Aphyllanthes monspeliensis - Aphyllanthe de Montpellier
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    aphyllanthe de Montpellier Nom commun : Aphyllanthe de Montpellier, Bragalou, Barjavou, Jonciole, Oeillet bleu de Montpellier, en espagnol 'Junquillo, Jonça', nommé par les anglophones 'Lily Pink'.
    Nom latin : Aphyllanthes monspeliensis Tourn.* ex L*, synonymes Aphyllanthes juncea Salisb.*, Aphyllanthes cantabrica Bub.*
    famille : Aphyllanthaceae (Liliaceae).
    catégorie : vivace herbacée, cespiteuse, géophyte, xérophile, aux racines fibreuses.
    port : touffe dense et hirsute.
    feuillage : 2 à 3 petites feuilles réduites à des gaines écailleuses d'un brun rougeâtre à la base des tiges.
    floraison : du printemps, à l'été , courant avril jusqu'au début juillet, suivant la région, pollinifère, visitée par les abeilles et certaines espèces de papillons, notamment l'élégante zygène de la Badasse (Lavande) Zygaena lavandulae aux ailes bleues à pois rouge, voir photos mnhn.
    Au bout d'une très fine tige glauque, junciforme et striée, petite fleur étoilée de 2 à 3 cm, solitaire ou regroupée par 3, au calice écailleux, corolle tubulaire en forme d'entonnoir formé de 6 tépales oblongs à lancéolés, incurvés à nervure médiane plus foncée, sous la fleur, des bractées papyracées brunâtres.
    fruits : petites capsules à 3 valves, contenant chacune, une graine rugueuse ovoïde noire.
    couleur : bleu pâle, bleu azur ou bleu violacé.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 0.10 à 0.30 m voir un peu plus.
    plantation : au printemps, bien choisir son emplacement, n'aime pas être déplacé.
    multiplication : par semis au printemps, sous serre chaude 20 °C, le résultat est aléatoire. La division des touffes n'est pas évidente, car le faisceau de racines est dense. Dans certaines régions comme l'Aquitaine, elle fait partie des plantes protégées.
    sol : une prédilection les sols marneux (mélange d'argile et de calcaire) et calcaires.
    emplacement : soleil.
    zone : 8-9 U-K Hardiness H4, USDA zones 8a-9b. Parfaitement adaptée à la sécheresse, indice* : 6 - jusqu'à 6 à 7 mois sans eau, tolère jusqu'à -10 °C.
    origine : pourtour du bassin méditerranéen, jusqu'à une altitude de 1 000 à 1 500 m, dans les zones de landes, les pelouses arides, les broussailes, clairières forestières et garrigues rocailleuses du sud de la France jusqu'en Ardèche, du nord-ouest de l'Italie, ainsi qu'en Sardaigne ; également dans les matorrals de l'Espagne, en Catalogne, Bas-Aragon, et au sud-est de la cordillère Cantabrique, ainsi qu'une station, au nord du Portugal, dans le Parc Naturel du Douro International, dans la vallée longeant le fleuve Douro, où elle est une espèce en danger avec sa population restreinte, figure dans la liste rouge du Portugal.
    entretien : laisser vivre, juste retirer les parties déssechées.
    maladies et ravageurs : exempte de maladie et ravageur.
    NB :son nom Aphyllanthes vient du grec 'aphullos' qui signifie sans feuilles et 'anthos' qui désigne la fleur, faisant référence, aux tiges grêles dépourvues de feuilles et, son nom spécifique monspeliensis de Montpellier pour indiquer son milieu d'origine qui est montpelliérain.
    Ce genre ne comprend qu'une seule espèce qui fut décrite pour la première fois, par le médecin provençal Pierre Pena (disciple de Rondelet en 1586) et le botaniste flamand Mathias de Lobel (1538 - 1616), rattachant l'aphyllanthe au genre (Caryophyllaceae) sous le nom de Caryophyllus coeruleus monspeliensis et c'est le botaniste aixois Joseph Pitton de Tournefort* qui établit définitivement le genre.
    Propriétés et utilisations :
    Autrefois, en Languedoc-Roussillon, avec les racines du bragalou, se fabriquaient des 'brosses en chiendent'. Une touffe vivace fort recherchée par les ovins et les caprins, une gourmandise qui donnerait, parait-il, un petit goût particulier à leurs fromages.

    Annotations :
    aphyllanthe de Montpellier *Bub., abréviation botanique pour le médecin-botaniste italien Pietro Bubani (1806-1888), qui, à partir de 1845 et durant une quinzaine d'années, explore la chaîne pyrénéenne, on retrouve ses travaux dans 'Flora Pyrenaea per ordines naturales gradatim digesta, opus posthumum editum curante' (1897-1901) édité par l'italien Albert Julius Otto Penzig (1856-1923), qui fut, professeur de botanique à l'Université de Gênes.
    *Indice, indices de résistance à la sécheresse : indice : 1 - jusqu'à 1 mois sans eau, indice : 2 - jusqu'à 2 mois sans eau, indice : 3 - jusqu'à 3 mois sans eau, indice : 4 - jusqu'à 4 mois sans eau, indice : 5 - jusqu'à 5 mois sans eau, indice : 6 - jusqu'à 6 à 7 mois sans eau, correspond à des zones désertiques.
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    Il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, à partir de 1741, la médecine, puis, la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède. Son herbier 'Linnean Herbarium', le plus riche de son époque, contenait 7 000 plantes, est conservé au Musée national d'histoire naturelle de Stockholm.
    *Salisb., abréviation botanique pour le botaniste britannique Richard Anthony Salisbury, né Markham (1761-1829), un homme ayant eu un passé financier peu scrupuleux, un farouche opposant à la nomenclature de Linné, boudé par un bon nombre de ses contemporains, rejeté par ses confrères botanistes, lorsqu'ils découvrirent, qu'il s'était approprié l'oeuvre d'un autre botaniste.
    *Tournefort, Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708), médecin, botaniste aixois, qui constitue un célèbre herbier comprenant les flores dauphinoise, savoyarde, parisienne et montpelliéraine. Il fixe définitivement le genre Aphyllanthes monspeliensis. Il est l'initiateur du premier système de classification des fleurs sur leurs caractères constants, repris par Linné*.
    Conseiller du Roy, en 1683, il est nommé professeur de botanique au jardin du Roy (aujourd'hui le Jardin des plantes).
    1691, académicien pensionnaire de l'Académie Royale des Sciences, et 5 ans plusd tard, docteur de la faculté de médecine de Paris.
    En 1700, à la demande de Louis XIV, il entreprend un voyage de deux ans aux pays du Levant, qu'il relate en deux volumes publiés en 1717, sous le titre 'Relation d'un Voyage du Levant fait par ordre du Roy' (contenant, l'histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l'archipel, de Constantinople, des côtes de la mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse et de l'Asie Mineure), ouvrage en 2 tomes, consultables à la Bnf.
    Au cours de ce séjour, il s'intéresse aux drogues, préparations médicinales et plantes d'où on les tire (Histoire abrégée des drogues simples). On lui doit l'acclimatation des Térébinthacées afin de ne plus dépendre de l'Orient.
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