fin du printemps et l'été, car il fleurit abondamment dès le mois de mai et monte trop rapidement en graine. Des akènes oblongues, le rendant ainsi un peu envahissant, donc il est à surveiller.
  Il se cultive à l'abri du plein soleil et au frais pour ses feuilles aromatiques finement découpées et frisées, au goût d'anis légèrement piquant qui se consomment de préférence crues ou elles sont ajoutées en fin de cuisson, séchées elles perdent leur saveur. Elles s'utilisaient pour aromatiser omelettes et salades et pour réaliser sauce béarnaise ou sauce gribiche, soupes et potages, bouillons de poule, de veau ou le célébrissime bouillon de grenouille auquel autrefois on attribué des propriétés analeptiques, à défaut un risotto aux grenouilles et cerfeuil ou simplement un beurre d'herbe pour accompagner les diverses grillades. Sa consommation est contre-indiqué aux femmes allaitantes ainsi qu'aux femmes enceintes.
  Ce cerfeuil est riche en vitamines C, B1, B2 et E, en sels minéraux dont le calcium et le magnésium et en oligo-éléments surtout en manganèse, fer et zinc, il est réputé dans les pharmacopées traditionnelles pour ses propriétés anti-oxydantes, dépuratives, diurétiques, reminéralisantes, résolutives et stimulantes, prescrit sous forme de tisane ou décoction pour favoriser la digestion, traiter les maladies du foie dont la jaunisse (ictère) et les maladies des voies urinaires notamment la lithiase urinaire; soigner l'inflammation aiguë ou chronique pulmonaire, et utilisé en usage externe, sous forme de cataplasme pour traiter les dartres, les érythèmes, les infection cutanées aiguës comme l'érysipèle, les démangeaisons et les hémorrhoïdes (graines et ombelles de fleurs), pour calmer les inflammations oculaires, les engorgements mammaires et lymphatiques ainsi que le prurit vaginal. Pour réduire les montées de lait, les femmes pilaient les feuilles avant de confectionner des cataplasmes.
  Les semences riches en huile volatile ont des propriétés carminatives et excitantes, elles étaient souvent réduites en poudre avant utilisation.
  Un vrai régal pour les lapins qui en raffolent et autrefois dans les fermes avant de les cuisiner en civet, il était de mise de les nourrir avec du cerfeuil durant une semaine avant de les abattre pour enlever l'odeur du chou qu'ils consommaient habituellement.

Dans l'abécédaire consulter l'autre variété de cerfeuil présente dans l'Encyclopédie.

Annotations :

*Atkins, la biologiste, botaniste et illustratrice britannique, Anna Atkins (1799 à 1871), la spécialiste des algues et des fougères. Membre de Société botanique de Grande-Bretagne et d'Irlande en 1839. Une des premières femmes photographes, restée célèbre pour son herbier bleu de Prusse réalisé avec le procédé cyanotype. Technique que lui avait apprise son ami John Herschel, qui en était l'inventeur en 1842. Une découverte à partir de ses observations sur la sensibilité à la lumière des sels de fer. La couleur bleue brillante des épreuves obtenues lui a valu son nom plus courant : de « blueprint ». Procédé utilisé durant de nombreuses années pour reproduire les dessins et les plans des ingénieurs.
Un herbier initié en 1825, qu'elle lèguera en 1865 au British Muséum de Londres. Elle est la première photographe à éditer un livre scientifique avec des photos et elle publie deux oeuvres de référence :

• Photographs of British Algae : Cyanotype Impressions' en 3 volumes - 1843, feuilletable à la bibliothèque numérique de la mnhn, cliquer sur la photo pour pouvoir faire défiler les autres photos après le chargement, ou l'ouvrage.
  
• Cyanotypes of British and Foreign Ferns' (Cyanotypes des fougères d'Angleterre et d'ailleurs). En 2024, réédition de l’ouvrage original publié en 1853. L'intégralité de la collection au museumgroup.

Anthriscus sylvestris Anna Atkins

Auparavant 250 de ses dessins illustrent la version anglaise de l'ouvrage de référence dans la nomenclature des coquillages l'Histoire des mollusques de Jean-Baptiste de Lamarck*, consultable en ligne, 'Lamarck's Genera of Shells with a catalogue of species' Boston. En 1839, elle devient membre de la société botanique de Londres, fait rarissime à son époque.

*Cyanotype , c'est un procédé qui a été inventé en 1842 par Sir John Herschel (1792-1871). Une feuille de papier est enduite d'une solution de citrate de fer ammoniacal et de ferricyanure de potassium, sur cette feuille traitée sont disposées des plantes séchées avant d'être exposée à la lumière, il se produit alors un jaunissement des sels, l'empreinte de la plante apparaît en clair sur un fond plus sombre. Le papier est rincé à l'eau claire puis séché, le jaune vire au profond bleu de Prusse. Un procédé tombé en désuétude dans les années 30.

Herbe aiguille , c'est également le nom commun donné à une astéracée tropicale aux propriétés médicinales, le bident hérissé Bidens pilosa.

*Hoffm., abréviation botanique pour le botaniste et mycologue allemand, Georg Franz Hoffmann (1760-1882), le spécialiste des lichens et des mousses ; à partir de 1804, il s'installe à Moscou où il enseigne à l'Académie des sciences tout en s'occupant de l'herbier et du développement de la bibliothèque. En 1787, le botaniste suédois Olof P. Swartz lui dédie le genre Hoffmannia, famille des Rubiaceae.

*Lamarck., naturaliste-biologiste-botaniste français Jean-Baptiste Antoine Pierre de Monnet de Lamarck (1744-1829), fondateur de la biologie. Il en établit les principes théoriques, voir Philosophie zoologique (1809). Il met en place une nouvelle classification pour les animaux. Il est considéré comme le plus grand botaniste de son temps. On lui doit un traité de botanique l'Encyclopédie méthodique' publiée de 1783 à 1793. Il y énonce un principe fondamental sur l'évolution des animaux et végétaux qui sous l'influence de diverses conditions, induisent des adaptations et des modifications. Abréviation botanique officielle Lam.
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