Aconitum carmichaelii - Aconit de Carmichael
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    Aconitum carmichaelii Kelmscott début septembre
    Brighton Plants ©
    Nom commun : Aconit de Carmichael, localement Capuchon de Moine, Casque de Jupiter, Coqueluchon, Sabot de la Vierge, nommée par les anglophones 'Carmichael's Monkshood, Fischer Monkshood'.
    Nom latin : Aconitum carmichaelii Debeaux*, synonyme Aconitum fischeri Rchb.*
    famille : Renonculaceae.
    catégorie : vivace herbacée très toxique, à tubercule charnu ayant la forme d'un navet brunâtre, à racines adventives.
    port : touffe érigée
    feuillage : caduc, vert très foncé, luisant. Des feuilles alternes, profondément nervurées et découpées.
    floraison : deuxième moitié de l'été et début de l'automne. Racèmes de fleurs zygomorphes, bisexuées à 5 pétales, le supérieur bombé en forme de casque, d'où le nom de casque de Jupiter.
    couleur : bleu à violet en épis denses.
    fruits : des follicules à 3 loges déhiscentes à maturité, libérant des graines noires, brillantes et ridées.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 1 à 1.80 m.
    plantation : au printemps ou à l'automne.
    multiplication : par division au printemps ou à l'automne, le semis est vraiment aléatoire, la germination est assez lente, compter entre 4 à 8 semaines ; si vous êtes chanceux, patientez de 2 à 3 ans, avant de les voir fleurir.
    Les graines doivent être auparavant conservées au froidd durant au moins 6 semaines.
    sol : fertile ou riche, frais, acide ou neutre ou alcalin.
    emplacement : soleil ou mi-ombre.
    zone : 4-9, U-K hardiness H7, USDA zones 3a-9b.
    origine : Russie ainsi qu'au nord et à l'ouest de la Chine.
    entretien : il faut toujours les manipuler avec prudence et bien se laver les mains, après, car, elles peuvent provoquer de sérieuses dermites de contact, il est préférable de mettre des gants.
    En plein soleil et lors des étés très chauds et secs, maintenir le sol humide et prévoir un bon paillis. Rabattre après la floraison.
    maladies et parasites : quasiment aucune.
    fleurs coupées : ce sont d'excellentes fleurs à couper, mais attention à sa toxicité en la manipulant. Pour les bouquets, il est recommandé, pour les conserver plus longtemps, de tremper les tiges dans de l’eau à 40 °C, puis les laisser refroidir avant de les mettre dans un vase.
    NB : son nom Aconitum en grec et en latin désigne une plante vénéneuse, mot venant du grec 'akonitos', nom donné et utilisé par Théophraste pour nommer une plante vénéneuse, utilisée pour empoisonner les loups, 'akontion' désigne une flèche faisant allusion au fait que les pointes de flèche étaient enduites de son suc toxique, qui est semblable à celui du curare.
    Son nom spécifique, carmichaelii est dédié au capitaine écossais Duglad Carmichael (1772-1827), qui était, dans les 72nd Highlanders, il est considéré comme étant le père de la botanique marine. De nombreuses espèces, lui ont été dédiées, sous la forme carmichaelii et un genre composé de 24 espèces de genêts de Nouvelle-Zélande, portent son nom Carmichaelia.
    Ces élégants aconits vénéneux, que l'on rencontre encore dans les vieux jardins ombragés, des siècles passés, dans les plates-bandes et les massifs floraux ou dans les sous-bois humides.
    Ce genre, comprenait 992 noms référencés, après révision en 2012, seulement 337 noms ont été retenus (selon les flores plus ou moins 400), avec, 499 autres noms comme synonymes, et 156 autres noms, demeurent non résolus, à ce jour. Des espèces de vivaces ou pluriannuelles, dont certaines, sont grimpantes, originaires des régions tempérées de l'hémisphère nord, majoritairement originaires de Chine, 211 espèces dont 166 y sont endémiques, 16 espèces sont nord-américaines et 4 espèces présentent en France et de nombreux hybrides.
    Propriétés et utilisations :
    Comme toutes les autres Aconit, il contient des alcaloïdes terpénoïdes, de la napeline, napelonine, aconit et de l'aconitide, toutes ses parties sont excessivement toxiques, mais, plus important et dangereux, dans les racines. La dose létale pour l'homme est de 1 à 4 mg d'aconitine, elle provoque une paralysie respiratoire après avoir déclenché des vomissements, des coliques et des palpitations cardiaques, c'est d'ailleurs, le genre considéré comme étant le plus toxique de notre flore.
    Pline* l'Ancien rapportait dans son Histoire naturelle, à son propos :
    II - Il est certain que de tous les poisons le plus prompt est l'aconit, jusque-là que les femelles des animaux, si on en frotte seulement leurs parties naturelles, meurent le même jour ; c'est le poison avec lequel Marcus Caelius (prêteur romain) accusa Calpurnius Bestia d'avoir donné la mort à ses femmes endormies; de la cette péroraison violente contre le doigt meurtrier du coupable. C'est ce poison qui, d'après la mythologie, naquit de l'écume de Cerbère tiré des enfers par Hercule, et qui, pour cette raison, abonde dans les environs d'Héraclée du Pont, où l'on montre le trou conduisant aux enfers.
    Et cependant, les anciens ont fait tourner l'aconit au profit de la santé de l'homme : il combat le venin des scorpions, ce qu'on a expérimenté en le donnant dans du vin chaud. Telle est la nature de cette plante vénéneuse, qu'elle tue l'homme, à moins qu'elle n'ait chez l'homme quelque chose à tuer; elle s'attaque à cela seul, comme avant trouvé au dedans un ennemi digne d'elle : tout se borne à ce combat de venin à venin, quand elle en rencontre un dans le corps de l'homme; et, chose admirable! deux principes également pernicieux s'anéantissent ainsi l'un l'autre dans l'homme, pour que l'homme ne soit pas anéanti. Bien plus, les anciens nous ont transmis des remèdes neutralisant les bêtes. et ils nous ont appris comment se neutralisent même des animaux venimeux. Au seul attouchement de l'aconit, les scorpions sont frappés de torpeur ; ils restent sans couleur et sans mouvement, et semblent avouer leur défaite.
    Deux paragraphes plus loin, il écrit :
    Nos ancêtres ont déclaré que l'aconit est un ingrédient très bon à mêler dans les compositions ophtalmiques, professant de la sorte qu'il n'existe aucun mal sans quelque mélange de bien. Dans le Tome second, livre XXVII : Traitant des autres espèces d'herbes et de remèdes.
    Parmi les cultivars et hybrides, citons :
    - Aconitum carmichaelii var. wilsonii , 1.5 m, fleurs d'un violet foncé.
    - Aconitum carmichaelii'Arendsii', synonyme Aconitum carmichaelii var. arendsii, 1.2 m, des fleurs bleu violacé, floraison plus tardive, présente en octobre.
    - Aconitum carmichaelii 'Barker's Variety', 1.8 m, des fleurs d'un bleu soutenu.
    - Aconitum carmichaelii 'Kelmscott', environ 1.2 m, des fleurs d'un bleu lavande foncé, photo haut de page, cliquer dessus pour en découvrir d'autres.
    Autres espèces présentes dans l'Encyclopédie :
    - Aconitum spp. Aconit, Napel, Casque de Jupiter, Tue-loups, consulter la fiche.
    Découvrir l'Aconit d'Hiver :
    - Eranthis hyemalis (L.) Salisb. éranthe d'Hiver plus connue sous le nom d'Helléborine, Hellébore, Aconit d'Hiver, consulter sa fiche.
    Quelques autres espèces :
    - Aconitum anthora L., Anthore, Aconit anthore, Thore, l'Aconit des Alpes, originaire de l'Eurasie, présente dans les Alpes et en Amérique du Nord où elle est nommée 'Yellow monkshood', une vivace qui serait moins toxique que les autres, environ 0,70 m, floraison jaune pâle en été.

