Ipheion uniflorum - Ipheion uniflore, Étoile de printemps
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    Ipheion uniflorum -  Étoile de printemps Nom commun : Iphéion uniflore, Étoile de printemps, à tort surnommé Jacinthe de Californie, et par les anglophones 'Spring star flower, Spring star'.
    Nom latin : Ipheion uniflorum Raf.*, avait pour synonymes Triteleia uniflora Lindl.*, Brodiaea uniflora (Lindl.) Engl., Beauverdia uniflora (Lindl.) Herter, Hookera uniflora (Lindl.) Kuntze, Leucocoryne uniflora (Lindl.) Greene, Milla bonariensis Gilg ex Baker, Milla uniflora Graham.
    famille : Alliaceae pour l'IPNI, certaines flores et The Plantlist les Amaryllidaceae.
    catégorie : vivace géophyte bulbeuse à dormance estivale, émettant plusieurs tiges par bulbe, ayant des racines charnues.
    port : touffe herbacée, dressée puis courbée vers le sol, un peu maigre les premières années, forme avec le temps, des touffes denses.
    feuillage : caduc, vert franc, glauque. Fines et longues feuilles de 5 à 10 mm, engainantes à la base, à l'odeur d'ail.
    floraison : longue entre trois et cinq semaines, de la fin de l'hiver jusqu'au début du printemps courant février-mai, au parfum de miel, nectarifère, visitée entre autres par les abeilles.
    Sur une tige jonciforme d'environ 10 cm, une spathe à deux bractées papyracées, une fleur hermaphrodite, solitaire en étoile de 2,5 - 4 cm de diamètre, composée de 6 tépales soudés à la base, trois en dessous, trois par-dessus en quinconce, étroits, pointus avec une nervure centrale plus foncée et bien marquée sur le revers.
    couleur : blanc à blanc-bleuté, bleu ou bleu violet, de larges et longues anthères oscillantes d'un jaune orangé soutenu.
    hauteur : 0.15 à 0.30 m, suivant cv.
    plantation : de la fin de l'été à l'automne, entre quatre et cinq cm de profondeur, mettre, si nécessaire, un lit de gravier au fond du trou pour le drainage.
    multiplication : par semis de graines fraîches au printemps ou séparations des caïeux à la fin de l'été durant la période de dormance.
    sol : acide ou neutre ou alcalin, modérément fertile, riche en humus, humide, mais bien drainé.
    emplacement : soleil, mi-ombre partielle, a besoin de plus de 6 h d'ensoleillement pour bien fleurir.
    zone : 6-10, U-K hardiness H5, USDA zone 5a-9b, dans les régions ayant une sécheresse estivale, ailleurs à cultiver dans des potées sur un bon lit de graviers.
    origine : Amérique du Sud, au nord de l'Argentine, au Pérou ainsi qu'en Uruguay, consulter la carte.
    Largement naturalisé à travers le monde, introduit en Europe, via l'Angleterre en 1820, et au Japon, à l'ère Meiji* (1868-1912), où il est nommé 'Hananira', naturalisé, depuis, il est présent le long des routes.
    entretien : juste se souvenir de leur emplacement, afin de ne pas arroser, durant leur période de dormance estivale. Rabattre la touffe défleurie au printemps.
    Dans les régions où les températures descendent en dessous de -10°C, prévoir un bon paillis ou tas de feuilles dès l'automne.
    Diviser et transplanter tous les trois à cinq ans, car les trop fortes touffes épuisent le sol, et les nombreuses nouvelles pousses n’ont plus assez de nourriture pour se développer et fleurir.
    maladies et ravageurs : les jeunes pousses tendres ont tendance à attirer les limaces et les escargots (slugs and snails).
    NB : découverte en 1830 et ce serait C.S Rafinesque*, qui, décrit le genre sept ans plus tard, dans Flora Telluriana*. Son nom d'Ipheion serait peut-être celui d'un mont, de la mythologie grecque. Sous cette appellation, il ne comprendrait plus que deux espèces reconnues dont celle-ci, les 23 autres sont classées dans le genre Tristagma.
    Cet Ipheion uniflorum trouve sa place dans les rocailles ensoleillées et il entre dans la composition des bordures ou simplement dans d'éphémères potées ou en association avec d'autres espèces.
