Prunus armeniaca - Abricotier
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    Prunus armeniaca Nom commun : Abricotier, nommé par les anglophones 'Apricot', en turc 'zard-alu'.
    Nom latin : Prunus armeniaca  L.*, synonymes Amygdalus armeniaca Armeniaca ansu  (Maxim.) Kostina, Armeniaca vulgaris Prunus armeniaca var. armeniaca , Prunus ansu  (Maxim.) Kom., Prunus armeniaca var. ansu  (Maxim.) T. T. Yü & L. T.
    famille : Rosaceae, sous famille Prunoideae.
    catégorie : arbre fruitier à l'écorce rougeâtre aux jeunes ramilles vernissées et noueuses d'un brun rougeâtre la période de production s'échelonne entre 40 à 45 ans. Système racinaire à pivot et racines latérales.
    feuillage : caduc vert franc, brillant sur le dessus, au revers glabre, marge irrégulièrement dentelée. Feuilles sessiles, alternes assez larges ovales- elliptiques (6-12 x 5-11 cm) au pétiole rouge foncé pourvu de part et d'autre de nectaires.
    port : étalé, arrondi.
    floraison : au printemps (mars) avant la foliation parfumée et nectarifère visitée par les abeilles. Fleurs solitaires hermaphrodites (3-4 cm).
    L'abricotier a besoin de froid pour fleurir.
    couleur : blanc ou rose pâle et aux sépales ovales de couleur rouge, photo floraison au Japon de Armeniaca vulgaris var. ansu.
    fruits : abricots (+ ou -5cm) à l'épicarpe velouté jaune ou rose jaune-abricot à chair juteuse, parfumée d'un jaune-orangé au noyau aplati, libre lisse et rugueux contenant une amande obovale comestible douce chez l'abricotier cultivé, amère chez l'abricotiers sauvage. La productivité moyenne des abricotiers cultivés est de 80 à 100 kg par arbre, nettement supérieure en Asie centrale.
    Des hivers doux réduisent la production d'au moins 25%.
    croissance : rapide.
    hauteur : 4-6 m.
    plantation : automne ou début de l'hiver.
    multiplication : greffage en écusson en mars sur des porte-greffes variés (amandier, pêcher franc, prunier), par semis (sans garanti sur la variété) ou par marcottage.
    sol : indifférent surtout drainé, il supporte bien le calcaire, mais lorsqu'il y en a trop, il provoque des carences qui ont une incidence sur la qualité des fruits et il déteste les sols argileux et humides.
    emplacement : soleil, à l'abri des vents froids peut se cultiver en plein vent ou palissé contre un mur ensoleillé, à l'abri des gelées printanières.
    zone : 5 - 10, tolère aisément jusqu'à -25 à 27 °C. Sa floraison étant très sensible au gel, il ne peux être utilisé qu'en zone 8-9 (c'est surtout la coïncidence ou non de la floraison et du gel qui est important) ou encore dans un endroit parfaitement à l'abri des gelées printanières.
    origine : Asie centrale et orientale en zone tempérée, Mandchourie et Mongolie, introduit sur le pourtour méditerranéen via l'Arménie et l'Iran, et naturalisé avant le Ier siècle après J.C. notamment en Italie, mais il aurait été introduit en Angleterre vers 1812.
    entretien : pas de taille obligatoire mais plusieurs possibilités selon les cas :
    - Taille de nettoyage au début du printemps ; petit raccourcissement des branches, suppression des branches enchevêtrées.
    - Suppression des fruits en excédent, si aucune taille n'est envisagée, il vaut mieux diminuer le nombre des fruits pour qu'individuellement ils soient plus gros lorsque la fructification est trop abondante.
    - Taille en vert, durant l'été ; diminution de la taille des branches ayant fructifiées juste après le dernier fruit ou même avant si fructification trop importante.
