Hypericum perforatum  - Millepertuis perforé
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    Hypericum perforatum Nom commun : Millepertuis perforé, Millepertuis commun, Millepertuis officinal, Herbe-de-la-Saint-Jean, Herbe Saint-Jean, Herbe à mille trous, Herbe aux fées, Herbe percée, Herbe aux piqûres, Chasse démon, Chasse-diable, Chasse aux diable, Truchereau, Trucheron, Pertuisane, en langue d'oc Trescalan, Trescalan jaune, Erbo de Sant-Jan, Erbo de la muerte, Erbo de l’òli, en allemand Echtes Johanniskraut, Hartheu, en anglais Perforate St John's-wort, St John's wort, Common Saint John's wort, Gods' Wonderplant, Grace of God, Hardhay, en arabe Lhamra (Maroc), meslukh(Algérie), en espagnol Hipérico, Hipericón, Corazoncillo, Hierba de San Juan, Hierba en italien 'Iperico, Erba di san Gioanni, Pilatro.
    Nom latin : Hypericum perforatum  L.*, synonyme Hypericum commutatum  Nolte, Hypericum noëanum  Boiss., Hypericum officinarum  Crantz,, Hypericum perforatum subsp. lineolatum  (Jord.) Berher, Hypericum perforatum subsp. vulgare  (Schimp. & Spenn.) A.Fröhl., Hypericum perforatum var. latifolium  W.D.J.Koch, Hypericum plasonii  Formánek, Hypericum vulgare  Lam., Hypericum vulgare  Neck., Hypericum ciliatum var. acutifolium  Choisy,
    famille : Guttiferaceae.
    catégorie : vivace herbacée rameuse en partie haute, des tiges annuelles rigides cylindriques parcourues de 2 lignes opposées, saillantes et à souche ligneuse.
    port : érigé, rectiligne.
    feuillage : persistant, vert franc à vert bleuté, marge bordée de petites vessies glanduleuses translucides qui lorsqu'on les écrase laisse des taches orange sur les doigts, nervure médiane marquée plus claire.
    Feuilles sessiles, opposées, à marge lisse, en partie base linéaires oblongues, obtuses, en partie haute nettement plus ovales.
    floraison : en été courant juin - août selon climat durant jusqu'à l'automne. Panicules de quelques fleurs étoilées hermaphrodites (± 12 mm), à 5 pétales maculés le long de la marge de petits points noirs (glandes) et sur un côté dentelé et sépales effilés en pointe ponctués de glandes noires, une quinzaine d'étamines en réunies en 3 à 5 faisceaux et 3 styles. Boutons floraux ovales pointus.
    couleur : jaune d'or brillant, en fin de floraison ocre jaune puis marron, calice vert.
    fruits : au centre du calice étoilé à 5 lobes effilé, petite capsule ovale ( 2,5 à 3,5 mm) noire à maturité, contenant dans 3 loges de minuscules graines verruqueuses d'environ 1mm.
    croissance : rapide.
    hauteur : 0,30 à 0,60 m.
    plantation : au printemps ou à l'automne selon climat.
    multiplication : par des boutures mi-aoûtées, par division ou par semis.
    sol : frais et humifère, accepte le calcaire.
    emplacement : soleil léger ou mi-ombre, dans le sud évitez le couchant, exposition trop chaude qui peut brûler le feuillage.
    zone : 6 - 10.
    origine : dans les prés et pâturages pauvres et secs, en lisière de bois clairs, dans les bois de feuillus, le long des chemins, dans les buissons, les taillis et les lieux incultes de l'Eurasie depuis le bassin méditerranéen, des les îles Canaries et u sud de l’Europe centrale jusqu'au Moyen-Orient, de l'est de la Russie jusqu'en Chine, du sud au nord de l'Afrique du Nord jusqu'en Scandinavie. Présent en France et en Corse jusqu’à 1700 mètres d’altitude. Introduite aux États-Unis où il est de nos jours considéré comme une espèce envahissante.
    entretien : sans.
    maladies et ravageurs : c'est la plante hôte de plusieurs espèces de papillons noctures, comme la Triple Raie Aplocera plagiata, la Noctuelle du Millepertuis Cloantha hypercici, la Noctuelle gracieuse Elaphria venustula.
    Elle peut être la plante hôte de petites chrysomèles (coléoptères) à reflets métalliques qui sont d'ailleurs utilisées come prédateur pour détruire ce même millepertuis aux États-Unis.
    Ses tiges sont convoitées par une petite sésie mineuse Chamaesphecia nigrifrons, qui creuse des galeries jusqu'au système racinaire pour y hiberner et se transformer.
    NB : son nom Hypericum  vient du grec 'hypericon' nom qui désigne déjà le genre chez Dioscoride, mot d'origine grec 'hyperreikon, peirikos' , hyperqui signifie au-dessus et 'eikon' qui désigne une image, une figure, une représentation, donc qui chasse les fantômes ou encore qui dépasse l’imagination et son nom spécifique perforatum  mot latin qui signifie troué, faisant référence à ses feuilles qui semblent être ponctuées de trous, marques translucides des glandes qui contiennent une résine foncée.
