Lapageria rosea - Lapagerie rose, Clochette du Chili
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    Siro Kurita © Chili, province de Los Lagos
    Nom commun : Lapageria rose, Lapagerie du Chili, Clochette du Chili, Clochette chilienne, selon la région en chilien elle est nommée 'Copihuera, Voqui-copihue, Copihue, Copiu, Copün', et par les anglophones 'Chilean Bellflower'.
    Nom latin : Lapageria rosea Ruiz & Pav.*, synonymes Lapageria rosea var. albiflora Hook., Lapageria rosea var. rubra Schelle
    famille : Philesiaceae, autrefois Liliaceae.
    catégorie : arbuste, plante grimpante volubile.
    feuillage : persistant, vernissé, marge lisse, 3 à 5 nervures parallèles plus claires fortement marquées donnant un aspect légèrement bombé et gaufré.
    Les tiges sont fines, articulées et ligneuses feuilles alternes, lancéolées à ovales d'environ 12 cm de long, la base est légèrement cordée.
    port : grimpant.
    floraison : de l'été à l'automne, le long des tiges de grandes fleurs de 8 à 10 cm pendantes en forme d'étroite cloche. Sur deux rangs 6 tépales à texture épaisse, cireuse. Les 3 externes sont plus courts, les 3 internes sont plus incurvés. Longues étamines aux anthères blanches.
    illustration : planche 4447 du Dr. Lindley dans Curtis's botanical magazine, volume l n°75, 1849, cliquer dessus pour voir le grand format et la description.
    couleur : rouge rose, marbré de rose plus clair ou rouge et blanc, selon la variété.
    Les experts chiliens considèrent qu'elle existe dans 16 tons différents de rouge.
    fruits :baie charnue oblongue verte effilé en pointe virant au jaune à maturité, contenant une pulpe comestible sucrée et blanche et de nombreuses graines globuleuses.
    Au Chili ils sont appelés 'pepinos' qui est le nom donné au concombre.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 1 - 3 m, peut atteindre 8 m sous climat favorable.
    plantation : de préférence en terre, rempoter en mars. Prévoir de mettre des tuteurs ou la faire grimper sur un support. Sa culture est très délicate en dehors de son habitat naturel.
    multiplication : en avril, par semis ou bouture de tige à un température d'au moins 18 °C. Il ne fleurit qu'au bout de 3 ans.
    sol : mélange de terre acide, terreau enrichi et un peu de sable. Il ne tolère pas le calcaire.
    Pour une culture en pot prévoir un bon lit lit de sable ou de gravier au fond du pot juste sous le système racinaire.
    emplacement : une préférence pour les lieux ombragés à l'atmosphère humide, mi-ombre lumineuse, à l'abri des courants d'air froid.
    zone : 9 - 10. Tolère - 15/18 °C. Bonne humidité atmosphérique. Déteste l'atmosphère trop sèche.
    Trouve aisément sa place dans les serres froides qui sont ensoleillées juste le matin.
    origine : découverte dans les dans les forêts d'Arauco de la province d'Arauco*, à basse altitude endémique aux forêts de feuillus du Chili présent dans la région des lacs et de Valparaíso et les régions de Maule, Biobío, Araucanía et Los Ríos, consulter la carte et de ses régions.
    Au Chili, c'est espèce protégée par la loi, sa cueillette étant interdite car de nos jours c'est une espère rare dans son milieu naturel qui est menacée et en voie de disparition dans les régions de espèce protégée par la loi, sa coupe dans les populations naturelles étant interdite.
    Elle est extrêmement rare et menacée dans les régions de Valparaíso* et celle de O'Higgins qui est située entre la région métropolitaine de Santiago au nord, l'Argentine à l'est, la région du Maule au sud, voir carte.
    Au Chili, sa cueillette et sa commercialisation sont interdites, car c'est la fleur nationale du Chili et surtout, elle est en voie de disparition, dans son aire naturelle.
    entretien : arroser régulièrement avec de l'eau non calcaire durant la période de végétation d'avril à septembre, effectuer un apport d'engrais liquide toutes les 3 semaines.
