Manihot brasiliensis - Manioc, Cassava
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    Nom commun : Manioc, nommé par les anglophones 'Cassava', localement en Amérique du sud 'Arrouague, Canhim, Calôli, Kière, Galibi', au Brésil 'Mandiocca, maniba, aipi, Youca', au Mexique 'Tziin', Guyane manioc doux 'Camanioc', les amers 'Bâton-blanc, Bâton-magasin', en Afrique du sud dans la langue zoulou 'Unjumbula', en tsonga 'Muthupula'.
    Nom latin : Manihot brasiliensis Klotzsch* ex Pax., c'est le synonyme de Manihot inflata Müll.Arg.*
    famille : Euphorbiaceae.
    catégorie : arbuste ou arbrisseau vivace aux tiges conservant les cicatrices foliaires, aux longues racines tubéreuses, cultivé comme une annuelle en zone tropicale et subtropicale humide.
    port : dressé, évasé.
    feuillage : persistant vert clair au revers glauque. Grandes feuilles alternes longuement pétiolées, digitées à 3 - 7, 9 lobes entiers, lancéolés, acuminés.
    floraison : en racèmes axillaires, terminaux, fleurs unisexuées, apétales pourvues de sépales (parfois pétaloïdes), calice rougeâtre.
    Les fleurs femelles se trouvent en partie basse qui s'ouvrent en dernier (l'autopollinisation est donc exclue).
    couleur : vert ou violet.
    fruits : capsule ovoïde tricoque qui s'ouvre pour projeter des graines renflées ressemblant un peu à celle du ricin.
    croissance : très rapide.
    hauteur : 1 à 3 m et plus.
    plantation : positionner horizontalement les boutures dans le sol, excepté en sol sablonneux où elles sont positionnées verticalement, tous les 70 à 80 cm. Pour commencer à récolter, il faut patienter au moins 8 mois, elle s'effectue au fur et à mesure des besoins en tirant sur une tige, les tubercules viendront avec.
    multiplication : principalement par bouturage de portion de tiges prises en partie centrale et comportant entre 4 et 8 noeuds d'une longueur de 20 à 25 cm, les spécialistes conseillent de supprimer les insectes nuisibles en plongeant les morceaux dans de l'eau chaude entre 5 et 10 minutes avant de les planter. Compter entre 15 jours et 3 semaines pour apercevoir les jeunes pousses. Favoriser la rotation des cultures pour limiter le développement des bactérioses.
    sol : sablonneux argileux pas trop riche, profond humide mais surtout bien drainé, ou même pauvre. Il est conseillé d'éviter les sols trop riches en matières organiques qui favoriseraient le développement de la pourriture molle.
    emplacement : soleil, mi-ombre dans les plantations de cacaotier et caféier.
    zone : 10 - 12, température 23 et 29°C, en dessous de 10°C la croissance s'arrête. Il a besoin pour sa bonne croissance d'une période humide au moment de la plantation suivie d'une période sèche de 3 mois.
    origine : Amérique du Sud en zone chaude ou tropicale humide jusqu'à 1500 m d'altitude. Introduit par les portugais au Royaume du Congo relaté dans des écrits datant de 1558, puis en Angola vers 1649, elle se poursuit lentement dans le reste de l'Afrique orientale au cours du XVII° siècle, signalé au Kenya en 1862 puis en 1885 dans la région du lac Tanganyika, ainsi qu'en Mascareignes* à partir de 1735, également aux Antilles françaises, en Asie et en Océanie.
    entretien : avant la plantation, au moment de la préparation du sol effectuer un apport de fumure organique c'est à dire de fumier ou de l'engrais vert (haricots, arachides) qui sera enfoui dans le sol.
