Borago officinalis - Bourrache officinale, Boursette
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    Borago officinalis Nom commun : Bourrache officinale, Bourrache commune, Bourraiche, Boursette, Bourse à berger, Herbe à concombre, Langue d'oie, Langue de Boeuf, Pain-des-abeilles, Buglosse à larges feuilles, nommée par les anglophones 'Beebread, Beeplant, Burrage, Bugloss, Common Bugloss, Cool-Tankard, Comfrey, Starflower,Talewort, Tailwort', en allemand 'Borretsch, Gurkenkraut', en arabe 'Lisan althawr' (Langue de taureau), Lessan el Tsoûr', en espagnol 'Borraja, Borrachera, Borrachuela, en flamand 'Bernagie', en kabyle 'Cheikh, Le bek'oul', en portugais 'Borragem', en russe 'Ogurechnik aptechnyy'
    Nom latin : Borago officinalis L.* (1753), un seul synonyme retenu, Borago hortensis L. (1754), certaines flores lui donne comme synonyme Borago vulgaris Hill* avec Borago advena Gilib.*, Borago aspera Gilib., que d'autres considèrent comme invalides.
    famille : Boraginaceae.
    catégorie : annuelle rudérale qui selon la région est considérée comme une bisannuelle, aux épaisses tiges hérissées de poils raides et piquants au toucher, à racine pivotante épaisse et charnue avec des radicelles latérales.
    port : dressé, ramifié
    feuillage : caduc, vert franc à vert foncé, épais, un peu charnu, gaufré, à marge ondulée. Feuilles alternes, acuminées, ovales-elliptiques, rugueuses, couvertes de poils raides et piquants, celles du haut sont sessiles et embrassantes, les inférieures sont pétiolées.
    floraison : du printemps à l'été, selon climat et latitude, de la fin mars à septembre, nectarifère et mellifère, visitée les bourdons et les abeilles, d'où d'ailleurs son nom donné par les Anglais de 'bee bread' (pain d'abeilles).
    En cyme, inflorescence scorpioïde (en forme de crosse) de fleurs étoilées à 5 pétales, long calice étoilé à 5 sépales effilés, disposés en quinconce par rapport aux pétales et 5 étamines.
    couleur : bleu roi, parfois plus clair, rose ou blanc, calice et pédoncule rougeâtre et poilu.
    fruits : en abondance des graines oléagineuses d'un brun noirâtre, toutes fripées et ridées, durée germinative n'excédant pas 8 ans, entre-temps au jardin, elles sont dispersées par les fourmis qui en raffolent.
    croissance : rapide.
    hauteur : 0.45 m
    plantation : au printemps, en prenant soin, de bien choisir son emplacement, elle n'aime pas être transplantée, espacer les plants de 25 à 30 cm, au potager tous les 25 cm et laisser entre les rangs 30 cm. Si nécessaire, au potager, effectuer un apport de compost à la plantation.
    multiplication : se ressème naturellement en abondance, par semis en place, à l'automne ou au printemps, sous abri, de mars jusqu'en juin, entre 15 et 25 °C, dans des potées ou caissettes, dans un mélange de terreau et sable maintenu humide jusqu'à la levée, à environ 5 cm de profondeur, compter pour la levée entre 6 et 10 jours. Repiquer ensuite le plant, en enfouissant jusqu’au niveau du collet, puis à 10 cm commencer à pincer. Une fois en place, les graines de la bourrache en place prendront le relais au printemps suivant, sans problème, assurant ainsi des récoltes en principe, perpétuelles.
    sol : léger, pas trop fertile, de préférence sec.
    exposition : soleil, mi- ombre, ombre légère.
    zone : 4-9, U-K hardiness H5, USDA zones 5-10, une fois installée, elle tolère bien la sécheresse.
    origine : terres incultes du Moyen-Orient (Turquie, Syrie, Liban, Caucase, Iran), présente dans l'ensemble de l'Europe et sur le pourtour méditerranéen, Canaries comprises, ainsi qu'en Afrique du Nord, au nord de l'Algérie présente en Kabylie, au sud-ouest du Maroc et à l'extrême-nord dans le Rif occidental et en Tunisie où de nos jours, elle est cultivée pour ses sommités fleuries, et ce, depuis au moins 1944, présente aussi au nord-oriental de la Libye, en Cyrénaïque.
