Parkinsonia aculeata  - Épine de Jérusalem, Genêt épineux
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    Oliver Whaley ID:1109716 © RBG Kew
    Nom commun : Épine de Jérusalem, Genêt épineux, Parkinsonia piquant, Bois vert, Palo Verde Mexicain, en Amérique du Sud slon le pays 'Retamo, Yabo, Palo verde, Palo verde mexicano, Cina-cina (Chli), Espinillo (Cuba), Espino de Jerusalén (Espagne), Mapuja, Palo de Rayo, Sauce venezolano (Saule du Venezuela), Sauce guajiro, Turco et nommé par les anglophones 'Jerusalem Thorn, Mexican Palo verde, Yayo sauce, Jelly bean tree, Horsebean', en arabe 'barkinsunya', en portugais 'Espinheiro-de-Jérusalem'.
    Nom latin : Parkinsonia aculeata L.* (1753), trois synonymes retenus, Parkinsonia spinosa Kunth* (1824), Parkinsonia inermis Spreng.* (1825), Parkinsonia thornberi ME.Jones* (1908)
    famille : Fabaceae selon les flores Leguminosae ou Caesalpiniaceae.
    catégorie : petit arbre épineux au tronc court et tortueux à l'écorce lisse et verte, avec une courte ramification assez basse et zig-zagante pourvue de trois épines acérées de 7 à 12 mm, au niveau de chaque noeuds. Celle du milieu est large, épaisse, rectiligne et deux fois plus grande que les deux latérales qui sont dirigées vers le bas. Un arbre trentenaire guère plus qui a une période de dormance durant la saison sèche.
    port : étalé, arrondi en forme de parasol, retombant, à l'aspect plus ou moins pleureur.
    feuillage : persistant à semi-persistant selon climat et la durée de la saison sèche, d'un vert bleuté à vert jaune.
    De longues feuilles alternes, bipennées, de 30 cm de long composées d'un fin pétiole et de 20 à 30 paires de folioles ovales à oblongues de 2 à 5 mm de long avec à la base du pétiole, 2 stipules épineuses. Des feuilles qui à la tombée du jour sont repliées sur elles-mêmes.
    floraison : du printemps à l'été, courant juin-août, selon climat, parfumée, nectarifère et pollinifère, visitée par de nombreux insectes, dont les abeilles.
    De longs racèmes axillaires pendantes de 10 à 20 cm de fleurs de ±2 cm à corolle composée de 5 pétales ronds dont un plus grand que les autres, calice tubulaire à 5 lobes, 10 étamines. Des boutons floraux ovoïdes
    couleur : jaune soufre avec des macules et des griffures orange à rouge orangé sur le plus grand pétale qui peut être complétement orange et des étamines jaunes aux anthères orange virant au fauve, le tout dans un calice ocre-jaune. Les boutons floraux sont d'un vert jaunâtre.
    fruits : des gousses coriaces et cylindriques de 5 à 10 cm, reserrées après chaque graine et une pulpe sucrée comestible. Des graines ovales de 15 mm de long à l'enveloppe extêmement dure et d'une grande longévité. Des graines flottantes qui sont propagées par les eaux pluviales et lors des crues.
    Chaque arbre produit généralement environ 5 000 graines par an.
    lutte biologique : en Australie, comme les graines sont consommées par deux genres nord-américains de coléoptères granivores, les Penthobruchus germaini et les Mimosetes ulkei. Ces deux espèces ont été introduites en 1983/89 puis 1995, au Queensland et dans le Territoire du Nord, mais localement ils se sont finalement révélés inefficaces pour lutter contre cette invasion.
    En 2013, ont été introduites des chenilles d'une noctuelle argentine Eueupithecia cisplatensis qui avec les larves consomment les feuilles en pertubant la floraison qui a lieu de juillet à fin janvier et limitant la production de gousses d'octobre au mois d'avril, et en important également depuis le sud-ouest des États-Unis et du nord du Mexique, une punaise verte (miride) Rhinacloa callicrates qui s'attaque aux jeunes pousses et aux feuilles et s'est établi dans le Queensland, mais qui n'a pas réussi à contrôler la prolifération de cet arbuste. La technique du feu et du brûlis de broussailles semblent les plus efficaces à ce jour sur les graines et plantules mais sur les plantes matures, les résultats sont mitigés. Le problème se pose également en Nouvelle-Galles du Sud, dans le Territoire du Nord, en Australie-Méridionale et en Australie-Occidentale. Estimation en 2003, 800 000 hectares de terres étaient alors infestés par cette espèce.
    croissance : rapide.
    hauteur : 5-8 m, jusqu'à 10 m dans son habitat.
    plantation : à l'automne ou au printemps selon climat.
    multiplication : en abondance par semis spontané ou au printemps par semis à chaud de graines scarifiées ou après trempage dans de l'eau tiède. Levée rapide, compter une dizaine de jours et fleurir au cours de la deuxième ou de la troisième année.
    Et aussi par bouturage de tiges aoûtées ou de prélèvements de rejets ou de portions de racines.
    sol : quelconque, même calcaire et même salé, mais surtout très bien drainé en hiver.
    culture en pot : sans souci, juste rempoté tous les 2 ou 3 ans. A manipuler avec précaution à cause des nombreuses épines.
    emplacement : plein soleil.
    zone : 9-12, U-K Hardiness H1c, USDA zones 9-12. Une fois implanté, il a une excellente résistance à la sécheresse et à la salinit..
    origine : forme de denses fourrés épineux le long des cours d'eau dans les zones arides et semi-arides de l'Amérique du Sud, présent en Équateur et l'archipel des Galápagos, en Colombie, Venezuela, Paraguay, Argentine, Chili, Bolivie et Pérou et jusqu'au nord du Brésil, de l'Amérique centrale, au Mexique, Guatemala, Honduras, Salvador, Nicaragua, Costa Rica ainsi qu'au Panama et présent à l'ouest du texas, sud de l'Arizona et Floride ainsi qu'aux Caraïbes, aux îles Lucayes et dans les Antilles néerlandaises, consulter la carte.
    Introduit comme arbre d'ornement et d'ombarge, et naturalisé au Maghreb, en Afrique, en Asie et dans les États du Golf, notamment au Qatar, naturalisé et commun dans les zones côtières pour fixer les sols et limiter l'érosion, tout en servant pour l'économie locale.
    En 1900, il entre dans les jardins de l'Australie et dans le nord comme arbre d'ombrage autour des fermes et des forages. C'est à partir des années 50, qu'il a commencé à poser des probl-me et de nos jours, selon le gouvernement du Queensland, "Il forme des fourrés denses et épineux le long des cours d'eau, et pousse en abondance dans les plaines inondables dans les zones subhumides et semi-arides du Queensland. Il restreint l'accès du bétail et réduit la production de pâturages. D'importantes infestations de Parkinsonia sont observées au nord de l'Australie, dans les régions situées au nord du Queensland, dans le golfe de Carpentarie et sur l'île de Fitzroy. Il est interdit de le donner et de le vendre.
    Consulter la fiche d'identification, une publication gouvernementale diffusée par qld.gov.au.
    entretien : ne pas oubleir de l'arroser les deux premières années après la plantation et juste tailler les pousses qui s'entrecroisent.
    maladies et parasites : il peut être sujet à certaines espèces de cochenilles (mealybugs).
    photos : une série de 8 photos prises en mars au Qatar, dans la région de Mesaieed sur asergeev.com.
    NB : son nom Parkinsonia lui a été donné en l'honneur du botaniste anglais John Parkinson (1567-1650), et son nom spécifique aculeata signifie piquant.
    A. Sergeev© Mesaieed - Qatar
    Ce genre ne comprend que deux espèces d'arbustes ou petits arbres originaires des zones semi-arides de l'Afrique tropicale ou subtropicale et des Amériques, qui peuvent une fois installées devenir envahissantes.
    Dans le monde, en zones arides et zones sablonneuses, il est régulièrement utilisé pour confectionner des haies brises-vents et lutter contre l'érosion des sols et les régénérer en même temps, car comme les acacias, il aurait la propriété de restaurer la fertilité des sols, vivant en symbiose avec des bactéries fixatrices d'azote (rhizobiums pigmentés) qui développent des nodosités sur les racines et les tiges.
    Malgré son fort potentiel invasif l'épine de Jérusalem est toujours planté comme petit arbre d'ornement dans les parcs et les jardins au Portugal ainsi qu'en Sardaigne et en Italie, où, un beau spécimen se trouve au jardin botanique de Rome.
    Et aussi dans les aménagements de xéropaysagisme dans les États du Golfe. Dans ces zones arides, il est planté pour limiter l'érosion et bénéficier de sa capacité à fixer l'azote dans le sol et pour servir de fourrage au bétail et de bois de chauffage et pour confectionner du charbon de bois.
    Propriétés et utilisations :
    Dans la pharmacopée traditionnelle, les feuilles, l'écorce et/ou les fleurs sont réputées être fébrifuges. Le feuillage sert d'engrais vert ainsi que les gousses et il est consommé par les ovins et les caprins.