    Vaporiser le feuillage ( attention aux fleurs) durant la croissance, diminuer progressivement les arrosages en hiver.
    Dr. Lindley- 1849
    maladies et ravageurs : il peut être sujet aux thrips, pucerons verts et cochenilles.
    NB : la Lapageria est dédiée par les naturalistes espagnols Hipólito Ruiz et José Pavón à une passionnée de botanique, l'Impératrice Joséphine (1763-1814) née Tascher de la Pagerie*.
    Son nom chilien de Copihue à une origine Mapuche, le mot 'colcopiu' désigne la plante et 'copiu' désigne son fruit comestible.
    Pour le peuple Mapuche, le Copihue symbolise la joie, l'amitié et la gratitude, c'est l'une des plantes sacrées des Araucaniens, peuple de guerriers qui la vénèrent comme étant l' emblème du courage et de la liberté et pour les jeunes comme étant l'esprit gardien de leurs amours.
    Avant l'arrivée des Espagnols, le copihue était utilisé au Chili, comme fleur ornementale pour les banquets lors des cérémonies nuptiales, qui avait généralement lieu après l'enlèvement de la mariée et après une réconciliation convenue.
    En 1915, l'avocat poète chilien Ignacio Verdugo Cavada (1887-1970) lui dédie un poéme lyrique qui aura une importance national El Copihue Rojo publié initialement dans un journal de Valparaiso en 1911 d'après une légende qui est relaté dans l'oeuvrage de Ricardo Latcham "La légende araucane des Copihues Rojos", qui est dédié au folklore araucanien qui raconte comment les copihues rouges sont nés du sacrifice des princes Copih, de la tribu des Pehuenches, des Hués, et la tribu des Mapuches.
    Poème qui sera mis en musique par le sergent Arturo Arancibia Uribe, il représente le Chili à l'étranger, ici il est interprétée par la soprano chilienne d'origine Mapuche María Georgina Quitral (1916-1979), connue du public sous le nom de Rayén Quitral, réputée pour ses représentations avec des vêtements Mapuches, témoignant ainsi de la fierté de ses racines autochtones.
    Ce sera le Maire de Santiago qui lui donne sa valeur nationale en organisant une fête sur la colline de Santa Lucia qui est la colline sacrée du peuple Mapuche. Le Copihue est déclare par le président Augusto Pinochet en date du 24 janvier 1977, la 'fleur symbolique de la nationalité chilienne' avec parution d'un décret au Journal officiel N° 29.693.

    El Copihue Rojo Le Copihue rouge
    Soy una chispa de fuego
    que del bosque en los abrojos
    abro mis pétalos rojos
    en el nocturno sosiego.
    Soy la flor que me despliego
    junto a las rucas indianas;
    la que, al surgir las mañanas,
    en mis noches soñolientas
    guardo en mis hojas sangrientas
    las lágrimas araucanas.
    Nací una tarde serena
    de un rayo de sol ardiente
    que amó la sombra doliente
    de la montaña chilena.
    Yo ensangrenté la cadena
    que el indio despedazó,
    la que de llanto cubrió
    la nieve cordillerana;
    yo soy la sangre araucana
    que de dolor floreció.

    Je suis une étincelle de feu
    celui de la forêt dans les épines
    J'ouvre mes pétales rouges
    dans le calme nocturne.
    Je suis la fleur que je déploie
    à côté des rucas indiennes;
    qui, quand viennent les matins,
    dans mes nuits endormies
    Je garde dans mes feuilles sanglantes
    les larmes araucanas.
    Je suis né un après-midi serein
    d'un rayon de soleil brûlant
    qui a aimé l'ombre de la souffrance
    de la montagne chilienne.
    J'ai ensanglanté la chaîne
    que l'Indien a brisé,
    celui qui pleure couvert
    la neige de la cordillère;
    Je suis le sang araucanien
    celui de la douleur a fleuri.


