Nom commun : Cinéraire des fleuristes, Cinéraire ensanglantée, nommée par les anglophones 'Florest's Cineraria', en japonais 'Sairariya'.
Nom latin : Pericallis hybrida (Regel*) B.Nord.*, donné pour synonyme de Pericallis cruenta (L'Hér.*) Bolle*, synonymes de Cineraria hybrida Willd.*, Senecio cruentus (L'Hér.) DC.*
famille : selon les flores Asteraceae ou Compositae.
catégorie : vivace herbacée qui, dans bien des cas, sous nos climats, est cultivée comme une annuelle ou bisannuelle.
port : touffe compacte, érigée, arrondie.
feuillage : persistant sous les climats doux, vert foncé, pubescent, à l'aspect gaufré. Réunies en rosette basale, des feuilles cordiformes de 15 à 20 cm de large, à marge dentelée, aux nervures nettement plus pâles.
floraison : de la fin de l'hiver au début du printemps, courant avril-mai en extérieur, sous climats doux, dès le mois de février à l'intérieur. Une chaleur excessive peut raccourcir la floraison qui s'étale théoriquement entre 4 et 6 semaines. En cime, racèmes de capitules à ligules allongées de 2.5 à 5 cm suivant le cv.
couleur : blanc, une large gamme de tons de bleu à violet, de rose et de rouge voir pourpre ou carrément bicolore.
fruits : des akènes pourvues d'une aigrette.
croissance : rapide.
hauteur : 0.30 à 0.60 m et plus, Ø 0.25 à 0.45 m.
plantation : au printemps, dès que les températures avoisinent les 5 °C. En massifs, distance de plantation tous les 30 cm.
multiplication : par semis sous serre chaude entre 18 et 20 °C, de la fin de l'automne au début du printemps, suivant son utilisation, en plante d'intérieur ou d'extérieur ; compter entre 5 et 8 semaines pour la levée.
Peut vivre sans problème et se ressemer à l'extérieur en plein soleil comme sur la photo ci-dessus.
sol : tous, humifère, bien drainé, ne supporte pas une humidité excessive qui provoque immanquablement un pourrissement des racines.
emplacement : soleil ou mi-ombre si planté en extérieur, à l'intérieur une lumière vive, dans une pièce non surchauffée, maxima entre 12 à 15 °C et à l'abri des courants d'air, qui peuvent provoquer, subitement, un flétrissement, suivi d'un jaunissement du feuillage.
origine : l'espèce type Pericallis cruenta est originaire des îles Canaries en altitude, entre 400 et 1300 m, consulter la carte.
zone : pour une culture en bisannuelle 9a-11, U-K hardiness H 3, USDA zones 9a-11. Parfaitement adaptée à l'air marin et aux embruns.
entretien : juste supprimer les fleurs fanées. Veiller à ne pas laisser stagner de l'eau dans les soucoupes, mais aussi un substrat trop sec peut lui être fatal. Le plus simple est d'immerger le pot dans un seau d'eau, d'attendre qu'il n'y ait plus de bulles d'air qui remontent à la surface de l'eau. Maintenir le substrat humide et dès l'apparition des boutons floraux, effectuer un apport d'engrais pour plantes à fleurs tous les 15 jours, toujours sur un substrat humide.
Après un rempotage, suspendre l'apport d'engrais au moins durant trois semaines.
maladies et ravageurs : sensible à l'oïdium (powdery mildew), à la rouille Puccinia lagenophorae (rust) et peut-être visité par les pucerons (aphids) et à l'intérieur les araignées rouges (red spiders), les aleurodes (glasshouse whitefly) et les thrips (thunder flies).
NB : son nom Pericallis vient certainement du grec 'peri' qui signifie autour ou de 'peri' mot persan qui signifie ailé faisant référence à ce moment aux akènes surmontées d'une aigrette et 'calli' qui vient du mot grec 'kallos' qui signifie beauté faisant certainement allusion aux fleurs et cruenta qui signifie ensanglantée.
Les premiers Pericallis cruenta furent introduits en Angleterre vers 1751, puis de là, diffusés dans le reste de l'Europe. Elles font partie des fleurs occidentales qui ont inspirés dans les années 30-40 des artistes japonais comme Nishimura Hödö, découvrir les deux faces d'une Cinéraire ci-contre et sur ce lien.


Nishimura Hödö - Takemura Floral Series - 1931

Ce genre comprend environ une quinzaine d'espèces de vivaces herbacées, vivaces arbustives ou sous-arbrisseaux qui autrefois étaient rattachées au genre Senecio.
Il existe de très nombreux hybrides issus de croisement entre Pericallis cruenta et plusieurs Senecio parmi lesquels figurent Senecio heritieri DC., Senecio populifolius DC. et Senecio polyanthemoïdes Poir., aux fleurs simples de taille normale ou 'Nana', des semi-doubles ou doubles d'une seule couleur ou carrément bicolore.
Hybrides qui sont à chaque fois répartis dans trois groupes à petites 'Multiflora', moyennes 'Mediflora' ou grandes fleurs 'Grandiflora' et des Pericallis x hybrida.
Parmi ses nombreux hybrides, citons :
Ils sont commercialisés sous le nom de Senecio cruentus ou Pericallis cruenta.
• Pericallis x hybrida 'Giovanna's Select', obtention italienne commercialisée aussi sous Senecio stellata 'Giovanna's Select', 60 cm et plus, des fleurs simples dans un violet électrique, certains diraient violet néon sur des tiges pourprés.

• Pericallis hybrida Senetti®, commercialisé aussi sous, Pericallis cruenta Senetti®, une série de 20 à 40 cm de haut, réputée pour sa longue floraison simple, il est conseillé de supprimer les bouquets fanés pour favoriser une seconde floraison, notamment 'Deep Blue' au pédoncule dans le même coloris. Photo ci-dessous.

