Trillium grandiflorum - Trille à grande fleur, Trille blanc
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    Trillium grandiflorum
    Nom commun : Trille grandiflore, Trille à grande fleur, Trille blanc, nommé par les anglophones 'American wake-robin (merle Américain), White trillium, Snow Trillium, White Wake-robin, Wakerobin, Wakerobin, American wood lily', en allemand 'GroBblütige Waldlilie, Schnee-Trillium'.
    Nom latin : Trillium grandiflorum (Michx.*) Salisb.*, synonymes retenus, Trillium chandleri Farw., Trillium lirioides Raf., Trillium obcordatum Raf., Trillium rhomboideum var. grandiflorum Michx., Trillium scouleri Rydb., et 26 autres sous la forme var. et f.
    famille : Melanthiaceae, autrefois rattachée aux Trilliaceae.
    catégorie : vivace herbacée aux courts rhizomes tubéreux d'une grande longévité dépassant les 25 ans.
    port : touffe étalée.
    feuillage : caduc, vert foncé aux veines marquées. Sur une tige charnue, trois grandes feuilles de 10 à 30 cm x 8-15 cm, sessiles, verticillées, obovales effilées en pointe, avec une marge ondulée.
    floraison : longue au printemps, courant avril, début mai, selon climat, visitée et pollinisée par les abeilles, les bourdons et par les guêpes.
    Au-dessus du verticille, fleur solitaire de 4 à 8 cm, à trois pétales se chevauchant, fortement marqués par les veinules longitudinales, six étamines et trois carpelles, enchâssées dans un calice à trois sépales disposés en quinconce.
    couleur : blanc pur, à blanc rosé passant au rose en fin de floraison et des étamines d'un jaune poussin.
    fruits : des baies rouge pourpré virant au noir bleuté contenant des graines ayant une excroissance charnue (caroncule) convoitées par les fourmis* qui en assurent la dispersion, mode de dispersion qui se nomme la myrmécochorie, la découvrir avec des photos d'exemples sur free.fr.
    croissance : très très lente, il lui faut plusieurs années pour s'établir. Entre en dormance vers le milieu de l'été.
    hauteur : 0.20-0.45/0.50 m pour un étalement similaire.
    plantation : bien choisir son emplacement, il n'aime pas être dérangé et sans oublier de marquer son emplacement pour éviter d'endommager les racines. De la fin de l'été au début de l'automne, entre 7 et 10 cm de profondeur, tous les 10 cm et loin des espèces trop envahissantes, comme c'est le cas dans certaines forêts avec l'alliaire officinale Alliaria petiolata (garlic mustard) notamment en Ontario au Fish Point Provincial Park's.
    multiplication : par division au printemps, ou par semis de graines fraîches à l'automne. Pour apercevoir la première feuille, au moins trois ans et compter entre cinq et sept ans avant de le voir fleurir.
    Il faut compter deux périodes de dormance pour activer la germination.
    sol : profond, riche en matière organique, au pH neutre à légèrement acide, frais, maintenu toujours humide, mais surtout bien drainé et il doit être sec durant sa période de dormance. Ce qui fait qu'il n'aime pas les sols argileux, lourds et humides. Si nécessaire, prévoir au fond du trou un lit de sable grossier mélangé à du terreau et/ou avec du compost.
    emplacement : ombre ou mi-ombre, à l'abri du vent et sous un couvert arbustif.
    zone : 3-9, U-K Hardiness H5, USDA zones 5-9.
    origine : en grande colonie, dans les forêts de feuillus de l'est de l'Amérique du Nord, dans la région des lacs jusqu'au Maine et la Nouvelle-Écosse, du New-Hampshire à la Géorgie et de l'Alabama au Minnesota), au Canada présent au nord-ouest de la province de l'Ontario, au centre et à l'ouest du Québec et dans les érablières au sud du Québec où sa collecte est strictement réglementée depuis 2005 où il figure sur la liste des espèces vulnérables ou menacées (pdf), dans le Maine et l'Illinois c'est aussi une espèce menacée, consulter la carte.
    entretien : transplanter avec précaution, car les racines sont fragiles. Arroser sans excès la première année au printemps ainsi qu'au début de l'été, après laisser au sec. Chaque automne, prévoir un bon paillage avec des feuilles. Il faut savoir que supprimer les feuilles ralentit sa croissance et son développement l'année suivante. Laissez-le vivre en paix !
    maladies et ravageurs : exempt de maladies, mais occasionnellement il est convoité par les limaces (slugs) et les escargots (snails) et abondamment brouté par les cervidés qui mettent en péril les colonies qui, si elles sont trop coupées, dépérissent au bout de quelques années.
    NB : son nom Trillium vient du latin, mot composé du suffixe 'tri' trois et de lilium qui désigne le lis, faisant référence à ses trois feuilles, trois pétales et trois sépales. Il a été primé par la RHS* avec The Award of Garden Merit (AGM).
    Dans les jardins, notamment les jardins boisés, ce trille blanc a sa place, soit dans les bordures et sur le devant des massifs fleuris, soit au pied des massifs arbustifs, ainsi que dans les sous-bois, si on lui laisse bien de la place, sans rivale à proximité.
    Ce genre comprend selon les flores entre 40 et 46 espèces originaires entre autres de l'Amérique du Nord, 39 d'entre elles, dont cinq espèces sont présentes au Canada, et dix espèces originaires du nord-est de l'Asie tempérée, présentes au Bhoutan, au nord-est de l'Inde, au Sikkim, au Myanmar (Birmanie) et Népal et quatre espèces en Chine dont une endémique, neuf au Japon, deux en Corée, un à Taïwan et six en Russie orientale, un dans la péninsule du Kamtchatka, un aux îles Kouriles et trois autres sur l'île de Sakhaline.
    Depuis 1937, il a été désigné par l'Assemblée législative de l'Ontario l'emblème floral de cette province :
    "Le trillium blanc a été désigné fleur officielle de l'Ontario* en 1937. Le trillium fleurit au début du printemps dans toute la province. Sa fleur blanche évoque la paix et l'espoir. Contrairement à la croyance populaire, il n'est pas illégal de cueillir un trillium en Ontario, mais il faut toutefois l'éviter, car cela risque de causer un tort grave à la plante, qui peut prendre des années à s'en remettre.

