Sternbergia lutea - Crocus d'automne, Vendangeuse
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    Nom commun : Sternbergie jaune, Crocus jaune d'automne, la Vendangeuse, faux crocus jaune, fux crocu d'automne Amaryllis doré, parfois Colchique jaune, nommé par les anglophones 'Winter daffodil, Fall daffodil, Lily of the field, Yellow amaryllis, Yellow starflower'.
    Nom latin : Sternbergia lutea (L.) Ker Gawl.* ex Spreng.* , synonymes Amaryllis lutea L., Oporanthus luteus (L.) Herb., Oporanthus siculus (Tineo ex Guss.) Parl., Sternbergia aurantiaca Dinsm., Sternbergia greuteriana Kamari & R.Artelari, Sternbergia lutea subsp. greuteriana  (Kamari & R.Artelari) Strid, Sternbergia lutea subsp. sicula (Tineo ex Guss.) K.Richt., Sternbergia sicula Tineo ex Guss.
    famille : Amaryllidaceae ; Tribu : Narcisseae.
    catégorie : vivace bulbeuse géophyte, à bulbe, de forme ovale.
    port : formant de dense touffe dressée, assez rigide.
    feuillage : saisonnier, hivernal. Pointant au moment de la floraison, 5 à 6 larges feuilles linéaires et concaves.
    floraison : à l'automne courant septembre-octobre, visitée notamment par les abeilles.
    Fleur solitaire, dressée de 4 à 5 cm, à 6 tépales oblongues, 6 étamines dont 3 sont plus courtes que les 3 autres, aux anthères oscillantes, fixées au milieu et un style filiforme avec un ovaire infère, la corolle est enchâssée dans une spathe membraneuse de forme lancéolée.
    couleur : jaune vif à jaune d'or strié longitudinalement, des anthères, couleur clémentine.
    fruits : capsule piriforme, il n'y a pas de développement des graines, car il semblerait qu'il y ait une incompatibilité génétique pour cette espèce.
    croissance : bonne.
    hauteur : 0.10 à 0.30 m.
    plantation : à la fin de l'été ou au début de l'automne, en prenant soin de choisir une exposition abritée et très ensoleillée, planter les bulbes entre 8 et 15 cm de profondeur, en mettant de 3 à 5 bulbes ensemble, pointe vers le haut, compter entre 9 et 16 bulbes regroupés en espaçant chaque bulbe de 7 à 8 cm.
    multiplication : par division des touffes, durant la période de dormance, avant la reprise de la croissance, à renouveler tous les 5 ans, également par dispersion de propagules.
    sol : neutre, à tendance sablonneuse, surtout bien drainé, sa préférence va aux sols secs, caillouteux et calcaires, si nécessaire prévoir au fond du trou une couche de cailloux, graviers ou sable.
    culture en pot : mélange de tourbe, perlite et vermiculite, pendant la croissance, arroser modérément, veiller à réduire progressivement l'eau au fur et à mesure que le feuillage dépéri, et que le bulbe entre en dormance.
    emplacement : soleil, dans le nord, préférer un endroit chaud, au pied d'un mur exposé au sud.
    zone : 7-8, U-K hardiness H4, USDA zones 6-9, une fois installé parfaitement adapté à la sécheresse.
    origine : steppes, pelouses, prairies et lieux incultes du Moyen-Orient, Caucase, Asie centrale (Turkménistan, Tadjikistan) Europe méridionale, des Balkans jusqu'en Espagne, naturalisé en Afrique du Nord, présent dans le sud et le sud-ouest de la France. Une espèce rare et en danger en Iran, car dans son habitat naturel, rocheux où sa floraison a lieu en janvier, mais son taux de multiplication y est rare.
    C'est une espèce protégée, relevant de la CITES*, plus précisément de l'Annexe II, consulter le format pdf.
    entretien : pas de soins particuliers, laisser vivre. Comme pour les autres espèces du genre, et comme pour les crocus, lorsqu'ils sont installés dans les pelouses ou prairies, attendre que le feuillage ait complètement jauni, avant de tondre, histoire qu'ils aient le temps de faire des réserves avant d'entrer en dormance.
    Si vous conservez les bulbes, à l'abri des gelées, les stocker à part, loin des bulbes comestibles.
    maladies et ravageurs : les boutons floraux, de couleur jaune, attirent les oiseaux qui peuvent en être friands.
