Eucalyptus gunnii  - Gommier de Gunn, Gommier cidre
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    Nom commun : Eucalyptus de Gunn, Gommier de Gunn, Gommier cidre, Gommier bleu, nommé par les anglophones 'Cider Gum, Cider Tree'
    Nom latin : Eucalyptus gunnii  Hook.f.*, synonymes Eucalyptus gunnii var. montana Hook.f. , Eucalyptus gunnii var. undulata Rehd.* , Eucalyptus whittingehameii Landsb., Eucalyptus gunnii subsp. gunnii, certaines flores synonyme de Eucalyptus divaricata  McAulay & Brett. et illégitime Eucalyptus perriniana R.T.Baker & HGSm
    illustration : dans The forest flora of South Australia, par J.E. Brown t. 1 (1833), contributed by the National Library of Australia, Canberra, Australia, consultable en ligne.
    famille : Myrtaceae.
    catégorie : arbre à l'écorce aromatiquemarron verdâtre souvent brillante qui s'exfolie tous les ans en fin d'été en longue bande cannelle, laissant apparaître la nouvelle, peut produire des drageons.
    port : érigé puis étalé.
    feuillage : persistant, aromatique, coriace, glauque, gris-vert à reflets bleutés.
    Des feuilles juvéniles sont plus bleutées et argentées opposées, glauques, arrondies puis lancéolées de 4 à 8 cm x 1.5 à 2.5 cm.
    floraison : été en ombelles nectarifèrse visitées par les abeilles, les passereaux nectarifères et certaines espèces de papillons.
    Des fleurs regroupées par 3, les pétales sont soudés en un opercule qui lorsqu'il se détache se développent un bouquet d'étamines photo.
    couleur : blanc-crème.
    fruits : capsules cyclindriques ligneuses à valves de 1,5 à 2,5 cm de diamètre contenant des graines anguleuses, elles mettent un an pour parvenir à maturité et elles ne s'ouvrent pour libérer les graines que lorsqu'elles sont brûlées par un feu.
    croissance : très rapide.
    hauteur : 1O à 25 m Ø de 5 à 6 m.
    plantation : à l'automne ou au printemps selon climat, lui choisir un emplacement loin des réseaux d'eau et d'éléctricité.
    Il déteste le voisinage avec les pins, dont il fuit la présence en se couchant.
    multiplication : par semis à chaud entre 18°C et 24°C, pour l'espèce type après avoir brûlé les capsules, compter pour la levée entre 14 et 21 jours, également par bouturage de tiges aoûtées et principalement par boutures à talon.
    Parfois, s'il y en a par prélévement des drageons qui peuvent poser des problèmes.
    sol : pauvre ou fertile surtout en azote, de préference frais ou humide, acide ou neutre, non calcaire.
    emplacement : soleil, mi-ombre légère ou une partie de la journée. Il est recommandé de protéger les jeunes spécimens des ardeurs du plein soleil, qui peut brûler le feuillage.
    origine : Australie, endémique à la Tasmanie, consulter la carte de l'Australie.
    Au 13 janvier 2020 enTasmanie 24 000 hectares ont brûlés, des écosystèmes ravagés tuant en Australie plus de 500 millions d’insectes et d'animaux.
    galles de Leptocybe invasa et ophelimus maskelli sur une autre espèce zone : 7 - 9, U-K hardness H= 5, USDA zone , tolère -18°C, parfaitement adapté aux vents et aux embruns.
    entretien : la première année arroser pour favoriser un bon enracinement, en cas de gelée trop importante il peut repartir de la base, ne pas ajouter d'engrais.
    Son feuillage est utilisé dans les compositions florales.
    maladies et parasites : depuis 2004 en Corse puis dans le Midi de la France, il est sujet au Leptocybe invasa une minuscule femelle homoptère de 1.14mm qui effectue ses pontes de part et d'autre de la nervure médiane, dans le pétiole et dans les tissus (parenchymes) des jeunes branches avant le débourrement; un insecte originaire de l'Australie, présent au Moyen-Orient puis dans le bassin méditerranéen.
