Gloriosa superba - Glorieuse, Lis de Malabar
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    Gloriosa superba Nom commun : Glorieuse, Lis glorieux, Glorieuse de Malabar, Lis de Malabar, Lis beguin, plus rarement Méthonique du Malabar, nommé par les anglophones 'Climbing Lily, Flame Lily'
    Nom latin : Gloriosa superba L.*, synonymes Gloriosa carsonii Baker*, Gloriosa abyssinica A. Rich.*, Gloriosa speciosa (Hochst.) Engl.*, Gloriosa minor, Gloriosa rothschildiana O'Brien, Gloriosa virescens Lind.*, Methonica abyssinica (A.Rich.) Walp., Methonica gloriosa Salisb., Methonica superba (L.) Crantz, Methonica virescens (Lindl.) Kunth, Clinostylis speciosa Hochst., Eugone superba (L.) Salisb. et 28 autres, selon The Plant List.
    famille : Colchicaceae.
    catégorie : vivace herbacée, tubéreuse, grimpante qui dépérit après sa floraison.
    feuillage : caduc, vert sombre, brillant, disposées en verticilles, grandes feuilles opposées ou alternes, lancéolées de 6 à 15 cm, dont l'extrémité se transforme en vrille, lui permettant de s'accrocher au support.
    port : dressé, grimpant.
    floraison : au début de l'été, la 3e année après la plantation, à l'extrémité des tiges. Dans son milieu d'origine comme au Mozambique ou en Zambie, sa floraison a lieu de décembre jusqu'en février, nectarifère, visitée par les abeilles, les bourdons, certaines espèces de papillons et les souimangas au long bec.
    Sur un long et fin pédicelle de 8 à 13 cm, fleur axillaire, solitaire, formée de 6 tépales de 6 à 8 cm, oblancéolés ou spatulés à marge ondulée, 6 longues étamines saillantes de 12 à 50 mm et un long style.
    Une observation poussée a relevé que l'orientation de ses fleurs, favorise la pollinisation croisée via le dépôt de pollen sur la surface ventrale des ailes du papillon. Sa morphologie inhabituellement fait que les fleurs sont divisées en cinq fleurs (meranthium) mâles et une fleur hermaphrodite : 'Le meranthium hermaphrodite portant le style des fleurs s'oriente vers les espaces ouverts de la végétation, augmentant ainsi la probabilité que les papillons atterrissent en premier sur le meranthium hermaphrodite.', lire les conclusions de l'étude, menée par Université du Cap occidental et de celle de Rhodes en mars 2020 par Ryan Daniels, Steven D Johnson et Graig Pierre.
    En Afrique du Sud, elle est effectuée (>90% des visiteurs) en frôlant les anthères, par une piéride Eronia cleodora (vine leaf vagrant) à l'envergure d'environ 45 à 60 mm.
    couleur : rouge, jaune, orange ou uniformément, jaune, rouge vif, jaune ou verte en coeur.
    fruits : capsules ovoïdes coriaces de 20 à 60 mm x 10 à 25 mm, déhiscentes à 3 loges, contenant des graines subglobuleuses toxiques d'un rouge rouille à maturité.
    croissance : rapide.
    hauteur : 0.40 m et moins ou plus de 1 m, mais dans son milieu naturel jusqu'à 3 m de long.
    plantation : au début du printemps (mars-avril) sous serre chaude, en mettant les tubercules à plat entre 7 et 10 cm de profondeur. Attention, ils sont très cassants.
    multiplication : tout au long de l'année, par semis à chaud entre 18 et 22 °C, en recouvrant les graines de 1 cm de substrat et le maintenir humide jusqu'à la levée, compter entre 2 et 6 semaines ou par division des tubercules au printemps.
    sol : drainé, humifère, riche, frais sauf pendant le repos hivernal, acide ou neutre (ou alcalin ?).
    emplacement : soleil à l'abri du vent, a besoin d'au moins 6h de soleil/jour.
    zone : 9a-12a, U-K hardiness H1C, USDA zone 8b-11b.
