Ferula communis  - Grande férule, Faux fenouil
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    Joël Reynaud © ISPB Lyon1
    Nom commun : Férule commune, Grande férule, Faux fenouil, Fenouil géant, nommé par les anglophones 'Giant fennel' ou 'Fennel giant' en arabe Drias ghalmi'.
    Nom latin : Ferula communis  L., synonymes Ferula chiliantha  Rech.f., Ferula nodiflora  L., Ferula verticillata  DC.*, Peucedanum ferula  Baill.*
    famille : Apiaceae autrefois, Ombelliferaceae.
    catégorie : vivace herbacée robuste aux épaisses tiges rondes striées et creuses contenant de la moelle et d'épaisses racines pivotantes, contenant un latex toxique pour les herbivores.
    port : dressé, ramifié.
    feuillage : caduc, vert très léger. Fines feuilles triangulaires plumeuses, dépoupées en segments filiformes, rappelant celui du fenouil. Les supérieures sont sessiles et engainantes.
    floraison : longue fin du printemps au milieu de l'été (courant mai à août selon climat), nectarifère visitée par les coléoptères, les papillons. et les abeilles. Grandes ombelles bombées, composées, de ± 30 à 40 rayons de petites ombelles (± 10cm) aux fleurs hermaphrodites à 5 pétales ovales récurvés vers le calice, 5 étamines dressées, incurvées à doubles anthères. Mais il faut savoir qu'il faut parfois attendre plusieurs années avant de la voir fleurir,
    couleur : jaune à jaune verdâtre, étémines et anthères jaunes, calice vert chartreux.
    fruits : minuscules ovales à elliptiques (13 à 18mm) un peu aplati à 3 facettes striées. Après cette sémination, la férule se meurt.
    croissance : rapide.
    hauteur : 2 à 3m et beaucoup plus peut avoisiner 4m.
    plantation : au printemps ou à l'automne, bien choisir son emplacement, son système racinaire pivotant fait qu'elle n'aime pas être déplacée.
    multiplication : division ou semis en place à la fin de l'été. Pour un semis en pot prévoir des potées profondes pour éviter un chignonnage racinaire.
    sol : ordinaire, assez fertile , bien drainé, de préférence sec, parfaitement adaptée au calcaire.
    zone : 8 -10 .
    origine: Europe méridionale, bassin méditerranéen présente dans le sud de la France dans les prairies sèches et en garrigue en Provence, Languedoc-Roussillon (présente dans les Cévennes et l'Hérault) et en Corse dans les zones calcaires et arides.
    entretien : sans.
    maladies et parasites : les jeunes pousses sont convoitées par les escargots et les limaces et subir les assauts des pucerons.
    NB : son nom Ferula  désigne en latin cette même férule, il vient du verbe latin 'fero' qui signifie porter, faisant allusion à sa forte tige qui dans l'Antiquité était utilisée comme bâton pour asseoir l'autorité, c'était le bâton du maître d'école pour corriger à l'occasion les enfants, d'où l'expression "être sous la férule de quelqu'un", en grec nommé 'narthêks' (narthex), et son nom spécifique communis  signifie commune. Jeune, la toxique férule, peut être confondue avec le fenouil.
    Dans les jardins secs, la férule est recherchée pour son allure structurale, a utiliser dans les rocailles et en fond de massifs.
    Le genre comprend environ 170 espèces de vivaces herbacées, toutes originaires du pourtour du bassin méditerranéen du sud-ouest marocain et présentes jusqu'en Asie centrale.
    Propriétés et utilisations :
    Les feuilles, les tiges et les racines contiennent des coumarines phénylées toxiques jusqu'à la fin de la floraison, aux propriétés anticoagulantes, l'ovin qui en consomme est victime d'hémorragie, de diarrhées et urines sanglantes, il fini par s'asphyxier et mourir en quelques heures.
    Cette toxicité disparaît avec la dessiccation.
    Ses tiges à moelle qui se consument lentement comme l'amadou* étaient depuis l'Antiquité utilisées comme torches. Dans la mythologie grecque, ce serait caché dans ce bâton porte-feu que Prométhée aurait apporté aux hommes ce dernier, après avoir dérobé un morceau de braise pris dans la forge d' Hépaïstos*, feu dont Zeus les avait privé par jalousie. C'était la torche des Jeux Olympiques de l'Antiquité, flamme prise au sanctuaire d'Olympie où était entretenu un feu perpétuel sur un autel.
    De tout temps, les tiges séchées au bois vernissé extrêmement dur et léger, étaient recherchées pour servir de bâtons de marche, de cannes, de tuteurs pour le jardin, aussi utilisées pour confectionner les piétements de petits objets et meubles. Refendues elles servaient d'attelles et surtout d'aiguiseur de lames de couteaux et ciseaux. Les scriptes de Égypte ancienne vidaient les tiges pour y conserver leurs rouleaux de papyrus.
