Cardiocrinum giganteum  - Lis géant de l'Himalaya
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    Nom commun : Lis coeur géant, Lis géant de l'Himalaya , nommé par les anglophones 'Giant Lily', en chinois 'Da bai he, Dà bähhé' (Gros Lys) .
    Nom latin : Cardiocrinum giganteum  L.*, Cardiocrinum giganteum (Wall.*) Makino* (1913), synonymes Cardiocrinum giganteum var. giganteum , Lilium giganteum  .
    famille : Liliaceae
    catégorie : vivace herbacée bulbeuse monocarpique à nombreux caïeux.
    port : érigé.
    feuillage : vert assez foncé à nervures réticulées. De 5-6 feuilles spatulées de 15 à 25 cm de long, pouvant être réunies en verticille en partie basse et alternes en partie haute, à 7 à 8 nervures longitudinales fortement marquées.
    floraison : début été courant juillet-août, dégageant le soir un parfum douceâtre. En cime, sur une tige tubulaire lisse et creuse, une douzaine de longues et large fleurs hermaphrodites (20 à 30 cm de diamètre) en forme de trompette légèrement, composées de 6 larges tépales recurvées, 6 longues étamines pourvues d'anthères basculantes.
    Les fleurs sont visitées la nuit par les sphinx comme le Moro-sphinx (Macroglossum stellatarum) qui s'immobilise comme le colibri en vol stationnaire un bref instant devant la fleur, et par des bourdons.
    couleur : blanc pur strié de rose soutenu pour les anthères.
    fruits : gousses à loges déhiscentes de 3 à 4cm à marge pouvue de cils, contenant des centaines de graines noires ailées de 4-5 x 2-3mm, qui sont dispersées par le vent.
    hauteur : 1.50 à 3.50m et plus dans son milieu naturel.
    plantation : à l'automne à peine enterrer en prenant soin d'espacer les caïeux de 40 à 60cm l'un de l'autre.
    multiplication : par division des caïeux à l'automne ou par semis de graines fraîches et patientez au moins 3 ans.
    sol : profond, riche en humus, humide et frais mais drainé.
    emplacement : mi-ombre en zone de sous-bois lumineux.
    zone : 6 - 9.
    origine : dans les vallées et les sous-bois de l'Asie du sud-est tempérée présent au sud-ouest de la Chine dans les monts Hengduan et dans les vallées de la chaîne de l'Himalaya (Birmanie, Inde, Népal), dans les zones de feuillus humides; consulter la carte.
    * Résident en Inde, le chirurgien-botansite Nathaniel Wallich se rend au Népal, en juillet 1824 à Sheopore il y découvre ce grand lis dans la vallée de Katmandou, dans les contreforts sud de l'Himalaya.
    Quelque temps plus tard, le baron Charles von Hügel (1795 – 1870), officier et diplomate autrichien en découvre d'autres spécimens au cours de ses voyages au nord de l'Inde notamment Peel Punjal, au Cachemire, il en plante dans son jardin botanique à Hietzing près de Vienne.
    Dès 1850, les horticulteurs britanniques en vendent à l'ensemble des jardiniers européens et sous d'autres continents.
    De nos jours en Nouvelle-Zélande ce lys géant est devenu une espèce envahissante, formant une couverture épaisse dans les zones forestières et arbustives (voir photo, évinçant toute autre espèce et il est d'ailleurs recommandé aux jardiniers néozélandais de supprimer les gousses avant la montée en graines, de ne pas donner de graines ou de plantes à d'autres jardiniers.
    entretien : si nécessaire juste supprimer les fleurs fanées si vous ne souhaitez pas de fructification, couper les tiges lorsqu'elles sont fanées à l'automne.
    NB : son nom Cardiocrinum vient du grec 'kardia' qui désigne le coeur et 'krinon' qui désigne les lis.
    Deux sous-espèces :
    - Cardiocrinum giganteum var. giganteum  donné pour synonyme de Lilium giganteum  Wallich se rencontre au sud-ouest de l'Asie, dans la province du Sinkiang (Tibet), Népal, Bhoutan, au nord-est de l'Inde dans les états du Sikkim, du Cachemire, et Pendjab et en Birmanie jusqu'à 2900m, 1.50 à 3m de haut à tige verte, fleurs blanches griffées de pourpre, verdâtre vers la base.
    - Cardiocrinum giganteum var. yunnanense  (Leichtlin ex Elwes) Stearn.
    Ce genre ne comprend que 3 espèces toutes originaires de l'Asie tempérée, dont une endémique à la Chine, un genre proche des lis.
    Les deux autres espèces :
    - Cardiocrinum cathayanum  (Wilson) Stearn, synonyme Liliumm cathayanum  E. H. Wilson, originaire de l'est de la Chine dans les provinces du Jiangsu, Zhejiang, Fujian, Jiangxi, Hunan, Hubei, Hénan et Anhui jusqu'à 2200m d'altitude, 0.60 à 1,50m, feuilles en partie basse oavles-cordées et se distingue par un racème court de juste 3 ou 5 fleurs en tête d'un blanc ivoire, gorge pourpre, floraison estivale (juillet-août), il est nommé en chinois Soba Daiyuri , voir photo ci-contre.