    origine : Afrique tropicale, dans les fourrés et dans les sous-bois des forêts ouvertes* de l'Afrique de l'Est (Afrique du Sud, KwaZulu-Natal), l'Afrique australe (Zambie, Malawi, Mozambique, Zimbabwe, dans les montagnes Chimanimani, Botswana), Madagascar et les îles de l'océan Indien ; consulter la carte.
    entretien : elle se cultive dans des potées ou en pleine terre contre un mur ou grimpant dans les massifs, en déterrant les tubercules à la fin de l'automne, certains la conseillent (la vendent...) comme plante d'appartement, mais, elle ne trouve réellement sa place à l'intérieur qu'en serre ou dans une véranda.
    culture en pot : arroser durant la période de croissance, en effectuer un apport d'engrais pour plantes à fleurs (fraisiers ou tomates), environ tous les 15 jours, durant la période de croissance, laisser au sec en hiver à l'abri du gel.
    maladies et ravageurs : peut subir les assauts des pucerons (aphids).
    Dans son milieu naturel, c'est la plante hôte des larves de certaines espèces de papillons de nuit. En Afrique, les tubercules sont sensibles à la pourriture (sclérote) due à un champignon présent également dans les cultures en régions chaudes.
    NB : son nom Gloriosa vient du latin 'gloriosus' qui signifie glorieux, c'est la fleur emblématique du Mozambique où elle est appelée Kajongwe.
    En Inde, elle serait l'une des fleurs offertes lors de la fête de Shiva*, le dieu le plus vénéré des dieux, le dieu de la destruction de l'Univers et le dieu des tempêtes.
    Ce genre comprenait 40 noms d'espèces décrites, après révision en 2012, la majorité d'entre elles, ont été réduites à la synonymie et seulement 10 espèces ont été retenues, toutes originaires d'Afrique centrale, Afrique de l'Est, Madagascar et Asie Mineure.
    Propriétés et utilisations :
    Toutes les parties sont très toxiques en cas d'ingestion, elles pourraient entraîner la mort que ce soit pour les humains et les animaux et les tubercules sont irritants. Elle est d'ailleurs cultivée, pour l'extraction de composés chimiques comme la colchinine et la gloriosine et d'autres dérivés aux nombreuses propriétés, pour être utilisé dans l'industrie pharmaceutique.
    Dans la médecine traditionnelle africaine, le feuillage est prescrit dans le traitement de l'asthme et la pulpe des tubercules est utilisée pour traiter les poux et en Somalie contre les morsures de serpent, les piqûres de scorpion et les maladies cutanées parasitaires, les ulcères chroniques de la peau, les démangeaisons, la lèpre, les infections et les maladies dues aux effets des poisons (alexitérique).
    Des propriétés confirmées anthelminthique, alexitérique, laxative et abortive qui font que dans les pharmacopées traditionnelles africaines, ses différentes parties sont prescrites pour soigner les plaies, les hémorroïdes, la gonorrhée, soulager l'arthrite et la goutte, traiter les infections urinaires et douleurs urologiques, les coliques et l'infertilité ; aussi comme anti-inflammatoire pour traiter les rhumatismes inflammatoires. Le tout fait qu'il existe une cueillette clandestine pour l'industrie pharmaceutique qui fait qu'elle est classée dans la catégorie des espèces menacées.
    Parmi les cultivars, citons :
    gloriosa seed - Gloriosa 'Citrina', fleur jaune rayée de rouge.
    - Gloriosa 'Greenii', fleur jaune soufre à larges pétales, légèrement vert Granny Smith à la base.
    - Gloriosa 'Lutea' ou 'Luthea' fleur jaune impérial, étroits pétales à marge ondulée, vert Granny Smith à la base, étamines vertes, anthères jaunes.
