Euphorbia abyssinica  - Euphorbe d'Abyssinie
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    Euphorbia abyssinica
    Universita di Catania ©
    Nom commun : Euphorbe d'Abyssinie, Euphorbe candélabre, appelée en Abyssinie, 'Kol-Quall*, Kolhoual, Koloukoual', nommée par les anglophones 'Desert candle'.
    Nom latin : Euphorbia abyssinica J. F. Gmel.*, synonymes retenus, Euphorbia erythraeae (Berger) N.e.br., Euphorbia officinarum var. kolquall Willddenow*, Euphorbia candelabrum var. erythraeae A. Berger*, Euphorbia grandis Lemaire*, Euphorbia acrurensis N.e.br.*, Euphorbia aethiopum Croizat, Euphorbia controversa N.e.br., Euphorbia disclusa N.e.br., Euphorbia hararensis Pax, Euphorbia neglecta N.e.br., Euphorbia neutra A.Berger, Euphorbia obovalifolia A.Richard, Euphorbia richardiana Baillon., Euphorbia abyssinica var. erythraeae A.Berger, Euphorbia abyssinica var. tetragona Schweinfurth.
    famille : Euphorbiaceae.
    catégorie : vivace, succulente, céréiforme, ramifiée, à branches charnues, anguleuses, dressées, formées de 5 à 8 côtes sinueuses, pourvues de paire de courtes et larges épines triangulaires, rougeâtres légèrement incurvées, dirigées vers bas, ressemblant à une paire de corne.
    port : érigé, colonnaire, arborescent en forme de chandelier.
    feuillage : caduc vert franc. En cime, quelques petites feuilles obovales.
    floraison : en été, regroupées sur le sommet des tiges, sur les côtes, des fleurs sessiles.
    couleur : vert-rouge.
    fruits : de minuscules fruits charnus globuleux à trois valves d'un blanc rougeâtre, contenant de minuscules graines. On dirait des champignons de Paris sur un long pied.
    croissance : moyennement lente.
    hauteur : 2 à 3 m, jusqu'à 10 m dans son habitat naturel.
    plantation : sous climat approprié, au printemps ou au début de l'automne, ailleurs, à cultiver dans des potées.
    multiplication : par semis à chaud, dans un substrat pas trop riche et sablonneux, composé de 1/3 sable de rivière, de tourbe et de terreau de feuilles à parts égales ou par bouturage de tiges de la fin du printemps au début de l'été, en prenant soin, de laisser sécher et cicatriser, la coupure durant une quinzaine de jours.
    sol : drainé, léger, plutôt sec.
    culture en pot : terre à cactus ou prévoir un mélange, composé de terreau de feuilles, de terre et d'un peu de sable grossier et de billes d'argile concassées ou des pierres ponces.
    rempotage : de la fin de l'hiver jusqu'au début du printemps.
    emplacement : soleil ou mi-ombre légère. Pour une culture à l'intérieur, il lui faut une lumière vive, mais pas de soleil direct à travers un vitrage qui fait loupe et peut provoquer des brûlures.
    zone : 10-11, U-K Hardiness H2, USDA zones 9b-11b, température hivernale entre 10 °C et 12 °C, minima 7 °C.
    origine : dans les collines, en zone caillouteuse en Abyssinie, au nord de l'Éthiopie, au coeur de la région du Tigré, aux alentours d'Adoua* ainsi qu'au limitrophe Soudan, depuis l'Érythrée jusqu'au nord de la Somalie, sur le mont Taranta jusqu'aux sources du Nil, consulter la carte.
    > entretien : arroser pendant la période de croissance, de mars jusqu'en septembre, une fois par semaine. Durant cette période, une fois par mois, effectuer un léger apport d'engrais pauvre en azote, le reste de l'année, le laisser quasiment au sec.