    également chanter par Violetta Para Floreció el copihue rojo , folklore chilien Cuenca.


    Floreció el copihue rojo Le copihue rouge a fleuri
    Ay, floreció...
    floreció el copihue rojo,
    ahora sí, ahora no,
    y en la montaña chilena,
    ahora sí, ahora no,
    en la montaña chilena.
    Ay, si pare...
    si parece una guirnalda,
    ahora sí, ahora no,
    de 'sangrentadas ca'enas.
    Ahora sí, ahora no,
    floreció el copihue rojo.
    ¿Qué querís que te traiga,
    ahora sí, de La Frontera?
    ¿Una mata 'e copihue,
    ahora sí, enre'a'era?
    ¿Qué querís que te traiga,
    ahora sí, de La Frontera?
    Y enre'a'era, ay sí,
    ay ay ay, yo no me enojo
    para darle a mi negro,
    ahora sí, copihue rojo.
    De esos copihues rojos,
    ahora sí, tengo a manojos.
    Oh, ça s'est épanoui ...
    le copihue rouge a fleuri,
    maintenant, maintenant, pas
    et dans la montagne chilienne,
    m aintenant, pas maintenant
    dans la montagne chilienne.
    Oh, si je m'arrête ...
    si cela ressemble à une guirlande,
    maintenant, pas maintenant,
    de chaîne sanglante.
    Maintenant, pas maintenant,
    le copihue rouge a fleuri.
    Que veux-tu que je t'apporte,
    Maintenant, de La Frontera?
    Un buisson de copihue,
    maintenant oui, enre'a'era?
    Que veux-tu que je t'apporte,
    Maintenant, de La Frontera?
    Et je pensais, oh oui,
    oui, oui, je ne me fâche pas
    pour donner à mon noir,
    Maintenant oui, rouge copihue.
    De ces copihues rouges,
    Maintenant, j'en ai une poignée.

    Introduite en Angleterre, dans les serres de Kew garden en 1847, grâce à la gentillesse d'un navigateur américain Rd. Charron qui la leur fait parvenir depuis la Conception au Chili
    Découvri des aquarelles publiées dans 'Plants from woods and forest of Chile - 2011 archive In the Archive of Royal Botanic Garden, Edinburgh © par Isik Guner.
    Celle des établissement Veitch et Fils rapportée par leur collecteur M. Thomas Lobb, n'a jamais fleuri à leurs grands regrets. Un spécimen adressé par Monsieur Abadi depuis le Chili se trouve au Jardin des plantes, il a fleuri en donnant des fleurs d'un blanc crème maculé de rose vers la base, elle est representée dans avec l'autorisation du professeur Descaines, représenté dans Curtis's Botanical Magazine, Volume 82 , planche 4892 concultable en ligne.
    Au cours de ces mêmes années, Hipólito Ruiz* et José Pavón* revinant des Amériques après une longue et riche expédition scientifique à travers les territoires du Chili et du Pérou, les deux naturalistes espagnols en classant leurs spécimens rapportés, dédièrent à la famille Joséphine la plus belle d'entre elles qui s’épanouissait dans les forêts d’Arauco* située en territoire Mapuches qui trouva sa place dans les prestigieux jardins de la Malmaison.
    Ce genre n'avait que cinq noms d'espèces retenues, après révision en 2012 ne comporte que cette unique espèce qui est l'emblème national du Chili où elle est nommée Kopiue.
    En 1872, les célèbres hybrideurs Veitch de Chelsea, effectuent des hybridations entre un Lapageria rosea et un Philesia buxifolia, qui donne Philageria veitchii, certains auteurs et pépinièristes, citent Philesia magellanica, qui finalement est le seul nom retenu, l'autre étant juste un synonyme, cette année-là, il est décrit et figure dans "The Gardeners ’’s Chronicle", p. 358, fig. 119. Fleur pendante, au calice rose pourpre et corolle à 3 tépales d'un rose vif.
