Hawaï © Forest & Kim Starr

Nom commun : Ensète, Bananier d'Abyssinie, Faux bananier, en somalien 'Muuska, Mooska Itoobiya', nommé localement 'Piesangpalm, Wilde-piesangc' et par les anglophones 'Red Abyssinian Banana, Red Banana'.
Nom latin : Ensete ventricosum (Welwitsch) Cheesman (1948), synonymes Musa ventricosaJF. M. J. Welwitsch, Ensete edule  Bruce ex Horaninov, Ensete arnoldianum  (De Wild.) Cheesm., Ensete bagshawei  (Rendle & Greves) Cheesm., Ensete buchanani  (Baker) Cheesm., Ensete davyae  (Stapf) Cheesm., Ensete fecundum  (Stapf) Cheesm., Ensete holstii  (K. Schum.) Cheesm., etc.
Musa arnoldiana De Wild., Musa ensete JF Gmel., Musa livingstoniana J. Kirk. Cliquer sur la photo pour en découvrir d'autres prises au Floral Gardens of Kula, Maui, Hawaii © Forest & Kim Starr.
famille : Musaceae.
catégorie : vivace herbacée monocarpique à rhizome tubéreux et pseudo-tronc. Contrairement aux bananiers, elle ne produit pas de rejets.
port : dressé puis évasé. Longues gaines foliaires formant un pseudo-tronc qui contient une moelle amylacée (comme le sagoutier), qui est blanchâtre et rougit au contact de l'air.
feuillage : persistant, vert foncé, brillant sur le dessus, revers plus pâle et glauque. De longues de 1 à 6 m et larges feuilles entières, alternes, oblongues-lancéolées, à nervures fortement marquées, la médiane tirant sur le rouge.
floraison : de lafin du printemps à l'été, sous nos climats. En partie centrale, inflorescence en long épi retombant formé de larges bractées oblongues, imbriquées les unes dans les autres en spirale. A leur l'aisselle, alignées sur deux rangs, des petites fleurs hermaphrodites (entre 14 et 18), celles situées en partie inférieure sont femelles.
couleur : jaune à jaune verdâtre ou jaune rougeâtre, voire rouge-brun pour les bractées. Fleurs blanches à lobe jaune orangé et anthères pourpres.
fruits : des petites bananes non comestibles, de couleur jaune orange à maturité, contenant de minuscules graines noirâtres. Après la fructification, l'ensemble de la plante dépérit.
croissance : très rapide.
hauteur : 2/3 à 10/14 m sous climat approprié. Pseudo-tronc, pouvant atteindre 0.80 à 1 m de diamètre.
plantation : au printemps pour l'Europe, sous climat approprié, à tout moment.
multiplication : uniquement par semis à chaud + 25°C de graines fraîches, en ayant fait auparavant, tremper les graines dans de l'eau chaude entre 30 et 35+°C durant 48 heures.
Sur la toile on trouve commercialisé sous le même nom, deux types de graines extrèmement dures, l'une est de taille normale et l'autre jusqu'à 4 fois plus grosse que la normale. Du moment où le semis lève à la fin de l'été, il peut mesurer plus ou moins 1.50 m.
sol : riche, humifère, frais et drainé. C'est un vorace qui épuise les sols en prélevant tous les nutriments présents.
emplacement : soleil, mi-ombre lumineuse.
zone : 9-12, U-K hardiness H2, USDA zones 9b-11b. Ailleurs sous serre. Tolère sur de courtes périodes jusqu'à -5°C, mais il est capable de tolérer les sécheresses bien mieux que d'autres cultures de base, comme le café et le sorgho.
origine : zones tropicales humides de l'Afrique centrale et de l'Afrique de l'Est et du Sud, à l'est du Soudan de l’Est, au Kenya, en Ouganda, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Malawi, Mozambique, Transvaal, Rwanda, Burundi, Zaïre et en Angola.
Cultivé dans des vergers sur les hauts plateaux du sud-ouest de l'Éthiopie.
entretien : enlever les feuilles fanées ou cassées sans dégarnir le stipe juste à la base du limbe. On peut le cultiver en pot dans un substrat très enrichi en veillant à effectuer des arrosages fréquents, puis le garder au sec et à à l'abri du gel pendant l'hiver.
maladies et ravageurs : exempt de maladie, mais sous serre, il est très sensible aux araignées rouges (red spiders), lorsque l'atmosphère est trop sèche ou si le lieu est mal ventilé.
Au moment de la levée du semis, les jeunes pousses peuvent être grignotées par les limaces (slugs) ou envahies par les pucerons (aphids).
NB : son nom vient du latin 'ensatus' signifiant en forme d'épée (ensis), faisant référence à la forme de ses feuilles.
Décrit pour la première fois en 1862 par Horaninov, il a longtemps été rattaché au genre Musa. Ce n'est que vers 1947 qu'il a été enfin rétabli comme genre à part entière, comprenant alors, plus ou moins 25 espèces.


