Farfugium japonicum  - Plante panthère, Plante léopard
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    Farfugium japonicum Bringhton plants - UK, July
    Brighton Plants © Flickr
    Nom commun : Plante panthère, Plante léopard, en chinois 'Da wu feng cao', en japonais 'Tsuwa buki, Tak' go', en coréen 'Teolmeowi', nommée par les anglophones 'Leopard Plant, Green Leopard Plant', en allemand 'Leopardenpflanze, Leopard Pflanze, Wachsende Leopardenpflanzen, Farfugium Leopard Plant', en espagnol 'Planta leopardo, Planta de Leopardo', en italien 'Pianta leopardata, Pianta di Leopardata', en portugais 'Flor Leopardo', en russe 'Zelenogo leoparda'.
    Nom latin : Farfugium japonicum (L.) Kitam.*, initialement répertorié sous le nom de Ligularia tussilaginea (Burm.f.) Mak.*, Ligularia kaempferi Benth.*
    Synonymes retenus Arnica tussilaginea Burm.f., Farfugium grande Lindl., Farfugium japonicum var. formosanum (Hayata) Kitamura, Farfugium japonicum var. nokozanense (Yamamoto) Kitamura, Farfugium japonicum f. japonicum, Farfugium japonicum f. luteofuscus Tawada, Farfugium kaempferi Bentham, Farfugium luchuense (Masam.) Kitam., Farfugium tussilagineum (Burm.f.) Kitam., Farfugium tussilagineum var. formosanum (Hayata) Kitamura, Ligularia formosana (Hayata) Masamune, Ligularia kaempferi Siebold & Zucc., Ligularia nokozanense Yamamoto, Ligularia tussila ginea (Burm.f.) Makino, Ligularia tussilaginea var. formosana Hayata, Ligularia tussilaginea var. tussilaginea, Senecio japonicus (L.) Lessing, Senecio kaempferi Candolle, Senecio tussilagineus (Burm.f.) Kuntze, Tussilago japonica L. et non résolu en 2020 Farfugium giganteum Dammann, est illégitimeSenecio japonicus Less.
    famille : Compositae selon la flore Asteraceae.
    catégorie : vivace herbacée à rhizomes.
    port : touffe lâche arrondie.
    feuilles : selon climat persistant ou semi-persistant, épais, légèrement charnu, coriace, d'un luisant vert foncé sur le dessus, au revers, pourvu de fins poils, des nervures plus claires à marge crénelée.
    Les jeunes pousses duveteuses sont d'un rose velouté puis verte. De grandes feuilles orbiculaires, cordiformes ou réniformes ,concaves de 10 à 25 cm sur un pétiole de 15 à 25 cm.
    floraison :à l'automne ou au début de l'hiver, courant octobre-novembre, jusqu'à -5 à 6 °C, c'est l'une des plus tardives dans les jardins au Japon et Corée où elle a lieu de décembre jusqu'au début janvier, et elle n'a pas lieu au Québec.
    Floraison nectarifère visitée par les abeilles, syrphes et papillons dont la vanesse des chardons Cynthia cardui et la virgule asiatique Polygonia c-aureum.
    Longue hampe florale duveteuse portant des corymbes de petits capitules de 4 à 5,5 cm , à 10-12 de fines ligules lancéolées et un disque bombé de minuscules fleurons plus foncés.
    couleur : jaune d'or.
    illustration floraison : planche 36, p 79 dans le volume 1 de "Flora Japonica, sive, Plantae quas in Imperio Japonico collegit, descripsit, ex parte in ipsis locis pingendas curavit" de Fr. de Siebold*, image 232/448, planche.
    fruits : nombreux akènes hirsutes à pappus blancs, virant au beige.
    croissance : assez lente, à démarrer au printemps.
    hauteur : 0.60 à 0.70 m pour un étalement similaire.
    plantation : selon climat au printemps ou à l'automne, compter 3 plants au m².
    multiplication : par semis au printemps, par division de la motte, à la fin du printemps ou début de l'été. Selon climat, à conserver à l'abri du gel, le premier hiver, prévoir un paillage qui sera enlevé au printemps.
    sol : acide ou neutre, au Ph compris entre 5,6 et 7,5, riche en humus, frais bien drainé, mais ne tolère pas les situations trop humides et détrempées. Peut se cultiver dans des potées.
    emplacement : mi- ombre, aux heures les plus chaudes en été, ombre lumineuse à l'abri des vents froids et desséchants de l'hiver.
    zone de rusticité : 7 - 10, les rhizomes tolère aisément - 15 à -18 °C, le feuillage gèle entre -5 °C et - 6 °C, U-K Hardiness 3, USDA zone 7a-9, sous climats plus froids, à cultiver dans des potées.