    maladies et parasites : comme pour toutes les autres euphorbes, un excès d'humidité, peut provoquer, son pourrissement, il est sujet à la moisissure grise Botrytis cinerea (grey moulds), ainsi qu'à l'oïdium (powdery mildew) et visité par les cochenilles (mealybugs).
    Une atmosphère trop sèche, peut favoriser l'apparition d'acariens rouges (tétranyques) (red spiders). Sous serre subir les assauts des aleurodes (glasshouse whitefly).
    NB : son nom Euphorbia désigne le genre en latin et en grec venant de 'Euphorbos' ou 'Euphorbus', nom d'un médecin-physicien grec, qui, selon Pline, lui aurait été donné par Juba II, Roi de Numidie (Ier siècle avant JC), après avoir découvert l'épineuse euphorbe cactiforme, marocaine Euphorbia resinifera et dans sa gomme résine, Euphorbus y découvre des propriétés éméto-cathartiques qui feront que cette succulente sera prescrite, durant des siècles, pour soigner les morsures, pour lutter contre les empoisonnements et aussi prescrite comme laxatif.
    De nos jours, elle est toujours utilisée en homéopathie pour traiter les problèmes cutanés : brûlure, eczéma, inflammations, irritations, érysipèle et zona. Leur sève est irritante, pour les muqueuses et les yeux, toxique par ingestion.
    Localement, cette euphorbe est utilisée pour confectionner des haies défensives et de tout temps, les Abyssins utilisent son latex, pour paralyser, momentanément, les poissons et pour enlever le premier poil du cuir, en vue du tannage.
    Euphorbia abyssinica Dizi Highlands, Ethiopia
    Scott Zona © Fairchild botanic garden Miami
    Ce genre comprend selon les avis entre 1700 et 2000 espèces d'annuelles, bisannuelles, vivaces herbacées, arbustes, arbres et plantes succulentes, originaires pour un certain nombre des zones tempérées dont une cinquantaine sont présentes en France, 40 sont endémiques aux îles Canaries, 77 espèces sont présentes en Chine dont 11 d'entre elles, y sont endémiques, et la plus grande majorité, originaires des zones tropicales sèches et subtropicales du globe.
    illustration : planche 11, dans 'Cartes et Figures du voyage en Nubie et en Abyssinie' par James Bruce*, tome 5, 10 et tome 11; édité chez Plassan à Paris, 1792, gravures de Bénard Direxit; contribution du Real Jardín Botánico, Madrid, Spain, qui a été réédité en 2007 par Fines Mundi à Sarrebruck.
    . Dans Flora abyssinica* il est écrit à son sujet :
    " Observation. — Willdenow avait fait du Kolhoual, une simple variété d'Euphorbia officinarum, mais, depuis lors, M. Rausch en a fait, avec raison , une espèce distincte.
    Dans l'abécédaire consulter la listes des autres espèces d'Euphorbia présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Adoua, c'était un village qui est devenu célèbre après la bataille d'Adoua de mars 1896, qui s'est achevée avec la victoire militaire du Royaume de l'Éthiopie par le Négusse Ménélik II (1844-1913) sur l'Italie colonisatrice qui avait eu la prétention de faire de l'Éthiopie, un protectorat ; au cours de cette bataille, les Italiens auraient perdu plus de 5 000 hommes, lire l'article de Jacques Bureau "Les Voyageurs européens dans le sud-ouest éthiopien (1890-1910)", chez Persée - Outre-Mers. Revue d'histoire 1975, n° 229 pp. 594-618.

