Hippeastrum x hortorum - Amaryllis des fleuristes
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    Nom commun : Amaryllis des fleuristes, Hippéastre, Étoile du cavalier, Lis étoile du cavalier, nommé par les anglophones ' Knight's Star Lily, Equestrian Star, Horse-star, Loudspeaker lily', en allemand 'Ritterstern', en espagnol 'Amarilis cebollas, Caballero de estrella', en italien 'Amaryllis Cipolle, Stella del cavaliere', en portugais 'Estrela do cavaleiro'.
    Nom latin : Hippeastrum x hortorum
    famille : Amaryllidaceae.
    catégorie : bulbeuse géophyte à gros bulbe sphérique à tunique marron, coriace, d'environ 10 cm de diamètre.
    port : dressé, rectiligne, feuillage légèrement évasé en pointe.
    floraison : en hiver, pour les bulbes "forcés", commercialisés à l'automne, visitée par les bourdons et les abeilles.
    Sur une grosse tige creuse, de 4 à 6 fleurs hermaphrodites, simples ou doubles, actinimorphes, à grande corolle en forme d'entonnoir ; composée de 6 tépales réunis à la base pour former un court tube, elles peuvent atteindre entre 12 et 20 cm de diamètre sur 12 cm de long, leur durée de vie est augmentée par une température fraîche.
    Trois tépales disposés en avant, chevauchant les trois autres disposés en quinconce.
    Naturellement, la floraison a lieu de janvier, février, mars et décembre.
    couleur : blanc, divers tons de rose, du rose pâle au rose fuchsia, rouge écarlate à rouge profond, saumon et orangé, parfois veiné d'un ton plus foncé ou ton différent, exemple fleurs blanches veinées de rouge, également bicolore ou tricolore (blanc, rose et rouge). Six étamines saillantes retroussées de la même couleur que la corolle pollen jaune pâle, un style filiforme à stigmates trifides.
    fruits : parviennent à maturité en 6 semaines ; des capsules déhiscentesn loculicides à 3 loges ovoïdes contenant de nombreuses graines plates rangées entre des membranes noires. Ces graines ont des facultés germinatives de courte durée.
    Découvrir la fructification.
    J'adore cette élégante fructification, donc, en fin de floraison, lorsque je vois, que la corolle commence à se friper et faner, avec un coton tige, j'effectue la pollinisation, puis les jours suivants, admire l'évolution, rappelant les caches,tétons de Madonna.
    Dans le cas contraire, supprimer au fur et à mesure, les fleurs qui fanent, afin d'éviter la montée en graines.
    feuillage : la feuillaison a lieu après la floraison, d'un vert franc, puis plus foncé et brillant. De 2 à 7 longues feuilles, linéaires, lancéolées, quasi pérennes, obovales, d'environ 30 cm de long sur 6 cm de large.
    Après la floraison, laisser le feuillage se développer naturellement, en maintenant des arrosages modérés et, dès qu'il, commence à jaunir, les stopper et mettre la potée au frais, car le bulbe entre en repos complet, durant au moins trois mois.
    croissance : rapide, floraison plus ou moins, deux mois après la plantation.
    hauteur : 0.40 à 0.60 m selon variété sur 20 à 30 cm de large.
    plantation : à l'automne d'octobre à janvier-février. Bulbe enterré jusqu'au mi-col, dépassant de 1 à 2 cm du substrat, puis effectuer des arrosages progressifs, pour maintenir le substrat légèrement humide, le temps que le bulbe s'enracine et commence à pousser. Il faut patienter entre 6 et 8 semaines, pour voir surgir, la pointe du bouton florale et l'amorce du feuillage de part et d'autre.
    Il est possible de planter plusieurs bulbes ensemble pour faire de belles potées.
    multiplication : par séparation des caïeux à l'automne, et par semis de graines fraîches dont la couleur de floraison ne sera pas garantie, la première aura lieu aux alentours des 6 ans et ce, tous les ans, si elle est bien traitée.
    Hippeastrum 'White Garden'
    sol : terre humifère, bien drainé, riche en matières organiques.
    culture en pot : planter chaque bulbe, dans un pot de 20 cm de diamètre, prévoir au fond du pot, un lit de gravier ou de perlites, pour assurer un bon drainage. Prévoir un substrat composé à parts égales de bonne terre de jardin, de terreau de feuilles, riche en humus et de sable de rivière.