    maladies et ravageurs : le manioc est sujet à une mosaïque virale qui sévit aussi bien en Afrique depuis 1970 qu'en Inde et Indonésie qui serait plus rare en Amérique du Sud; mosaïque transmise par une mouche blanche Aleurotrachelus socialis qui nécrose et sujet à deux bactérioses vasculaire induites par le Xanthomonas manihotis qui provoque des brûlures foliaires et des taches anguleuses, le flétrissements foliaires, la défoliations des rameaux, des lésions qui exsudent sur les tiges, puis le dépérissement des sommités suivi de la pourriture molle des tubercules, que l'on rencontre surtout en région de savane où elle se développe et se transmet durant la saison des pluies.
    racines de manioc
    International Institute of Tropical Agriculture
    Cette maladie bactérienne en saison des pluies favorise le développement de la deuxième bactériose qui provoque la pourriture molle des tubercules et du collet due à la présence de l'Erwinia carotovora, exhalant une forte odeur, s'étendant aux autres plants dans les cultures, favorisée aussi par un temps doux et humide des températures entre à 30-35°C.
    Feuilles et tubercules sont forts convoités par les herbivores, les rongeurs (agoutis, rats), pécaris et cochons sauvages qui ravagent les cultures.
    NB : son nom Manihot, vient du tupi-guarani (ethnie vivant en Amazonie) désignant le manioc. Cultivé par les tribus autochtones depuis des millénaires en Amérique du Sud en zone humide, car il est la base de leur alimentation introduit en Afrique par les marins portugais dans le courant du 16 ème siècle, puis ailleurs. En Afrique dans bien des cas c'est la deuxième culture vivrière après l’igname.
    Le nom commun de Manioc est un mot d'origine portugais brésilien donné depuis 1500 à la racine de la plante.
    Ce genre comprenait 264 noms d'espèces référencées, après révision seulement 107 d'entre eux ont été retenus et 151 autres sont considérés comme étant juste des synonymes; toutes des espèces d'arbustes ou d'arbres persistants, originaires des régions néotropiques du globe toutes contiennent des toxines : linamarine, lotaustraline, acide cyanhydrique, acétone, acide oxalique, etc..
    Ce genre est divisé en deux groupes, les amers qui eux contiennent plus d'acide prussique, cultivés pour leur teneur en amidon et les doux cultivés pour la consommation.
    Le manioc est cultivé pour ses racines tuberculeuses de forme conique pouvant se développer sur une large surface, à chair blanche qui est toxique à l'état frais. Pour pouvoir la consommer il faut le râper, laver et sécher, cela donne une substance comestible (tapioca*) qui peut être torréfiée ( farine de manioc).
    On en extrait aussi de l'amidon qui est utilisé dans l'industrie du cartonnage, la fabrication de colles et l'amidon fermenté est utilisé pour la panification.
    De nombreux cultivars horticoles ont été créés pour assurer une plus grandes productions et une meilleure résistance aux maladies et aux parasites. En Afrique, les plus répandus sont dans les maniocs doux le Bonoua, Yavo, BOCOU 1 , IM 84 et 93 et dans les amers le Yacé, IM 89 et TMS 30572.
    En Colombie, il y a eu la création d'un cultivar résistant à la mouche blanche, un cultivar sans modification génétique.
    Propriétés et utilisations :
    Attention, a bien respecter les modes de préparation de la pulpe car la linamarine peut subsister, c'est un glucoside cyanogénique, amer, présent aussi dans le reste de la plante, une substance qui provoque des désordres graves au niveau des neurones. Une pathologie rencontrée en Afrique, connue sous le nom de Konzo qui peut provoquer la paralysie des jambes.
    Dans diverses pharmacopées africaines, la farine de manioc est utilisée en emplâtre pour soigner les plaies, et le feuillage y est parfois consommé cuit.
    Avec les racines et les tubercules sont confectionnées des boissons fermentées souvent dénommées bière de Manioc, certaines tribus attribue à certaines espèces le pouvoir d'éloigner sortilèges et mauvais sorts.
    En 2012, dans les perles de tapioca en provenance de Chine des chercheurs allemands de l'Université Aachen y ont trouvé des biphényles polychlorés qui sont connus affecter le système immunitaire, le système endocrinien et le système nerveux provoquant chez les animaux le développement de cancers.
