Galega officinalis - Rue des chèvres, Lavanèse
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    Nom commun : Galéga officinal, Rue des chèvres, Herbe aux chèvres, Lavanèse, Lilas d'Espagne, Sainfoin d'Espagne, Faux indigo, nommée en espagnol 'Alfalfa galega' et par les anglophones 'Goat's Rue, French Lilac, Holy Hay, Professor-weed, Italian Fitch', en espagnol 'Galega cabruna, Ruda cabruna', en allemand 'Ziegenmilch rue, French Flieder, italienische Fitch, Blühen', en arabe 'Madreh Makhzania' chinois Shänyàng döu (haricot de chèvre), en italien 'Capre Rue des Lilas Spagna, False indaco, Lupinella Spagna, Vaneze', en néerlandais 'GalegaSoort, Geiteklaver, Geitenruit', en polonais 'Rutwica', en russe 'Kozlyatnik lekarstvennyy'.
    Nom latin : Galega officinalis L.*, synonymes Galega bicolor Regel*, Galega vulgaris Lam.*, Galega patula Steven, Galega persica Pers.
    famille : Leguminosae (Fabaceae), tribu Galegeae.
    catégorie : vivace herbacée à l'enracinement profond, aux tiges en zigzag creuses et striées, glabres ou légèrement pubescentes.
    port : érigé.
    feuillage : caduc vert franc aux nervures bifurquées plus claires. Feuilles imparipennées de 5 à 20 cm, à 7- 9 paires de folioles sessiles, lancéolées-oblongues, elles sont pourvues de 2 stipules.
    floraison : du printemps à l'été, selon climat, de mai jusqu'au moi d'août, en racèmes axillaires et sessiles de 10 à 25 cm, de fleurs de pois pendantes, à 10 étamines diadelphes (réunies en 2 faisceaux) autour d'un un style, enchâssées dans un calice à 5 lobes très effilés en pointe.
    couleur : blanc, rose lilas, rose mauve, bleu mauve souvent bicolore, blanc lavé de rose ou de mauve .
    fruits : de juillet à octobre, grêles siliques de 3 cm déhiscentes s'ouvrant spontanément, contenant plus ou moins 5 pois oblongs réniformes qui conservent leur propriété germinative plus de 50 ans, comme d'autres légumineuses. Pour la collecte des graines surveiller leur maturité, cueillir les cosses, lorsqu'elles sont encore jaunes et les laisser sécher à l'abri.
    croissance : très rapide.
    hauteur : 0.70 à 1.20 m.
    plantation : au printemps et à l'automne. Au jardin prévoir de la place, car elle forme rapidement une très grosse touffe, au moins, un espacement de 45 cm entre chaque plant, compter entre 3 et 5 plants par m², selon taille du cv.
    multiplication : par division des souches en hiver ou par semis en place à l'automne ou semis vers la fin mars, compter pour la levée entre 8 et 15 jours.
    sol : ordinaire, frais et humide.
    emplacement : soleil ou mi-ombre partielle à besoin de soleil pour fleurir.
    zone : 5-9, U-K hardiness H7, USDA zone 4b-9b, tolère aisément entre - 28,9 et -31,6 °C.
    origine : dans les prés, les fossés et le long des cours d'eau de l'Europe centrale, de l'Europe méridionale et de l'Asie Mineure, présente de l'Iran jusqu'au Pakistan.
    Introduit en 1640 en Angleterre, aux États-Unis en 1891, dans l'État de l'Utah, comme culture fourragère, mais, depuis 1983, il figure sur la liste des espèces nuisibles dans 12 États dont celui du Connecticut, du Colorado, du Maine, du Maryland, du Massachusetts, du Nebraska, de Pennsylvanie, de l'Ontario, de Washington et celui de New York.
    entretien : couper les grappes de fleurs fanées prolonge la floraison, et une coupe rase à la fin de la floraison, favorise la venue d'un beau feuillage tout neuf. C'est un excellent engrais vert.
    Pour la plupart des cultivars, prévoir pour l'été, un bon paillis, pour maintenir le sol frais.
    NB : l'origine de son nom Galega n'est pas vraiment connue, certains lui donnent pour origine la Polygala et son nom spécifique officinalis, qui signifie officinal, qui a des propriétés médicinales réputées depuis des siècles, utilisées dans les préparations officinales.
    Introduite dans les jardins anglais à l'ère édouardienne entre 1901 et 1910, cette plante est aussi agréable par son feuillage que par sa longue floraison, mais, elle peut devenir envahissante et elle peut coloniser des zones entières, elle y a été introduite dans les friches du grand-est parisien, pour la production fourragère et comme plante ornementale et pose maintenant, des problèmes à l'arrachage. Mais depuis 2019, en Champagne-Ardenne, les prairies des Pâtis du Mesnil (Réserve Naturelle Nationale des Pâtis d'Oger et du Mesnil-sur-Oger), envahies par le sainfoin d'Espagne, sont broyées plusieurs fois dans l'année dans l'objectif d'affaiblir la population en évitant la fructification.
    Ce genre comprenait 110 noms d'espèces connus, après la révision de 2012, seulement cinq espèces ont été retenues.
    Les autres espèces :
    - Galega battiscombei (Baker f.) J.B.Gillett, synonyme Astragalus battiscombei Baker f., en arabe Madrasa Batscombe, originaire de l'Afrique de l'Est tropicale, découverte en 1929.