    - Aconitum hemsleyanum E.Pritz. Aconit de Hemsley*, originaire de Chine, en altitude, vivace grimpante, 2,50 à 3 m à floraison violette vers la fin de l'été aux veines plus foncées, feuillage brillant trilobé à marge dentelée
    - Aconitum hemsleyanum 'Red Wine', se caractérise par une floraison pourpre, lie de vin à la fin de l'été, août-septembre, feuillage vert sombre.

    Aconitum lycoctonum © J. Reynaud
    - Aconitum lycoctonum L., Aconitum pyrenaicum L., Aconitum toxicarium Salisb. et 48 autres synonymes, et il existe 6 sous-espèces européennes, consultable sur Plant List

    Aconit tue-loup, Fève-de-loup, parce qu'au Moyen Age, il était utilisé pour tuer renards et loups d'où son nom de Tue-Loup, originaire de l'Europe, se rencontre en Savoie et dans les Pyrénées, environ 1, 50 m, floraison estivale, en long et étroit épis de fleurs d'un jaune beurre. Il a les mêmes propriétés que le Napel, photo ci-contre.
    C'est M.Hubschmann qui parvient à retirer de cet aconit, 2 alcaloïdes qu'il nomme acolytine et lycoctonine et de d'autres aconits, une poudre amère qu'il nomme napellline.