    Comme d'autres bulbeuses, il peut être sujet à la mouche des narcisses Merodon equestris (narcissus bulb flies), ainsi qu'à ses larves qui se nourrissent avec les bulbes.
    Il a été constaté en 2017 au jardin botanique de Budapest (Füvészkert - Jardin des simples), qu'il peut être la plante hôte du virus de la mosaïque du Narcisse (daffodil viruses), signalant sa présence par des rayures jaune-vert sur les feuilles, prenant ainsi, en fin de saison, le relais des narcisses, consulter l'article 'Sternbergia lutea, a new host of Narcissus late season yellows virus', publié en novembre 2021, par l'Université Hongroise d'Agriculture, sur ResearchGate.
    NB : le genre Sternbergia ,décrit pour la première fois par Waldstein & Kitaibel (1803-1805), a été dédié au botaniste, minéralogiste tchèque Comte Kaspar Graf Steinberg, il est l'un des fondateurs de la paléobotanique autrichienne avec les botanistes paléontologues autrichiens Franz Joseph Andreas Nicolaus Unger (1800-1870) et le baron Constantin Freiherr von Ettingshausen (1826-1897), Unger était le spécialiste de la physiologie végétale*, son élève est le moine hongrois Gregor Johann Mendel* (1822-1884). Sa collection paléontologique se trouve au Musée de Prague.
    Après révision du genre, en 2012, sur 24 noms d'espèces référencés, il n'a été retenu que 8 espèces (selon les flores 7 ou 9) qui sont principalement réparties dans les régions méditerranéennes et présentes jusqu'au Caucase et dans la région irano-anatolienne depuis l'Anatolie jusqu'au Kurdistan irakien, dans les montagnes et de hauts plateaux de l'Asie centrale. La Turquie a recensé 7 espèces d'entre elles et en Iraq, seulement 3 espèces ont été recensées dans quelques rares stations.
    Un genre en danger dans son milieu naturel, car les touristes et botanistes amateurs, sans scrupules, les déterrent et se les approprient, tandis que les bulbes commercialisés à travers le monde sont, essentiellement, cultivés en Turquie où ils sont connus sous le nom de karaçigdem.
    Consulter, le volume 74, des Annales du Jardin Botanique de Madrid où figure la publication "On the genus Sternbergia (Amaryllidaceae) in Iraq" des botanistes Ahmed Mahmood ; Sami Youssef et Errol Véla de l'Université de Montpellier, publiée en 2017, format pdf.
    Cette vendangeuse était proposée aux autres jardins dans l'index seminum du jardin botanique de la ville de Dijon en 1906, et en vogue dans les catalogues de ventes des années 30, est de retour dans les jardins, elle a été primée par la RHS* avec "The Award of Garden Merit" (AGM), elle trouve aisément sa place dans les jardins au climat méditerranéen, dans les jardins secs et ceux sur gravier, dans les bordures et les plates-bandes,dans les rocailles, ou encore encargnardée, le long d'un cheminement et d'un muret, au pied d'arbuste, comme ici sur la photo, au pied d'un laurier-rose, ou simplement, dans d'éphémères potées qui s'illuminent en jaune d'or, lorsque les autres plantes ont achevé leur période de floraison.
    Propriétés :
    Le bulbe contient des alcaloïdes toxiques pour les animaux, parmi eux la N-benzyl-N-ßphényléthylamine, le lycorin, galanthamin et tazettin, des alcaloïdes que l'on retrouve, chez d'autres Amaryllidacées.
    Les autres espèces de Sternbergia :
    - Sternbergia candida B.Mathew & T.Baytop, pas de synonyme, serait endémique au sud-ouest de la Turquie, dans le district de la province de Mugla, région de Fethiye et sur les versants de la montagne de Babadag, en lisière des forêts de cèdres, c'est la seule du genre à avoir une floraison printanière ou plus précoce, en zone abritée, courant février, de couleur blanche et de plus parfumée.
    Une espèce rare et protégée, qui pousse en compagnie de deux autres raretés, Chionodoxa forbesii et Fritillaria carica également endémiques à cette région.