    Elles sont à l'origine de la formation de galles d'un rose rougeâtre, sur le revers des feuilles, au niveau du pétiole et sur les branches, sur certaines espèces d'eucalyptus (Eucalyptus botryoides, E. bridgesiana, E. camaldulensis, E. globulus, E. grandis, E. gunii, E. robusta, E. saligna, E. tereticornis, E. viminalis), photo ci-contre.
    Courant juin 2010, apparition dans les plantations d'Eucalyptus camaldulensis  du sud de l'Italie et en Corse puis dans le sud de la France (Var, Bouche du Rhône, Hérault et Pyrénées orientales) d'un des 5 psylles australiens Glycaspis brimblecombei, le psylle ravageur du gommier rouge qui effectue ses pontes sur le revers des feuilles dans un amas blanc (lerp) qui provoque la défoliation, le dépérissement des branches et parfois la mort de l'arbre.
    Peut également en été, être affecté par une maladie fongique provoquée par un champignon Chondrostereum purpureum*, les feuilles deviennent argentées et les branches infectées dépérissent.
    NB : son nom Eucalyptus lui a été donné par le botaniste L'Héritier*, nom venant du grec eu qui signifie bien et kalyptos qui signifie couvert, son nom spécifique gunnii  de Gunn, dédié au botaniste collecteur écossais Ronald Campbell Gunn 1808-1881) qui émigra en 1829 en Australie qui tout en exerçant la fonction de directeur de prison et de magistrat de police, plus de 80 espèces et sous-espèces lui ont été dédiées, la plus part d'entre elles figurant dans la Flore de Tasmanie.
    Les feuilles des eucalyptus sont notoirement connues pour constituer l'unique nourriture pour les koalas.
    Après un incendie, il faut savoir que les graines sont en abondance sur le sol brûlé mais riche en cendres, vont germer dès les prochaines pluies et l'eucalyptus dominera rapidement, en poussant en très grand nombre les premières années, éclipsant les autres espèces d'arbres avec une incidence sur l'écosystème.
    Au cours du 20 ème siècle il a été constaté que son expansion était mondiale, utilisé en grande quantité comme essence de reboisement* rapide (source de revenus non négligeable) et qu'il était à l'origine de nombreux incendies, des milliers d'hectares étaient partis en fumée en Californie, au Portugal, en Espagne, plus de 10, 7millions d'hectares* ( au 13 janvier 2020) en Australie et Tasmanie, et avec le réchauffement climatique, les feux de forêts seront de plus en plus nombreux et sa présence favorisera évidemment leur progression et propagation.
    J.E. Brown
    Les eucalyptus sont considérés comme étant le pire cauchemar des pompiers et en Nouvelle-Galles du Sud, ils sont surnommés 'les arbres à essence'. Car le feuillage tombé au sol forme au cours des ans un tapis dense de matériau inflammable, l'écorce qui s'exfolie alimente ce tapis et les lambeaux accrochés au tronc servent de mèches permettant au feu de grimper jusqu'aux premières branches formant une couronne de feu autour d'un arbre qui va rapidement se transformer une boule de feu qui via la canopée se transmettre aux autres arbres aux alentours, projetant des étincelles nourrissant très rapidement ce brasier infernal, sans oublier l'huile qu'il contient qui dégage sous l'effet de la chaleur des vapeurs inflammables.
    Dans un entretien David Bowman, écologiste forestier à l'Université de Tasmanie a dit "Lorsque je regarde la forêt d'eucalyptus par ma fenêtre, en Tasmanie, je ne vois qu'un gigantesque risque d'incendie. S'il fait vraiment très chaud, ces arbres vont s'enflammer comme des torches et répandre de nombreuses étincelles sur les banlieues".
    Parmi les cultivars, citons :
    - Eucalyptus gunnii  'Silver Drop', environ 15m de haut, feuillage rond vert de gris argenté, photo haut de page.
    Quelques espèces proches :
    - Eucalyptus cinerea  F. Muell. ex Benth., nommé par les anglophones 'Argyle apple, Silver dollar eucalyptus', 6 à 12 m de haut, écorce fibreuse grise, feuillage juvénile glauque, arrondi, gris-bleu-argent, fleur crème au printemps, zone 9.