    Farfugium japonicum floraison
    Forest & Kim Starr © Flickr
    origine : en basse altitude, dans les vallées humides, falaises rocheuses côtières et le long des torrents au Japon, Corée du Sud sur la volcanique île de Jeju-do* et la petite île d'Ulleungdo (île Dagelet) et Taïwan, de l'est de la Chine, dans les provinces du Guangdong, Fujian, Guangxi, Hunan, Hubei, Anhui et Jiangsu, consulter la carte de l'Asie.
    Dans Flora japonica, Philipp Franz von Siebold a noté : "Nous l'avons apporté vivante en Europe, et il nous est permis d'en féliciter les amateurs, vu qu'elle prospère fort bien en pleine terre et qu'on ne la fait passer l'hiver dans la serre froide, qu'à cause de sa rareté. On la trouve déjà dans les catalogues des cultivateurs, sous le nom de Tussilago japonica. Cette erreur doit être attribuée aux personnes, qui, en 1830, lors des troubles en Belgique, s'emparèrent des plantes apportées par nous vivantes du Japon et déposées au jardin botanique à Gant, et les firent circuler à leur profit, sans se soucier de leur vraie dénomination."
    entretien : arroser régulièrement, car elle n'aime pas la sécheresse, ni l'ardeur du soleil, mais sans excès laisser sécher le substrat entre 2 arrosages. Supprimer les hampes florales disgracieuses, après floraison et pour ne pas être envahie.
    Au printemps, nettoyage du feuillage et prévoir au pied un bon et épais paillage organique pour conserver de la fraîcheur en été. Avant l'hiver, prévoir un bon tapis de feuilles mortes
    maladies et ravageurs : exempt de maladies, les nouvelles pousses tendres sont une gourmandise convoitée par les escargots (snails) et les limaces(slugs) mais dédaignées par les lapins et les cervidés.
    NB : son nom Farfugium vient du latin far, farris' qui désigne l'épeautre, le froment et de 'fugio, fugi, fugere' qui signifie fuir, s'enfuir, s'évanouir, disparaître, faisant référence à l'aspect blanchâtre, poudreux, duveteux des jeunes pousses et des pétioles qui disparait, par la suite et son nom spécifique japonicum pour nous préciser son origine le Japon.
    Cette plante léopard, trouve sa place, dans les jardins ombragés et les jardins boisés humides, dans les bordures, les massifs fleuris ou sous le couvert d'arbres, notamment les pins ou au pied des bambous ; également utilisée comme couverture végétale, le long des étangs et des cours d'eau, en zone non inondable, tant que les rhizomes ne sont pas soumis à un sol constamment détrempé ou simplement dans des potées, pour apporter une touche exotique aux balcons, patios et terrasses ombragées.
    Ce genre comprenait 17 noms d'espèces référencées après la révision de 2012, seulement 2 espèces, ont été retenues.
    Autres espèces :
    - Ligularia hiberniflora Makino, c'est l'autre espèce retenue par The Plant list, qui a pour synonyme, Ligularia hiberniflora Makino., nommé en japonais 'Kan-tsuwa buki'
    - Farfugium japonicum (L. f.) Kitam. F. Farfugium giganteum (Sieb. Et Zucc.) Kitam., initialement répertorié par Siebold* sous Ligularia gigantea Sieb. Et Zucc., nommée en japonais 'Oho Tsuwa buki, Ohonoha Tsuwa buki, Otsuwabuki'.
    - Farfugium japonicum var. luchuense (Masamume) Kitamura, est endémique aux îles Ryükyü, où elle est une rhéophyte, considérée par The plant list comme un synonyme, mais pas par Flora japonica.
    Propriétés et utilisations :
    Cette Plante panthère est largement représentée, dans les estampes japonaises et chinoises, comme symbole de l'arrière-saison.
