Heliotropium arborescens - Héliotrope du Pérou
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    Nom commun : Héliotrope arborescent, Héliotrope du Pérou, Herbe de St Fiacre, localement au Pérou 'El Heliotropo, Vainilla de jardín, Hierba de la mula, Carne gorda et Violoncillo, nommée par les anglophones 'Garden heliotrope, Common helioptrope, Cherry pie' (Tarte aux cerises), en allemand Vanilleblume, Peruanische Son-nenwende.
    Nom latin : Heliotropium arborescens L.*, synonymes Heliotropium peruvianum L., Heliotropium corymbosum Ruiz & Pav.*, Heliotropium arborescens var. grisellum I.M. Johnst. et non résolu en 2012, Heliotropium grandiflorum Donn, Heliotropium odoratissimum Gaterau, Heliotropium odoratum Moench, Heliotropium odorum Salisb.
    famille : Borraginaceae.
    catégorie : petit arbuste à ramification basale et souche ligneuse, cultivé en annuelle sous nos climats.
    port : buissonnant, très ramifié, évasé, de forme arrondie, mais il peut être cultivé sur tige.
    feuillage : persistant sous climat approprié, aromatique, vert foncé, aux nervures fortement marquées lui donnant un aspect bombé, rugueux, gaufré, couvert d'un léger duvet sur le revers. Feuilles simples, alternes ovales-elliptiques, pointues pourvues d'un court pétiole.
    floraison : longue tout l'été, du mois de juin jusqu'en août, délicieusement vanillé, nectarifère, qui attirent les papillons et de nombreuses espèces d'insectes. Des corymbes d'épis courbes.
    couleur : violet, pourpre ou blanc à gorge plus claire.
    fruits : petites drupes elliptiques contenant quatre noyaux ayant chacun une petite graine dure.
    Voir planche 269-274 p. 353, d'Auguste Faguet dans Histoire des plantes de H.E.Baillon, vol. 10 (1888-1891), contributed by Missouri Botanical Garden, St. Louis, U.S.A.
    croissance : rapide.
    hauteur : 0.40 - 1 m et plus, dans son milieu naturel, peut atteindre 2 m en tous sens.
    plantation :sous nos climats au printemps.
    multiplication : par semis spontané en place à l'automne ou semis à chaud (15-20°C) au printemps, compter pour la levée, entre 15 et 20 jours, par bouture de tiges aoûtées à la fin de l'été ou encore, courant janvier à chaud sous serre, boutures de tête (sous une feuille), prévoir un mélange sablonneux.
    sol : tout type de sol riche, frais, surtout très bien drainé, déteste l'excès d'humidité et sols détrempés.
    emplacement : soleil léger, mi-ombre une partie de la journée, ombre légère ; sous climat chaud, en été, éviter les expositions au couchant qui peut provoquer des brûlures sur le feuillage.
    zone : 9-11, U-K hardiness H1C, USDA zones 9-11, température idéale entre 7 et 21°C, tolère sur de courtes périodes - 4° C, ailleurs, rentrer les potées durant l'hiver, en serre froide.
    origine : sous le couvert végétal dans les hautes terres du sud du Pérou, dans le département de Cuzco dans les provinces de Calca, à l'ouest celle de Urubamba* et au nord celle de la Convención.
    entretien : taille au sortir de l'hiver pour lui redonner un port compact, puis au fur et à mesure supprimer les inflorescences fanées. Effectuer chaque année un apport de compost pour le voir fleurir en abondance.
    Pour les potées, arroser régulièrement et effectuer un apport d'engrais pour plantes à fleurs tous les 15 jours durant la période de croissance, et lorsque vous les rentrer en serre froide, arroser les, une dernière fois, puis au printemps, effectuer une taille, un rempotage si nécessaire et reprendre les arrosages.
    maladies et ravageurs :
    NB : son nom Heliotropium vient du grec 'helios' qui désigne le soleil et de 'trepein' qui signifie tourner, faisant référence au fait que selon d'anciennes croyances, l'héliotrope tournait ses feuilles vers le soleil.
    C'est Joseph de Jussieu* qui le rapport du Pérou pour le cultiver comme plante ornementale.
    Dans la mythologie grecque, Apollon, délaisse la nymphe Clytie une des Océanides, fille d'Océan et de Thétis lui préférant sa soeur Leucothoée, jalouse et désespérée, durant 9 jours se laisse mourir de faim, contemplant chaque jour à l'aube le passage du char d'Apollon tiré par quatre chevaux blancs. Les dieux ayant pitié, la métamorphose en une fleur, l'héliotrope. Dans le langage des fleurs, il symbolise l'attachement.
    En vogue dans les années 1 900, même au Japon, durant l'ère meiji (1868-1912). Les premières variétés horticoles étaient issues de Heliotropium voltarianum, héliotrope de Voltaire a été obtenue de graines, vers 1845, par M. Lemaire, jardinier chez Mme la comtesse de Boigne, à Châtenay (Seine). On l’a dédiée au grand écrivain dont elle porte le nom, non pas seulement par l’effet d’un caprice, mais parce qu’elle est venue dans le lieu qu’il illustra par sa naissance, Châtenay près de Sceaux.
    Ce genre après révision ne comprend plus que 144 sur 724 noms d'espèces acceptés, des annuelles, des arbrisseaux, des sous-arbustes et des arbustes.
    Propriétés et utilisations :
    Certaines parties de la plante sont toxiques par ingestion et irritantes pour les peaux sensibles, il faut se méfier du contact avec son feuillage.