    En France, elle aurait été rapportée à l'époque médiévale, par les pèlerins chrétiens de retour de terre Sainte ou entre 1095 et 1099, par les premiers Croisés qui avaient alors repris Jérusalem aux Byzantins. On commence alors à l'apercevoir dans les jardins des simples.
    Introduite et naturalisée en Amérique du Nord et dans les régions néotropicales.
    entretien : au jardin, elle ne demande aucun soin, après l'avoir arrosée les premières semaines après la plantation et si nécessaire supprimer les fleurs fanées pour limiter la montée en graines.
    Au potager, effectuer des arrosages réguliers, mais sans excès, pour maintenir le pied au frais ou prévoir un paillis. La récolte des fleurs et les feuilles s'effectue selon les besoins à partir d'avril ou juin jusqu'en octobre-novembre selon climat, la sécher sur un treillis, son séchage est long.
    Ne pas la jeter ou brûler, car elle est réputée comme engrais vert, étant riche en azote et potassium, mais prévoir des gants pour l'arracher.
    maladies et ravageurs : peut être sujette à l'oïdium (powdery mildews) et les jeunes pousses, peuvent être convoitées par les limaces (slugs), bien qu'elle ait la réputation de les éloigner de certaines plantes.
    Au potager, elle éloigne les larves de mouche de la carotte Psila rosae (carrot rust fly), les pucerons (aphids) et les fourmis (ants), et fait fuir la chenille verte du sphinx de la tomate Manduca quinquemaculata (tomato hornworm), c'est la plante compagnon des carottes, choux et brocolis écartant la piéride du chou et qui protègent des maladies fongiques les fraisiers.
    NB : son nom Borago pour certains viendrait du latin 'burra' qui désigne la bure, faisant allusion à la texture rêche du feuillage ; ce nom serait issu de l'arabe 'abû araq, bou errach' qui signifierait 'Père de la sueur', faisant référence à ses propriétés sudorifiques, nom qui lui aurait été donné par les Maures d'Espagne ; pour certains, il viendrait du celte 'barrach', qui signifie courage et désigne un homme de courage d'où peut-être, pour d'autres du latin 'burra' qui désigne la burre, une étoffe grossière de laine brune, lourde, rêche et robuste, d'autres encore, ce serait une altération de 'cor-ago' qui signifierait 'qui stimule le coeur', et son nom spécifique, officinalis qui signifie officinal, qui a des propriétés médicinales réputées depuis des siècles, utilisées par les pharmaciens dans les préparations officinales.
    Dans le langage des fleurs, à cause de ses poils raides, elle est le symbole de la brusquerie, puisqu'ils repoussent toute tentative d'en saisir la tige.
    Il est d'ailleurs de tradition en Angleterre de dire que porter de la bourrache apporte du courage, faisant allusion au vieil adage qui dit "A garden without borage is like a heart without courage.” (Un jardin sans bourrache est comme un cœur sans courage), puisqu'elle stimule la montée d'adrénaline, un remède contre la dépression connut depuis l'Antiquité, à son sujet, il était rapporté les propos des pharmaciens qui utilisaient sa racines, ses feuilles, ses fleurs et les graines "Qu'on ajoute sans crainte, disent-ils, les fleurs pleines de grâce de la bourrache aux mets et aux boissons, car elles sont un tonique du coeur et du cerveau, un dépuratif du sang, un merveilleux moyen de ramener les désespérés, les mélancoliques et les hypocondres à une meilleure conception des choses d'ici-bas, à la gaité et à la joie", dans Les Plantes médicinales, atlas colorié des plantes médicinales du Dr. Friedrich Losch, publié à Paris en 1908 qui conclut à son propos : "Où sont les cures au suc d'herbe? les cures printanières à la bourrache? les gâteaux à la bourrache ? les assaisonnements à la bourrache ? Disparus... avec les neiges d'antan !, car il ne reste plus guère, de la bourrache si vantée jadis, qu'une infusion soi-disant sudorifique (10 gr. de feuilles sèches et de fleurs pour un litre d'eau) agissant surtout — disent les méchants — par l'eau chaude qu'elle renferme."
