Fuchsia magellanica - Fuchsia de Magellan
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    Station Alpine J.Fourier / S. Aubert ©
    Nom commun : Fuchsia de Magellan, nommé localement 'Chilco, Chilca, Aljaba, Fucsia, Jazmín del papa, Palo blanco, Thilco, Pendiente de la Reina' par les anglophones 'Hummingbird fuchsia, Bush fuchsia, Hardy fuchsia', en allemand 'Scharlach-Fuchsie, Winterharte Fuchsie', en espagnol 'Chilco, Jazmín del papa,Thilco', en portugais 'Fúcsia, Brinco-de-princesa, Agrado, Lágrima, en russe 'Magellanova fuksiya'.
    Nom latin : Fuchsia magellanica Lam*, synonyme Fuchsia chonotica Phil., Fuchsia macrostema R., Fuchsia magellanica Lam. var. macrostema  Ruiz & Pav.*
    photo : photo Station Alpine J.Fourier, qui a été prise au parc national de la Terre de Feu (Argentine) cliquer sur la photo pour découvrir son habitat sous la pluie dans le parc national Puyehue, dans la région des lacs andins au Chili.
    famille : Onagraceae
    catégorie : arbrisseau.
    port : arbustif, compact, étalé très ramifié.
    feuillage : caduc ou semi-persistant hors-gel, vert moyen au revers plus clair. Feuilles ovales à lancéolées à marge irrégulièrement dentelée au pétiole rougeâtre.
    floraison : très longue du printemps courant avril jusqu'à l'automne. Au bout d'un long pédoncule rougeâtre, enchâssée dans un calice charnu à 5 sépales effilés en pointe, fleur à 5 pétales plus courts que les sépales, 8 étamines au centre un long style formé de 4 lobes.
    Fort visitée en Amérique du sud par de nombreuses espèces d'oiseaux passionnés de nectar de fleurs, colibris, sucrier à ventre jaune Coereba flaveola (bananaquit), Percefleur rouilleux (Rusty flowerpiercer) Diglossa sittoides, et l'inca céleste (Bronzy inca) Coeligena coeligena.
    couleur : rouge pour le calice extérieur et violet pour corolle intérieure.
    fruits : baies ovoïdes comestibles virant au rouge violacé à maturité, les graines très fines se récoltent lorsque le fruit est mou.
    hauteur : 1 à 2 m en tous sens.
    plantation : au printemps après les gelées.
    multiplication : par semis de graines récentes à chaud courant mars-avril entre 18 et 20°C, compter pour la levée une quinzaine de jours et par bouturage à talon de tiges au printemps.
    sol : humifère, légèrement acide, frais mais bien drainé, tolère le calcaire.
    emplacement : ombre, mi-ombre lumineuse, ou soleil léger en régions fraîches, à l'abri des vents froids.
    zone : 7 - 10.
    origine : près des ruisseaux et sur les rives des lacs dans les forêts de Patagonie, au nord du Chili dans la région de Coquimbo jusqu'à à l'extrême sud du Chili région de Magallanes et au nord-ouest de l'Argentine dans province de Neuquén jusqu'à la Terre de feu (Détroit de Magellan) en zone tempérée humide.
    Présent en abondance dans la province de Llanquihue région des lacs en association avec les nalcas Gunnera tinctoria et des espèces de fougères tel que Hymenophyllum caudiculatum et Blechnum blechnoides parce que ce fuchsia a la propriété de fixer l'azote en vivant en symbiose avec des bactéries présentes dans l'humus. Consulter la carte du Chili.
    entretien : à l'automne après la floraison soit le rabattre en laissant sur les tiges de l'année une paire de bourgeon (2 à 3 yeux), soit en le traitant comme un arbuste (un tronc), tailler à un noeud au dessus des ramifications et si nécessaire protéger du froid la souche avec un bon paillage, renouveler au printemps pour maintenir le substrat humide.
    Au début de la reprise de croissance il est généralement favorable de pincer pour avoir un port plus ramifié et plus compact entre 2 et 4 fois successives.
    culture en pot : veillez à l'arroser régulièrement sans excès, durant la période de croissance effectuer tous les 15 jours à 3 semaines un apport d'engrais pour plante à fleurs et le faire hiverner à l'abri du gel.
    maladies et parasites : comme les autres fuchsias il n'aime pas les exc&egrave;s en eau, qui favorise l'apparition de maladies cryptogamiques comme la pourriture grise (<I>botrytis</I>), l'oïdium et la fusariose, il peut être sujet aux aleurodes (surtout en serre et &agrave; l'int&eacute;rieur), altises (trous dans le feuillage), araign&eacute;es rouges, pucerons, thrips et à l'aculops du fuchsia (Galle du fuchsia) Aculops Fuchsiae* un acarien jaune sud-américain, qui est apparu en 1981 en Californie, il est présent sur le territoire français depuis les années 2000, couper et brûler les parties atteintes.
    Ce parasite serait véhiculé en hiver par des acariens Eriophyide cécidogène, en cas de contamination il faut impérativement brûler les sujets atteints, arrêté ministériel paru au Journal officiel en date du 10 mai 2004, NOR AGRG0401163A, lire arrêté.
    NB : son nom Fuchsia lui a été donné en 1703 par son découvreur Charles Plumier* qui le dédie à Léonhart Von Fuchs* et son nom spécifique magellanica pour nous préciser son origine patagonienne,dans la province de Magallanes, Magellan. Son nom chilco vient de la langue mapudungùn* où le mot chil-ko signifie qui est né près de l'eau.