    - Eucalyptus risdonii  Hook. f. , Eucalyptus de Risdon, nommé par les anglophones 'Risdon Peppermint', endémique à la Tasmanie, de arbrisseau (3m) à arbre (20 m) écorce grise et blanche, feuilles juvénile argentées, adultes gris-vert, fleur crème au printemps, que pour sol frais, supporte le vent et les embruns.

    Dans l'abécédaire consulter la liste des autres espèces présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations
    *Chondrostereum purpureum, un champignon qui peut aussi infecter les abricots, les escallonias, les pêches, les peupliers, les pommes, les prunes, les rosiers et les saules.
    *Hook.f., abréviation botanique pour le botaniste-explorateur britannique Joseph Dalton Hooker (1817-1911), l'un des plus grands du 19 ème siècle, nommé 1865 Directeur du Royal Botanical Garden de Kew.
    Auparavant, il effectue des séjours à Madère, en Afrique du Sud, dans l'Antarctique, dans l'Himalaya (Népal et nord de l'Inde) au cours desquels il collecte de nouvelles espèces pour Kew garden, à son retour il fait paraître l'ouvrage de référence sur les Rhododendrons du Sikkim-Himalaya en 3 volumes de 1849 à 1851 et des flores des autres pays.
    *L'Héritier, magistrat-botaniste français Charles Louis L'Héritier de Brutelle (1746-1800), nommé en 1772 procureur du roi à la maîtrise des Eaux et Forêts de Paris, fonction qui lui permet de vivre pleinement sa passion au contact des grands botanistes de son époque. On lui doit la parution en 1784 de 'Stirpes novae aut minus descriptionibus et iconibus illustravit' en 2 volumes, éd. Paris, consultable en ligne à la BNF, sur (Gallica). Abréviation botanique L'Her.
    eucalyptus gunnii *reboisement, lire l'article "la résurrection de la forêt marocaine en 1913 et le rôle du Maréchal Lyautey" chez Persée par M. C. Boudy dans le Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée Année 1953, pp. 376-388.
    10,7 millions d’hectares, soit 107 000 km2 soit 16 départements français autour de Paris, été 2019 incendie forêt amazonienne 900 000 hectares, octobre 2019 nord de la Californie 30 000 hectares. Entre janvier et avril 2019 l'EFFIS* a relevé qu'à travers l'Europe plus de 250 000 hectares sont partis en fumée, alors qu'en 2018, 181 000 hectares.
    *EFFIS, système européen d'information sur les incendies de forêt, soutient les services chargés de la protection des forêts contre les incendies dans les pays de l'UE et fournit aux services de la Commission européenne et au Parlement européen des informations actualisées et fiables sur les incendies de forêt en Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, consulter leur site, prévisions, cartes anomalies de température et de pluies.
    *Rehd., abréviation botanique pour Alfred Rehder (1863 - 1949) est un botaniste horticulteur américain d’origine allemande qui se rend aux États-Unis en 1898, pour étudier la dendrologie, et découvrir l'arboriculture et viticulture américaine pour le compte d'une revue allemande Deutsche Gärtner-Zeitung de Ludwig Möller et le gouvernement de son pays, en même temps il travaille comme ouvrier agricole pour Charles Sprague à l'Arboretum d'Arnold, ce dernier rapidement le fait participer à la Bibliographie Bradley sur les ligneuses, il collabore à la rédaction de Plantae Wilsoniae d'Ernest Wilson sur les collections chinoises avant de devenir le conservateur de l'Herbier de l'Arboretum.
    Il passe une grande partie de sa retraite à achever son immense ouvrage publié en 1949 Bibliography of Cultivated Trees and Shrubs Hardy in the Cooler Temperate Regions of the Northern Hemisphere.
    Un genre Rehderodendron (Styracaceae) lui est dédié.
    natacha mauric © 29.02.2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
    - nmauric© 29.02.2000 - par la Société des Gens de Lettres® Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l’exploitation commerciale sont expressément interdites. .




compteur gratuit