    Les tendres pétioles sont comestibles, au Japon, chaque printemps, ils sont consommés, comme légume après les avoir blanchis, pour éliminer des toxines et leur goût amer, après les avoir pelés, ils sont ajoutés dans les salades et les soupes.
    Dans la pharmacopée traditionnelle japonaise, comme les feuilles des tussilages, elles servent à confectionner des cataplasmes, pour traiter les plaies et les ulcères. Elles contiennent des furanoeremophilanes, des molécules qui ont une activité antiplasmodiale, elles entrent dans la composition de préparations médicinales pour traiter les infections bactériennes.
    Farfugium japonicum 'Argentea Variegata'
    Megan Hansen ©
    Parmi les variétés et cultivars, citons :
    Vous pouvez les découvrir dans Flickr.
    - Farfugium japonicum 'Argenteum, Argentea, Argentea variegata', feuilles à marge sinuée, irrégulière, marbrée de blanc crème, donnant au vert, un ton émeraude, pétiole violacé à framboisé, ainsi que la base des feuilles orbiculaires, voir photo ci-contre.
    - Farfugium japonicum 'Aureomaculatum, Aurea maculatum', nommée par les anglophones 'Gold-spotted Japanese, Ligularia 'Leopard' Ligularia 'Spotted Leopard' farfugium, au feuillage panaché de jaune beurre, irrégulièrement couvert de pustules jaunes; a été primé par la RHS* avec the Award of Garden Merit*
    - Farfugium japonicum 'Crispata, Crispatum, Crispula', 60 à 80 cm en tous sens, des feuilles d'un vert gris parfois bleuté à marge ondulée, très froncée à liseré plus clair, lui donnant un aspect crépu, nommée par les anglophones 'Parsley ligularia'.
    - Farfugium japonicum 'Crispum', au Québec nommé Tussilage à feuillage crispé, assez similaire à la précédente.
    - Farfugium japonicum var giganteum ou Farfugium japonicum 'Gigantea', des feuilles de 40 à 45 cm.
    - Farfugium japonicum 'Green Heart', feuilles d'un vert foncé, brillant à pustules jaunes, auréolées de vert vif, marge anguleuse.
    - Farfugium japonicum 'Kaimon Dake' (Kaimondake) , des feuilles d'un vert émeraude éclaboussé, marbré de crème.
    - Farfugium japonicum 'Odashibori', des petites feuilles panachées, d'un pâle vert anis crémeux, lavée vert, la base des feuilles.
      de violine, le tout maculé, de marbrure, d'un vert plus soutenu.
    - Farfugium japonicum 'Ryuto', des feuilles fripées, boursouflées au niveau des nervures, pétiole vert lavé de zinzolin.
    - Farfugium japonicum 'Tobogenkun', des petites feuilles à marge irrégulièrement sinuée.
    - Farfugium japonicum 'Tenboshi', des feuilles vert moyen maculé d'auréole jaune à crème cerné d'un liseré vert.
    - Farfugium japonicum 'Tsuwabuki', des feuilles à marge ondulée.
    - Farfugium japonicum 'Ukigumo nishiki', des feuilles irrégulièrement marginées et panachées de blanc crème donnant au vert
      un ton émeraude, marge anguleuse, aux pétioles violacés.
    - Farfugium japonicum 'Wavy Gravy'® et 'Shishi Botan' tout pommelé comme un chou, des feuilles d'un vert bleuté très frisées.
    - Farfugium japonicum 'Last Dance', obtention nord-américaine issue de croisement entre Farfugium hiberniflorum et Farfugium japonicum, 45 à 60 cm en tous sens, à petites feuilles orbiculaires d'un vert brillant légèrement cuivré (pourprée) pour les nouvelles, fortement nervurées à marge irrégulièrement sinuée, hampe florale courte d'un pourpre duveteux avec une dizaine de petits capitules jaune vif, serait très rustique donnée pour USDA zone 6a-10b.

    Annotations :
    *Benth., abréviation botanique pour le botaniste britannique George Bentham (1800-1884), qui vécut en Languedoc-Roussillon, avant d'y devenir propriétaire du Domaine de Restinclières à Prades-le-Lez.
    Il fut à l'origine de la réalisation de nombreuses flores, dont la première concernant les plantes de la région de Hongkong 'Flora Hongkongensis' (1861), et 'Flora Australiensis' (édition en 7vol. de 1863-à 1878).