    L'autre espèce retenue :
    - Ipheion sessile (Phil.) Traub.*, donné pour synonyme de Tristagma sessile (Phil.) Traub, originaire de l'Amérique du Sud, présent au Chili et en Uruguay.
    C'est Rodolfo Amando Philippi, qui en 1858, le nommera initialement sous le nom de Triteleia sessilis, puis en 1953, le botaniste Hamilton P. Traub*, lui donnera le nom, de Ipheion sessile pour 10 ans plus tard, lui donner celui de Tristagma sessile, mais certains botanistes sud-américains, pensent qu'il devrait se nommer Tristagma recurvifolium, à suivre ...
    La bataille dure depuis plus de 100 ans, en attendant qu'ils se mettent d'accord, vous pouvez le (la) découvrir à Kew Garden, de courtes feuilles, aux fines nervures longitudinales, lui donnant, un aspect strié et des fleurs blanches avec la nervure médiane verte, un fond de gorge, jaune et vert et des étamines jaunes, voir sur Kew Garden, une photo.
    Parmi les anciennes espèces et les cultivars, citons :
    - Ipheion hirtellum (Kunth) Traub, aujourd'hui nommée Tristagma hirtellum (Kunth) Traub, ayant 18 autres synonymes retenus,     endémique à l'Uruguay et à l'est de l'Argentine, 20 cm de haut avec une floraison jaune de septembre à décembre, c-à-dire au printemps qui est généralement froid, venteux et assez humide.
    - Ipheion sellowianum (Kunth) Traub, est un des synonymes de Tristagma sellowianum (Kunth) Traub, consulter les dix autres synonymes retenus sur The Plant List, se distingue par sa floraison d'un jaune vif, la découvrir sur Flickr.
    - Ipheion uniflorum 'Charlotte Bishop', une obtention de 15 cm, feuillage d'un vert acide, floraison parfumée, d'un rose tendre soutenu, plus pâle en coeur, ligne médiane plus foncée, en fanant, elles sont plus pâles.
    - Ipheion uniflorum 'Froyle Mill', une obtention de 15 à 20 cm de haut, au feuillage très acide, floraison de février jusqu'en avril, offrant les fleurs les plus sombres parmi les cultivars, d'un bleu violet foncé avec vers la base, un dégradé de violet, irisée de blanc en coeur, avec la ligne médiane des tépales plus foncée. Obtention qui a été primée par la RHS*.
    - Ipheion uniflorum 'Rolf Fiedler', floraison d'un bleu mauve, primé par la RHS*.
    - Ipheion uniflorum 'Violaceum', synonyme de Ipheion f. violaceum, une floraison d'un violet mauve, avec la ligne médiane plus foncée.
    Shirö Kurita* © en mars à Tokyo
    - Ipheion uniflorum 'Whisley Blue', le plus droit de tous, offrant une floraison délicatement parfumée, bleu mauve à bleu violet, primé par la RHS*.
    - Ipheion uniflorum 'White Star', touffe aux feuilles retombantes de 20 à 25 cm, floraison à léger parfum, d'un blanc bleuté, ligne médiane du tépale bleu faiblement violacé, on distingue bien les trois tépales disposés en quinconce sur les trois autres de forme triangulaire.
    - Ipheion sessile 'Tessa', qui se distingue par sa floraison d'un rose soutenu, avec la ligne médiane des tépales, plus foncée, a été primée par la RHS.
    - Ipheion 'Alberto Castillo', 20 cm, à fleurs blanches parfumées. Une découverte faite, par José Alberto Castillo (1951-), ingénieur agronome, spécialiste des bulbeuses et conservateur du Jardin Botanique Ezeiza de Buenos Aires, qui s'inquiétait du sort réservé aux bulbeuses brésiliennes, depuis qu'il n'y en avait plus que, pour l'agriculture intensive et la déforestation, qui ont dévasté, beaucoup de la flore sauvage et pour lui, les paysans locaux leur "ont donné le coup de grâce, en étendant les cultures sur les accotements des routes et des voies ferrées".
