Prunus mume - Abricotier japonais
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    Central Park
    Nom commun : Abricotier du Japon, nommé par les anglophones 'Japanese apricot, Plum Blossom', en allemand 'Japanische aprikose' en chinois c'est Chindjbaï (Chin est un caractère chinois qui figure les fleurs et les fruits qui sont regroupés), en japonais c'est le moumé, mume ou zaroun moumé, comme il l'est indiqué dans l'ouvrage de botanique japonais le Kwa-wi de 1873.
    Nom latin : Prunus mume Siebold* & Zucc.* (1836), synonymes retenus, Armeniaca mume Siebold., Prunopsis mume (Siebold) André (1890). Et trois sous-espèces Prunus mume var. cernua Franch., Prunus mume var. maman, Prunus mume var. pallescens Franch.*
    famille : Rosaceae.
    catégorie : arbre fruitier à l'écorce d'un gris verdâtre, les jeunes rameaux sont verts et vernissés.
    feuillage : caduc, vert moyen à vert foncé, brillant, flamboyant à l'automne. Juste après la floraison, des feuilles obovales, acuminées, de 5 à 10 cm, assez larges, à marge denticulée, pétiole pourvu, de part et d'autre, de nectaires.
    port : étalé, arrondi.
    floraison : sur le bois de l'année précédente avant la foliation, abondante et parfumée à la fin d'hiver ou début du printemps (fin janvier-mars, selon le climat), pollinifère et nectarifère, visitée entre autres par les abeilles et certaines espèces d'oiseaux, comme au Japon, le Zostérops du Japon Zosterops japonicus (Warbling white-eye), voir photo sur oiseaux.net. Il figure d'ailleurs, sur un timbre japonais, publié en 2012, pour le 60 e anniversaire du gouvernement local, avec une branche fleurie de Prunus mume var bungo.
    Fleurs hermaphrodites de + ou - 3 cm, sessiles, solitaires ou par deux, corolle à 5 larges pétales arrondis, avec une marge ondulée et de nombreuses étamines sur un court pédoncule.
    En Chine, les cinq pétales de la fleur représentent les cinq bénédictions principales : la richesse, la santé, l’amour de la vertu, la vieillesse et la mort naturelle, puisque ses fleurs tombent au sol sans se faner.
    couleur : rose brillant ou blanc pour les cultivars.
    fruits: vers le mois de juin, des petits fruits réunis par 5 ou 7, de + ou - 3 cm, comestibles, mais peu savoureux, tels que. A maturité, ils sont d'un jaune rougeâtre avec une chair jaune.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 6-10 m, peut atteindre 12 m, enr plus ou mns 6 m.
    plantation : à l'automne ou au printemps.
    multiplication : par greffage en écusson en mars, ou semis à chaud pour l'espèce type en automne, patienter au moins 3 mois, également au début de l'été.
    sol : sans exigence acide, alcalin, neutre, humide et surtout bien drainé, pas trop riche, tolère l'argile, n'aime pas le calcaire et la sécheresse.
    emplacement : soleil en situation abritée des vents et des gelées printanières et ombre partielle, quelques heures dans la journée.
    zone : 5/6-9, U-K hardiness H5, USDA zones 6a-8b.
    origine : depuis le sud de la Chine centrale, présent jusqu'à l'est de l'Inde, dans l'ex-Indochine, au Laos ainsi qu'au nord-ouest du Vietnam, en zones montagneuses, dans la province de Diên Biên et non loin de Hanoï, où il est appelé Mai, Mö hoa vàng qui se traduit par abricot à fleurs jaunes.
    Introduit en Europe, vers 1844, et de longue date et naturalisé en Mongolie-intérieure, Mandchourie, au Tibet, en Corée, à Taïwan et au sud-ouest du Japon, consulter la carte.
    entretien : pas de taille, si vraiment nécessaire, elle peut être faite à la fin de l'automne, hors période gel. Juste supprimer les branches qui s'entrecroisent ou trop grêles et le bois mort
    maladies et ravageurs : au printemps, les jeunes pousses peuvent subir les assauts des pucerons (aphids) et les gloutonneries de certaines espèces de chenilles (caterpillars). Sensible comme tous les prunus au feu bactérien et l'hôte de la bactérie, Xylella fastidiosa.
    Peut être sujet à la gommose (chancre bactérien) due à une bactérie, le Pseudomonas syringae (bacterial canker).
    NB : son nom spécifique mume vient de l'altération de 'Ume' qui est son nom commun en japonais où comme en Chine, durant des siècles, il a été vénéré et largement représenté avant d'être supplanté par 'Sakura', le cerisier qui est devenu l'emblème du Japon après avoir été celui des samouraïs. Espèce très recherchée pour confectionner des bonsaïs qui sont cultivés à l'extérieur sur les balcons, dans les jardins et sur les terrasses, car ses fleurs tombent au sol sans se faner, pour les Japonais, elles sont le symbole d'une fin de vie sans souffrance.
    L'Empereur Kao-tsou (Liu Bang 206-195), fondateur de la longue dynastie des Hans, l'avait nommé Ka kodjits (Kao chin).