    - Taille d'automne dès la chute des feuilles et hors gel : élagage (suppression de certaines branches notamment centrales pour éclaircir ou raccourcissement important d'autres branches) pour rajeunir un vieil arbre avec diminution importante de la fructification l'année suivante mais elle est suivie d'une effective amélioration. (utiliser éventuellement du cicatrisant sur les plaies de coupe (les avis divergent sur l'utilisation de ce genre de produit- dans tous les cas bien nettoyer les outils).
    N'oubliez pas d'effectuer un arrosage abondant avant et après la floraison, certains conseillent de le répéter une quinzaine de jours avant la maturité des fruits, et après récolte.
    Prunus armeniaca var. ansu
    Siro Kurita ©
    glyphosate : l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, en charge de la délivrance des autorisations de mise sur le marché du glyphosate, herbicide hautement contesté qui est le plus utilisé en France et dans le monde dans les cultures.
    Le vendredi 9 Octobre 2020 elle a rend public les résultats de son évaluation comparative avec les alternatives non chimiques disponibles et elle dresse la liste des cultures pour lesquelles il ne sera plus possible d'utiliser le glyphosate dès 2021.
    Pour l’arboriculture fruitière :
    - Interdiction de l’utilisation du glyphosate entre les rangs d’arbres fruitiers : l’alternative est le maintien de l’herbe ou le désherbage mécanique ;
    - Utilisation autorisée dans les situations où le désherbage mécanique n’est pas réalisable : récolte mécanique des fruits au sol (noix, pommes à cidre…) ou productions de type buissonnant (noisetier, petits fruits) ;
    - Restriction de la dose annuelle maximale autorisée à 900 g de glyphosate par hectare, les applications étant limitées à 40 % de la surface de la parcelle, soit une réduction de 60 % par rapport à la dose maximale actuellement autorisée.
    Consulter le site de l' ANSES.
    maladies et ravageurs : sujet à la moniliose (pourriture brun) du à un champignon Monilinia fructicola  qui provoque un dessèchement des fleurs et de l'extrémité des pousses, lorsque le printemps est trop pluvieux et l'humidité excessive. Le dépérissement printanier de certaines parties est du à une bactérie Pseudomonas syringae  qui provoquera sur les fruits des criblures de couleur marron.
    La gommose que l'on rencontre sur les vieux sujets peut être présente sur des sujets plus jeunes lorsqu'il y a eu des erreurs dans la fertilisation et/ou des stress hydriques notamment au moment de la transplantation.
    NB : son nom Prunus vient du latin où il désigne le prunier Prunus domestica  et son nom spécifique armeniaca  pour rappeler sa supposé origine Arménienne, ce nom a été conservé pour rappeler que son introduction sur le pourtour méditerranéen s'effectua à partir de l'Arménie, via la Grèce et de là diffusé dans tout l'empire gréco-romain. Il est l'arbre emblématique de l'Arménie. En Ouzbékistan, on a trouvé des fossiles d'abricotier datant du 5 ou 6ème siècle avant J.C., dans la vallée du Ferghana* partagée entre l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan, un bassin d'effondrement, drainé par le fleuve Syr-Daria (Syrdarja). Son analyse génétique a été effectué, il est diploïde, chaque cellule possédant 8 paires de chromosomes (2n=16) au sein de leur noyau.
    En Asie, l'abricotier sauvage (Armeniaca vulgaris  donné pour synonyme de Prunus armeniaca  ) ancêtre de nos abricotiers, est une espèce menacée en voie de disparition au Kazakhstan, Kirghizistan, l'Ouzbékistan et en Chine, il figure sur la liste rouge de l'UICN (liste à l'échelon mondial sur la biodiversité).
    Si vous avez l'occasion de goûter les moelleux abricots secs d'un brun doré d'Ouzbékistan, faites le! Un vrai régal. Au Chorsu Bazar de Tachkent sont vendus les noyaux de ces abricots d'un étonnant violet-pourpre.
    Propriétés et utilisations :
    L’huile de noyau d’abricot est très riche en vitamine A, et acides poly-insaturés. Elle contient en effet plus de 80 % d’acides gras insaturés, dont 2/3 d’acides oléiques et 1/3 d’acides linoléiques, elle est utilisée dans les industries de la pharmacie et de la cosmétique, c'est une excellente huile de massage.