    - Gloriosa  'Simplex', fleur orange et jaune.
    - Gloriosa plantii Loud., a des fleurs plus petites, aux pétales étroits à marge très ondulée, d'un orange mandarine plus orange au centre des pétales, base jaune-orangé.
    - Gloriosa rothschildiana O'Brien ou Gloriosa 'Rotschildiana', de plus grandes fleurs rouges à rouge orangé, marginé de jaune, suivant le cultivar, des pétales ± larges et ondulés, ou carrément jaune flammé de rouge.
    - Gloriosa superba var. rothschildiana se rencontre aussi rouge framboisé, pétales marginés de jaune, photo 2.
    Les autres espèces :
    - Gloriosa aurea Chiov., pas de synonyme retenu, présente en Somalie, à floraison jaune canari.
    - Gloriosa baudii (A.Terracc.) Chiov., synonymes Gloriosa abyssinica var. graminifolia Franch., Gloriosa graminifolia (Franch.) Chiov., Gloriosa minor  Rendle, Gloriosa superba var. graminifolia (Franch.) Hoenselaar, Littonia baudii A.Terracc., elle est dédiée à son collecteur E. Baudi di Vesme, qui la découvre en Éthiopie en 1891, présente en Somalie et au Kenya, dans la région du lac Turkana, verticilles d'étroites feuilles lancéolées, floraison rouge orangé à fins tépales, voir photo au Kenya.
    - Gloriosa flavoviren (Dammer) J.C.Manning & Vinn., un seul synonyme retenu Littonia flavovirens Dammer, originaire de l'Angola, dans la province de Cuanza Sul, près de Waku-Kungo, des feuilles un peu plus larges, des fleurs en forme de clochette pendante, aux tépales d'un jaune lavé de vert, voir photo.
    - Gloriosa lindenii (Baker) J.C.Manning & Vinn., un seul synonyme retenu, Littonia lindenii Baker, endémique au centre de la Zambie, à larges feuilles, floraison en longue clochette pendante à tépales lancéolés d'un rouge-rose orange corail, l'intérieur est plus jaune avec une ligne médiane couleur melon cantaloup, voir photo.
    - Gloriosa littonioides (Welw. ex Baker) J.C.Manning & Vinn., deux synonymes Littonia littonioides (Welw. ex Baker) K.Krause, Sandersonia littonioides Welw. ex Baker, endémique à la Zambie, dans la région de Lusaka, à floraison jaune.
    - Gloriosa modesta (Hook.) J.C.Manning & Vinn., deux synonymes Littonia keitii Leichtlin, Littonia modesta Hook., originaire d'Afrique du Sud, de 1 m à 1.80 m, longue floraison étroite et pendante en été, d'un jaune impérial.
    - Gloriosa revoiliiLittonia hardeggeri Beck, Littonia minor Deflers, Littonia obscura Baker ex Oliv., Littonia revoilii Franch., endémique au Yémen, de nombreuses et très fines feuilles linéaires, fleurs d'un jaune plus foncé vers la base, aux tépales ondulés, qui se distinguent par un style légèrement courbé, voir photo.
    - Gloriosa rigidifolia (Bredell) J.C.Manning & Vinn., un seul synonyme Littonia rigidifolia Bredell, endémique au nord-est de l'Afrique du Sud, dans la province du Limpopo, dans le massif du Waterberg, des feuilles filiformes et des petites fleurs jaunes, voir herbier.
    - Gloriosa sessiliflora Nordal & Bingham, pas de synonyme retenu, une nouvelle espèce découverte vers 1998, verticilles de très fines et nombreuses feuilles linéaires, fleurs d'un jaune plus foncé vers la base, aux tépales ondulés et qui se distinguent par un style légèrement courbé.
    Non référencée :
    - Gloriosa katangensis Maroyi (2015), endémique à la République démocratique du Congo Kinshasa. son basionyme Littonia grandiflora De Wild. & T. Durand, qui est donné, originaire de l'Afrique centrale présent au Congo, Rwanda, Burundi et Zaïre