    Propriétés et utilisations :
    Dans la pharmacopée nord-américaine, ses racines étaient réputées pour leurs propriétés antiseptiques et astringentes, certainement une des raisons de sa raréfaction.

    Parmi les cultivars, citons :
      Trillium discolor mi mai
      Trillium discolor dogtooth77© Flickr 16 mai
    • Trillium grandiflorum 'Flore Plena', de 30 à 45 cm pour un étalement de 30 cm, avec courant avril-mai des fleurs doubles dont les pétales d'un blanc pur sont disposés en quinconce sur plus de cinq rangs dans un calice à sépales verts et trois feuilles ovoïdes et à l'aspect gaufré. Croissance lente. USDA zone 4.

    • Trillium grandiflorum 'Gothenburg Pink', 30 cm de haut, à fleur simple d'un rose mauve.
    • Trillium grandiflorum 'Roseum', 30 cm de haut, fleur rose plus clair en coeur, plus foncé sur le revers.
    • Trillium grandiflorum 'Snowbunting' ('Snow bunting'), 30 cm de haut, à fleur double blanche.
    • Trillium chloropetalum var. giganteum, commercialisé sous le nom de Trillium sessile, 40 à 60 cm en tout sens, trois larges feuilles ovales d'un vert acide avec des macules d'un vert pourpré, des sépales vert pourpré au revers nettement plus pourpre et une fleur dans un pourpre presque noir. Il a été primé par la RHS* avec The Award of Garden Merit (AGM).

    • Trillium cuneatum 'Volcano' .
    • Trillium cuneatum 'Pink', 30 à 45 cm de haut en tous sens, feuillage marbré de vert foncé et courant mai, sur une tige rosâtre, fleur d'un rose pourpré à lie de vin, voir photo Brighton Plants©.

    • Trillium kurabayashi 'Freemannii', un feuillage assez pâle, jade marbré de vert un peu plus foncé, étroite et longue fleur dès le mois de mars aux pétales jaune-vert jade, pourpré vers la base, voir photo Brighton Plants©.

    Autre espèce intéressante au jardin :
  • Trillium chloropetalum , est endémique à la Californie
  • Trillium discolor Hook. (1832), synonymes retenus, Trillium luteum var. latipetalum R.R.Gates (1917), Trillium sessile var. wrayi S.Watson (1879), connu sous le nom de 'Discolor Toadshade, Mottled Trillium. Mottled Wakerobin'. Trille tacheté, endémique aux fossés et aux berges humides des cours d'eau qui sont présents dans le bassin supérieur de la rivière Savannah, ainsi qu'au marge des forêts du sud de la chaîne des Appalaches, à l'ouest de la Caroline du Sud, ouest de la Caroline du Nord et à l'est de la Géorgie, en zones limitrophes.
    Un trille sessile tacheté au rhizome horizontal, qui émerge vers la fin mars, le plus tardif des espèces nord-américaines. Un verticille de trois feuilles bicolores, vertes marbrées de vert foncé et de la mi-avril au début du mois de mai, une floraison jaune tirant sur le jaune verdâtre vers la base avec des étamines aux anthères pourpres.
    Une espèce menacée par les cerfs et du coup, les autres espèces plus envahissantes occupent son territoire. Sa transplantation serait difficile, USDA zones 5-8.

  • Trillium cuneatum Raf. (1840), surnommé localement 'Little Sweet Betsy, Hugher's Trillium, Wood Lily, Toad Trillium, Whippoorwill Flower', le Trille cunéiforme, originaire du sud-est des États-Unis : Mississippi, Alabama, Géorgie, Caroline du Sud, Caroline du Nord, ainsi que le Kentucky et le Tennessee. Une paire de feuilles cunéiformes et marbrées de vert foncé, trois étroits sépales lancéolés et une fleur d'un rouge pourpré à marron aux pétales étroits et effilés, dégageant une odeur de banane. Parfois, plus rarement elle peut être jaune, comme celle proposée par Powo.science.Kew.

