Papaver rhoeas - Coquelicot, Ponceau, Gravesolle
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    Botanische wandplaten
    Nom commun : Coquelicot, Ponceau, Gravesolle, Coq, Pavot des champs, Pavot-coq, Mahon, Chaudière du diable, nommé par les anglophones 'Field poppy, Red Poppy', en allemand 'Klatschmohn', en arabe 'Bena'mâ', en espagnol 'Amapola silvestre', en italien 'Papavero comune, Rosolaccio'.
    Nom latin : Papaver rhoeas L.* (1753), synonymes après révision en 2012, Papaver insignitum Jord.*, Papaver rhoeas var. vulgare Roth (1827 - Sicile), et deux sous-espèces Papaver rhoeas var. himerense Raimondo & Spadaro. (2007),Papaver rhoeas subsp. polytrichum (Boiss. & Kotschy) J.Thiébaut (1936), Papaver rhoeas subsp. rhoeas
    famille : Papaveraceae.
    catégorie : annuelle messicole à racine épaisse blanchâtre et pivotante.
    feuillage : caduc, d'un vif vert clair, velu et hérissé de poils à marge dentée. Sur une tige poilue des feuilles alternes, pinnatifides profondément découpées, les feuilles caulinaires sont sessiles.
    port : dressé, rectiligne et ramifiée.
    floraison : au printemps, de mai à juillet suivant les régions. Fleurs solitaires en coupe, 4 pétales ondulés, disque de 8 à 18 stigmates filiformes, dans un calice velu composé de deux sépales au bout d'un long pédoncule couvert de soies rouges.
    Les boutons floraux sont ovoïdes, hérissés de poils, inclinés vers le sol, se redressant juste avant l'ouverture.
    couleur : rouge écarlate, avec sur chaque pétale une macule noire, stigmates filamenteux noirs, mini-capsule jaune pâle.
    Il existe des cultivars à fleurs simples, doubles, unies ou bicolores dans les tons de blanc, rose, orange ou rouge.
    fruits : des capsules vertes, obovales, glabres, aplaties sur le dessus, contenant dans une douzaines de carpelles soudés, des graines minuscules, réniformes, évacuées au gré du vent par les ouvertures.
    Il faut laisser les fruits se former jusqu'à pleine maturité pour que la plante se ressème en abondance.
    hauteur : 0.20 m à 1 m .
    multiplication : par semis en place au printemps. Le coquelicot a évolué, autrefois les graines germaient l'année suivante, il s'est adapté et les graines survivent et mettent plusieurs années avant de germer. Il lutte à sa manière contre les produits chimiques.
    implantation : un petit rappel, pour que les coquelicots s'installent, il ne faut pas être trop agressif dans le désherbage des massifs et des plates-bandes.
    sol : tout type, drainé avec une préférence pour un sol argilo-calcaire.
    emplacement : soleil.
    zone : 5-9, U-K hardiness H7, USDA zone 4a-8.
    origine : sud-est de l'Europe, Maghreb, Macaronésie*, des pays baltes jusqu'à la Russie de l'est, la Transcaucasie et la Péninsule balkanique, jusqu'aux îles de la mer Égée oriental et la Turquie et l'ouest de l'Himalaya en zones tempérées, consulter la carte.
    Introduit aux Amériques, en Grande-Bretagne etIrlande, dans les pays nordiques et ainsi qu'en Australie-méridionale et en Tasmanie.
    NB : son nom Papaver vient du latin où il désigne le pavot et son nom spécifique rhoeas vient du grec 'mekon rhoias' qui désigne une sorte de pavot.
    Pour conserver ce coquelicot en bouquet, il faut exactement comme les autres espèces de pavot, le cueillir le matin non épanoui, encore en bouton bien renflé, puis il faut rapidement coaguler le latex, en brûlant la pointe de la tige coupée, sous une flamme et la mettre ensuite dans de l'eau fraîche.
    Certains disent que son nom est dérivé de l'onomatopée Cocorico, allusion à la forme ondulée des pétales qui font penser à la crête d'un coq, dont son nom commun de Pavot-coq.
    Ce genre comprend une cinquantaine d'espèces d'annuelles, de bisannuelles et de vivaces originaires principalement de l'Afrique et de l'Eurasie, en zone tempérée et juste deux espèces originaires des États-Unis.
    Certaines autres espèces peuvent être cultivées en annuelles comme Papaver alpinum et Papaver nudicaule.
    Propriétés et utilisations :
    Papaver rhoeas
    Il était déjà présent dans la mythologie où les poètes le donnait avec d'autres pavots pour attributs et pour couronne au dieu Morphée, dieu du sommeil et également présents sur les ornements funéraires, dans les sépultures égyptiennes.
    Dioscoride* (médecin grec) en parlait aussi à son époque. Les Grecs mangeaient les jeunes feuilles en salade, coutume que l'on a poursuivi en Italie, jusqu'au 16e siècle.
    Au 19e, il était associé dans des bouquets patriotiques à la marguerite et au bleuet. D'ailleurs, il est l'emblème des nations du Commonwealth pour honorer et commémorer les soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale. Chez nous, c'est le bleuet qui est porté lors des cérémonies commémoratives à la boutonnière sur le côté gauche, le côté du coeur.
    Le jour du Souvenir, nommé par les anglophones Veterans Day, Remembrance Day ou Poppy Day, aussi connu comme jour de l'Armistice, jour où sont vendus des coquelicots en papier au bénéfice des anciens combattants.
    En 2014, dès le mois d'août des fleurs rouges ont envahi le parterre de la Tour de Londres "Blood Swept Lands and Seas of Red" (Terres abreuvées de sang et Mer de Rouge) un immense tapis de 888.246 coquelicots en céramique*, installés dans les douves de la Tour, en mémoire du sang versé, par les victimes britanniques de la Première Guerre mondiale. Le jeudi 16 octobre, la reine Elisabeth II et le duc d'Édimbourg (un ancien officier) se sont rendus sur ce gigantesque champ de coquelicots, pour rendre hommage aux victimes de la guerre. Le dernier coquelicot a symboliquement été placé, le 11 novembre 2014, voir vidéo YouTube.
    Dans le langage des fleurs, le coquelicot désigne l'ardeur fragile, il est le symbole de la beauté ephémères et de la consolation. Il est l'interprète de l'amour calme : mon coeur brûle quand mon visage reste calme. La couleur rougereprésenter l'amour le plus ardent, l'amour complet où les sens se confondent avec l'esprit, l'âme avec la chair?...
    Envahissant autrefois, les champs de blé, sa présence en trop grand nombre rendait la récolte inutilisable pour faire de la farine.
    Il contient un alcaloïde, la rhoeadine, qui est un excellent expectorant, adoucissant et calmant.
    Il est utilisé pour colorer les vins, le thé et les médicaments, et il entre dans la composition de bonbons et de sirops, et ses pétales entrent dans la composition de la 'tisane aux 7 fleurs', une tisane ayant la propriété de calmer les anxiétés et de lutter contre les insomnies.
    Sa capsule est un chef-d'oeuvre d'ingéniosité, c'est elle qui a inspiré, l'inventeur de la salière, pour la conserver il faut juste passer le bout de la tige sous une flamme.
    Vous pouvez le retrouver à télécharger dans les fonds d'écran.
    illustration : du botansite-illustrateur autrichien Antoine Hartinger (1806-1890) et G. v. Beck dans Botanische wandplaten, contributed by: Stichting Academisch Erfgoed/geheugenvannederland.nl, the Netherlands 1881.