    Annotations :
    b>*Baker, abréviation botanique pour le botaniste écossais Joseph Gilbert Baker (1834-1920), le spécialiste des mousses, responsable de l'Herbier de Kew, il fut l'assistant de William Jackson Hooker (1785-1865).

    *Engl., abréviation botanique pour le réputé botaniste, taxonomiste prussien Heinrich Gustav Adolf Engler (1844-1930), professeur de botanique systématique, nommé membre de l'Académie allemande des naturalistes Leopoldina en 1876, fondateur en 1880 et rédacteur en chef de la revue 'Botanische Jahrbücher'. Créateur, en 1889, du jardin botanique de Berlin à Dahlem, il en assure la direction jusqu'en 1910.

    *forêt ouverte, il s'agit de forêt perturbée par un déboisement, une coupe rase et/ou un incendie.

    *Lindl., abréviation botanique pour le botaniste britannique John Lindley (1799-1865), l'un des premiers à occuper une chaire de botanique à l'Université de Londres et de Cambridge, assistant de Bank's, nommé en 1822, secrétaire de la Royal Society of Horticultur.

    *Shiva, découvrir l'Histoire de Shiva, 'Histoire et figures des dieux des Indiens ou Théogonie des Malabariquais', texte et traduction. Album de cent quatre-vingt-cinq illustrations (peintures), par Abraham Pierre Porcher des Oulches ( conseiller du Grand - Conseil de Pondichéry et commandant de Karikal), édité de 1727 à 1758, consultable à la BnF.
    Gloriosa rothschildiana
    Gloriosa rothschildiana
    Le spécialiste des orchidées et de leur hybridation, on lui doit les descriptions des 77 espèces découvertes par Thomas L. Mitchell, lors de ses trois expéditions en Australie orientale, vers 1838, et, par la suite, celles découvertes en Australie occidentale par Drummond et Molloy. En 1838, son intervention a permis de sauver Kew garden de la destruction.

    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757 Carl Linnaeus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica', son herbier, le plus riche de son époque, contenait 7 000 plantes. En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède.
    Il enseigne à partir de 1741, à l'Université d'Uppsala, durant une année, la médecine, puis la botanique, jusqu'en 1772. L'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', consultable en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto.

    *Rich., abréviation botanique pour le botaniste, naturaliste versaillais Louis-Claude-Marie Richard (1754-1821). Durant 8 années à partir de 1781, il séjourne en Guyane, missionné par Louis XVI pour implanter au jardin botanique de Cayenne, les espèces rapportées par P. Poivre et P. Sonnerat, sa mission fut quasiment un échec, le gouverneur en place, se l'étant approprié.
    De son séjour aux Antilles et Brésil, il rapporte en 1789, un herbier de plus de 4 000 espèces. En 1794, il est nommé professeur de botanique à la faculté de Médecine de Paris.
    On lui doit 'Démonstrations botaniques, ou analyse du fruit considéré en général', publiées par H.-A. Duval - Alençon, 1808, 'De Orchideis Europaeis annotationes, praesertim ad genera dilucidanda spectantes' ed. A.Belin - 1817, un exemplaire est consultable en ligne à la bibliothèque du New York Botanical Garden (réédition en anglais Nabu Press - 2011), puis, 'Commentatio botanica de Conifereis et Cycadeis' ed. Lyon - 1826, consultable en ligne en français et latin.
    Le botaniste allemand Carl Kunth (1788-1850) rédige une monographie 'Notice sur Louis-Claude-Marie Richard,... ", où il écrit : 'Richard est certainement l'un des hommes de son siècle qui ont le plus contribué aux progrès de la botanique ; l'influence qu'il a exercé se fera sentir surtout par les travaux de ceux qui se sont pénétrés de ses principes, et qui marchent sur ses traces. Personne n'a poussé plus loin l'art d'observer la nature jusque dans les moindres détails .. ', il y précise, qu'il est l'auteur anonyme de 'Flora Borealis-Américana' de Michaux, en 2 volumes, publiée en 1803, consultable en ligne à la Bnf.
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