    - Aconitum napellus Thunb., Aconit Napel, Aconit faux navet, Napel, Napel bleu, nommée selon la région : Casque bleu, Capuce, Coqueluchon, Madriellet, Madrillets, Picotaz, Pistolet, Tue loup bleue, Thore, et par les anglophones 'Venus' chariot, Monk's-hood', originaire des montagnes de l'Eurasie, dans les recoins ombragés et humides, présente en France, entre-autre, dans les Alpes, en Auvergne, Jura, Pyrénées et Vosges, une vivace de 0,50 à + de 1 m de haut, Ø 0,30 m, au feuillage palmé divisé en étroits segments, bifides ou triphides. En été de juin à septembre, floraison en épis, dans divers tons de bleu, bleu indigo, bleu violet rappelant la couleur du papier carbone, du chèche, des hommes bleus, peut même être bleu pâle ou bleu lilas, comme celles que l'on rencontre dans le sud-ouest de l'Angleterre.
    Son nom spécifique napellus signifie petit navet, faisant référence à la forme de ses racines tubéreuses d'où sont extraits les alcaloïdes, dont l'aconitine, découverte dans ses racines par M.O. Hesse en 1833, en 1860, le pharmacien anglais Thomas Bennett Groves (1829-1902) parvient à retirer de cet Aconitum napellus, un alcaloïde cristallisé possédant une haute activité physiologique et formant des sels bien cristallisés, le produit sera présenté à l'Exposition universelle de 1862, et par la suite, en 1866, au Congrès scientifique de Nottingham.
    Elle est utilisée dans les pharmacopées pour des préparations spécifiques, sous forme de teinture en dilution, elle est prescrite en homéopathie, pour traiter l'angoisse, la nervosité et les palpitations, les syndromes inflammatoires, les céphalées et les névralgies, fièvres, refroidissements, laryngite, toux, maux de ventre, coup de soleil et insolation, ne jamais pratiquer l'automédication.
    Lire "Matière médicale indigène, ou, Histoire des plantes médicinales qui croissent spontanément en France et en Belgique, page 240, publié par François Dubois, en 1848, consultable en ligne.

    - Aconitum volubile Pallas ex Koelle, en chinois' wan wu tou', originaire des prairies et des lisières de forêts de la Sibérie, du nord-est de la Chine, en Mongolie-intérieure, dans les provinces du Liaoning, du Jilin et du Heilongjiang jusqu'à 1 000 m d'altitude, une vivace grimpante de ± 2 m à floraison à la fin de l'été, août-septembre, en court épis de 3 à 5 fleurs d'un bleu-violet.

    - Aconitum vulparia Rchb. ex Spreng., synonyme Aconitum lycoctonum subsp. vulparia, Coqueluchon jaune, Aconit tue-loup, Tue-blaireau, nommée par les anglophones 'Wolfsbane', originaire des prairies et bois clairs de l'Europe centrale et de l'Europe méridionale, vivace de plus de 1 m de haut, feuillage pubescent, floraison jaune pâle, en épis larges et lâches de fleurs longues et étroites, pourvues de poils, de la fin printemps au début de l'été selon climat, zones de rusticité 4-9.

    Annotations :
    *Debeaux, abréviation pour le pharmacien militaire français Jean Odon Debeaux (1826-1910), un grand botaniste, systématique et malacologue, il travaille à hôpital militaire d'Alger, puis en n Kabylie. En 1811, il participe à une expédition en Italie puis à celle programmée en Chine, durant ce long voyage de six mois herborise aux escales de Gibraltar, Tenerife, Cap de Bonne-Espérance, Ceylan, Singapour et puis Shanghai, il séjourne trois années durant en Chine à son retour, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur.
    Ensuite, jusqu'en 1870, il séjourne à Bastia, puis, en 1872 à Perpignan. Il est nommé pharmacien en chef de l'hôpital d'Oran de 1880 à 1886, il prend sa retraite à Toulouse où il publie successivement le Synopsis de la flore de Gibraltar, la Flore de la Kabylie et du Djurdjura, la Révision de la flore agenaise et surtout la Flore de Lot-et-Garonne.
    Des plantes caractéristiques de la flore méditerranéenne dans le Roussillon en 1882.
    malacologue, spécialiste de l'étude des mollusques.
    *Pline, naturaliste et écrivain Pline l'Ancien (23-79 après J.C), en latin Gaius Plinius Secundus, auteur de l'Histoire naturelle, les livres XII à XIX sont dédiés à la botanique, et les livres XX à XXXII dédiés à la médecine, ce sont de précieux recueils sur les sciences en général et de l'art de guérir à partir des ouvrages de différents écrivains et médecins qu'il a lus et compilés.
    L'ouvrage de référence qui durant des siècles a été considéré comme le symbole du savoir humain. Il est également connu sous le nom de Pline le Naturaliste.
    *Rchb., abréviation botanique pour le botaniste, zoologiste allemand Heinrich Gottlieb Ludwig Reichenbach (1793 -1879) il enseigne l'histoire naturelle à Dresde, fondateur de son jardin botanique et le directeur du Musée zoologique au Palais Zwinger.
    On lui doit de nombreux ouvrages sur les plantes, vers 1843 il entreprit de réaliser de superbes planches d'illustrations de flore allemande et helvétique (Icones florae Germanicae et Helveticae) ouvrage achevé par son fils Heinrich Gustav*, des illustrations qui furent éditées en 10 volumes, sous le nom : 'Iconographia botanica seu plantae criticae' à Leipzig de 1823 à 1832.
    nmauric © 22/01/2000 ® Jardin l'Encyclopédie
    nmauric©22/01/2000 - ®Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l’exploitation commerciale sont expressément interdites.




compteur visite html