    *A.Berger, abréviation botanique pour le jardinier-botaniste allemand Alwin Berger (1871-1931), il est considéré comme étant le spécialiste des Succulentes et plus précisément, des Agaves, il oeuvre dans plusieurs célèbres jardins d'Europe, avant de partir, durant 3 années aux États-Unis.<
    On lui doit, une révision complète, de la classification des Cactaceae, dont un genre lui a été dédié Bergerocactus, et redevable de l'enrichissement des collections, de nombreux jardins exotiques notamment, au jardin Hanbury (1867, La Mortola dans les Alpes-Maritimes).

    *Bruce, le diplomate, explorateur et géographe écossais James Bruce of Kinnaird, qui relate son voyage aux sources du Nil : "Travels to discover the source of the Nile, in the years 1768, 1769, 1770, 1771, 1772, and 1773" : en 5 volumes, consutables à la BHLibrary.
    Dans les années 1760, il voyage en Afrique du Nord, au Palmyre et à Baalbek, la véracité du récit inachevé et les dessins du voyage ont été contestés par ses contemporains, puis, le tout, réhabilité après sa mort.

    *Flora abyssinica, Voyage en Abyssinie de 1839 à 1843 volume 2 "Tentamen florae Abyssinicae seu, Enumeratio plantarum hucusque in plerisque Abyssiniae provinciis detectarum et praecipue a beatis doctoribus Richard Quartin Dillon et Antonio Petit (annis 1838-1843) lectarum, par Achille Richard, Charlemagne Théophile Lefévre, Antoine Petit et Léon Richard Quartin-Dillon, 2 volumes sont consultables à la BHL Library.

    *JF.Gmel., abréviation botanique pour le botaniste, entomologiste et naturaliste allemand Johann Friedrich Gmelin (1748-1804), de nombreuses espèces lui ont été dédiées sous la forme gmelinii. Il participe à la rédaction de 'Systema vegetabilium :secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis /cura Jo. Frid. Gmelin' de Linné.

    *Kol-Quall, c'est également le nom d'une rivière qui prend sa source dans la montagne du Tigray en Abyssinie.

    *Kuntze, abréviation botanique pour le botaniste allemand Carl Ernst Otto Kuntze (1843-1907), qui voyage, à travers le monde, collectant des milliers d'espèces. Il est le grand réformateur de la nomenclature botanique 'Nomenclaturae botanicae codex brevis maturus, sensu codicis emendati aux Lois de la nomenclature botanique de Paris de 1867 ; Linguis internationalibus: anglica, gallica, germanica quoad nomina latina, édité en 1903.

    Euphorbia abyssinica
    Benard Direxit
    *Lemaire, botaniste et auteur botanique français Charles Antoine Lemaire (1800 - 1871), ancien professeur de littérature et d'humanités à Paris, il se passionne pour la botanique et il devient le spécialiste des cactées initie de 1841 à 1847 une collection et l'inachevée 'Iconographie descriptive des cactées'.
    Plusieurs années de suite, il est le rédacteur en chef de Jardin Fleuriste, de l'Horticulteur universel, de l'Herbier général de l'Amateur et l'auteur de nombreuses parutions sur les Cactaceae et les succulentes qu'il collectionne.
    En 1845, il s'installe en Belgique pour collaborer avec Louis Van Houtte à la célèbre 'Flore des serres et des jardins de l'Europe' qui sera publié de 1845 à 1888, suivie de 'L'Illustration horticole'. Abréviation botanique officielle Lem.

    *N.E.Br., abréviation botanique pour le botaniste taxonomiste britannique Nicholas Edward Brown (1849-1934) qui démarre à Kew, en 1873, comme assistant sur l'herbier de Kew. Auteur d'importants travaux sur la taxonomie des plantes grasses, il réalise de nombreuses planches d'illustration; le botaniste allemand Otto Kuntze* lui dédie un genre sous le nom de Nebrownia dans la famille des Araceae et des espèces sous la forme nebrownii.

    *Willdenow, botaniste taxonomiste prussien Carl Ludwig Willdenow (1765-1812), également apothicaire et docteur en médecine. En 1798, il enseigne l'histoire naturelle, en 1801, il est nommé, directeur du Jardin botanique de Berlin-Dahlem qu'il entreprend de remettre en état. En 1810, à l'Université de Berlin, il occupe la chaire de professeur de botanique. Son herbier riche de plus de 20 000 espèces, se trouve depuis 1818 au Musée botanique de Berlin où il constitue la base de l'herbier.
    Il fait la connaissance en 1788, d'Alexander von Humboldt, qui lui adresse ses collectes, dont il assure l'identification ; en même temps, il s'intéresse, à l'influence du climat sur les plantes, il y consacre d'ailleurs en 1792, un ouvrage 'Grundriss der Kräuterkunde', qui est toujours réédité. Les botanistes lui ont dédié 33 espèces de plantes et des espèces de champignons sous la forme willdenowiana et 73 sous willdenowii. On lui doit de nombreux ouvrages, dont 'Florae Berolinensis Prodomus' ( 1787) et son oeuvre de référence 'Hortus berolinensis sive Icones et descriptiones, plantarum rariorum vel minus cognitorum quae in Horto regio botanico berolinensi', première édition en 1803. Abréviation botanique officielle Willd.
    natacha mauric© 04/10/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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