    LE COQUELICOT:
    Pour le coquelicot la nature est avare;
    A fleur de terre il n’a qu'une racine rare
    Qui se doit contenter d’un sol rèche et pierreux.
    Mais, par contre, il possède, à la faveur des dieux,
    Un trésor de bon sens et de philosophie;
    De tempérament économe, il ne se fie
    Jamais aux forces du hasard, et n’oserait
    Jouter avec les essences de la forêt
    Botanische wandplaten
    Qui se laissent aller aux voluptés du rêve
    Ou de la fantaisie, et, débordant de sève,
    D’un luxe de feuillage aiment à se parer.
    Mais le coquelicot, que peut-il espérer
    Outre un âpre labeur ? Il a si maigre feuille
    Qu’il faut que le duvet de sa tige recueille
    La brume dévidée au rouet de la nuit.
    Heureux malgré cela, sans envie, il poursuit
    L’effort quotidien qu'à soi-même il se donne.
    Qui travaille en secret n’intéresse personne ;
    il est si méconnu que jamais un passant
    Ne se doute que là, d’un vouloir incessant
    Une plante grandit. Et son air est si mièvre
    Que pour chercher pâture ailleurs s’enfuit le lièvre.
    Enfin, après des jours d’efforts longs et constants,
    Quand il a bien peiné, supporté tous les temps,
    Pluie. orage. bourrasque et dure sécheresse.
    Un indicible émoi subitement l'oppresse;
    il s'étonne; un frisson envahit tout son corps,
    il n’a jamais connu pareille joie .
    Alors,
    Son chef-d'œuvre, la fleur au pétale écarlate
    But de toute sa vie incandescente, éclate;
    Et le coquelicot, lier, joyeux et vermeil.
    Dans un hymne d’amour acclame le soleil.