    Rempoter que tous les 3 à 4 ans, dans un substrat riche en matières organiques (compost), dès que le bulbe, semble être, trop à l'étroit.
    Poursuivre les arrosages en hiver, en les diminuant seulement et en maintenant les plantes plus au frais, minimum 13 °C.
    Après avoir remis mis une nouvelle terre à la surface du pot, recommencer comme la première fois, mais uniquement en février-mars, pour une floraison printanière.
    emplacement : au début dans un emplacement peu lumineux et peu chauffé, aux alentours de 15 °C. Dès que la végétation, pointe son nez, choisir un emplacement plus chaud entre 18 et 22 °C et plus lumineux, penser à tourner la potée, pour avoir une floraison rectiligne et non inclinée vers la lumière.
    utilisation : potée en appartement, jardin d'hiver et au jardin à l'ombre d'arbustes comme l'amaryllis sur la photo 3, en fleurs, vers le 24 mai, cultivée dans une potée.
    origine : serait issu de croisement entre deux espèces andines bicolores, présentes à haute altitude, dans les yungas boliviennes entre La Paz et Cochabamba.
    L'Hippeastrum leopoldii, aux étroits tépales, rouge sang en gorge, lavés de blanc en pointe et l'Hippeastrum vittatum*, qui est présent vers 1 000 m, dans la région de La Paz. Il porte de 2 à 5 fleurs aux larges tépales blancs, griffés de rouge, lavés de vert, en fond de gorge,floraison en avril ou mai, voir illustration de l'Hortus Camdenensis, catalogue de plantes cultivées par le botaniste australien Sir William MacArthur (1800-1882) à Camden Park, Nouvelle-Galles-du-Sud (NSW), a sud-est de l'Australie entre 1820 et 1861, consulter sa biographie dans Australian Dictionary of Biography, volume 5, 1974.
    zone : 9 -11, U-K hardiness H2, USDA zones 9-10.
    entretien : arroser peu au départ, maintenir à l'obscurité et au frais entre 13 et 15 °C jusqu'à ce que, la pousse, atteigne 10 cm, puis mettre à la chaleur et augmenter progressivement les arrosages sans excès tous les 2 à 3 jours. Effectuer un apport d'engrais pour plantes à fleurs, de mai à septembre tous les 3 à 5 semaines.
    Couper les hampes florales lorsqu'elles sont défleuries, continuer à arroser jusqu'à ce que les feuilles jaunissent. Conserver les bulbes au sec, dans la terre de leur pot.
    maladies et ravageurs : au jardin, convoitée par les escargots (snails) et les limaces (slugs), et envahi par des aux pucerons (aphids). Lorsque, à l'intérieur, l'atmosphère est trop sèche, il peut subir les assauts des acariens (red spiders), des thrips (thunder flies) et des cochenilles farineuses (mealybugs), car entre les écailles des bulbes, ils peuvent être, la plante hôte* d'une pseudococcine (cochenille farineuse) Chorizococcus lounsburyi, qui ne se développe que dans les parties cachées de certaines espèces ornementales. Repérée pour la première fois en 1970, dans des serres de la Côte d'Azur, observations signalées dans le Bulletin de la Société entomologique de France, pp. 75-80.
    période de commercialisation : de septembre à janvier.
    fleurs coupées : l’amaryllis n'a pas besoin de beaucoup d’eau, il faut juste placer à la base de la tige, un élastique pour empêcher son éclatement en plusieurs morceaux retroussés ; s'il a tendance à s'affaisser, sous le poids de ses fleurs, il suffit de glisser un fin tuteur (comme celui pour les Orchidées), à l’intérieur de la tige creuse, et recouper tous les 3 ou 4 jours, cette partie.