    Au Japon, depuis des millénaires, avec ses fruits verts, ils confectionnent une boisson traditionnelle, l'Umeshu que l'on trouve commercialisée sous le nom de vin de prune japonaise, une boisson apéritive à la saveur à la fois douce et aigrelette qui aurait des propriétés médicinales.
    Prunus mume
    Son bois dur au grain serré, à Tokyo, était utilisé en 1885 pour fabriquer les peignes que l'on installe entre les cordes sur le chevalet dans la fabrication des caisses de résonance des tambours, des violons, des altos et des violoncelles.
    Les fruits sont aussi consommés après avoir mariné avec du sel et du 'sisho', les feuilles piquantes de Perilla frutescens 'Atropurpurea', une préparation connue sous le nom d'Umeboshi' qui, avec le riz, fait partie de la base de l'alimentation japonaise.
    En Chine, il est appelé 'Meihua', il y est cultivé depuis le 5e siècle avant J.-C., avec l'abricotier, il est l'emblème de la province de Jiangsu et de sa capitale de Nankin et c'est la fleur nationale de Taïwan.
    Jusqu'en 1911, l'emblème de la Chine était la pivoine qui avait été choisie, sous la dynastie impériale Mandchoue Qing (1644-1911), depuis cette date, faute de consensus entre la population et les autorités, malgré des votes, la République de Chine cherche toujours son emblème floral, pourtant sa floraison précoce correspond avec le Nouvel an chinois et il a le même rôle que notre gui, en portant chance, pour l'année à venir et le nombre de fleurs ou de branches y ont un rôle symbolique important.
    Depuis des millénaires, il est représenté dans les gravures et peintures chinoises, sur de nombreux objets et dans la littérature, la poésie et l'art lyrique chinois pour les auteurs, il symbolise l'amour-propre (au sens noble du terme), la fierté et la persévérance.

    En France, depuis 2013, près d'Annecy, au Domaine du Tornet à La Balme-de-Sillingy (74330), se trouve rassemblée, la collection nationale des cerisiers japonais à fleurs, riche de plus de 300 cerisiers à fleurs de 145 variétés différentes, initié près de Chamonix, par Franck Sadrin*, le spécialiste des cerisiers du Japon. Depuis 2016, Collection nationale labellisée par le Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées (CCVS), la découvrir, accès libre, floraison, mi-avril à la fin mai.
    Au jardin botanique de Brooklyn, vous pouvez le découvrir ainsi que 300 autres cultivars et la plus grande collection, se trouve à l'Arboretum JC Raultson de l'Université d'État de Caroline du Nord.
    Parmi les 300 cultivars, citons :
    - Prunus mume 'Alba', aux fleurs blanches.
    - Prunus mume 'Albo Plena', aux fleurs doubles blanches.
    - Prunus mume 'Alphandii'*, une ancienne obtention française de 1885, que l'on peut trouver commercialisée sous le nom de 'Rosea Plena' recherché pour ses fleurs doubles d'un vif rose bonbon, feuillage à l'automne rose abricoté et orange.
    - Prunus mume 'Beni-Chidori', 1.50 à 2, 50 à 10 ans, floraison fin février-mars, fleurs simples, parfumées (amande) et d'un rose carmin soutenu (flashi), aux étamines blanches avec des anthères rose vif, mais il existe, selon l'origine, du cv des fleurs aux étamines rose vif. Il a été primé, par la RHS* avec The Award of Merit (AGM), un spécimen se trouve au Jardin de Wisley, dans le Surrey.
    - Prunus mume var. bungo, aux fleurs doubles d'un rose bonbon pâle, floraison de la mi-janvier à avril.
    - Prunus mume 'Kobai', adulte, environ 7m de haut, aux fleurs semi-doubles en coupe ouverte d'un rose fonçant avec le temps, aux senteurs de cannelle, floraison précoce, selon climat, de la fin décembre jusqu'en mars, rusticité 7.
    - Prunus mume 'Matsumae Shizuka', 5 à 10 m pour un étalement de 6m, se distinge par une feuillaison vert bronze cuivré, jaune orangé flammée à l'automne et une floraison tardive, selon climat, courant mars-avril et plus, mais très parfumée, présentant de grosses semi-doubles blanches virant au fur et à mesure, tout au long de la floraison au rose pâle, le calice est légèrement lavé de rose framboisé.
    Il a été primé, par la RHS* avec The Award of Merit (AGM), commercialisé en Angleterre et en France, dans des pépinières savoyardes.
    - Prunus mume 'Matsurabara Red', aux fleurs épicées semi-doubles d'un rose incarnin foncé, le bouquet d'étamines est presqu'aussi grand que la fleur, rusticité 7.
    - Prunus mume 'Omoi-no-mama', dès février, des fleurs parfumées, semi-doubles juste sur deux rangs, d'un blanc lavé de rose, avec long bouquet d'étamines jaune vert, boutons floraux lavés de rose ou rose pâle.
