Legousia speculum-veneris - Miroir de Vénus
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    Legousia speculum-veneris en mai
    Candiru - Flickr en mai
    Nom commun : Miroir de Vénus, Spéculaire miroir de Vénus, nommée par les anglophones 'European Venus' looking glass', 'Venus's looking glass'.
    Nom latin : Legousia speculum-veneris (L.) Chaix.*, synonymes retenus, Campanula speculum-veneris L., Specularia speculum A. DC., Specularia speculum-veneris (L.) A. DC., Prismatocarpus speculum  F.W. Schmidt, Pentagonia speculum Vest ex Steud., Legousia arvensis Durande serait illégal.
    famille : Campanulaceae.
    catégorie : annuelle herbacée messicole.
    port : dressé, étal, à ramification anguleuse.
    croissance : rapide.
    feuillage : 'caduc', vert franc, pubescent mais rugueux. Feuilles alternes, sessiles, oblongues, à marge crénelée et ondulée.
    floraison : du printemps à l'été (mai-juillet). Corymbes de 2/3 à 5 petites fleurs axillaires, de 1.5 à 2 cm, subsessiles à corolle tubulaire à 5 lobes larges arrondis, effilés avec la pointe retroussée, ligne médiane marquée et plus foncée.
    Calice à sépales linéaires, aigus dépassant légèrement autour de la fleur en quinconce, 5 étamines saillantes et un style trifide, voir photo Flickriver par Luigi Strano en Vénétie.
    couleur : bleu-violet à violet brillant, tache blanche à la base formant un pentagone (d'où son synonyme de Pentagonia) cerné de violet plus foncé, étamines et style trifide blanc pur à blanc verdâtre.
    fruits : étroites petits (1 à 1.5cm) capsules à trois loges déhiscentes dressé en centre du calice, contenant de petites graines obovales-elliptiques brunes et brillantes.
    Iillustration, collections de graines récoltées durant 21 ans avant et après guerre, à la station d'ensemencement de Tallinn en Estonie par Miliza Tischler née Nikitina (1900-1990), aujourd'hui les dessins sont conservés au Musée botanique de Berlin, cliquer sur l'illustration pour avoir le grand format.
    croissance : rapide.
    hauteur : 0.10 à 0.40 m.
    plantation : automne ou printemps.
    multiplication : par semis en place au printemps ou à l'automne, en prenant soin de le rouler comme pour le gazon.
    sol : bonne terre de jardin, fertile et bien drainé.
    emplacement : soleil, pour avoir une ouverture complète des corolles.
    zone : 7-9, U-K hardiness H7, , USDA zones 6b-9b.
    origine : dans les cultures, bords de chemin, talus, terrains vagues de l'Europe méridionale, de l'Europe centrale, de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, jusqu'à environ 1000 m d'altitude, l'utilisation intensive des désherbants provoque dans certaines zones sa raréfaction.
    Présent en France et en Corse, dans certaines régions comme le Limousin, il fait partie de la listes des espèces protégées, arrêté du 1er septembre 1989.
    entretien : laisser vivre.
    Legousia speculum-veneris
    Miliza Tischler (1900 - 1990)
    NB : son nom Legousia; lui a été donné en souvenirs de Bénigne Le Gouz de Gerland*, savant historien fondateur en 1711 du jardin botanique de l'Arquebuse de Dijon, son nom spécifique speculum désigne en latin un miroir et veneris signifie de Vénus.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de campanules présentes dans l'Encyclopédie

    Annotations :
    *Bénigne Le Gouz de Gerland (1695-1774) que l'on peut trouver écrit Bénigne Legouz de Gerland ou carrément Garland. Un savant historien, grand-bailli du Dijonnais, nommé membre honoraire de l'Académie de Dijon, qui fit don aux arquebusiers d'un terrain pour la création à Dijon d'un jardin botanique en 1711 (transféré en 1833), puis il fit don de son cabinet d'histoire naturelle.
    A sa mort selon ses volontés, le 30 prairial an 8, ses cendres y furent déposées 'Je ne désirerais, disait-il, que reposer, après ma mort, sous le feuillage de ces arbres.'
    On lui doit de nombreux essais sur l'histoire naturelle, sur l'histoire des premiers rois de Bourgogne, et sur l'origine des Bourguignons - chez Louis-Nicolas Frantin - Dijon 1770 et des récits de voyage dont celui en Italie.
    Il aurait eu échange de correspondance lui et Voltaire.
