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Nom commun : Aubergine de Pâques, La Pondeuse (ainsi nommée dans les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences), Arbre aux oeufs, Plante qui pond, Plante aux oeufs, Mélongène de Pâques, Mélancanne, à la Réunion Beringène, Bringèle, Véringeane, Marignan ou Mayenne (comme l'aubergine) nommée par les anglophones 'Easter Egg Plant, Easter White Eggplant Wonder Egg, Wonder egg tree, Ornamental White Eggplant, Jew's Apple, Thai egg', en allemand 'Aubergine', en espagnol 'Berenjena', en italien 'Melanzana', en portugais 'Peringela', en thaï 'Makheux peraa, Makheu khay khà'.
Nom latin : Solanum ovigerum Dunal*, ce nom n'est pas résolu depuis 2012, certains auteurs lui donnent pour synonymes Solanum melongena var. esculentum (L.) Nees, Melongena incurva Mill., Melongena ovata Mill., Melongena ovigera Mill. dans Encyclopédie méthodique, tome 3 de Jean-Baptiste de Lamarck - 1813
famille : Solanaceae .
catégorie : vivace herbacée à tige ligneuse et rameuse à courts aiguillons, souvent cultivée comme une annuelle.
port : érigé, aux rameaux arqués.
feuilles : persistant. Feuilles pétiolées, alternes ovales-oblongues, tomenteuses.
floraison : de la fin du printemps au début de l'été, courant juin-août. Des fleurs solitaires hermaphrodites de 3 à 4 cm à corolle campanulée à lobes deltoïdes au calice aux segemnts très pointus.
couleur : violet lilas avec les étamines jaunes.
En français on la connaît aussi sous les noms communs d'Aubergine de Barbentane, Béringène ou Mélongène.
fruits : baies comestibles ovales-oblongues en forme de petites aubergines d'un blanc coquille d'oeuf virant à maturité vers le jaune clair jusqu'au jaune doré ou l'orange léger, contenant une pulpe âcre entourant des graines, les autres parties ne le sont pas.
Selon climat la production peut s'étaler sur 2 à 3 ans, chaque pied peut porter une douzaine de fruits par saison, la première récolte théoriquement à lieu entre 55 et 65 jours après la levée.
croissance : rapide.
hauteur : 0.30 à 0.50m Ø ± 0.35m.
plantation : comme les autres légumes après les gelées en espaçant les plants de 0.50 m en tout sens.
multiplication : par semis à chaud à 20-25°C de la fin février jusqu'en avril, semer des poquets de 2 à 3 graines en enfonçant à peine car elles ont besoin de lumière pour germer, maintenir le substrat humide, compter pour la levée entre 10 et 15 jours; patientez environ 1 mois; courant avril/juin laisser en place 2 plants ensemble lorsqu'ils font environ 15 cm, puis les repiquer au potager ou dans un vrai pot.
Multiplication par greffe sur tomate ou aubergine de 15 à 20 cm de haut de plus de 25 à 30jours, auparavant penser à désinfecter lame de rasoir ou cutter et préparer les ligatures en évitant le plein soleil.
sol : bonne terre à tendance sablonneuse, riche en matière organique car comme les vraies aubergines se sont des gourmandes et surtout bien drainé.
culture en pot : possible à l'extérieur, attention à ce que les gelées nocturnes ne soient plus à craindre avant de sortir les potées.
emplacement : plein soleil, soleil à mi-ombre partielle à besoin de au moins six heures de soleil par jour.
zone de rusticité : 9 - 11.
origine : sud-est de l'Asie dont l'est de l'Inde, Thaïlande, Japon et l'île de Java d'où il a été introduit entre 1830 et 1858 par les horticulteurs et les jardiniers collectionneurs hollandais et de là diffusé dans le reste de l'Europe.
C'est probablement l'espèce déjà décrite à Java, en 1820, "par M. Blume dans ses 'Bijdragen lot de Flora van Ned. Indië', sous le nom de Solanum ovigerum Dun var. insanum relaté dans la Flore des jardins du Royaume des Pays-Bas, volume 2 - édité en 1859.
entretien : prévoir un bon paillage pour conserver le substrat humide, arroser régulièrement mais sans excès laisser sécher le dessus du substrat entre 2 arrosages, pour les potées effectuer un apport d'engrais organique pour tomates ou fraises.
maladies et ravageurs : comme les aubergines sensibles aux maladies fongiques notamment le verticillium (consulter sur Iriis protection.
peut être sujet aux aleurodes, doryphores, pucerons et cicadelles (metcalfa pruinosa); en atmosphère trop sèche, sensible aux araignées rouges.
Comme les autres solanacées à travers le monde peut être la plante hôte du papillon de la pomme de terre Phthorimaea operculella, le découvrir sur Ephytia.
NB : son nom Solanum vient du latin 'solari' qui signifie soulager, à l'époque de Pline, c'était le nom d'une plante dite vénéneuse qui est à l'origine du genre, faisant référence à certaines espèces du genre qui ont des propriétés médicinales et, son nom spécifique ovigerum vient du latin 'ovum' qui désigne l'oeuf et du suffixe 'gerum' (ger, gera) qui signifie porteur.
Ce genre comprenait 3489 espèces référencées après révision en 2012, seulement 1199 noms d'espèces ont été retenus avec 795 autres retenus comme des synonymes et 1495 autres n'ont toujours pas été évalués.