    Sternbergia lutea - Sternbergia clusiana* (Ker Gawl.) Ker Gawl. ex Spreng., Amaryllis clusiana Ker Gawl., Oporanthus clusianus (Ker Gawl.) Herb., Oporanthus macranthus J.Gay, Sternbergia latifolia Boiss. & Hausskn. ex Baker, Sternbergia macrantha (J.Gay) J.Gay ex Baker, Sternbergia sparffiordiana Dinsm., Sternbergia stipitata Boiss. & Hausskn., Sternbergia de Clusius*, endémique au Moyen-Orient, présente en Jordanie, Israël, Liban, Iran, Syrie, Turquie et les îles de la Mer Égée, en zone aride et caillouteuse, floraison à la fin de l'automne (octobre-novembre, selon climat décembre) dans son milieu naturel, la fleur est la plus grande du genre, de plus ou moins 7 cm de haut, jaune vif, sur le revers des tépales jaune verdâtre, spathe verdâtre, le feuillage gris_vert émerge par la suite, voir photos prises en Israël Flickr par Zachi Evenor.

    - Sternbergia colchiciflora Waldst. & Kit., synonymes, Amaryllis citrina (Herb.) Sm., Amaryllis colchiciflora (Waldst. & Kit.) Ker Gawl., Oporanthus citrinus Herb., Oporanthus colchiciflorus (Waldst. & Kit.) Herb., Sternbergia alexandra Sosn. et 9 autres, le Sternbergia à fleurs de Colchique, originaire du Moyen-Orient, Ukraine, Caucase, sud-est de l'Europe, présent des Balkans jusqu'en Italie, dans la région des Pouilles et jusqu'au sud-est de l'Espagne, ainsi qu'au Maroc et en Algérie, floraison à l'automne courant octobre, petite fleur jaune vif sessile émergeant au ras du sol, aux étroits tépales, les feuilles d'un vert gris pruineux, sont longues effilées et vrillées. Ci-contre timbre commémoratif de la poste hongroise.

    - Sternbergia minoica Ravenna, pas de synonyme retenu, le Sternbergia minoen, le Sternbergia crétois, son nom fait référence à la civilisation Minoenne, première civilisation européenne de l'âge du cuivre et du bronze qui était présente en Crète.

    - Sternbergia pulchella Boiss. & Blanche pas de synonyme, le Sternbergia joli, endémique à la Syrie et au nord du Liban, découvert dans la région d'Ehden, où de nombreuses autres espèces sont en voie de disparition, causée par la destruction de leur habitat à des fins immobilières, floraison au début du mois de novembre.

    - Sternbergia schubertii* Schenk, pas de synonyme, mais, certains botanistes turcs, considèrent qu'il est synonyme de lutea, Sternbergia de Schubert*, originaire de Turquie, présent dans la région d'Izmir, fleur sessile, jaune vif au ras du sol, d'étroites et longues feuilles d'un vert moyen.

    - Sternbergia vernalis (Mill.) Gorer & J.H.Harvey, synonymes retenus, Amaryllis lutea M.Bieb., Amaryllis vernalis Mill., Oporanthus fischerianus Herb., Sternbergia fischeriana (Herb.) Roem., Sternbergia fischeriana f. hissarica Kapinos, Sternbergia fischeriana subsp. hissarica (Kapinos) Artjush., le Sternbergia printanier, une rareté, endémique à l'Asie centrale, Caucase et Moyen-Orient (Turquie, Iran et Iraq), comme son nom l'indique (vernalis), il a une floraison printanière jaune vif, de février jusqu'en mars, large feuillage pruineux, d'un vert de gris bleuté.