    Grand amateur d'art ayant une collection d'oeuvres d'art et de peintures à l'huile, qui sont aujourd'hui au Musée de Dijon, il fut le créateur d'une école de peinture et sculpture, par la suite l'Académie de Dijon, décernait une médaille de Legouz-Gerland lors des prix de l'Ecole de dessin, voir Biographie Universelle, Tome XVIII, page 217 - Paris 1817.
    A Dijon, subsiste l'Hôtel de Gerland construit en 1690 par son père Charles Legouz de Gerland, qui fut maître de la garde-robe de la Dauphine, Marie-Anne-Christine de Bavière.
    *Chaix , abréviation botanique officielle pour l'abbé, botaniste français haut-alpin Dominique Chaix (1730-1799), nommé curé du hameau des Baux, dans le Dauphiné, de 1766 à 1775, il herborise et correspond avec le médecin botaniste Dominique Villars (1745-1814), dans le Champsaur et du Gapençais, pour établir la première flore du Dauphiné, qui sera publiée sous le titre 'Histoire des plantes du Dauphiné', en 3 volumes, de 1786 à 178, consultable à la Bibliothèque du Real Botánico Jardín de Madrid, RJB.
    "Il initie en botanique Villars, puis il en devient le Maître et son ami, de 1772 à 1799, il écrit 170 lettres pour nommer et classifier les plantes nouvelles pour établir la première flore du Dauphiné, que Villars publie (en trois volumes) sous le titre "Histoire des plantes du Dauphiné". Alors que toutes les lettres écrites par Chaix ont été conservées, aucune des réponses de Villars ne l'a été. Les lettres de Chaix sont publiées en 1997 par Roger L.William pour la première fois, mais en traduction anglaise (The letters of Dominique Chaix, botanist-curé (Archives internationales d'histoire des idées. International Archives ofthe History of Ideas, 151). Londres, Kluwer Academic Publishers, 1997.
    "On y voit à l'oeuvre un curé botaniste qui fit plus que dresser le catalogue des plantes de la région de Gap: les deux botanistes discutaient en permanence des espèces observées dans le Dauphiné. Il ne semble pas que les botanistes qui se sont occupés de la flore dauphinoise au xixe siècle se soient intéressés à ces lettres. Le lecteur d'aujourd'hui s'enchante de ces longs développements sur la nature et les plantes alpines. Les philosophes et historiens des idées y découvrent sur le vif la passion de l'époque pour l'histoire naturelle en général et la botanique en particulier, qui devient peu à peu une science, précisément durant ces années-là qui voient également s'épanouir le «sentiment de la nature». Par toute l'Europe les hommes de science et de plume s'affairent et s'exaltent.
    Legousia speculum-veneris
    Kops 1874
    L'humble Chaix, qui toute sa vie durant oeuvra dans ses montagnes natales, loin des salons et des modes, collabore modestement mais réellement à ce mouvement et livre dans ses lettres, et à son propre insu, une Profession de foi du vicaire dauphinois qui est d'une autre trempe que celle de son confrère savoyard, qui fait figure d'abbé de cour en regard de ce desservant des hauteurs où souffle un air qui rappelle davantage La symphonie pastorale. Les dernières lettres sont pathétiques: durant ses dernières heures Chaix s'occupait encore de botanique à l'intention de Villars, quand il fut emporté à la fois par l'âge et par la cruauté de ces années terribles qui avaient cependant débuté bien différemment non loin de là, à Vizille." Article de Jean-Pierre Deschepper, publié chez Persée, dans la Revue Philosophique de Louvain, 2006.
    Ces lettres rédigées pendant la pendant la Révolution française sont toujours éditées en langue anglaise.
    Le 18 décembre 1792 il écrit :
    «faible pygmée en botanique, si j'osais rapporter quelque chose qui me regarde, je dirais que pour visiter, avec le citoyen Villars, les plantes de nos Hautes-Alpes, j'ai souffert avec lui plusieurs fois, et souvent dans le même jour, la fatigue, la sueur, le froid, le chaud, la faim, la soif, la pluie, la grêle, l'inhospitalité ; mais j'avouerai en même temps qu'entrainé par mon empressement, j'ai passé parmi ces alternatives, les plus doux moments de ma vie. Mon catalogue des plantes du gapençais, des plus rares de l'Embrunais et du Briançonnais, inséré dans le premier volume de l'histoire botanique du citoyen Villars, me met à l'abri de la présomption»., rapporter dans le Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes de janvier 1993, consultable à la BnF.
    *illustration, planche 207, de Christiaan Sepp dans Flora Batava de Jan Kops, vol. 3 (1814), contributed by BioLib.
    nmauric© 13/07/2011 ® Jardin ! L'Encyclopédie
    ® Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l'exploitation commerciale sont expressément interdites.
Jardin! L'Encyclopédie




compteur