    En 1826, il fait édité à Paris, le catalogue des plantes indigènes des Pyrénées et du Bas Languedoc, qui ont été collectées par son père, lors de leur séjour à Montauban, puis Montpellier.
    *île de Jejudo, l'île aux 36 volcans avec un réseau de tunnels de lave du volcan Geomunoreum, a été classée, en 2007, au patrimoine mondial de l' Unesco (carte et photos).
    Farfugium japonicum après floraison
    Dominiqe Kerrio ©
    *Kitam., abréviation botanique pour le botaniste japonais Shirö Kitamura (1906-2002), professeur à l'Université de Kyoto en 1945, consultant durant 30 ans pour la recherche botanique effectuée par l'empereur Hirohito (1901-1989), considéré comme étant le grand spécialiste des Astéracées. Durant la seconde guerre mondiale, il a surtout étudié, les plantes utiles.
    Auteur de nombreux ouvrages dont Flora of Afghanistan, publiée en 1960, le premier botaniste japonais a mené plusieurs expéditions de recherche sur les plantes dans l'Himalaya, au Pakistan occidental et en Afghanistan, où il découvre de nombreuses nouvelles espèces.
    Certaines publications ont été rédigées en collaboration avec Gen Murata; à partir de 1950, durant 20 ans, ils les publient en 5 volumes 'Primary Color Japanese Botanical Encyclopedia'. Il poursuit ses recherches bien après sa retraite jusqu'à l'âge de 80 ans, ses collections sont conservées au Musée général de l'Université de Kyoto.
    *Makino, abréviation botanique pour Tomitaro Makinö (1862 -1957) , qui est connu comme étant le père de la taxonomie botanique japonaise moderne.
    Sa vie est pleine de légendes. Il aaurait abandonné la scolarité avant l'école primaire, la connaissance de la botanique est venue de l'auto-apprentissage. Ce n'est qu'à l'âge de 22 ans (1884), qu'il est officiellement entré dans la salle de classe de botanique de la Faculté des sciences de l'Université de Tokyo.
    Makino Tomitaro a collecté des spécimens dans tout le Japon, et il s'est rendu aussi à Taïwan en 1894, il a collecté 400 000 spécimens de plantes dans sa vie, en nommant plus de 1 500 d'entre elles.
    Le contenu de cette recherche est composé de 57 volumes qui renferme de nombreuses études botaniques pertinentes à Taiwan à cette époque-là.
    Il publie en 1940 'Flora of Japan', qui toujours l'ouvrage de référence.
    "Botanical Magazine Tokyo" (Botanical Magazine Tokyo) qui a été fondé en 1887 (20e année de Meiji). Il a été créé par Makino Futaro. La revue "Botany" a été lancée trois ans plus tard, à ce jour, il est toujours régulièrement publié, c'est un journal important, pour la recherche botanique.
    Sur l'île de Shikoku, à Kochi sa ville natale, est créé en 1958 The Makino botanical garden, dédié aux espèces japonaises locales, il s'y trouve un laboratoire de recherche et un Musée où sont exposées ses oeuvres.
    *RHS, The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804, qui décerne chaque année The Award of Garden Merit (AGM) à de nouvelles obtentions au cours du Chelsea Flower Show qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai, à l'Hôpital Royal de Chelsea de Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    *Siebold, médecin et naturaliste bavarois Philipp Franz Balthazar von Siebold (1796-1866), qui vécut au Japon entre 1823 et 1830, on lui doit l'introduction en Europe, via ses établissements de Leide (Pays-Bas), de nombreuses nouvelles espèces de la flore japonaise, dont les premiers hydrangea japonais entre 1860 et 1861.
    En collaboration, avec le botaniste allemand Joseph Gerhard Zuccharini (1797-1848), il est l'auteur de la très célèbre Flora japonica, publiée entre 1835-1870, en 30 volumes avec des illustrations d'artistes japonais, tel que 'Keiga Kawahara', descriptions et des dessins consultables, sur le site de l'université de Kyoto, Flora japonica volume 1. Abréviation botanique : Sieb. & Zuc.
    natacha mauric © 12/01/2021 ® Jardin! L'Encyclopédie
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