    NB : son nom, Amaryllis, serait celui d'une bergère, d'une grande beauté, citée par de nombreux poètes depuis l'Antiquité, initié par Théocrite* dans Idylle III et Virgile, qui est repris par le poète pamphlétaire anglais John Milton, qui aurait inspiré Carl von Linné*, qui en fait, la description en 1735. Un nom qui aurait pour origine, le verbe grec 'amaryssein', qui signifie briller, resplendir. Dans le langage des fleurs, il symbolise, la confiance en soi et la fierté. Consulter l'oeuvre de Virgile et les traductions.
    Ce genre comprenait 71 noms d'espèces référencées, après révision, il ne comprend plus que, 4 espèces d'Amaryllis retenues, dont, une espèce sud-africaine, le tout, ayant une multitude d'hybrides.
    Les espéces de véritables Amaryllis :
    - Amaryllis bagnoldii (Herb.) Traub & Uphof, un seul synonyme retenu Habranthus bagnoldianus Herb., présent au Chili, aux fleurs d'un jaune serin, aux étroits tépales, voir dans Flickr sa photo.
    - Amaryllis belladonna L., 31 synonymes retenus, consulter l'abécédaire.
    - Amaryllis condemaita Vargas pas de synonyme retenu, autrefois référencé Hippeastrum condemaita (Vargas & E.Perez) Meerow, découvert tardivement, en 1980, au Pérou, dans la Cordillère des Andes, dans la région de Cuzco, il offre une floraison rose.
    - Amaryllis paradisicola Snijman pas de synonyme retenu, il est originaire de l'Afrique du Sud, dans province du Cap-Nord, endémique à la région montagneuse dans les falaises de quartzite du célèbre parc national Ai-Ais Richtersveld, qui est en zone transfrontalière avec le Namaqualand namibien. Juste 1 ou 2 stations éparses, qui sont 'potentiellement menacées', car depuis des siècles, collectées par les autochtones comme plante médicinale et de plus, elles sont endommagées, par les babouins en quête de nourriture, qui détruisent, les capitules après une floraison d'un rose flashy. L'espèce figure sur la liste rouge des plantes sud-africaines. Découvrir l'aquarelle, qui figure parmi les 260 aquarelles de l'illustratrice Barbara Jeppe, publiées dans 'The Amaryllidaceae of Southern Africa' (Umdaus Press, South Africa, avril 2017) du botaniste sud-afrcain Graham Duncan, spécialiste des géophytes et conservateur des collections du Kirstenbosch Botanical Garden.
    Amaryllis 'Minerve
    Cet hybride fait partie du genre Hippeastrum, Hippéastre, nom qui vient du grec 'hippo' qui désigne le cheval, et de 'astron' qui signifie une étoile, donc l'étoile du chevalier, d'où son ancien nom de Lis étoile du cavalier. C'est le révérend William Herbert* qui, en 1821, l'utilise pour décrire la première espèce du genre, l'Hippeastrum reginae.
    Le genre Hippeastrum comprend plus ou moins 75 espèces de vivaces et bulbeuses géophytes, originaires des zones subtropicales et tropicales de l'Amérique du Sud, depuis l'Argentine jusqu'au Mexique, ainsi qu'aux Caraïbes. Dans toute cette région néotropique qui est le centre où sont localisées, une grande partie des espèces connues ou encore inconnues, notamment dans la Serra da Mantiqueira, une chaîne montagneuse dans la forêt atlantique* brésilienne, où ont été encore découvert deux nouvelles espèces endémiques (novembre 2022 Hippeastrum abatinguara, qui sont toutes considérées comme en danger critique d'extinction. Lire article de la fondationbiodiversite.fr
    Genre bien connu pour ses hybrides à végétation saisonnière. Il comprend en fait, de nombreuses espèces sauvages, parmi lesquelles, la moitié ont un feuillage permanent. L'Hippeastrum papilio est une des plus vigoureuses d'entre elles et la seule disponible. Certaines espèces font partie de la pharmacopée traditionnelle, bien que généralement, ils sont réputés être toxiques.
