Eucomis bicolor - Fleur ananas bicolore
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    Eucomis bicolor
    Brighton plants ©
    Nom commun : Fleur Ananas, Eucomis bicolor, nommé par les anglophones 'Pineapple lily, Pineapple flower', en zoulou 'umathunga', et dans la langue xhosa* japonais 'Painappuru Riri' (Lis d'ananas).
    Nom latin : Eucomis bicolor Baker* pas de synonyme retenu.
    famille : Asparagaceae, sous-famille des Scilloideae, autrefois Liliaceae, dans la flore sud-africaine figure dans les Hyacinthaceae, sous-tribu Massoniinae.
    catégorie : vivace bulbeuse, aux racines charnues et aux tiges à marques pourpres. Bulbe globuleux d'environ 5 cm à tuniques membraneuses, brunes.
    port : touffe et hampe florale.
    feuillage : caduc, simple, d'un vert acide souvent marqué de pourpre à la base. Cinq à six larges feuilles plus ou moins ondulées.
    floraison : dans son milieu naturel sud-africain, elle fleurit de décembre à février, ce qui correspond à l'été austral, chez nous, elle a lieu en été, courant juillet, nectarifère, visitée par les abeilles et certains oiseaux.
    Hampe florale de 8 cm de petites fleurs étoilées de 2 à 6 cm, surmontées d'une dense touffe de 30 à 40 petites feuilles ovales à marge crispée, avec bien souvent un liseré pourpré.
    couleur : blanc-vert et pourpre, étamines pourprées
    fruits : capsules ovoïdes contenant des graines ovoïdes d'un brun noirâtre.
    hauteur : 0.60-0.90 m.
    plantation : selon climat et l'atitude à l'automne ou au printemps, entre 15 et 20 cm de profondeur.
    multiplication : division caïeux en automne, patienter entre 3 à 4 ans pour admirer sa floraison.
    sol : plutôt riche, frais et surtout bien drainé en hiver, acide? neutre ou alcalin.
    emplacement : soleil ou mi-ombre.
    zone : 8-10, aux hivers secs, U-K hardiness H4, USDA zones 8-10.
    origine : Afrique du Sud, à l'est de la province du Cap ainsi qu'au Natal, découvert par M. Christophe Mudd, qui l'a envoyée à MM.Veitch* qui la voit fleurir pour la première fois, en 1788.
    Dans le jardin botanique de Kew, elle est restée longtemps en fleurs, pendant l'hiver 1883-1884, placée à l'extrémité froide d'une serre tempérée qui est destinée particulièrement aux Bruyères du Cap*, ainsi qu'aux espèces bulbeuses de la même contrée, ainsi relaté dans le Journal de la Société d'horticulture de France, dans la Revue bibliographiques étrangères, page 604, Plantes nouvelles ou rares décrites par des publications étrangères. Botanical Magazine, mai 1885.
    Introduit en Europe en 1783, mais il aurait fallu attendre longtemps avant qu'ils ne retardent leurs horloges internes d'environ six mois et commencent à fleurir en juillet, conformément au climat de l'hémisphère nord.
    culture en pot : arroser très peu en hiver. Au jardin, prendre garde à son emplacement du fait d'un démarrage en végétation très tardif.
    maladies et ravageurs : exempt de maladies et ravageurs.
    NB : son nom Eucomis vient du grec 'eu' qui signifie bien, belle et de 'komê' qui désigne la chevelure, faisant référence au toupet de bractées foliaires formant une couronne au-dessus de l'inflorescence.
    C'est une espèce diploïde 2n = 2x = 30 chromosomes qui a été décrite en 1878 par John Gilbert Baker.
    Ce genre, nommé en swahili 'Kgapumpu', comprenait 47 noms d'espèces connues après révision en 2013, il ne comprend plus que 10 espèces retenues et deux noms d'espèces qui ne sont toujours pas résolus.
    Un genre divisé en deux groupes de 5 espèces diploïdes 2n = 2x = 30 chromosomes et 5 autres tétraploïdes 2n = 4x = 60 chromosomes.
    Propriétés et utilisations :
    Ce genre est considéré comme toxique, mais il est utilisé dans la pharmacopée locale, avec beaucoup de précautions. Dans le Sotho du sud (Sesotho), les racines sont prescrites par le médecin marabout Basotho* en infusion pour traiter les douleurs stomacales, infligées par les mauvais esprits, en lavement pour soigner les maux de dos et guérir les fractures, et soigner la gonorrhée et à partir des bulbes, des préparations aphrodisiaques sous forme d'onguent.