  • Trillium kurabayashii J.D.Freeman (1975), un synonyme retenu, Trille kurabayashii f. luteum VGSoukup (1982), ce synonyme f. luteum fait supposé qu'il existe une forme à fleur jaune. L Il est dédié par Freeman au spécialiste des Trillium l botaniste japonais Matsatake Kurabayashi.
    L'espèce est endémique au sud-ouest de l'Oregon dans le comté de Curry et au nord de la Californie et dans la bande de la région du Nord-Ouest Pacifique qui est à cheval avec le Canada. Nommé localement 'Giant purple Wake-robin'. Nettement plus grand entre 40 et 60 cm en tout sens, avec trois longues feuilles ovoïdes de plus de 20 cm à marge ondulée, dans un vert pâle, vert jade maculé de vert pourpré à reflets argentés. Une longue et étroite fleur d'un rouge sombre entourée de trois sépales dans un vert argenté avec vers la base des veinules poupres, photo RHS © sur rhs.org.uk.

    Annotations :
    *Bartram, botaniste quaker* américain John Bartram (1699-1777), qui est considéré comme étant le père de la botanique américaine. Lire le voyage de William Bartram (1773-1775) - Découverte du paysage et invention de l'exotisme américain, traduction d'Yvon Chatelin, éditions Karthala & Orstom, 1991, 300p., Pdf.
    Il a apporté son aide à l'agronome botaniste-explorateur français François André Michaux (1746-1802), lorsqu'il a créé deux pépinières, l'une à New York et l'autre à Charleston, pour accomplir son mandat d’inventorier les productions végétales, et d’expédier des plants ou des graines à Rambouillet afin de les acclimater.

    *Fourmis, Comment se débarrasser des fourmis dans les maisons à défaut les découvrir sur myrmecofourmis.fr.

    *Michx. , abréviation botanique pour l'agronome botaniste-explorateur français André Michaux (1746-1802), en 1785 il débarque sur territoire américain, mandaté par le gouvernement français d’inventorier les productions végétales, et d’expédier des plants ou des graines à Rambouillet pour les acclimater, afin de mener cette mission à terme il crée une pépinière près de New-York puis, plus tard, une seconde à Charleston, il a reçu de l'aide de la part des Bartram.
    Mais tout cela se passait pendant la période de la Révolution française (1789-1799) tant redoutée par les Américains. Michaux est alors soupçonné d’être une sorte d’espion.
    En 1792, il débarque au Québec. Ses ressources financières épuisées, il quitte l'Amérique en 1796.
    Son herbier historique (collecté par lui-même) de la flore de l'Amérique du Nord, composé de 2192 espèces, est conservé au Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris. Mais, hélas, il ne contient qu'une partie de ses collectes de la Flora boreali-americana, car sur le chemin du retour, il fait naufrage sur la côte néerlandaise, en causant la perte d'une partie de sa collection. A savoir, la rénovation de l'Herbier sur l'ensemble des collections botaniques, entreprise en 2008, s'est achevée fin 2012.
    L'édition en 1803 de la première flore américaine 'Flora boreali-americana, sistens caracteres plantarum quads in America septentrionali collegit et detexit' d'Andreas Michaux, réédité en 1820, a été en réalité rédigée par le botaniste français Louis-Claude Richard à partir de ses collectes et de ses travaux, elle demeure l'ouvrage de référence sur la flore américaine.

    *Ontario, l'oiseau officiel de l'Ontario désigné en 1994 est le noir et blanc Plongeon huard ou Plongeon imbrin Gavia immer qui hiberne en France et que l'on peut apercevoir dans les lacs et les rivières de toute la province de l'Ontario. Son cri obsédant évoque la beauté et la solitude des régions sauvages de l'Ontario. Le huard peut plonger à une profondeur de 70 mètres à la recherche de nourriture et rester submergé pendant trois minutes. Il figure sur la pièce canadienne d'un dollar qui porte également ce nom. Le découvrir sur radio-canada.

    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres, le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant, du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    Cette distinction, l'AGM, est la référence qui aide, chaque année, les jardiniers britanniques à choisir les meilleures plantes pour leur jardin.
    La RHS à partir de 1869, décerne chaque année la médaille commémorative Veitch 'en l'honneur de l'horticulteur-explorateur, écossais, James Veitch, qui est décernée à des jardiniers, des collecteurs, des botanistes ou des scientifiques de toute nationalité, qui ont contribué et marqué leur époque par leurs actions.

    *Salisb., abréviation botanique pour le botaniste britannique Richard Anthony Salisbury (né Markham) (1761-1829), un homme ayant eu un passé financier peu scrupuleux, farouche opposant à la nomenclature de Linné, boudé par un bon nombre de ses contemporains, rejeté par ses confrères botanistes lorsqu'ils découvrirent qu'il s'était approprié l'oeuvre d'un autre botaniste.
    natacha mauric© 22.01. 2000 ® Jardin ! L'Encyclopédie
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