    Dans l'abécédaire, conculter les autres espèces de crocus, présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    CITES, ce sigle est celui de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.

    *clusiana, dédié à Clusius, médecin botaniste flamand Jules Charles de L'écluse (1526 - 1609) qui fut le premier a décrit en 1601 Sternbergia lutea, mais, en l'incluant dans le genre, des Narcissus. Linné, en 1753, le range avec les Amaryllis et ce n'est qu'en 1825, qu'il l'intègre, dans le genre des Sternbergia, créé en 1804, par l'explorateur militaire autrichien Franz de Paula Adam von Waldstein (1759–1823) et le médecin, botaniste hongrois Pál Kitaibel (1757–1817).

    Timbre de la poste hongroise
    *Ker Gawl., abréviation botanique pour le botaniste archéologue britannique John Bellenden Ker Gawler (1764 - 1842), son soutien à la révolution française fait qu'il quitte son poste de capitaine dans l'armée en 1793, à partir de cette date, il exerce la botanique.
    Le genre Bellendena (famille des Proteaceae) lui fut dédié en 1810 par Robert Brown (1773-1858), lui dédie le genre Bellendena famille des Proteaceae.
    On lui doit des ouvrages de références 'Recension Plantarum édité en 1801, 'Select Orchideae' en 1816 et 'Iridearum Genera en 1827. Entre-temps, de 1815 à 1824, en collaboration avec John Lindley (1799-1865) il fait paraître une revue illustrée 'Botanical Register'.

    *physiologie végétale, est une science biologique qui étudie les mécanismes qui régissent le développement et le fonctionnement des organes et des tissus des végétaux.
    Le paléontologue et botaniste autrichien Franz Joseph Andreas Nicolaus Unger (1800-1870), également professeur de physiologie végétale, a émis l'hypothèse que les combinaisons (alors inconnues) d'éléments simples à l'intérieur d'une cellule végétale, déterminaient, l'hérédité des plantes. En 1836, il a été le pionnier dans la recherche sur les relations entre le sol et les plantes et ces dernières ont influencé grandement les expériences de son élève Gregor Johann Mendel, considéré comme le fondateur de la génétique, la transmission héréditaire expliqué dans 3 lois ' Lois de Mendel, éditées en 1886 sous le titre 'Expériences sur les hybrides végétaux', les Lois de Mendel pdf Université de Marseille.

    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.

    *Schubertii, Schubert dédié au théologien, médecin, naturaliste allemand Gotthilf Heinrich von Schubert (1780-1860) qui fut professeur de philosophie à Berlin et à Vienne, 4 autres espèces portent ce nom (Cotoneaster, Discorea, Canna, Noregelia), abréviation botanique Schub.

    *Spreng. abréviation botanique pour le médecin botaniste et historien allemand Kurt Polycarp Joachim Sprengel (1766-1833) à partir de 1789, il enseigne à l'université de Halle-sur-Saale (land de Saxe-Anhalt), tout en effectuant des recherches en médecine et botanique. Il est le spécialiste de l'histoire de la médecine, auteur de nombreux ouvrages, sur cette histoire, il s'intéresse à la classification linnéenne.
    Auparavan,t en 1785, il est nommé directeur du jardin botanique de Halle, dont il assurera, la renommée, jardin qu'il fera découvrir à Johann Wolfgang Von Goethe, sa biographie, dans le Larousse.
    Sprengel est d'ailleurs séduit par la théorie de Goeth, exposée dans son "Essai sur la métamorphose des plantes", théorie initiée lors de son périple italien en 1786, publié en 1790, consulter la traduction de 1829, à la Bnf.
    En 1810, il est élu membre de l'Académie Royale des Sciences de Suède. Il échange de septembre 1818 à mai 1819, une correspondance, sur des graines et des fougères plantées à Liverpool, avec l'éditeur-botaniste anglais William Pamplin (1806-1939), également pépiniériste à Chelsea.
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