Anemopsis califonica - Herbe douce, Queue de lézard
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    Anemopsis califonica 13 mai 2012 Lower Tejon Creek (Kern County, California, US)
    Neal Kramer© Berkeley
    Nom commun : Anémopsis de Californie, Herbe douce, Queue de lézard, Racine des marais, Perle Apache, en espagnol 'Yerba del Manso, Yerba mansa, Falsa Anémona, Cola de Lagarto, nommé par les anglophones 'Yerba mansa, Lizard tail, Swamp root, Apache-Beads'.
    Nom latin : Anemopsis califonica ; (Nutt.*) Hook. & Arn., synonymes Anemia californica Nutt., Anemia intermedia Copel. ex M.E.Jones, Anemopsis bolanderi C.DC., Anemopsis californica var. subglabra Kelso, Anemopsis ludovicisalvatoris Willk., Aponogeton* involucratus Sessé & Moc., Hemianemia intermedia (Copel. ex M.E. Jones) C.F. Reed, Houttuynia* californica (Nutt.) Benth. & Hook.f. ex S.Watson, invalide Houttuynia bolanderi (C.DC.) Benth. & Hook.f.
    famille : Saururaceae.
    catégorie : vivace stolonifère à rhizomes aromatiques, aux tiges et pétioles pubescents et rougeâtres.
    port : touffe en rosette dressée, légèrement évasée.
    feuillage : persistant à semi-persistant selon climat, coriace, un peu ondulé, vert moyen à vert bleuté, se pigmentant de rouge à l'automne, virant au marron s'il fait plus froid, à partir de - 6/ 6.5°C il dépérit.
    Petites feuilles engainantes sur les tiges florales, les autres longuement pétiolées, oblongues, échancrées à sa base, aux nervures plus claires, la médiane épaisse et saillante sur le revers glauque et légèrement poilu.
    floraison : longue de la fin du printemps, à l'été (juin-août), nectarifère, visitée par les abeilles et par les papillons.
    Épis conique solitaire, composé d'un involucre de 6 ou 8 bractées obovales, au-dessus verticilles de petites fleurs hermaphrodites à 1 bractée, 6 étamines et 3 carpelles, la pointe de l'épi ne se développe pas.
    couleur : blanc pur, parfois griffé, moucheté, ourlé de rose carmin, revers carminé, étamines et anthères jaunes, la pointe reste rosée, le tout virant au rouille en fin de floraison.
    fruits : coalescents, capsules déhiscentes contenant des petites graines ovoïdes de moins de 1 mm de couleur fauve à l'aspect rugueux, spongieux, utilisées par les Indiens comme perles pour les colliers. La dispersion est assurée par le vent.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 0.20 à 0.45 m pour un étalement de 0.60 et 0.90 m et plus, les tiges florales plus hautes que le feuillage.
    plantation : au printemps ou à l'automne.
    multiplication : abondant semis spontané , semis à chaud à l'automne, division des mottes, tous les 3 à 4 ans et par prélèvement de portions de rhizomes au printemps.
    sol : humide et frais, avec une préférence pour les sols alcalins, neutre ou très légèrement acide.
    emplacement : soleil en zone fraîche, ombre partielle et ombre légère.
    zone : 4-9, USDA zone 5a - 9b, tolère jusqu'à -28.8 °C. Une fois installée, adaptée à des périodes de sécheresse et des zones assez sèches.
    origine : dans les prairies humides et salées, les zones marécageuses, les berges humides du sud-ouest des États-Unis en Oregon, Californie (présent dans les vadoses zones du désert des Mojaves et dans le Canyon de Mazourka), Nevada, Utah, Arizona, Colorado, Nouveau-Mexique, Texas, Oklahoma, Kansas, Nebraska et du sud-ouest et nord du Mexique, consulter la carte.
    Le développement des zones urbaines met en péril son habitat naturel, c'est une espèce écologiquement menacée, elle figure sur la liste des plantes indigènes médicinales des États-Unis à protéger au centre de Barre comté de Washington dans le Vermont, Vermont Center for Integrative Herbalism (VCIH).
    entretien : nettoyer et contrôler son développement. Lors d'une culture en vasque ou bassine, le substrat doit être maintenu constamment humide et il ne faut pas le laisser sécher entre deux arrosages.
    maladies et ravageurs : haute résistance aux ravageurs américains, délaissé par les cervidés.
    NB : son nom Anemopsis (1841) vient du grec 'anémos', qui désigne le vent parce que les graines plumeuses des anémones sont emportées par le vent et de toutes celles qui portent ce nom (d'ailleurs en anglais, c'est Windflower) et de 'opsis' qui signifie aspect, apparence pour mettre en avant leur ressemblance et son nom spécifique califonica pour nous préciser son origine californienne.
    Son nom commun 'Yerba mansa', d'origine espagnol, signifie Herbe douce dans le sens de calmante, apaisante, mettant en avant ses propriétés médicinales. En espagnol 'manso' est un adjectif qui désigne une chose douce, tranquille, suave, en tauromachie un toro manso est un taureau docile, tranquille, sans bravoure, mais dans les manades, c'est le taureau conducteur, celui qui est apprivoisé que les autres taureaux suivent au pâturage, l'équivalent en français : Un agneau.