    Des feuilles et des fleurs est extraite une huile essentielle utilisée en parfumerie dans la base de nombreux parfums, en note de tête, note de coeur ou note de fond poudrée, vanillée, balsamique. En cosmétologie, elle entre dans la composition de poudres, crèmes, des savons parfumés, elle est également présente dans les pots-pourris.
    Auguste Faguet (1841–1886)
    Elle entre dans la composition de l'Héliotrope de Piver, Heliotrope de Galimard, l'eau de Cologne d'Etro du même nom, eau de parfum Poudre de Rêve Nana M Parfums, Héliotrope par Réminiscence en note de coeur également chez Olivier Durbano, Alchimie (1998) de Rochas, Amour d'Amandier (1999) de Nina Ricci, et Ame Coquine (2004) de Chantal Thomass, Aquasun (2005) de Lancaster, Ambrorient (2009) de Esteban, Aubade (2013) par Aubade, note de tête dans Alien Essence Absolue (2012) de Thierry Mugler, Ange ou démon eau de toilette tendre (2008) de Givenchy, Amatys (2009) de Nabucco Parfum Fin, note de fond dans Après l'Ondée (1906) de Guerlain, Amour-Amour (1925) de Jean Patou, Aimez-Moi (1996) de Caron, Apparition (2004) de Ungaro, Amor Amor eau fraîche (2005) de Cacharel, l'eau de toilette 20H50 (2006) d'Irie Wash, Aqua Allegoria (2007) de Guerlain, Alien Eau Extraordinaire (2014) de Thierry Mugler. Parfum mixte, note de Fond Adjatay Cuir Narcotique (2016) de The Different Compagnie, Ashoka (2013) par Neela Vermeire, note de coeur dans Asian Green Tea (2014) de Cree, Armani Code Ultimate (2012) d'Armani et parfum pour homme en note de Fond à l'Atelier d'Artiste (2006) dans Nez à Nez.
    Les Incas prenaient la plante fraîche pour traiter les fièvres et dans les pharmacopées traditionnelles aborigènes utilisées comme substitut de la quinine, pour soigner le paludisme et pour réduire les inflammations (antiphlogistique) notamment celle de la vessie, en cataplasme pour soigner les aphtes, les plaies et les ulcères gangrenés avec une décoction de la plante entière cuite, réputée être aussi diurétique et tonique, les graines sont aromatiques et stimulantes et les racines ont des propriétés sédatives.
    En homéopathie, il existe une teinture mère prescrite pour traiter les enrouements, maux de gorge et le surmenage.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Heliotropium arborescens 'Alba', à floraison blanche.
    - Heliotropium arborescens 'Chatsworth', feuillage vert foncé, violet-rouge, parfumé.
    - Heliotropium arborescens 'Iowa', environ 0.40m de haut, violet foncé
    - Heliotropium arborescens 'Lord Robert', d'un violet foncé, au feuillage vert foncé pourpré lui donnant un aspect métallique.
    - Heliotropium  'Marine', environ 0.40 m de haut, bleu-violet.
    - Heliotropium  'Princess Marina', ne dépassant pas les 30 cm en tous sens, floraison estivale bleu-violet profond.
    - Heliotropium  'Regal Dwarf', d'un bleu foncé, parfumé.
    - Heliotropium arborescens 'White Lady'> blanc rosé.
    - Heliotropium peruvianum  'La Perle', violet-rouge, parfumé.
    Autre espèce présente dans l'Encyclopédie :
    Heliotropium europaeum  L., Héliotrope d'Europe, consulter sa fiche.

    Annotations :
    Joseph de Jussieu (1704 - 1779), botaniste français qui découvre et rédige un traité sur les propriétés transmises par les chamans et les sorciers, sur la quarantaine d'espèces du genre Cinchona  le quinquina arbre dont on extrait la quinine, qu'il réussit à faire parvenir à ses frères qui oeuvrent au Jardin du Roy, on lui doit aussi la découverte de la coca, de l'héliotrope du Pérou, il participe à la découverte du caoutchouc que la Condamine rapporte dans ses bagages en s'appropriant un peu trop les découvertes des autres.
    Le récit de cette l'incroyable expédition au Pérou et son herbier que vous pouvez retrouver dans 'L'herbier du monde. Cinq siècles d'aventures et de passions botaniques au Muséum national d'histoire naturelle' Ph. Morat, G Aymonin et J-C Jolinon aux éditions du Muséum.
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757 Carl Linnæus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    Son herbier 'Linnean Herbarium', le plus riche de son époque composé de 7 000 plantes, est conservé au Musée national d'histoire naturelle de Stockholm.
    *Ruiz & Pav., abréviation de Hipólito Ruiz Lopez (1754-1815) pharmacien-botaniste castillan, spécialiste des plantes médicinales, qui à bord du Péruvien 'El Peruano', responsable de l'expédition scientifique afin d'établir un monopole pharmaceutique sur les plantes sud-américaines, explorant les provinces côtières du Pérou puis du Chili entre avril 1777 et 1788 avec sous ses ordres le botaniste extremadurien José Antonio Pavón y Jiménez (1754-1844), les dessinateurs José Brunete et Isidoro Gálvez et le médecin-botaniste français Joseph Dombey (1742-1794), qui durant ces années collectent des graines et constituent des herbiers qui ne parvinrent que partiellement au jardin botanique de Madrid.
    Urubamba est la province archéologique du Pérou, où se trouvent les principaux monuments architecturaux des Incas qui avaient installé dans la fertile vallée sacrée de la rivière du même nom, leurs villes principales.
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