    Eucomis bicolor
    M. Smith (1885)
    Dans la médecine traditionnelle sud-africaine, cette fleur ananas est utilisée dans le traitement des colites et autres symptômes digestifs.
    illustration : , ci-contre, planche 6 816 de M. Smith, dans Curtis's Botanical Magazine, volume 111, 1885, contributed by Missouri Botanical Garden, St. Louis, U.S.A.
    Autres espèces, toutes en zone 9 :
    - Eucomis autumnalis (Mill.) Chittenden synonyme Eucomis undulata Ait., Fritillaria autumnalis Mill. et 5 autres synonymes, espèce tétraploïde, originaire de l'Afrique du Sud, dans la province du Cap oriental, dans le district du Tambo et dans la province de Durban, nommé en zoulou 'Umatunga, umakhandakantsele, ukhokho' d'environ 50 cm de haut, des feuilles à bord ondulé ou légèrement denté, fleurs blanc-vert.
    - Eucomis comosa (Houtt) Wehrh. synonyme Eucomis punctata L'Hér., espèce tétraploïde, 80 cm à 1m, fleur blanche à centre rougeâtre, parfumé, l'épi floral est plus fin que celui de Eucomis bicolor, Eucomis automnalis , photo ci-contre.
    - Eucomis comosa 'Purple' à feuillage pourpre
    - Eucomis comosa 'Kilimanjaro', environ 1 m de haut, feuillage vert, floraison d'un blanc pur.
    - Eucomis humilis Baker, pas de synonyme retenu, espèce tétraploïde, originaire de l'Afrique du Sud et au Natal et au Lesotho, endémique à la chaîne montagneuse du Drakensberg, environ 40 cm de haut, feuillage à bord ondulé, fleur d'un blanc-verdâtre à centre rouge, dégageant une odeur fort désagréable.
    - Eucomis montana Compton, pas de synonyme retenu, espèce tétraploïde, originaire de l'Afrique du Sud et du Swaziland, inflorescence jaune beurre, étamines grenat, tolère aisément - 17°C.
    Dans la pharmacopée locale, prescrite, pour traiter les flatulences, les coliques, les problèmes urinaires et les troubles des voies respiratoires. Prescrite sous forme de lavement, pour soulager les affections hépatiques, réputée améliorer les prouesses sexuelles (érection prolongée), et sous forme de breuvage pour aider les patients sujets au VIH / SIDA et nettoyer le sang.
    - Eucomis pallidiflora Baker, un seul synonyme Eucomis pallidiflora subsp. pallidiflora, espèce tétraploïde, de 70 cm à fleurs blanches.
    - Eucomis pillansii Guth., pas de synonyme retenu, large couronne de feuilles obovales, sur une courte et large tige d'un vert violacé, fleurs vert jade dont le nectar est consommé par les rats à trompe Elephantulus edwardii*, vidéo.
    - Eucomis regia (L.) Aiton, synonyme Eucomis nana (Burm.f.) L'Hér. et 12 autres synonymes, voir Plant List.
    C'est Charles L'Héritier* qui l'inclus en 1789, dans ce genre, Linné initialement l'avait nommé, Fritillaria regia L., une espèce diploïde au bulbe globuleux de 2 à 4 cm, port étalé, feuillage au ras du sol, aplati, larges feuilles à 2 lobes, courte et large inflorescence verte, surmontée d'une grosse retombée de bractées vertes lui donnant, vraiment l'aspect d'un ananas pas mûr.
    Elle est réputée chasser les mauvais esprits et être bénéfique pour la fertilité. Elle est prescrite pour traiter les inflammations et le diabète.
    - Eucomis schijffii Reyneke, pas de synonyme retenu, dédié au professeur de botanique à l'Université de Prétoria H. P. van der Schijff*, une espèce diploïde, endémique à la chaîne montagneuse du Drakensberg de l'Est de la province du Cape, au KwaZulu-Natal et au Lesotho, décrite en 1976, par le taxonomiste, professeur de botanique sud-africain William Frederick Reyneke (1945-).
    La plus petite du genre, au bulbe ovoïde, à couronne basale de 3 à 5 feuilles ovales ondulées, aplaties contre le sol d'un vert-gris-bleu, nervure médiane plus claire d'un jaune verdâtre, au revers marron, et sur la marge, un liseré pourpre finement denté. Floraison dans son milieu naturel, dans les rocailles alpines de décembre à février. Fleurs en court et étroit épi d'un pourpre rougeâtre à marron violacé, dégageant une odeur fétide, étamines pourpres, aux anthères jaune pâle.