• Pericallis x hybrida 'Stellata', Senecio cruentus 'Stellata', de 40 à 60 cm et plus, avec des fleurs étoilées, pourvues de pétales étroits.

• Pericallis × hybrida 'Sunsenereba' PBR, commercialisé aussi sous, Cineraria 'Senetti Magenta Bicolor', 50 cm en tous sens, floraison bicolore, blanche et à la pointe des ligulesd'un rose violacé, magenta violacé.

• Pericallis x hybrida 'Spring Glory', commercialisé aussi sous Senecio cruentus 'Spring Glory', variété naine de 20 cm.
  
• Senecio cruentus 'Gubler's Mixed', 50 cm de haut à fleurs doubles, un mélange de différents coloris.
  
• Senecio cruentus 'Mixed Star', 70 cm à fleurs doubles, des tons variés.

• Senecio cruentus Grp 'Star Wars Crimson Shades', de 10 à 20 cm, des fleurs de 4 cm au moins dans des tons velouté oscillant entre le violet prune et violet pourpre avec un oeil blanc.

• Senecio cruentus 'Triumph', 30 à 35 cm, très florifère.
Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de Senecio présentes dans l'Encyclopédie.
Annotations :
*Bolle, abréviation botanique pour le naturaliste et un collectionneur allemand Carl August Bolle (1821-1909), après des séjours au Cap vert et aux îles Canaries, à son retour, il publie un ouvrage sur l'ornithologie des îles Canaries 'Mein zweiter Beitrag zur Vogelkunde der Canarischen Inseln' et il fonde en 1867, la Société allemande d'ornithologie.
*DC., abréviation botanique pour Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841), botaniste et docteur en médecine suisse, qui occupe en 1880 la chaire de botanique à la faculté de médecine de Montpellier, on lui doit une nouvelle classification des espèces expliquées dans 'La théorie élémentaire de la botanique (1813), ainsi que les 7 volumes du 'Prodomus systematis naturalis regni vegetablilis' (1824-1841) où sont décrites 60 000 espèces doublant ainsi les familles.
Des ouvrages achevés par son frère et son petit-fils avec 80 000 plantes décrites. Auteur de 'Plantarum Succulentarum' (1799) ou l'histoire des plantes grasses et 'la Théorie élémentaire de la botanique' (1813). Il s'intéresse aux propriétés médicinales des plantes.
En 1884, à Genève, le botaniste-taxonomiste suisse Robert Buser est nommé conservateur de l'herbier De Candolle (Herbier du Prodrome de Candolle) initié par ce dernier en 1824.

Pericallis hybrida Senetti

*L'Hér., abréviation botanique pour le magistrat botaniste français Charles Louis L'Héritier de Brutelle (1746-1800), nommé en 1772 procureur du roi à la maîtrise des Eaux et Forêts de Paris, fonction qui lui permet de vivre pleinement sa passion au contact des grands botanistes de son époque. On lui doit la parution en 1784 de 'Stirpes novae aut minus descriptionibus et iconibus illustravit' en 2 volumes, éd. Paris, consultable en ligne à la Bnf.
*B.Nord, abréviation pour le botaniste suédois Rune Bertil Nordenstam (1936-), professeur de botanique phanérogamique au Musée suédois d'histoire naturelle de Stockholm, se consacrant aux familles des Calenduleae, Colchicaceae et Senecioneae, effectuant à plusieurs reprises pour ses travaux, des séjours en Égypte, Namibie, Grèce et Turquie ainsi qu'en Mongolie. En 1984, il est élu membre de l'Académie royale suédoise des sciences et depuis 1990, il est le rédacteur responsable du bulletin sur les nouvelles Compositae.
*Regel, abréviation botanique pour Édouard August von Regel (1815-1892), jardinier, puis botaniste allemand, qui s'initie en travaillant au jardin botanique de Göttigen, avant de s'installer en Russie, en 1885. Nommé en 1875, directeur du Jardin Impérial botanique Pierre Le Grand à Saint-Pétersbourg, situé sur l'île de Vorony, jardin aujourd'hui rattaché à l'Institut botanique Komarov*.
Deux genres lui ont été dédiés, Neoregelia de la famille des Bromeliaceae et Regelia un genre australien de la famille des Myrtaceae.
*Willd., abréviation botanique pour le botaniste taxonomiste prussien Carl Ludwig Willdenow (1765-1812), qui fut également apothicaire et docteur en médecine. En 1798, il enseigne l'histoire naturelle, en 1801 il est nommé, directeur du Jardin botanique de Berlin-Dahlem qu'il entreprend de remettre en état. En 1810, à l'Université de Berlin, il occupe la chaire de professeur de botanique. Son herbier riche de plus de 20 000 espèces, se trouve depuis 1818, au Musée botanique de Berlin où il constitue la base de l'herbier.
Il fait la connaissance en 1788, d'Alexander von Humboldt, qui lui adresse ses collectes, dont il assure l'identification ; en même temps, il s'intéresse à l'influence du climat sur les plantes, il y consacre d'ailleurs, en 1792, un ouvrage 'Grundriss der Kräuterkunde', qui est toujours réédité. Les botanistes lui ont dédié 33 espèces de plantes et des espèces de champignons, sous la forme willdenowiana et 73 sous willdenowii.
On lui doit de nombreux ouvrages, dont 'Florae Berolinensis Prodomus' ( 1787) et son oeuvre de référence 'Hortus berolinensis sive Icones et descriptiones, plantarum rariorum vel minus cognitorum quae in Horto regio botanico berolinensi', première édition en 1803.
natacha mauric © 03/05/2005 ® Jardin! l'Encyclopédie.
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