    Ce genre ne comprend que 5 espèces et 7 synonymes, sur 17 noms initialement référencés dont 5 d'entre eux sont toujours non résolus.
    Propriétés et utilisations :
    Ses feuilles et jeunes pousses au goût de concombre, au Moyen Age, faisant partie des légumes et entraient dans les soupes d’herbes, cuites à la façon des épinards, pour soigner les affections du foie, fraîches ou sèches pour aromatiser les ragouts, les thés, les boissons et les vins. Ces feuilles se cuisinent en beignets, en soupes ou farcies.
    Les fleurs comestibles, au goût iodé, décorent cristallisées ou non avec du sucre, les salades composées, salades de fruits, les fromages blancs, et aussi pour la décoration de gâteaux, ou encore prises dans des glaçons pour décorer les boissons de l'été, en retirant au préalable, le pédoncule, pour les manger certains recommandent de retirer les étamines et le pistil. Elles entrent dans l'antique tisane aux 4 fleurs (bouillon blanc, coquelicot, mauve et sureau) ou le thé aux 4 fleurs (buglosse, bourrache, rose et violette) et pour colorer en bleu, le vinaigre et les Grecs s'en servaient pour parfumer les vins, le tout sans excès, car a fortes doses, elle serait hépatotoxique.
    Les jeunes pousses et jeunes feuilles sont préparées exactement comme les épinards, elles sont riches en tanins et mucilages, saponines, allantoïnes et potassium, contient aussi des flavonols, des alcaloïdes pyrrolizidiniques et des anthocyaminides, mais peu de stérols.
    borago officinalis De ces graines est extraite, une huile adoucissante, riches en acides gras bénéfiques pour la peau et une forte teneur en acide gamma-linolénique (oméga-6) réputée pour son action anti-vieillissement, huile largement utilisée en cosmétologie pour soigner les peaux sèches, les vergetures et retarder le vieillissement en régénérant la souplesse, l'élasticité et la tonicité de la peau, également dans la fabrication de divers compléments alimentaires.
    La bourrache a des propriétés adoucissantes, émollientes, cicatrisantes, dépuratives, sudorifiques, diurétiques et laxatives, antitussives et expectorantes.
    Dans les pharmacopées traditionnelles, elle était prescrite en tisane, pour traiter, les états grippaux, les affections fébriles et les maladies contagieuses (rougeole, scarlatine, variole), aussi réputée en fumigation pour soigner les bronches, en infusion pour les inflammations des yeux et froissées pour calmer les piqûres d'insectes.
    Parmi les autres espèces et cultivars, citons :
    - Borago officinalis 'Alba', nommée 'White borage', des fleurs blanches avec des étamines pourpres.
    - Borago longifolia Poiret. est endémique au Maghreb, à l'Algérie et la Tunisie, aux feuilles étroites lancéolées et petites fleurs bleues.
    - Borago morisiana Bigazzi et Ricceri (1992), 2 synonymes retenus, en sarde, elle est nommée Borragine di Moris, endémique au centre de la Sardaigne et plus au sud, dans 'archipel des Sulcis, à l'île de San Pietro, se cache dans les fossés et recoins humides près des sources, une vivace aux feuilles hirsutes, poilues avec même des poils piquants, rosette basale de feuilles ovales, sur la tige des feuilles obovales, en cime petites fleurs à corolle d'un bleu pâle dans un calice couvert de poils blanc. Découvrir sur Actaplantarum - Flora delle Regioni italiane.