    Ouvrages et liens sur le manioc :
    - Comment démarrer un champ de manioc: guide pratique de lutte intégrée à l'usage des vulgarisateurs de J. Braima, J. Yaninek, A. Tumantheh, N. Maroya, A. Dixon, R. Salawü et J.Kwarteng, édité en 2000, imprimé au Nigéria par Modern Design Ltd à Lagos, une partie est consultable en ligne dans la section livres (books).
    - Communication sur le manioc, séance du 8 décembre 1871 dans le Bulletin de la Société de botanique de France par le botaniste, agronome français M. Paul Sagot (1821-1888), Tome 18, page 341 à 350, consultable en ligne BHLibrary.
    racines de manioc
    International Institute of Tropical Agriculture
    - D'autres ouvrages sur le manioc sur la plateforme Issuu.com, édition électronique danoise.
    - Bibliothèque numérique spécialisée sur la Caraïbe, l'Amazonie, le Plateau des Guyanes et les régions ou centres d'intérêt liés à ces territoires pilotée par l'Université des Antilles (Service commun de la documentation) et co-pilotée par l'Université de Guyane, consulter Manioc.org.

    Annotations :
    *Klotzsch, abréviation botanique pour le pharmacien, botaniste allemand Johann Friedrich Klotzsch (1805-1860), spécialiste des champignons, auteur de nombreux ouvrages de mycologique.
    *Mascareignes, premier empire coloniale français situé dans l'océan Indien l'archipel des Mascareignes composé de l’île de France ( ainsi nommée en septembre 1715 c'est l'île Maurice), l’île Bourbon (La Réunion) et l’île Rodrigues à partir de 1665 c'est la Compagnie française des Indes orientales qui l'administre avec la nomination en 1735 du gouverneur général des Mascareignes le comte Bertrand-François Mahé de la Bourdonnais (1699 –1753), qui pour favoriser le peuplement et l'exploitation des îles offre des concessions gratuites aux colons volontaires pour y produire le ravitaillement pour les navires et les équipages de la Compagnie des Indes et la population locale grandissante, y introduisant les esclaves pour y effectuer les travaux d'aménagement et les cultures et le commerce d'esclaves.
    Mahé de la Bourdonnais introduit les cultures tropicales, le manioc à plusieurs reprises entre 1735 et 1746, la culture du café rapportée en 1730 du Yémen également le coton, l'indigo, la canne à sucre et du riz.
    *Müll.Arg., abréviation botanique pour le botaniste suisse Johannes Müller Argoviensis (1828-1896), instructeur à Genève en 1868, à partir de 1871 il enseigne la botanique médicinale à l'Académie de Genève jusqu'à sa retraite . Il occupe la chaire en 1876 et prend sa retraite en 1889, conservateur de l'herbier Delessert et directeur du Jardin botanique de Genève jusqu'à sa disparition, président de la Botanical Société botanique de Genéve de 1878 jusqu'en 1882.
    Auteur de monographies sur des Resedaceae (1857), et il participe à la rédaction de Flora brasiliensis de Carl Friedrich Philipp von Martius, en 15 volumes publiée de 1840 à 1906, sur les Euphorbiaceae, les Characeae et les Apocynaceae dont un genre lui a été dédié les Argomuellera.
    *Pax, abréviation botanique pour le botaniste entomologiste allemand Ferdinand Albin Pax (1858-1942), professeur de botanique et de zoologie à l' Université de Wroclaw (Silésie) à partir de 1893, auteur en collaboration avec le botaniste Heinrich Gustav Adolf Engler (1844-1930) de monographies sur les Aceraceae, Euphorbiaceae et Primulaceae.
    *Tapioca mot d'origine brésilienne, qui vient du mot amérindien 'tipi'óka', qui aurait pour origine les langues tupi-guarani qui signifie résidu et de 'oka' qui signifie pressé faisant référence à celui des tubercules de manioc, qui est obtenu après pressage pour la production de farine de manioc.
    - Natacha Mauric© 01/09//2003 - ® - par la Société des Gens de Lettres - Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l’exploitation commerciale sont expressément interdites.
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