    La base des tiges est l'hôte des larves de certaines espèces d'insectes, l'ensemble forme une substance gommeuse noirâtre appelée au Maghreb fassokh (fassoukh qui signifie dénouement), récupérée par exsudation naturelle des tige, et incisions des racines; cette gomme utilisé comme de l'encens que l'on brûle dans les maisons, ces fumigations sont réputées dénouer l'envoûtements, éloigner le mauvais oeil (al'ayn), les mauvais djinns (génies) et les chayatines (descendant de Satan), les vêtements propres ou neufs étaient exposés à ces fumées bénéfiques et traditionnellement elle entrain dans la composition des cires .
    En magie arabe, la gomme de la Ferula persica  Willd., Djaoui noir, réputée antiseptique et purifiante est depuis toujours brûlée pour éloigner les vibrations négatives et favoriser les gains dans les jeux de hasard.
    Quelques réputées Férules d'Orient pour leur gommes-résines aromatiques :
    - Ferula assa-foetida  L., synonymes Ferula foetida  Regel, Ferula scorodosma  Bentley & Trim., Ase fétide ou Férule persique, Crotte ou Merde du diableque l'on rencontre en Iran et en Indes possède dans ses racines une gomme comestible à forte odeur d'ail qui est utilisée comme condiment dans la cuisine indienne, elle est réputée pour ses propriétés antiseptique, antispasmodique, carminative, digestive, diurétique, expectorante, stimulante. Dans de nombreuses pharmacopées traditionnelles prescrite comme vermifuge, réputée traiter les troubles intestinaux et les problèmes respiratoires comme l'asthme et les bronchites.
    - Ferula galbaniflua  Boiss, Férule galbanifère plus connue sous le nom de Panacée de Syrie, c'est le galbanum du Levant, cité dans l'ouvrage de Théophraste "Recherches sur les plantes. A l'origine de la botanique" considéré comme le plus ancien traité de botanique (enfin traduit en français par Suzanne Amigues, ed. Belin - 2010).
    - Ferula moschata  (H. Reinsch) Koso-Poljansky, Férule musquée, connue des anglophones 'Musk Root', réputée dans la médecine traditionnelle indienne en médecine Ayurvédique elle est appelée plante Divine, ses racines ont des propriétés aromatique, carminative, purifiante, antispasmodique, nervine calmante, apaisante (autrefois tonique nervin), stimulante et tonique, prescrite pour traiter les troubles féminins, la dysménorrhée, les spasmes lors des accouchements et rétention urinaire. Le fruit était réputé abortif.
    - Ferula sumbul  Hook f., synonymes Euryangium sumbul  Kauffm. Peucedanum sumbul  Baill. le Sumbul musqué nommé par le anglophones 'Musk root' est originaire de l'Europe de l'Est, présent en Iran, dans les steppes du Turkménistan, Kazakhstan, au sud-est de l'Ouzbékistan, Kirghizistan, Russie et nord de l'Inde, ses racines à odeur de musc mais au goût amer sont réputées dans les pharmacopées traditionnelles d'Asie centrale pour leurs propriétés digestive, calmante et apaisante, antispasmodique, sédative et stimulant, prescrite pour soigner l'anxiété, l'hystérie, les troubles du sommeil, les troubles respiratoires (asthme), la dysménorrhée et les troubles féminins et calmer les douleurs. De récentes études ont démontré qu'il aurait des effets sur le virus de la grippe porcine.
    Découvert, en 1869 en Ouzbékistan dans la région de Samarkand par le botaniste Fedschenko.

    Annotations :
    *DC., abréviation botanique pour Alphonse Louis Pierre Pyrame de Candolle (1778-1841), botaniste et docteur en médecin suisse qui fut professeur de botanique à la faculté de médecine de Montpellier en 1808, a qui l'on doit une nouvelle classification des espèces expliquée dans 'La théorie élémentaire de la botanique' (1813), ainsi que les 7 volumes du 'Prodomus systematis naturalis regni vegetablilis' (1824-1841) où sont décrites 60 000 espèces doublant ainsi les familles, ouvrages achevés par son frère et son petit-fils avec 80 000 plantes décrites.
    *Baill., abréviation botanique pour le médecin-botaniste français Henri Ernest Baillon (1827 - 1895) qui fut professeur d'histoire naturelle dés 1864, 1854 membre de la Société botanique de France, on lui doit de nombreux ouvrages.
    *amadou, il provient d'un large et épais champignon plissé en forme de sabot de cheval Fomes fomentarius  connu aussi sous le nom de amadouvier, polypore allume-feu, parasite colonisant les hêtres, les chênes et les bouleaux.
    *Héphaïstos dans la mythologie grecque il est le dieu du feu, des forges et des volcans, il fabrique des armes pour les dieux de l'Olympe, ses attributs sont l'enclume et le marteau. Son temple à colonnes doriques appelé aussi Théséion se trouve à Athènes.
    *Fedschenko, taxonomiste botaniste russe Boris A. Fedschenko (1873 - 1947), professeur de botanique à l'Université de Léningrad (Saint-Pétersbourg), conservateur de l'herbier du jardin botanique, il fut le spécialiste de la flore asiatique de la Russie, et de celle du Turkestan (Kazakhstan, méridional).
    natacha mauric © 28/08/2013 ® Jardin! L'Encyclopédie
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