    Hippeastrum :
    - Hippeastrum puniceum (Lam.) Voss (1891), Hippeastrum barbatum Herb., Hippeastrum equestre (Aiton) Herb., Hippeastrum ignescens Regel,, Amarilis punicea Lam., Amarilis equestris Aiton, présent en Guyane française, introduit et établi aux Antilles françaises, Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, et Nouvelle-Calédonie, où il est nommé Lys de la Barbarde, voir photo © César Delnatte - Ipni.Mnhn.
    leurs aux étroits tépales rouge écarlate lavé et griffé de jaune vif en coeur, la partie médiane des tépales tire sur le rouge orangé, le bulbe après préparation est réputé pour ses propriétés émétique et purgative, utilisé localement pour triter des lésions précancéreuses. d'autres parties pour provoquer des vomissements, soigner les maux d'oreilles et la coqueluche.
    - Hippeastrum vittatum (L'Hér.) Herb., synonymes, Amaryllis vittata L'Hér., Amaryllis vittatum L'Hér.,Amaryllis lineata Colla, Amaryllis superba Bury, c'est Charles-Louis L'Héritier* qui le découvre, cultivé en Angleterre où il a été introduit en 1769, depuis le Cap sous le nom de St Joseph’s lily. Il en fait la première description, puis, c'est William Herbert*, qui en 1821, le classe dans les Hippeastrum. Un géophyte, originaire de l'ouest de la Bolivie, présent jusqu'au sud-est du Brézil (serra da Mantiqueira) aini qu'à l'extrême nord-est de l'Argentine, dans l'étroite province de Misiones. Fleurs blanches striées de deux bandes rouge de part et d'autre de la nervure médiane, des bandes ciliées. Localement, il fait parti de la médecine populaire.
    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de bulbeuses et les autres Hippeastrum, Amaryllis, présents dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *forêt atlantique brésilienne, depuis la colonisation du Brésil par les Européens, couvrait à l'origine, environ 15 % du territoire national, soit près de 1,5 million de km². En 2023, la forêt atlantique est réduite à environ 10 % de sa superficie d'origine, représentée principalement par des fragments petits et isolés, généralement inférieurs à 50 hectares, dont seulement 1 % est protégé dans des aires de conservation (Myers et coll). Lire article février 2019 de la fondationbiodiversite.fr
    *W.Herbert William Herbert, comte de Carnarvon (1778-1847), un juriste pasteur gallois passionné de botanique, spécialiste des Amaryllidaceae, hybrideur de talent à qui l'on doit un ouvrage 'Amaryllidaceae; preceded by An attempt to arrange the monocotyledonous orders; and followed by a Treatise on cross-bred vegetables'. Ed. J. Ridgway and sons (London - 1837), à consulter en ligne à la BnF en réactualisant le lien (touche F5).
    Robert Sweet lui a dédié, un petit genre de quelques bulbeuses bleues ou violettes, Herbertia (Iridaceae) originaire de l'Amérique du Sud et du sud-est des États-Unis. Abréviation botanique officielle Herb.
    *L'Héritier, magistrat botaniste, français Charles Louis L'Héritier de Brutelle (1746-1800), nommé en 1772, procureur du Roy à la maîtrise des Eaux et Forêts de Paris, fonction qui lui permet de vivre pleinement sa passion au contact des grands botanistes de son époque. Abréviation botanique L'Hér.
    On lui doit, la parution en 1784, de 'Stirpes novae aut minus descriptionibus et iconibus illustravit', illustré de 50 planches gravées par Pierre-Joseph Redouté*, en 2 volumes, 1784-85, éd. Paris, toujours édité et consultable en ligne à la Bnf ou à la BhLibrary.
    *Linné, le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757, nommé, Carl Linnaeus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie, qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède, et à partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, la médecine, puis, la botanique jusqu'en 1772. Son herbier, le plus riche de son époque contenait 7 000 plantes. Abréviation botanique officielle L.
    Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', consultable en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto.
    *Redouté, Pierre-Joseph Redouté (1759-1840), illustrateur botanique ardennai, qui s'installe, chez son frère ainé, à Paris, comme peintre, décorateur. Il se rend régulièrement au Jardin du Roy pour y travailler la peinture florale. C'est là, qu'il rencontre, un magistrat du roi, passionné de botanique, L'Héritier de Brutelle, qui en fait son assistant, illustrant des ouvrages de botanique, comme l'Encyclopédie botanique de Lamarck. En 1788, il devient le dessinateur de la Reine Marie-Antoinette, puis celui de l'Académie des Sciences et, pour finir, en 1804, le peintre officiel de l'Impératrice Joséphine.
