Diospyros lotus - Plaqueminier d'Europe, Pl. faux Lotier
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    Nom commun : Plaqueminier faux lotier, Plaqueminier lotier, Plaqueminier d'Europe, Plaqueminier d'Italie, Plaqueminier du Levant, Prunier-dattier en chinois nommé 'jun qian zi', en japonais 'Mamegaki' qui signifie 'prunier datte ou 'Shinona gaki' et par les anglophones 'Date plum'.
    Nom latin : Diospyros lotus L.*, synonymes Diospyros calycina Dippel*, Diospyros mediterranea Oken, ,Diospyros microcarpa Sieb*, Diospyros umlovok Griff.*, Diospyros lotus f. ellipsoidea Makino*, Diospyros lotus f. globosa Makino, Diospyros lotus f. longifolia Z.Y.Zhang, Diospyros lotus var. lotus, Diospyros lotus var. mollissima C.Y.Wu , Diospyros lotus f. ovoidea Makino , Dactylus trapezuntinus Forssk.*
    famille : Ebenaceae (Carangidae).
    catégorie : arbre dioïque à l'enracinement profond, écorce fissurée d'un gris foncé, les jeunes rameaux sont pourvus de lenticelles.
    feuillage : caduc, brillant, vert foncé, virant au rouille, orangé pourpre à l'automne, le revers est plus clair et pubescent, le long de la nervure médiane. De grandes feuilles alternes de 6 à 15 cm x 4 à 7 cm, elliptiques, obovales effilées en pointe, nervures plus claires, la médiane est saillante sur le revers, parcourue de courts poils. Les bourgeons foliaires ovales sont protégés par 2 écailles poilues et d'un violet foncé.
    port : dressé, évasé, à cime arrondie.
    floraison : été courant mai-juin-début juillet selon le climat, nectarifère visitée les abeilles.
    Sur les rameaux de l'an passé, des petites fleurs de 1.5 cm, enchâssées dans un calice persistant à 4 lobes foliacés, corolle campanulée à 4 lobes retroussés, 8 étamines, 4 styles.
    couleur : blanc ivoire à jaune crème lavé de rose sur les lobes et les boutons floraux.
    fruits : sur les pieds femelles, petits kakis très peu sucrés, mais très astringents de 1,7 à 2,5 cm de la taille d'une pièce de 1 c d'euro, ovoïdes orange qui se consomment blets, contenant 8 graines réniformes aplatis d'un brun foncé. Le tanin qu'ils contiennent est très astringent, il a des propriétés antiseptiques.
    croissance : lente.
    hauteur : 10 à 12 m.
    plantation : à l'automne, prévoir un emplacement bien à l'abri des vents.
    multiplication : parsemis à chaud au printemps après avoir conservé les graines au froid ou par stratification.
    sol : riche, plutôt argileux.
    emplacement : soleil.
    zone : 6b-9, U-K hardiness 6, USDA zones 4-8a, tolère aisément -20°C.
    origine : sud-ouest et ouest de l'Asie (Chine, Inde, Japon, jusqu'à 2 500 m d'altitude, présent en Iran, centre de l'Afghanistan, dans la région d'Hazara, au Pakistan et en Inde, introduit et naturalisé dans le sud de l'Europe, consulter la carte de la Chine.
    entretien : taille éventuelle en fin d'hiver.
    NB : son nom Diospyros vient du grec 'dios' qui signifie dieu, divin et de 'puros' qui signifie fruit, graine faisant allusion aux fruits comestibles de certaines espèces du genre et son nom spécifique lotus parce que sa fleur enchâssée dans le calice fait penser à une fleur de lotus ? que nenni, selon Linné ce serait le célèbre fruit aux divines propriétés cité dans le chant IX de l'Odyssée d'Homère, le fameux 'lotos' consommé par Ulysse et ses marins chez les Lotophages*, le fruit qui ôte à celui qui consomme toute notion de famille et désir de retour.