Ensete superbum en Malaisie

Révisé en 2000, il ne comprendrait plus que 7 espèces de vivaces herbacées à rhizomes amylacés, toutes originaires de l'Afrique ou de l'Asie du Sud-Est.
Vous pouvez en découvrir un spécimen au jardin botanique national de Belgique, à Meise ou plus au sud, à Lisbonne, dans la serre tropicale l'Estufa fria. Aux États-Unis, dans le comté de Los Angeles, il est présent au jardin botanique de la ville d'Arcadia qui comprend également un Arboretum.
Propriétés et utilisations :
Localement, les pharmacopées traditionnelles et populaires, utilisent les feuilles pour traiter les problèmes de dysenteries. Les inflorescences sont consommées cuites comme légume. En Asie, les pseudo-troncs sont donnés aux porcs et même cultivés à cet effet
Les gaines foliaires et les feuilles de cet ensète d'Abyssinie, donnent une fibre qui est utilisée pour la confection de nattes, de filets, de sacs et de cordages, tandis que le rhizome qui est riche en fécule (amidon), lorsqu'il est jeune et tendre est consommé bouilli sous forme de porridge. Les plus vieux et le pseudotronc sont râpés, réduit en pulpe qui après avoir été mélangée avec de la levure et mise à fermenter dans une fosse tapissée de feuilles et recouverte de feuilles et de pierre durant au minimum 3 mois, mais nettement meilleur après 2 ans de fermentation, puis cuits sous forme de galette appelées 'Kocho', qui avec le vieillissement est meilleur et plus riche en calories, dégage une odeur de fromage.
Autrefois, c'était la nourriture des paysans et l'aliment des pauvres. C'est d'ailleurs, la base de l'alimentation, dans certaines régions d'Afrique, surtout dans le sud et sud-ouest de l'Éthiopie où il est appelé l'arbre contre la faim, où il sert à la confection toujours après fermentation du pain et celle d'un porridge où une vingtaine de millions de personnes en dépendent et sa culture pourrait potentiellement nourrir plus de 100 millions de personnes et renforcer la sécurité alimentaire dans d'autres pays africains comme le Kenya, l'Ouganda et le Rwanda.
Avec l'avantage sur toute autre culture qu'il peut être obtenu tout au long de l'année, ce qui permet de se prémunir contre la famine lorsque les récoltes saisonnières échouent.
Selon, des chercheurs scientifiques, le changement climatique qui s'opère, va affecter sérieusement les rendements et la distribution des cultures vivrières de base en Afrique et le Dr Wendawek Abebe de l'Université Hawassa à Awasa, a déclaré "C'est une culture qui peut jouer un rôle vraiment important dans la sécurité alimentaire et le développement durable."
Le Dr James S. Borrell, chercheur de l'étude aux Jardins botaniques royaux de Kew, a déclaré que la plantation de l'ensète comme culture tampon pour les périodes de vaches maigres pourrait contribuer à renforcer la sécurité alimentaire.
"L'ensète possède des caractéristiques vraiment inhabituelles qui le rendent absolument unique en tant que culture", explique-t-il. "Vous pouvez le planter à tout moment, vous pouvez le récolter à tout moment et il est pérenne. C'est pourquoi on l'appelle l'arbre contre la faim", ajoute-t-il.
L'Éthiopie est un centre majeur de domestication des cultures en Afrique, où l'on cultive le café et de nombreuses autres plantes. Lire son article publié en janvier 2020 dans PPPlanet (Plants People Planet).
Et celui sur la culture de l'Ensete ventricosum surnommé l’arbre contre la faim, dans les hautes terres du sud-ouest de l’Éthiopie. Une source vitale de nutrition, assurant le soutien de la sécurité alimentaire pour les populations subsahariennes et qui nourrit 20 millions de personnes en Éthiopie, soit plus d’un sixième de cette population. Des travaux ethnobotaniques sur les systèmes agricoles menés par Kew. Article en anglais, 24 janvier 2025, chez kew.org.
Parmi les cultivars, citons :
- Ensete ventricosum Hort* 'Maurelii' ou 'Maurelliae', il est parfois commercialisé sous l'appellation 'Atropurpureum'. Nommé 'Ethiopian black banana, il est nettement plus trapu que les autres, de 2 à 4 m, avec de larges feuilles de 3 m et d'un vert lavé de pourpre au revers pourpré. Il a été primé par la RHS* avec The Award of Garden Merit (AGM). Un spécimen se trouve dans l'île de Wight à Shorwell, dans le jardin de six hectares de Northcourt Manor, où différents microclimats permettent une grande variété de plantes exotiques et abritent une grande collection de camélias et de magnolias, visite par groupe sur rendez-vous du 30 mars au 15 octobre. Photo ci-dessous.