    Annotations :
    *M.E.Jones, abréviation botanique pour le botaniste et géologue américain Marcus Eugene Jones (1852-1934) qui à partir de 1875 explore et collecte des plantes durant deux ans dans l'Iowa, puis au Colorado, puis l'Utah travaillant pour le compte de l'Université de Californie. Son herbier est conservé en Californie, dans le comté d'Orange au Rancho Santa Ana Botanic Gardens (1927) de Claremont, où ne sont plantés que des plantes indigènes.
    Il publie en 1882, Ferns of the West, containing descriptions of all the ferns know and exist in the West, consultable à la BHLibrary.

    *Kunth., abréviation botanique pour le botaniste prussien Karl Sigismund Kunth (1788-1850), qui à Berlin, va gérer les collections récoltées par Alexandre de Humboldt au cours de ses séjours en Amérique et oeuvrer pour la parution de 'Plantes équinoxiales' publiées, en 7 volumes.
    Il rédige une monographie 'Notice sur Louis-Claude-Marie Richard,... ', où il écrit
    "Richard est certainement l'un des hommes de son siècle qui ont le plus contribué aux progrès de la botanique ; l'influence qu'il a exercé se fera sentir surtout par les travaux de ceux qui se sont pénétrés de ses principes, et qui marchent sur ses traces. Personne n'a poussé plus loin l'art d'observer la nature jusque dans les moindres détails .."; il y précise qu'il est l'auteur anonyme de 'Flora Borealis-Américana' de Michaux, en deux volumes, publiés en 1803 qui sont consultables en ligne à la Bnf.

    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linneaus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année, à partir de 1741, la médecine, puis la botanique, jusqu'en 1772. Il est le fondateur de l'Académie des sciences de Suède.

    *Spreng., abréviation botanique pour le médecin botaniste allemand Kurt Polycarp Joachim Sprengel (1766-1833), qui enseigne la médecine en 1789, le spécialiste de l'histoire de la médecine, auteur de nombreux ouvrages, sur cette histoire, il s'intéresse à la classification linnéenne.
    Il est élu, en 1810, membre de l'Académie royale des sciences de Suède. Il échange, de septembre 1818 à mai 1819, une correspondance sur des graines et des fougères plantées à Liverpool avec l'éditeur, botaniste britannique William Pamplin (1806-1939), qui est également pépiniériste à Chelsea.
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