    Son nom commun de Millepertuis vient du vieux français 'Mille-pertuis' qui désigne un trou donc percé de mille trous, et celui d'Herbe de la Saint-Jean correspond à sa période de floraison au solstice d'été, lié à différents cultes dans l'Antiquité et au christianisme à la fête de la Saint-Jean , qui a lieu le 24 juin où au Languedoc, les paysans avaient la coutume de faire passer ce feu à un bouquet de millepertuis en chantant à trois reprises Sen Jan la grano! ou,
    Lou trescalan
    Bon per tout l'an.
    Au Moyen-Age, on lui attribuait la propriété d'éloigner les esprits diaboliques et prescrit pour chasser les démons, c'est d'ailleurs à cette période là qu'on le nomme Chasse-diable, Chasse-démons.
    Cueilli durant la nuit de la Saint-Jean, il était encore plus puissant et il mettait à l'abri des maladies et des sorciers, en Languedoc, un bouquet était confectionné en mélange à de la menthe et placé dans l'endroit le plus en vue dans la maison pour protéger contre les sorciers, ou confectionner des croix de millertuis que l'on accroche aux portes des étables et des maisons, d'ailleurs en Lot et Garonne il entre dans la composition de la croix que l'on brûle à la Saint-Jean après avoir été bénite.
    Ce genre comprend plus de 400 espèces d'annuelles, vivaces ou arbustes ou arbres caducs, semi-persistants ou persistants, originaires des zones tempérées du globe.
    Deux variétés :
    - Hypericum perforatum var. angustifolium  DC., Millepertuis perforé à feuilles étroites.
    - Hypericum perforatum var. perforatum  L., Herbe de-la-Saint-Jean.
    Propriétés et utilisations :
    Le Millepertuis est toxique pour les ovins et les bovins.
    Depuis des siècles, la plante entière ou les fleurs fraîches ou séchées sont réputées pour leurs vertus curatives dans les pharmacopées traditionnelles, en allopathie, homéopathie et phytothérapie.
    Reconnue comme d'autres espèces du genre pour ses propriétés apéritive, antidépressive, antispasmodique, antiparasitaire ( vermifuge), antiviral, astringente, digestive (anti acide gastrique), hémostatique, sédative, tonique et vulnéraire.
    L'Herbe de la Saint-Jean est prescrite en infusion ou décoction pour cicatriser les brûlures, coupures, plaies et ulcères cutanées, soulager les brûlures d'estomac (dyspesie, gastrite, ulcère gastrique), les douleurs articulaires et nerveuses, pour agir sur l'anxiété, les dépression nerveuses, les symptômes de la ménopause, le syndrome prémenstruel, pour traiter les boutons de fièvre, l'herpès buccale, les otites, la varicelle et le zona.
    En Allemagne, depuis 1988, il est prescrit pour traiter les dépressions et il est remboursé par la sécurité sociale allemand.
    Le Millepertuis a des effets tératogènes* pouvant provoquer chez l'embryon un développement anormal et des malformations, il est recommandé de ne pas l'utiliser durant la grossesse et durant la période d'allaitement. Il faut savoir qu'il peut réduire les effets de certains médicaments comme les anticoagulants, ceux employé pour traiter l'asthme, les insuffisances cardiaques et les fibrillations auriculaires, les antiépileptiques, les immunosuppresseurs et les barbituriques.
    Des fleurs on obtient une teinture d'un très beau jaune d'or qui selon la concentration permet d'obtenir des tons des jaunes et des fauves cuivrés, des tons roux et orangé; le macérât huileux du Millepertuis a une couleur rouge violet qui est due à la présence d'un pigment l'hypéricine aux propriétés anti-inflammatoire, cicatrisante , émolliente, adoucissante et antalgique, cette huile rouge s'utilise également pour les massages musculaires et soigner les névralgies rhumatismales.

    Liste des autres espèces de Hypericum présentes dans l'Encyclopédie, s'ouvrant dans un pop-up.

    Annotations :
    *Dioscoride, Dioscoride d'Anazarbe le persan, médecin d'origine grec (Ier siècle avant J.-C.), qui fut le plus grand pharmacologue de l'Antiquité qui influença avec ses écrits la pharmacopée durant plusieurs siècles.
    Dans 'De materia medica', écrit vers l'an 64, il y décrit des centaines de plantes en indiquant leurs propriétés pharmacologiques, ouvrage consultable en ligne à la bibliothèque numérique Mondiale wdl.org.
    *L., abréviation botanique pour Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, botaniste-naturaliste suédois à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l’espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivie d'un parution 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    *teratogènes, vient du grec 'teras, teratos', qui désige un monstre et de 'genos' qui désigne l'origine.
    natacha mauric © 24/11/2017 ® Jardin! L'Encyclopédie
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