    - Borago pygmaea (Lam. ex DC.) Chater & Greuter, synonymes Borago laxiflora (DC.) Fisch., Anchusa laxiflora DC., Buglossites laxiflora (DC.) Moris & De Not., Campanula pygmaea DC., la Bourrache pygmée, Bourrache naine, Bourrache de Corse, nommée par les anglophones 'Slender borage, Bell-flowered Borage'' en allemand 'Ausdauernder Borretsch', endémique à la Haute-Corse, au sud du cap Corse, vers le Col de Teghime, à la Sardaigne et en mer Adriatique dans l'île de Capraia, qui se trouve dans l'archipel des îles Tremiti, sur les falaises humides, dans les zones suintantes et sur les talus en altitude.
    Une petite vivace rampante de 15 à 35 cm, au port étalé, au feuillage rugueux et poilu, à l'aspect grumeleux, floraison de mai jusqu'en septembre, selon climat jusqu'en novembre, en petites fleurs campanulées d'un éclatant bleu azur parfois rose selon la nature du sol. Elle se cultive en bisannuelle, depuis peu en couvre-sol, dans les jardins frais, compter 6 plants au m², tolère aisément jusqu'à - 15 °C. La découvrir sous toutes les coutures dans Flickr.
    - Borago trabutii Maire (1918), pas de synonyme, endémique à l'Afrique du Nord, entre l'Algérie et le Maroc, dans l'Atlas à l'extrême sud-est du Maroc, dans la province de Figuig, vers la frontière algéro-marocaine et de Béchar, et dans la province de Tata, voir planche dans l'Herbier Maire, de l'Université de Montpellier, avec des notes manuscrites du botaniste René Maire*.
    Rosette basale d'un vert foncé, feuilles obovales poilues à l'aspect gaufré, fleurs d'un bleu mauve électrique avec des pédoncules poilus et framboisés, voir Teline.

    Annotations :
    *Gilib., abréviation botanique pour le médecin, botaniste et homme politique lyonnais, Jean-Emmanuel Gilibert (1741 -1814), consulter sa biographie, rédigé par la Société linnéenne de Lyon.
    *Hill., abréviation pour le botaniste, médecin et compositeur britannique Sir John Hill (1716-1775), qui est l'auteur d'un des premiers ouvrages à utiliser la nomenclature de Carl Linnaeus dans 'The Vegetable System', publié entre 1759 et 1775. Un auteur et médecin critiqué et contesté par ses contemporains ; ses oeuvres sont fréquemment proposées en salle de ventes, comme 'The British Herbal: An History of Plants and Trees', découvrir ses oeuvres et sa biographie.
    *L., abréviation botanique officielle pour le médecin botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant nommé Carl Linnaeus, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe latins, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale. Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    En 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, la médecine puis, la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    *Maire, abréviation botanique pour le mycologue et botaniste, collecteur français René Charles Joseph Ernest Maire (1878-1949), il s'est intéressé aux plantes vasculaires de la flore de l'Afrique du Nord et du sud de l'Europe, ses collectes de 1896 à 1944 sont conservées au Musée national d'histoire naturelle de Paris, et l'herbier René Maire, se trouve à Institut de botanique de l'Université de Montpellier 2, une oeuvre monumentale rassemblée patiemment auprès de ses nombreux collaborateurs, prédécesseurs et à partir de ses nombreuses récoltes personnelles. Il est composé d'environ 1 million de parts., consulter sa biographie et son oeuvre sur le cths, Comité des travaux historiques et scientifiques, Institut rattaché à l’École nationale des chartes à Paris.
    natacha mauric © 24/02/2002 © Jardin! L'Encyclopédie
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