    Propriétés et utilisations :
    Au Chili, les racines du Kopiue, sont utilisées pour les médicaments, contre la goutte et les rhumatismes et les tiges écorcées sont tricotées.
    Parmi les hybrides, citons :
    - Lapageria rosea 'Aliflora', feuillage argenté, fleurs d'un blanc-crème.
    - Lapageria rosea 'Superba', fleurs d'un rouge écarlate, parfois tacheté de blanc, photo ci-contre.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de grimpantes présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Arauco, rattachée à la région du Biobío, voir carte
    *Forets de'Arauco, dans ce territoire mapuche il y a des forêts d'araucarias centenaires.
    *La Pacherie, en Martinique, aux Trois-Ilets se trouve le Domaine de la Pagerie, une sucrerie et plantation sucrière connue sous le nom de "Petite Guinée*".
    Depuis 1929, dans les anciennes cuisines est installé un Musée, qui est un lieu de mémoire sur l'esclavage; aujourd'hui ce domaine est la propriété du Conseil général de la Martinique.
    Lieu où naquit en 1763 Marie-Joseph-Rose Tascher de la Pagerie (1763-1814), future Joséphine de Beauharnais, veuve du vicomte de Beauharmais, future impératrice des Français. Elle y vécut durant 16 années près de cette sucrerie familiale, après un premier mariage avec le vicomte Alexandre de Beauharnais, qui décéde sous la guillotine en 1794, elle devient en suite la première épouse de Napoléon Bonaparte de 1796 à 1809, couronnée impératrice en 1804, puis reine d'Italie de 1805 jusqu'en 1809, date ne pouvant pas lui donner des enfants elle est répudiée par l'Empereur Napoléon, et elle se retire dans son domaine de la Malmaison se consacrant aux arts et à la botanique, réalisant au cours des ans des collections de plantes rares et exotiques car en 1810, l'empereur lui alloue pour ses dépenses une somme de cent mille francs, accompagnée d'une missive où il y déclare "Vous pouvez planter ce que vous voulez et dépenser ce montant à votre guise".
    *Petite Guinée, domaine de 500 hectares dédié à la production de la canne à sucre, du cacao, coton, café et de l'indigo, en y exploitantt jusqu’à trois cents esclaves.
    *Ruiz & Pav., abréviation d'Hipólito Ruiz Lopez (1754-1815) pharmacien-botaniste castillan, spécialiste des plantes médicinales, qui à bord du Péruvien 'El Peruano', responsable de l'expédition scientifique afin d'établir un monopole pharmaceutique sur les plantes sud-américaines, explorant les provinces côtières du Pérou puis du Chili entre avril 1777 et 1788 avec sous ses ordres le botaniste extremadurien José Antonio Pavón y Jiménez (1754-1844) et le médecin-botaniste français Joseph Dombey (1742-1794) qui durant ces années collectent des graines et constituent des herbiers qui hélas ne parvinrent que partiellement au jardin botanique de Madrid.
    *Salisb., abréviation botanique pour le botaniste britannique Richard Anthony Salisbury (né Markham) (1761-1829), un homme ayant eu un passé financier peu scrupuleux, qui fut un farouche opposant à la nomenclature de Linné, boudé par un bon nombre de ses contemporains, rejeté par ses confrères botanistes lorsqu'ils découvrirent qu'il s'était approprié l'oeuvre d'un autre botaniste.
    *Valparaíso, capitale économique du Chili, située le long de l'étroite bande côtière chilienne, dans la région IV de Coquimbo, cette région faisait partie du sud de l'Empire Inca. Son nom lui a été donné en 1536, par le capitaine espagnol Juan de Saavedra, il a pour origine Valle paraíso c'est à dire Vallée Paradis.
    En juin 2003, l’UNESCO déclare la ville-portuaire au Patrimoine de l'Humanité pour sa richesse architecturale.
    natacha mauric © 19.06.2001 ® Jardin ! L'Encyclopédie
    nmauric © 19/06/2001 - ®Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l'exploitation commerciale sont expressément interdites.





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