    Les amandes amères sont riches en vitamine B17 (l'amygdaline), en phosphore, magnésium, kalium, zinc, cuivre et fer. A consommer sans trop d'excès car durant la digestion est libéré de l'acide cyanhydrique (acide prussique) qui à forte dose, peut être toxique; elles sont commercialisées et consommées en tant que remède anti-cancéreux.
    Quelques sous-espèces de Prunus :
    Dans les flores de l'Asie du sud-ouest dont flore pan-himalayenne et celle de Chine, l'abricotier fait partie de l'une des 7 sous-espèces de Prunus , l'Armeniaca , un genre qui comprend 11 espèces dont 5 endémiques à la Chine.
    - Armeniaca dasycarpa  Ehrhart, synonymes Prunus dasycarpa  Ehrhart) Borkhausen, Armeniaca atropurpurea  Loiseleur-Deslongchamps, Abricotier d'Arménie, Abricotier pourpre, Purple apricot tree, en russe apricot tchorni ou Volosistoplodnyj, connu et commercialisé en Italie, sous le nom de Biricoccolo, Albicocco Nero, Albicocco del Papa, Albicocco di Maria Luigia*, un hybride naturel entre le sauvage Prunus armeniaca  et Prunus cerasifera .
     abricot brun Prunus armeniaca Dans les flores russes entre Armeniaca vulgaris  et Prunus divaricata, de 3 à 5 m de haut, floraison est plus tardive que les autres, fleurs blanches, étamines blanches rosissant progressivement vers la base framboisée dans un calice rouge à court pédoncule vert granny-smith, fruits rouges virant à maturité au violet foncé, presque noir, les bourgeons sont d'un rouge orangé . Présent dans le sud-ouest de l'Asie, la Russie au Caucase, Iran, Afghanistan, au Cachemire et dans la région autonome du Xinjiang*.
    - Armeniaca holosericea  (Batalin) Kostina, synonyme Prunus holosericea  Batal, abricotier du Tibet.
    - Armeniaca sibirica  (L.) Lamarck, synonyme Prunus mandshirica  (Maxim.) Koehne, abricotier de Mandchourie présent également en Corée et en Russie, 4 sous-espèces dont Pleniflora et Multipetala, de 2 à 5 m de haut, floraison blanche veinée de rose ou rosé.
    - Prunus mume  Sieb et Zucc, synonyme Armeniaca mume  Siebold, abricotier du Japon, consulter sa fiche.
    - Armeniaca sibirica  L., synonyme Prunus sibirica  L., abricotier de Sibérie décrit pour la première fois en 1935 est présent jusqu'à 3000 m, en Sibérie orientale où il est endémique à la montagne Kharaty* (région du Lac Baïkal), en Mandchourie, au sud-est du Tibet, en Chine* dans province voisine du Qinghai, au Séchouan et plus au centre au Shaanxi, en Corée du Nord 4 à 5m de haut; c'est une espèce endémique figurant dans le Livre Rouge de la République de Bouriatie et celle de Russie

    Annotations :
    *Chine, consulter la carte de la Chine.
    *L., abréviation botanique pour auparavant le médecin, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné auparavant Carl Linnæus (1707-1778), à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    *Maria Luigia fait certainement référence à la Duchesse Maria Luigia di Parma Marie-Louise d'Autriche (1791 –1847).
    *montagne Kharaty, à l'origine volcanique.
    *Vallée du Ferghana, elle serait l'une des plus peuplée de l'Asie Centrale, région transfrontalière où cohabitait historiquement une population multiethnique, multilingue et multiconfessionnelle (majoritairement de religion sunnite) est fort convoitée et disputée par ces 3 anciennes républiques membres de l'URSS depuis sa dislocation en décembre 1991. Petit rappel, les frontières des 5 républiques de l'Asie centrale avaient été redessinées par la Russie entre 1924 et 1936.
    *région autonome du Xinjiang correspond à l'ancien Turkestan oriental.
    natacha mauric© 12/11/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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abricotier fin juin 2015




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