    Ce genre comprend environ 125 d'espèces (pour certains auteurs 144 espèces) de vivaces herbacées, d'arbustes ou de lianes caducs ou persistants épiphytes ou non et des milliers de cultivars et d'hybrides, toutes ces espèces sont originaires des forêts pluviales en altitude et dans les zones tempérées humides, principalement de l'Amérique Centrale et de l'Amérique du Sud (120 espèces surtout au nord des Andes), une espèce des Antilles Fuchsia cyrtandroideset 4 de Nouvelle-Zélande dont un caduc et un grimpant. Leur introduction en Europe remonte au 18 ème siècle.
    Parmi les cultivars citons :
    - Fuchsia magellanica 'Alba' à fleurs blanches et calice d'un blanc rosé.
    - Fuchsia magellanica 'Lady Bacon', corolle intérieur violet parme, extérieur blanc, base calice rose flashi.
    - Fuchsia magellanica 'Riccartonii' assez rustique d'environ 2 m de haut, extérieur rouge, corolle violet , zinzolin foncé.
    - Fuchsia magellanica 'Versicolor' aux feuilles jeunes rosées puis panachées vertes et blanc-crème mais moins rustique
    Propriétés et utilisations :
    Dans les pharmacopées traditionnelles chiliennes et mapuches, feuilles et branches sont réputées pour leurs propriétés diurétiques, emménagogues et fébrifuges, prescrites dans certaines régions en faisant infuser quelques feuilles et fleurs dans du vin.
    Dans la pharmacopée mapuche, les feuilles riches en flavonoïdes et anthocyanes et les fleurs riches en flavonols et flavones, sont également recommandées pour soigner les reins.
    Localement les branches séchés au bois très dur mais très léger est utilisé pour confectionner de solides chevilles qui servent dans la construction de charpente et l'assemblage d'autres ouvrages de menuiserie; les morceaux plus épais servent à confectionner des manches de petits outils comme les marteaux, des pieux, des tuyaux de pipe au bois clair veiné de pourpre et les tristement célèbres bâtons des Carabiniers chiliens appelés lumas.

    Ouvrages :
    - Guide illustré de la flore de Patagonie, par Daniel Barthélémy, Cecilia Brion et Javier Puntieri, consultable en ligne Pdf, IRD éditions Institut de recherche et développement, Collection Guides illustrés, Marseille 2015, photos © D. Barthélémy. Édition augmentée et actualisée de l’ouvrage bilingue Plantas Patagonia/Plants Patagonia paru aux éditions Vázquez Mazzini Editores en 2008, Buenos Aires.
    - Plantas medicinales de uso en Chile: química y farmacología, Orlando Muñoz, Marco Montes; Tatiana Wilkomirsky - Editorial Universitaria, 01/ 2001 , Santiago de Chili.

    Annotations :
    Aculops fuchsiae, une araignée jaune originaire de l'Amérique du Sud, introduit en 1981 en Californie dans la région de San Francisco, apparaît en France pour la première fois en 2003 dans le Morbihan sur 3 espèces Fuchsia arborescens, magellanica et procumbens, il est aujourd'hui présent dans plusieurs pays d'Europe. Il a été constaté qu'il ne s'attaquait pas à toutes les espèces et variétés.
    *Fuchs, professeur de médecine et botaniste Léonhart Von Fuchs (1501–1566) qui est considéré comme le père de la botanique allemande; on lui doit un traité de botanique sur 512 plantes avec leurs vertus médicinales (toujours réédité) 'De Historia stirpium commentarii insignes' (Bâle -1542).
    Sa première description est le fuchsia à 3 feuilles qu'il effectue au cours de l'année 1703.
    *Lam., abréviation botanique pour le naturaliste-biologiste-botaniste français Jean Baptiste Antoine Pierre de Monnet de Lamarck (1744-1829), fondateur de la biologie, il en établi les principes théoriques, voir Philosophie zoologique (1809) où il met en place une nouvelle classification pour les animaux; il est considéré comme le plus grand botaniste de son temps, on lui doit un traité de botanique 'Encyclopédie méthodique' (1783-1793), il y énonce un principe fondamental sur l'évolution des animaux et végétaux qui sous l'influence de diverses conditions induisent des adaptations et modifications. Auteur 'Histoire des mollusques', ouvrage de référence dans la nomenclature des coquillages.
    *Mapudungun, une langue amérindienne parlée par le peuple Mapuche qui est présent en Argentine et au Chili.
    *Plumier, Charles Plumier* (1646-1704) membre de l'Ordre des Minimes, il fut l'élève de Joseph Pitton de Tournefort, conformément à la mode qu'il instaura de donner le nom de personnes célèbres (botanistes, naturalistes, explorateurs..) à un genre, l'un d'entre eux lui fut dédié il participa à plusieurs expéditions aux Antilles françaises en 1689, puis entre 1893 et 1695 en Amérique centrale au cours desquels il découvrit de nombreuses espèces dont le genre bégonia qu'il dédia à Michel Begon, qui fut l'intendant des Galères à Marseille, au retour de ses voyages il fut nommé botaniste du Roi. On lui doit l'un des premiers herbiers de la Provence et du Languedoc.
    *Ruiz & Pav., abréviation d'Hipólito Ruiz Lopez (1754-1815) pharmacien-botaniste castillan, spécialiste des plantes médicinales, qui à bord du Péruvien 'El Peruano', responsable de l'expédition scientifique afin d'établir un monopole pharmaceutique sur les plantes sud-américaines, explorant les provinces côtières du Pérou puis du Chili entre avril 1777 et 1788 avec sous ses ordres le botaniste extremadurien José Antonio Pavón y Jiménez (1754-1844) et le médecin-botaniste français Joseph Dombey (1742-1794) qui durant ces années collectent des graines et constituent des herbiers qui hélas ne parvinrent que partiellement au jardin botanique de Madrid.
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