    - Cardiocrinum cordatum  (Thunb.) Makino, synonyme Lilium cordatum  L., se rencontre à l'est de l'Asie, au nord du Japon, où il est nommé Ubayuri' présent dans les bois de feuillus et de bambous sur l'île de Honshu à l'ouest de la région du Kanto et au centre dans celle du Chübu, ainsi que dans les îles de Shikoku et Kyushu, comme son nom l'indique son feuillage basale nervuré est cordiforme, environ 1.80m de haut, tige verte, floraison une quinzaine de longues trompettes d'un blanc partiellement verdâtre à gorge griffée de pourpre revers bande linéaire vert, base verdâtre.
    - Cardiocrinum cordatum var. glehnii  Cardiocrinum japonais originaire du Japon, dans l'île de Honshü dans la région de Chübu, et celle de Tohoku, dans l'île d'Hokkaido, l'île de Sakhaline et les îles Kouriles, nommé en japonais 'Ooubayuri', il se distingue par une plus grande taille que l'espèce type et des trompettes d'un blanc verdâtre sur le recto et le verso avec une base verdâtre.

    Annotations :
    *L., abréviation botanique officielle pour Carl von Linné auparavant Carl Linnæus (1707-1778), médecin, botaniste-naturaliste suédois, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    *Makino abréviation botanique pour Tomitaro Makinö (1862 -1957) "Botanical Magazine Tokyo" (Botanical Magazine Tokyo) a été fondé en 1887 (20e année de Meiji). Il a été créé par Makino Futaro, qui est connu comme le père de la taxonomie botanique japonaise moderne. Sa vie est pleine de légendes. Il a abandonné avant l'école primaire, la connaissance de la botanique est venue de l'auto-apprentissage. Ce n'est qu'à l'âge de 22 ans (1884) qu'il est officiellement entré dans la salle de classe de botanique de la faculté des sciences de l'Université de Tokyo.
    La revue "Botany" a été lancée trois ans plus tard, à ce jour ce journal est toujours publié régulièrement c'est un journal important pour la recherche botanique. Makino Tomita a collecté des spécimens dans tout le Japon. Il est également venu à Taiwan en 1894 et il a collecté 400 000 spécimens de plantes dans sa vie en nommant plus de 1 500 plantes. Le volume de cette recherche comprend 57 volumes qui contiennent de nombreuses études botaniques pertinentes à Taiwan à l'époque.
    Il publie en 1940 'Flora of Japan' l'ouvrage de référence.
    Sur l'île de Shikoku, à Kochi sa ville natale, est créé en 1958 The Makino botanical garden dédié aux espèces japonaises locales, il s'y trouve un laboratoire de recherche et un Musée où sont exposées ses oeuvres.
    *Wall., abréviation botanique pour le chirurgien danois Nathaniel Wallich (1786-1854) qui travaille au Bengale pour le compte de la Compagnie des Indes orientales, là-bas il s'intéresse à la flore de l'Inde, sa santé fragile fait qu'il passe 3 années à partir de 1811 sur l'île Maurice au climat plus tempéré.
    En 1814, il est nommé surintendant du Muséum de Calcutta et 3 années plus tard nommé surintendant du Jardin botanique de la East India Company, puis en charge de celui de Singapour. Tout au long de sa carrière, il offre des spécimens aux collecteurs et se charge de l'acheminement des collectes vers l'Angleterre, en innovant des techniques pour les conserver durant les longs mois de transport, les graines sont stockées dans de la cassonade qui les conservent parfaitement. En 1847 il rentre en Angleterre pour y passer sa retraite.
    Durant sa vie, il échange une longue correspondance avec Charles Darwin et Sir Joseph Banks. Un genre de palmier poussant en Inde et en Birmanie lui a été dédié Wallichia et des centaines d'espèces lui ont été dédiées sous les formes wallichii, wallichiana, wallichianus.
    Ses découvertes et descriptions ont été intégrées à 'Flora Indica, or, Descriptions of Indian plants par William Roxburgh, éditée en 6 volumes par l'éditeur scientifique William Carey à la Mission Press entre 1820 et 1824, consultable en ligne à la BHL ou Googlebook jardin de Calcutta et ses dessins.
    'Tentamen florae Napalensis illustratae : consisting of botanical descriptions and lithographic figures of select Nipal plants' édité à Serampore aux presses de la Mission en 1824-1826.
    'Plantae Asiaticae rariores; or, descriptions and figures of a select number of unpublished east indian plants, by Nathaniel Wallich, illustré par Vishnu Prasad.. à Londres par Treuttel et Würtz en 1830.
    L'herbier de la Compagnie des Indes orientales, plus connu sous le nom de 'Wallich Herbarium' est le plus grand herbier séparé de Kew.
    'Descriptions of some rare and curious plants édité à Calcutta par Medical and Physical Society of Calcutta en 1834.
    'Notes on the drugs called Mishme Teeta and Pucha Pat ; Notes on Cassia lanceolata (Senna) édité à Madras en 1837.
    natacha mauric © 15/06/2007 ® Jardin! L'Encyclopédie
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