    - Eucomis vandermerwei Verdoorn, pas de synonyme retenu, originaire du Transvaal, 10 cm, au feuillage vert et pourpre, fleur rouge et blanche.
    - Eucomis zambesiaca Baker, pas de synonyme retenu, l'Eucomis du Zambèze, originaire du sud-est de l'Afrique, endémique au Malawi, 20 à 30 cm, fleurs d'un blanc jaunâtre, comme sur la photo ci-contre.

    Eucomis zanbesiaca ® Siro Kurita*
    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de bulbeuses, présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Baker, abréviation botanique pour le botaniste écossais Joseph Gilbert Baker (1834-1920), spécialiste des mousses, responsable de l'Herbier de Kew. Il fut l'assistant de William Jackson Hooker (1785-1865).
    *Basotho, ou Sothos sont le peuple bantou majoritaire résidant entre autres en Afrique du Sud et au Lesotho.
    *Bruyères du Cap, Erica hiemalis, Erica verticillata, Erica ventricosa plus connue sous le nom de bruyère de porcelaine.
    *Elephantulus edwardii, espèce endémique à l'Afrique du Sud où il est nommé 'Cape rock elephant'.
    *Kurita, botaniste-biologiste japonais Shirö Kurita (1936-2019), en 1958, il est professeur au département de biologie de l'Université de Chiba, nommé professeur émérite en 2001. Docteur en sciences à l'Université métropolitaine de Tokyo (1949-2011).
    Il y mène des recherches sur les fougères, puis, sur les Amaryllidacées japonaises qui se reproduisent, sans produire de graines, en divisant les bulbes, il a publié l'histoire et les résultats sous la forme d'un livre scientifique destiné au grand public 'Higanbana Museum Magazine" Kenseisha (1998), hélas son blog sur les Higanbana a été fermé.
    Membre de la Botanical Society of Japan, de l'American Botanical Society, de l'International Fern Society et d'autres.
    *L'Héritier, Charles Louis L'Héritier de Brutelle (1746-1800), magistrat et botaniste français, nommé en 1772 procureur du roi à la maîtrise des Eaux et Forêts de Paris, fonction qui lui permet de vivre pleinement sa passion au contact des grands botanistes de son époque. On lui doit la parution, en 1784, de 'Stirpes novae aut minus descriptionibus et iconibus illustravit' en 2 volumes, éd. Paris, consultable en ligne à la Bnf. Abréviation botanique officielle : L'Hér.
    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres, par Sir Joseph Banks et John Wedgwood, le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant, du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    Cette distinction, l'AGM, est la référence qui aide, chaque année, les jardiniers britanniques à choisir les meilleures plantes pour leur jardin.
    *Van der Schijff, promu en 1975, doyen de la Faculté des sciences mathématiques et naturelles, après la fusion des deux départements de botanique.
    *Veitch.,, horticulteur-explorateur écossais, John Gould Veitch (1839- 1870), qui recueille à travers le monde, des espèces, pour le compte des célébrissimes pépinières James Veitch & Sons (1808) d'Exeter, comté du Devon, au sud-ouest de l'Angleterre, qui les acclimatent avant d'en transmettre aux jardins botaniques de Kew et de les diffuser, par la suite, dans les parcs et les jardins botaniques du reste de l'Europe.
    La RHS* à partir de 1869, décerne chaque année la Médaille commémorative Veitch en l'honneur de James Veitch, qui est décernée à des jardiniers, collecteurs, botanistes ou scientifiques de toute nationalité, qui ont contribué et marqué leur époque par leurs actions.
    En 1868, un genre de palmier d'Océanie porte le nom de Veitchia (Arecaceae) et de nombreuses espèces collectées, introduites ou d'hybrides obtenus, sous la forme veitchii, veitchiana, veitchianum.
    L'établissement de James Veitch a été racheté en 1969 par St. Bridget Nurseries. Lire 'The House of Veitch', publiée en 2002 par la RHS*, toujours commercialisée.
    *Xhosa, c'est l'autre langue la plus parlée en Afrique du Sud, par les tribus du même nom, au nord-est de la province du Cap, aux confins du Natal. Langue tonale parlée par le bushman, dans le film Les Dieux sont tombés sur la tête, film de Jamie Uys, 1980.
    natacha mauric ©02/01/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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