Ensete ventricosum 'Maurelii'

- Ensete ventricosum 'Montbeliardii', l'Ensète éthiopien, avec de de longues et étroites feuilles rougeâtres à côte médiane rouge presque noire.
- Ensete ventricosum 'Paureli, des spécimens peuvent être vue en Angleterre, dans The Gass house du jardin botanique de Wisley*, Surrey.
Autres espèces :
- Ensete gilletii  (De Wild.) Cheesm., synonyme Ensete religiosum  (Dyb.) Cheesm., se rencontre en Asie du Sud-Est.
- Ensete glaucum  (Roxb.) Cheesm., synonyme Ensete calospermum  (F. Muell.) Cheesm. Il est cultivé en Chine, notamment pour nourrir les porcins de races indigènes.
- Ensete homblei  (Bequaert) Cheesm.
- Ensete perrieri  (Claverie) Cheesm., se rencontre aussi à Madagascar.
- Ensete superbum  (Roxb.) Cheesm., se rencontre en Asie du Sud-Est, Malaisie et de Chine où il est appelé en chinois Xigäo zhï xiàang tuï (Banane à pattes d'éléphant des ghâts occidentaux) et par les anglais 'Cliff banan, Rock banana, l'inflorescence à des bractées rouges, voir photo 2.
- Ensete wilsonii  (Tutcher) Cheesm., certains botanistes, le donnent pour synonyme de l'Ensete gilletii  (De Wild.) Cheesm.

Dans l'abécédaire, consulter les quatre autres espèces de bananiers présentes dans l'Encyclopédie.

Annotations :
*Hort, abréviation de la nomenclature botanique qui vient du latin 'hortulanorum' qui signifie des jardiniers, qui désigne un horticulteur inconnu.
*RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres, le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant, du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
Cette distinction, l'AGM, est la référence qui aide chaque année, les jardiniers britanniques à choisir les meilleures plantes pour leur jardin.
La RHS à partir de 1869, décerne chaque année la Médaille commémorative Veitch 'en l'honneur de l'horticulteur-explorateur, écossais, James Veitch*, qui est décernée à des jardiniers, des collecteurs, des botanistes ou des scientifiques de toute nationalité, qui ont contribué et marqué leur époque par leurs actions.
*Wisley, jardin botanique de Wisley, situé, au sud de Londres, dans le Surrey. Il conserve dans sa maison des Orchidées, une collection de plus de 3 000 orchidées initiée en 1980, et qui abrite un spécimen de la Laelia gouldiana qui aujourd'hui est éteinte à l'état sauvage et un Vanda tricolor var. suavis de plus de 2 m, ainsi qu'un Cynorkis uncinata, un représentant d'un genre qui est endémique à Madagascar et aux Mascareignes, surnommé 'Rose of Madagascar'. Découvrir les richesses de Wisley.
natacha mauric © 07/11/2004 Jardin ! L'Encyclopédie ® Jardin ! L'Encyclopédie ® Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l'exploitation commerciale sont expressément interdites.