Des espèces d'annuelles, bisannuelles, de vivaces herbacées, de sous-arbrisseaux ligneux, d'arbustes et d'arbres, caducs ou persistants, certains pouvant être grimpants, originaires du globe en toutes zones.
Parmi les cultivars aux fruits de petites tailles, citons :
- Solanum melongena 'Applegreen' en abondance des fruits ronds très doux d'un vert pomme.
- Solanum melongena 'Baby Marbled, des fruits ronds d'un blanc ivoire marbré de vert pomme de 7 cm de Ø.
- Solanum melongena 'Dwarf Lime', recherchée pour être cultivé dans des potées ne dépassant pas 30 cm de haut, des fruits vert clair de la taille d'une balle de tennis.
- Solanum melongena 'Japanese White Egg', produit des fruits au minimum de la taille d'un oeuf de poule et nettement plus gros.
Propriétés et utilisations :
En Thaïlande les tiges et les feuilles fraîches sont fumées pour dissiper les moustiques, elles sont utilisées aussi pour la bio-fermentation.
Les fruits y sont consommés comme légume d'accompagnement avec les pâtes de piment, pâtes de curry thaï, dans les soupes épicées, les soupes aux pousses de bambou, dans les sautés, les roulés rôtis et ils entrent dans la composition de la salade de papaye.
Feuilles et fleurs contiennent de la solanine une substance qui peut être toxique. Les baies qui se consomment jeunes contiennent, 5 à 6% de glucides et 2% de protéines, des B-carotènes de la riboflavine (Vit B2), de la niacine (Vit B3) et des vitamine A et C, du calcium, du fer, phosphore, selon les goûts elles se consomment après avoir retirer la partie de pulpe âcre qui entoure les graines.
A l'époque de Dunal, en 1828 le pharmacien Alphonse Chevallier écrivait dans son Dictionnaire d'Histoire naturelle médicale, de pharmacologie et de chimie pharmaceutique qu'elle avait des propriétés délétères et sa était pulpe dangereuse signalant qu'on lui prêtait des propriétés aphrodisiaques et signalait que ses feuilles résolutives étaient utilisées pour confectionner des cataplasmes pour les plaies après avoir été froissées, elles seraient diurétiques.
Dans les pharmacopées traditionnelles thaïlandaise et vietnamienne, il est conseillé de mâcher des feuilles ou des racines fraîches pour soulager les maux de dents et soigner les gingivites; bouillies et infusées elles sont réputées soulager les maux de gorge, la toux et soigner les crise d'asthme, cette eau guérit également les éruptions cutanées.
Ses fruits ont les mêmes propriétés que celles attribuées à l'aubergine, ils sont riche en fibres, ils stimulent le foie, la digestion et facilite le transit intestinal, réduisent les fièvres et les inflammations des articulations.
Ils abaissent la tension artérielle, réduit le taux de cholestérol dans le sang, réduit la glycémie chez les personnes diabétiques et ils aident l'organisme à se débarrasser des mauvaises graisses du corps.
Ces pharmacopées recommandent de manger les fruits frais pour profiter de leur action antiparasitaire et antibactérienne et leur peau contiendrait des phytonutriments pour éviter la perte de mémoire. Ils auraient aussi une activité antiproliférative des cellules cancéreuses du foie et du côlon.

Dans l'abécédaire consulter la liste des autres espèces présentes dans l'Encyclopédie.

Annotations :
*Dunal, abréviation botanique pour le botaniste, mycologue montpelliérain Michel Félix Dunal (1789-1856), qui étudie la botanique auprès d’Augustin P. de Candolle*, en 1813 il est reçu docteur en médecine après avoir soutenant un mémoire sur les Solanum. Il poursuit ses travaux sur ce genre et en 1816 il publie 'Solanorum generumque affinium Synopsis seu Solanorum Historiae, editionis secundae summarium ad characteres differentiales redactum, seriem naturalem, habitationes stationesque specierum breviter indicans'. La même année il est élu membre correspondant de l'Académie des sciences. Dans la famille des Solanacées le genre Dunalia lui a été dédié.
De 1816 à 1856, il occupe à l'Université de Montpellier la chaire d’histoire naturelle avant d'en devenir le Doyen, plus tard nommé chevalier de la Légion d'honneur.
Sa bibliothèque de travail a été léguée à la Faculté des Sciences de Montpellier qui depuis 1857 est conservée aux archives de la Bibliothèque Interuniversitaire de Montpellier.
*de Candolle, Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841), botaniste et docteur en médecin suisse, qui occupe en 1880 la chaire de botanique à la Faculté de Médecine de Montpellier, on lui doit une nouvelle classification des espèces expliquées dans 'La théorie élémentaire de la botanique (1813), ainsi que les 7 volumes du 'Prodomus systematis naturalis regni vegetablilis' (1824-1841) où sont décrites 60 000 espèces doublant ainsi les familles.
Des ouvrages achevés par son frère et son petit-fils avec 80 000 plantes décrites. Auteur de 'Plantarum Succulentarum' (1799) ou l'histoire des plantes grasses et 'la Théorie élémentaire de la botanique' (1813). Il s'intéresse aux propriétés médicinales des plantes. Abréviation botanique D.C.
natacha mauric© 20/04/2020 ® Jardin! L'Encyclopédie.
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