    En 1993, un botaniste américain, Thaddeus M. Howard (1929-2009), lui a dédié, dans Herbertia, une autre bulbeuse indigène, Nosthoscordum castilloi TMHoward., qui est synonyme de Nothoscordum gracile var. gracile, aux ombelles de huit à douze petites fleurs d'un blanc nacré, au revers violacé, trouvée dans les pâturages herbeux et le bord des routes, du sud-ouest de l'État du Rio Grande do Sul, aire de répartition du sud de l'Amérique du Sud jusqu'au sud du Mexique, voir photo © Kew, d'autres photos sont consultables dans Flickr.
    Il conseillait d'ailleurs aux amateurs passionnés, d'attendre les nuits fraîches, pour planter anémones, freesias, jacinthes, narcisses et renoncules...
    - Ipheion 'Alice', une floraison d'un bleu assez foncé.
    - Ipheion 'Diana', floraison rose.
    - Ipheion 'Hoo House', une obtention britannique de Hoo House Nurcery à Tewkesbury, dans le Gloucestershire. 15 cm de haut, au fin feuillage d'un vert acide, floraison de février jusqu'en avril offrant les fleurs d'un violet bleu, virant progressivement au blanc en coeur, ligne médiane des tépales d'un mauve bleu plus foncé, de loin elles sont mauve soutenu.
    - Ipheion 'Jessie', une floraison d'un bleu foncé.
    - Ipheion 'Judy', floraison précoce, à grandes fleurs blanches, surlignées de deux tons de bleu.
    - Ipheion 'Mix Light', un mélange dans les tons de blanc, rose et bleu.

    Annotations :
    *Flora Telluriana, consultable en ligne à la BHLibrary.
    *Kurita, botaniste-biologiste japonais Shirö Kurita (1936-2019), 1958 professeur au département de biologie de l'Université de Chiba nommé professeur émérite en 2001. Docteur en sciences de l'Université métropolitaine de Tokyo de 1949 jusqu'en 2011.
    Il y mène des recherches sur les fougères, puis sur les amaryllidacées japonaises, qui se reproduisent sans produire de graines en divisant les bulbes, il a publié leur histoire et les résultats sous la forme d'un livre scientifique destiné au grand public 'Higanbana Museum Magazine" Kenseisha (1998). Hélas son blog sur les Higanbana a été fermé après son édcès Membre de la Botanical Society of Japan, de l'American Botanical Society, de l'International Fern Society et bien d'autres.
    *Lindl., abréviation botanique pour le botaniste britannique John Lindley (1799-1865), qui fut l'un des premiers à occuper une chaire de botanique à l'Université de Londres et de Cambridge, l'assistant de Bank's, nommé en 1822, secrétaire de la Royal Society of Horticultur (RHS*).
    Spécialiste des orchidées et de leur hybridation, on lui doit les descriptions des 77 espèces découvertes par Thomas L. Mitchell lors de ses 3 expéditions, en Australie orientale, vers 1838 et par la suite, celles découvertes en Australie occidentale par Drummond et Molloy. En 1838, son intervention a permis de sauver Kew Garden de la destruction.
    *ère Meiji, se situe entre 1868 et 1912, sous le règne restauré de l’empereur Mutsuhito (1868-1912) qui démarre après l'abdication du dernier shôgun Tokugawa Yoshinobu en décembre 1867, qui se caractérise par l’ouverture du pays aux influences extérieures et l'affirmation de sa présence et puissance sur la scène internationale et l’abolition des anciens statuts sociaux.
    *Raf., abréviation botanique pour l'excentrique naturaliste, linguiste et archéologue autodidacte français Constantine Samuel Rafinesque-Schmaltz (1783-1840) qui, dès 1802, séjourne et travaille en Amérique, auteur de nombreux canulars. En 1841, Nutall lui dédie un genre de chicorée Rafinesquia comprenant juste 2 espèces présent au nord-ouest du Mexique et sud-ouest des États-Unis (Asteraceae).
    *RHS, abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres 1804, qui décerne, chaque année le prix du mérite du jardin de la RHS : The Award of Garden Merit (AGM) à de nouvelles obtentions au cours du Chelsea Flower Show qui se déroule cinq jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    *Traub, Dr. Hamilton Paul Traub (1890-1983), botaniste américain, auteur de 'The Amaryllis Manual', illustré par, Allianora Rosse, édité pour la première fois en 1958.
    natacha mauric © 15/11/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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