    Le terme kaki vient de l'anglais 'khakee' mot qui a été emprunté à l'hindi 'käkï' qui désigne la couleur de la poussière, faisant référence à la couleur des fruits. Le nom de plaqueminier est un mot emprunté au créole qui désigne ainsi le Plaqueminier de Virginie.
    Ce Plaqueminier d'Europe aurait été introduit en Europe occidentale, vers 1597, via l'Italie et le Moyen-Orient.
    Ce genre comprend entre 400 et 500 (flore de Chine, 485 espèces) d'arbres ou d'arbustes, majoritairement des persistants, originaires des zones tropicales ou subtropicales, et quelques-uns caducs originaires des zones tempérées, dont 100 à 130 des Amériques, 60 du sud-est et sud-ouest de la Chine, 40 de l'Inde, 16 espèces au Japon et 16 autres en Australie.
    Propriétés et utilisations :
    Les kakis se consomment frais ou séchés, en Chine et au Japon ils entrent dans la confectionne de vin et de vinaigre avec des kakis verts fermentés, ils ont leur place dans la médecine traditionnelle chinoise et les fruits verts donnent cette somptueuse laque d'un rouge-orange (persimmon lacquer).
    Au Japon, où il a été introduit dans le courant de l'ère Yayoi ( - 400 ans avant JC), traditionnellement, le jus chargé en tanin est récupéré pour y faire tremper les cordages et les filets de pêche pour les rendre plus résistants à l'usure et également pour imperméabiliser le papier washi, les lampions et teinter les tissus, il y est souvent cultivé sous forme de bonsaï.

    Dans l'abécédaire, consulter les deux autres espèces, présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Dippel, abréviation botanique pour le botaniste, dendrologue allemand Georg Heinrich Leopold Dippel (1827-1914), fils d'un réputé forestier royal bavarois, il étudie en Bavière à l'Académie de foresterie d' Aschaffenburg; à partir de 1869, il enseigne la botanique, l'histologie cellulaire et la zoologie à l'Université technique de Darmstadt.
    Il est auteur de nombreuses publications botaniques et scientifiques dont en 1889 'Handbuch der Laubholzkunde. Beschreibung der in Deutschland heimischen und im Freien kultivierten Bäume und Sträucher. Für Botaniker, Gärtner und Forstleute' 1889 (Manuel de science du bois dur. Description des arbres et arbustes originaires d'Allemagne et cultivés à l'extérieur. Pour les botanistes, les jardiniers et les forestiers , en 2016 paraissait sa 36e édition, ainsi que son ouvrage sur le microscope et son application 'Das Mikroskop und seine Anwendung' publié en 1867, réédité en 3 langues en 2010.
    En tant que dendrologue, on lui doit l'introduction de nombreuses espèces nord-américaines et mexicaines et le botaniste taxonomiste russe-allemand Carl Johann Maximowicz*, lui dédie, le genre Dipelta dans les Caprifoliaceae.
    *Griff., abréviation botanique pour le chirurgien - botaniste écossais William Griffith (1810-1845) qui fut entre autres, le surintendant du jardin botanique de Calcutta, des espèces lui ont été dédiées sous la forme griffithii.
    *L., abréviation botanique pour Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, botaniste-naturaliste suédois à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe latins, désignant le genre suivi du nom de l 'espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale. Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigna à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    *Forssk., abréviation botanique pour l'explorateur-naturaliste suédois (Peter) Perh Forsskal (1732-1763 Yémen), qui du 4 janvier 1761 jusqu'à son décès en 1763, participe avec 6 autres scientifiques à la funeste expédition au sud-ouest de 'l'Arabie heureuse' (The Arabian Journey' - 1761-1767) , expédition initiée à la demande de Frédéric V (1723-1766) roi du Danemark et de Norvège. Forsskal y collecta 1800 espèces de plantes conservées au Musée de botanique avec des illustrations de l'artiste-peintre Georg Wilhelm Baurenfeind. Forsskal est resté célèbre pour son herbier de poissons (99 spécimens), conservé au Musée d'histoire naturelle à l'Université de Copenhague. Le seul survivant, le cartographe Carsten Niebuhr reviendra avec des collections de manuscrits orientaux, conservés à la Bibliothèque Royale.