    - Prunus mume 'Pendula', en japonais 'Enshu ito shidare', port pleureur, petites fleurs semi-doubles d'un rose vif, se distingue par sa floraison précoce, courant janvier-février.
    - Prunus mume 'Rosebud', obtention nord-américaine d'envriron 4 m en tous sens, floraison hivernale, de grosses fleurs parfumées, doubles rose pâle, dans un calice framboisé. Présent avec d'autre à l'Arboretum JC Raultson.
    - Prunus mume ‘Yabai’, se caractérise par son écorce noire, fissurée, aux fleurs simples très parfumées d'un blanc pur, étamines d'un blanc verdâtre vers la base, et des anthères d'un blanc crèmeux, le fond de gorge prend des reflets verdâtres, se distingue par sa floraison hivernale courant janvier-février.
    Prunus mume

    Annotations :
    *Alphandii, en souvenir de l'ingénieur civil français, Jean-Charles Alphand (1817-1891) qui en collaboration avec l'architecte Gabriel Davoud (1823-1881), avec Jean-Pierre Barillet-Deschamps (1824-1873), célèbre jardinier en chef des promenades et plantations de la ville de Paris, créateur de la plupart des jardins du Second Empire et de l'ingénieur hydraulicien-géologue Eugène Belgrand (1810-1878) fut à la demande du préfet de Paris, le Baron Georges Eugène Haussmann (1809–1891) et ce dès 1852 durant une vingtaine d'années, en charge de la création et de la rénovation des parcs et jardins de la Ville. On leur doit la transformation et ouverture au public du Parc Monceau (1861), la création et la réalisation du Parc des Buttes Chaumont (1867), entre 1867 ainsi qu'en 1878, la création du Parc Montsouris. La rénovation du Bois de Boulogne (1852) et celle du Bois de Vincennes.
    *Franch., abréviation botanique pour le botaniste et taxonomiste français Adrien René Franchet (1834-1900), nommé en 1881, Directeur du laboratoire de phanérogamie du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, qui rassemble plus de 3 797 nouvelles espèces en provenance de la Chine et du Japon adressées par les 4 missionnaires collecteurs, le Père Armand David, par le missionnaire jésuite Jean-Marie Delavay dans la province du Yunnan, par Guillaume Farges et J.A. Soulié, qui donnèrent ces publications 'Plantae Davidianae ex Sinarum imperio', G. Masson, Paris, (1884-1888), Plantae delavayanae (1890) et 'Plantas Yunnanenses' (Bourloton - 1886).
    En résumé, les contributions apportées par Franchet à nos connaissances sur la flore asiatique sont importantes. On en jugera par ce seul fait. Le nombre des espèces chinoises actuellement connues se rapproche de 7 000, si elles ne dépassent pas ce chiffre ; or, plus de 1 200 espèces nouvelles de la Chine ont été décrites par Franchet. On lui doit, la connaissance de près du cinquième de la flore de Chine. Il a décrit neuf nouveaux genres : Souliea (Ranunculacées), Dipoma, (Crucifères), Delavaya (Sapindacées), Dactylea (Ombellifères), Nouelia (Composées), Omphalogramma (Primulacées), Schistocaryum (Boraginacées), Nomocharis (Liliacées) et Fargesia (Graminées).
    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres, par Sir Joseph Banks et John Wedgwood, le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant, du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    Cette distinction, l'AGM, est la référence qui aide chaque année, les jardiniers britanniques à choisir les meilleures plantes pour leur jardin.
    La RHS à partir de 1869, décerne chaque année la Médaille commémorative Veitch en l'honneur de James Veitch, qui est décernée à des jardiniers, collecteurs, botanistes ou scientifiques de toute nationalité, qui ont contribué et marqué leur époque par leurs actions.
    *Sadrin, spécialiste des cerisiers du Japon. Franck Sadrin, cultive ses arbres en Haute-Savoie, près de Chamonix où il a crée en 2014, une pépinière de plantes rares nommée un Jardin au Mont Blanc. La même année, il publie chez Eugen Ulmer Eds "Cerisiers du Japon et autres prunus d'ornement", puis en avril 2016, en collaboration avec Julen Joly "Pivoines : histoire, botanique et culture" et son ouvrage sur le Kokedama japonais vivant dans de la mousse.
    *Siebold, médecin, naturaliste bavarois, Philipp Franz Balthazar von Siebold (1796-1866) qui vécut au Japon entre 1823 et 1830. On lui doit l'introduction en Europe via ses établissements de Leide (Pays-Bas) de nombreuses nouvelles espèces de la flore japonaise dont les premiers Hydrangea japonais entre 1860 et 1861.
    Auteur, en collaboration avec le botaniste allemand Joseph Gerhard Zuccharini (1797-1848) de la très célèbre Flora japonica, publiée entre 1835 et 1870, en 30 volumes, avec des illustrations d'artistes japonais tel que Keiga Kawahara (1786-1786), descriptions et dessins consultables sur le site de l'Université de Kyoto, Flora japonica volume 1. Abréviations botaniques officielles Sieb & Zucc.
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