    Ce genre ne comprend qu'une seule espèce qui a sa place dans les bassins, les jardins d'eau, les étangs ou simplement dans une vasque ou bassine pour les balcons, rebords de fenêtres et terrasses.
    Propriétés et utilisations :
    Anemopsis califonica - 31 Aout 2009,  Little Panoche Reservoir (Fresno County, California, US)
    Neal Kramer © Berkeley
    Les rhizomes sont aromatiques dégageant une odeur poivrée oscillant entre le camphre et l'eucalyptus, elles contiennent du méthyleugénol, un composé aromatique, aux propriétés anti-spasmodiques.
    Dans les pharmacopées des civilisations amérindiennes du sud-ouest et latino-américaines, l'Herbe douce est réputée pour ses propriétés astringentes et calmantes pour les infections et inflammations des sinus et les maux dentaires, séchées, elles sont prescrites sous forme de thé, tisane, de teinture mère ou gélules, également utilisées broyées en usage externe sous forme de cataplasme pour traiter les inflammations musculaires, les problèmes de peau et les troubles sanguins, tels que la leucopénie, l'anémie et la thrombopénie.
    A l'Université du Nouveau-Mexique à Alcade, le centre de l'Agriculture durable (Sustainable Agriculture Science) mène des études et recherches sur son utilisation dans les cultures agricoles locales comme une plante cultivée pour ses propriétés médicinales, sélectionnée pour son excellente tolérance à la sécheresse et sa grande résistance aux ravageurs, avec des essais en culture aéroponique. Une plante d'avenir, pour les agriculteurs amérindiens, la phytothérapie et l'homéopathie nord-américaine et l'industrie pharmaceutique, elle est aussi importante que l'Echinacea purpurea et l'Hydrastis canadensis* qui lui a été collecté jusqu'à sa quasi-extinction en milieu naturel, comme cela a été le cas pour Panax quinquefolius le ginseng nord-américain.
    Dans les jardins aquatiques et bassin de jardin avec des poissons, il a été constaté qu'il avait un effet sur les infections bactériennes, telles que le Pseudomonas fluorescens qui provoque chez les poissons la pourriture des nageoires, a une action sur l'hydropisie des poissons rouges et les infections fongiques telles que la filamenteuse saprolégniose.

    Annotations :
    *anémone, nom qui lui aurait été attribué par le philosophe et savant grec Théophraste qui fut un des premiers botanistes, à qui l'on doit entre autre 'Recherches sur les plantes, les causes des plantes'.
    *Arn., abréviation botanique pour le botaniste écossais George Walker Arnott (1799-1868), assistant de William Jackson Hooker à Glasgow. Avec ce dernier, il participe à la réédition de 'The British Flora' - Comprising the Phajnogamous or Flowering Hants, and the Ferns. The Sixth Edition, with Additions and Corrections; and numerous Figures illustrative of the Umbelliferous Plants,..' (1830, 6th édition, London 1850), encore diffusée sous le nom de 'Hooker and Arnott's "British Flora".
    *Hook, abréviation botanique pour le botaniste écossais William Jackson Hooker (1785-1865), spécialiste des mousses puis tout au long de sa vie des fougères, en 1820 nommé à la chaire de botanique de l'Université de Glasgow, suite à ses travaux scientifiques Guillaume IV lui décerna un titre de noblesse en 1836, qui fut en charge de la chaire de botanique à Glasgow avant d'occuper en 1841 la fonction de premier Directeur du Jardin botanique royale de Kew, un peu à l'abandon depuis la disparition de son prédécesseur Joseph Banks, jardin qu'il agrandit et enrichit de plusieurs serres, dont la célèbre Palm House de D. Burton et R.Turner (entre 1844 et 1848,). On lui doit aussi l'ouverture des jardins au public durant les après-midis.
    Auteur de forts nombreux ouvrages et parutions botaniques dont entre autre :
    La première Flore des îles britanniques "Flora Scotia; or a description of scottish plants arranged both according to the artificial and natural methods" (Volume 2 en 1821).
    The british flora compresing the phaenogamous, or flowering plants and ferns" (2 volumes - Londres, éd. Longman, Brown, Green and Longmans 1831, édition revue et corrigée en 1842)
    L'édition d'un guide "Kew Garden or Popular guide to the Botanic garden of Kew".
    "Genera filicum; or Illustrations of the ferns, and other allied genera; from the original coloured drawings of the late Francis Bauer; with additions and descriptive letterpress", by Sir William Jackson Hooker. London, H. G. Bohn, 1842. "Synopsis filicum : or, A synopsis of all known ferns, including the Osmundaceae, Schizaeaceae, Marattiaceae, and Ophioglossaceae (chiefly derived from the Kew herbarium) Accompanied by figures representing the essential characters of each genus"" avec son assistant Joseph Gilbert Bakers, responsable de l'Herbier de Kew (éd. Robert Harwicke - 1868).
    *Hydrastis canadensis un remède homéopathique qui est recommandé pour traiter sinusite, bronchite et gastrite.
    *Nutt., abréviation botanique pour le botaniste, naturaliste britannique Thomas Nuttall (1786-1859) qui émigre aux États-Unis pour y mener des études de botanique, il devient collecteur pour l'Université de Philadelphie. On lui doit de nombreux ouvrages dont " The Genera of North American Plants" (2 vol. 1818).
    natacha mauric©09/03/2017 ® Jardin! L'Encyclopédie
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