    Que le coquelicot soit pour nous un exemple !
    Que notre conscience au fond de nous contemple
    Les forces dont le Sort daigna nous obliger;
    Loin de les gaspiller, sachons les diriger.
    Du chemin tracé droit que jamais ne déroge
    La volonté, pour les hochets d'un fade éloge;
    La volonté qui cède. abdique, et bientôt n’est
    Plus semblable qu'aux dés lancés par le cornet.
    En secret besognons chaque jour davantage
    Sans redouter le vent contraire ni l’orage.
    Devant l'adversité résolument debout.

    Concentrons nos efforts, travaillons jusqu'au bout.
    Fermant la porte aux appâts de la gloriole,
    Aux vanités, miroirs trompeurs de faribole;
    Et peut-être qu’un jour, coquelicot vermeil,
    Notre fleur chantera sa victoire au soleil.

    Pierre Préteux (1875-1935), professeur de langues vivantes, poète, directeur de la Revue normande
    Publié dans la Revue normande : organe mensuel du foyer artistique et littéraire - 01 octobre 1930, consultable à la Bnf.

    Dans l'abécédaire, consulter les deux autres espèces de Papaver présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Jord., abréviation botanique pour le nom du botaniste voyageur et collecteur lyonnais, Alexis Jordan (1814-1897), célèbre pour ses recherches et son important herbier riche de 100 000 pièces, mais méconnu des botanistes contemporains. Lire la note biographique rédigée par le chercheur-enseignant Christian Bange, publiée par la Société Linnéenne de Lyon en 2004, consultable à partir de la page 11 chez Persée.

    *Coquelicot en céramique, une installation de Paul Cummings, qui a trouvé son inspiration dans le testament d’un homme de la région de Derby, qui s’était engagé en 1914 et qui est décédé en Flandres en 1915, qui avait écrit :
    "The Blood Swept lands and seas of red, where angels fear to tread ", c'est-à-dire Les Terres couvertes de sang et les Mers de rouge où les anges n’osent pas s’aventurer. Pour faire ces coquelicots, les potiers de l’atelier de Paul Cummings, ont utilisé, des techniques datant de la Première Guerre Mondiale et chaque coquelicot (Poppy) a été réalisé à la main, voir vidéo de l'installation par le céramiste sur YouTube.

    Papaver rhoeas
    *Dioscoride, Dioscoride d'Anazarbe le persan, médecin d'origine grec (Ier siècle avant J.-C.), qui fut le plus grand pharmacologue de l'Antiquité qui influença avec ses écrits, la pharmacopée durant plusieurs siècles.
    Dans 'De materia medica', écrit vers l'an 64, il y décrit des centaines de plantes en indiquant leurs propriétés pharmacologiques, ouvrage consultable en ligne à la bibliothèque numérique Mondiale wdl.org.

    Le médecin botaniste siennois Pietro Andrea Matthioli (1501-1577), est resté célèbre pour ses Commentaires sur l'oeuvre de Dioscoride, oeuvre qui durant 15 siècles fut une des principales références médicinales, des commentaires sur leurs propriétés et vertus médicinales des plantes, illustrés de 500 gravures sur bois - 'Commentarii in sex libros Pedacii Dioscoridis de Materia medica', éd - 1544 et 1560 rééditées, traduites et enrichies au cours de ces années de plus de 1200 plantes, exemplaire en allemand. Durant la moitié du 16ème siècle, ce fut l'ouvrage de référence pour l'Europe.

    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi de la publication de Flora lapponica. En 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année la médecine, puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des sciences de Suède.

    *Macaronésie, ensemble d'îles volcaniques situées dans l'océan Atlantique, à l'ouest de l'Afrique, se composant des archipels des Açores, de Madère, des îles Canaries et celles du Cap-Vert. Flore macaronésienne, consulter le pdf article paru en 1968 dans la Revue scientifique portugaise, rédigé par l'écologue canadien Pierre Dansereau.
    natacha mauric © 02.01.2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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