    Le plus connu d'entre eux, est son ouvrage sur les Roses, en 3 volumes, Paris, Didot, 1817-1824, toujours réédité, des gravures et des lithographies sont à découvrir au Musé communal Pierre Joseph Redouté - 6870 Saint-Hubert.
    *plantes hôtes, les autres plantes hôtes à la base des feuilles, entre les écailles des bulbessur les rhizomes Agave, Amaryllis, Agapanthus, Aloe, Arundo, Clivia, Crinum, Cynodon, Cyperus, Gasteria, Haworthia, Hippeastrum, Hyacinthus, Iris (racines et jeunes pousses), Lilium, Narcissus, Nerine, Ornithogalum, Scilla, Sprekelia, Sternbergia, Tritoma, Zantedeschia, elle ne se développe pas sur les parties vertes des plantes, seul signe apparent, un début d'altération des parties visibles.
    Cycle biologique, reproduction et ennemis naturels comme l'Anagyrus vladimiri, consulter le Bulletin de la Société entomologique de France, chez Persee.
    *Théocrite, Idylle III - Le chevrier, ou Amaryllis.
        "Je vais chanter devant la grotte d'Amaryllis, pendant que sur la montagne Tityre a soin de mes chèvres. Mon bon ami, Tityre, veille sur mon troupeau ; tu l'abreuveras ensuite, mais prends garde, ce bouc de Libye est fort et vigoureux, il pourrait te frapper de sa corne.
        Adorable Amaryllis, pourquoi ne pas t'asseoir à l'entrée de ta grotte ? pourquoi ne pas appeler à tes côtés celui que tes charmes enivrent d'amour ? Dis-moi, nymphe si jolie ! me trouverais-tu le nez trop court et le menton trop allongé ? Ah ! tu veux donc que je meure !
        Voilà dix pommes : je les ai cueillies sur l'arbre que tu m'as toi-même désigné. Demain je t'en apporterai dix autres, mais prends pitié, je t'en conjure, prends pitié de ma douleur.
        Que ne suis-je légère abeille ! je pénétrerais dans ta grotte, je me glisserais dans le lierre et la fougère qui servent de couche à tes membres délicats.
        Je connais l'amour maintenant : dieu impitoyable, il a sucé le lait d'une lionne, et sa mère l'a nourri dans les forêts ; il embrase mon sang, il consume mes os.
        Jeune fille au regard si doux et au coeur d'airain, nymphe aux noirs sourcils, serre-moi dans tes bras, accorde-moi un baiser : un simple baiser a tant de charmes !
    Amaryllis 'Apple Blossom' au jardin en mai
        Amaryllis que j'adore, tu me forceras à briser cette couronne de lierre et de persil odorant que j'ai tressée pour toi !
        Hélas! que faire ? que devenir ? Tu es sourde à ma voix ! Je vais me dépouiller de mes habits et me précipiter dans les ondes du haut de cette roche d'où le pêcheur Olpis amorce le thon vorace. Si j'échappe au trépas, du moins mon désespoir réjouira ton coeur barbare.
        J'ai appris naguère combien tu me haïssais. Curieux de savoir si tu avais de l'amour pour moi, j'interrogeai la feuille du pavot : en vain je la pressai sur ma main ; elle s'y flétrit sans rendre aucun son.
        Elle m'a dit aussi la vérité, la vieille Agréa que le crible instruit de l'avenir. Elle glanait aux champs, et sur ma demande que j'eus soin d'accompagner d'une récompense, elle me répondit : « Chevrier, tu brûles pour une inhumaine.»
        Cependant je garde pour toi une chèvre blanche comme le lis et mère de deux petits. La brune érithacis, fille de Mermnon, me la demande ; eh bien ! je la lui donnerai, puisque tu te ris de mon amour.
    Dieux ! un tressaillement à l'oeil droit !...Dois-je la voir ?... Je vais m'asseoir sous ce pin, et commencer une chanson ; peut-être me regardera-t-elle ? la belle Amaryllis n'a pas un coeur d'airain."
    natacha mauric © 15.07.2000 ® Jardin ! L'Encyclopédie
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