    *Lotophages, un pays qui correspondrait à l'actuelle Lybie.
    *Makino abréviation botanique pour Tomitaro Makinö (1862 -1957) "Botanical Magazine Tokyo" (Botanical Magazine Tokyo) a été fondé en 1887 (20e année de Meiji). Il a été créé par Makino Futaro, qui est connu comme le père de la taxonomie botanique japonaise moderne.
    Sa vie est pleine de légendes. Il a abandonné avant l'école primaire, la connaissance de la botanique est venue de l'auto-apprentissage. Ce n'est qu'à l'âge de 22 ans (1884) qu'il est officiellement entré dans la salle de classe de botanique de la faculté des sciences de l'Université de Tokyo.
    La revue "Botany" a été lancée trois ans plus tard, à ce jour ce journal est toujours publié régulièrement c'est un journal important pour la recherche botanique. Makino Tomita a collecté des spécimens dans tout le Japon. Il est également venu à Taïwan en 1894 et il a collecté 400 000 spécimens de plantes dans sa vie en nommant plus de 1 500 plantes. Le volume de cette recherche comprend 57 volumes qui contiennent de nombreuses études botaniques pertinentes à Taiwan à l'époque.
    Il publie en 1940 'Flora of Japan' l'ouvrage de référence.
    Sur l'île de Shikoku, à Kochi, sa ville natale, est créé en 1958 The Makino botanical garden dédié aux espèces japonaises locales, il s'y trouve un laboratoire de recherche et un Musée où sont exposées ses oeuvres.
    *Maximowicz , abréviation botanique pour le botaniste taxonomiste russe-allemand Carl Johann (Ivanovich) Maximowicz (1827-1891) un grand explorateur collecteur qui fut le spécialiste des flores du Japon et de Mongolie, de nombreuses espèces asiatiques lui ont été dédiées.
    Nommé en 1852 conservateur du jardin botanique de Saint-Pétersbourg*. L'année suivante, pour enrichir les collections, il entreprend un tour du monde qui débute par Rio de Janeiro et Valparaiso, ce voyage à bord de la frégate russe Diana, est interrompu par la guerre de Crimée (1854-56) qui le mène à explorer les rives du fleuve Amour et l'est sibérien jusqu'en 57, lui permettant ainsi de publier 'Amurensis Primitias Florac' (1859) avant de se rendre en Mandchourie, puis, durant les quatre années suivantes il parcourt l'archipel du Japon (Yesso, aujourd'hui Hokkaïdo, Nippon = Honshu et Kyushu) avant de découvrir l'Angleterre.
    En 1864, il est nommé membre de l'Académie Impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. A partir de 1869, il rédige de nombreuses publications dans le Bulletin de l'Académie Impériale sur la flore d'Asie orientale et plusieurs monographies notamment celle des viola et des rhododendrons 'Rhododendrae Asie Orientalis' éd. 1870. Abréviation botanique officielle Maxim.
    Illustration du bas de page: planche 8310 par M.Smith dans Curtis’s Botanical Magazine, vol. 136, contributed by Missouri Botanical Garden, St. Louis, U.S.A.
    *Sieb., abréviation botanique pour le médecin et naturaliste bavarois Philipp Franz Balthazar von Siebold (1796-1866) qui vécut au Japon entre 1823 et 1830, on lui doit l'introduction en Europe via ses établissements de Leide (Pays Bas) de nombreuses nouvelles espèces de la flore japonaise dont les premiers hydrangea japonais en 1860 -1861. Auteur en collaboration avec le botaniste allemand Joseph Gerhard Zuccharini (1797-1848) de la très célèbre Flora japonica, publiée entre 1835-1870, en 30 volumes avec des illustrations d'artistes japonais tel que Keiga Kawahara, descriptions et dessins consultables sur le site de l'université de Kyoto, Flora japonica volume 1.
    natacha mauric©11/10/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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