    - Galega lindblomii (Harms) J.B.Gillett, synonymes Astragalus somalensis var. lindblomii Harms, Astragalus tridens Jex-Blake, Galéga de Lindblom* originaire de l'Afrique de l'Est tropicale, présente au Kenya.
    Galega orientalis Lam., synonyme Galega montana M.Bieb., Galéga oriental, Galéga d'Orient, nommée par les anglophones 'Oriental Goat's rue', en russe 'Kozlatnik vostoényj' originaire du Caucase, d'où il a été rapporté par Tournefort*, présente en Géorgie, 1 m à 1.20 m de haut, à floraison améthyste, dans deux tons, ou d'un bleu mauve, selon origine ; réputé être moins vigoureux et moins abondant au niveau rendement, mais il présente une résistance aux froideurs hivernales, offrant un pâturage au tout début du printemps et il pousse dans n'importe quel terrain.
    - Galega somalensis (Harms) J.B.Gillett, synonyme Astragalus somalensis Harms, Galéga de Somalie, originaire de l'Afrique de l'Est, une vivace de courte durée de vi d'environ 1.50 m, légèrement pubescente sur les jeunes pousses.
    Parmi les cultivars et les hybride, citons :
    - Galega officinalis 'Alba', elle est donnée pour synonyme de Galega x hartlandii 'Alba' par les Néerlandais qui la nomment 'Geitenruit', environ 1.50 m, à floraison blanche courant juillet-août.
    - Galega 'Candida', présente des fleurs blanches.
    - Galega 'Coconut Ice', commercialisé sous le nom de 'Kelgal', environ 90 cm de haut au feuillage marginé de blanc crème, floraison rose lilas, rose mauve en juin-juillet.
    - Galega 'Her Majesty' à fleurs lilas mauve et blanc.
    - Galega 'His Majesty' à fleurs rose mauve et blanc, de juin à septembre.
    - Galega 'Lady Wilson' en principe l'obtention à des fleurs bleues et blanc rosé.
    - Galega bicolor 'Duchess of Bedford', commercialisée également sous Galega 'Duchesse de Bedford', une obtention néerlandaise avoisinant les 1.20 m, à fleurs d'un rose lilas et blanc, courant juin-août, zone de rusticité 4b.
    - Galega x hartlandii une obtention irlandaise de 1901 par la pépinière Hartland à Cork, issue d'une hybridation entre Galega officinalis et Galega bicolor qui est lui-même une forme de Galega officinalis, à floraison d'un bleu mauve.
    - Galega x hartlandii 'Alba', surnommée 'Goats Rue', 1.20 à 1.50 m de haut, floraison parfumée à odeur de noix de coco, feuillage tirant sur le vert chartreux parfois, fleurs d'un blanc pur éclatant, photo ci-dessous.
    - Galega x hartlandii Duchess of Bedford', présente une grosse touffe buissonnante, à floraison dans des dégradés de lilas mauve.
    - Galega x hartlandii 'Lady Wilson', 1 m à 1.20 m à fleurs bicolores, blanc et lilas mauve, floraison de juillet à septembre.
    - Galega x hartlandii 'Spring Light'.
    Propriétés et utilisations :
    Riche en flavonoïdes, saponines, tanins, elle a des propriétés anthelminthique, antiseptique, diurétique et sudorifique. Depuis des siècles, dans les pharmacopées traditionnelles, la rue des chèvres est réputée stimuler les glandes mammaires et favoriser la lactation chez les nourrices.
    Elle a entre autres, des propriétés hypoglycémiantes, contient de la galégine* qui est réputée traiter les troubles métaboliques comme le diabète sucré, les troubles génito-urinaires, la surcharge pondérale, l'hypertension artérielle et autrefois pour traiter les fièvres pestilentielles.
    Elle est responsable d'intoxication chez les ovins, les principes toxiques qu'elle contient sont responsables d'une paralysie des centres nerveux, d'une hypotension et une hypoglycémie,cette toxicité est variable selon l'individu, consulter la publication de veto.net.
    Les sommités florales sont toujours prescrites en phytothérapie et son suc est utilisé pour faire cailler le lait.
    Autrefois en Italie, les feuilles étaient considérées comme des herbes potagères, consommées en salade ou cuites.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de Rue présentes dans l'Encyclopédie.

    Ouvrage à consulter : La Galéga. Nouveau fourrage sa culture, son usage et son profit par Jean Jacques Julien Gillet-Damitte, publié en 1869, toujours édité par Hachette et la Bnf, partiellement consultable, sur e-book.
    Un extrait :
    "M. Pépin* me dit : Si vous avez un peu de terrain à votre disposition, je vous donnerai de la graine du Galega officinalis et d'une autre variété nommée Galega orientalis. Ce dernier est plus précoce , mais moins abondant ; plus résistant au froid, mais moins vigoureux. Il est vert tout le temps de la mauvaise saison, et aux premières approches du printemps il a des pousses étalées, alors que la luzerne ne se montre pas encore. Cultiver ces deux plantes, ce serait une étude utile et très - intéressante, car je suis persuadé que le fourrage du galéga est nutritif, trop peut-être. Pris avec excès ou sans transition par les animaux ruminants, il peut leur donner des indigestions ou le sang-de-rate (fièvre charbonneuse dû à une bactérie).
    Bon , disais-je à moi-même, voilà une plante à propager en Sologne, là où les brebis sont attaquées fréquemment de l'affection aqueuse dite cachexie. Le galéga qui pousse au sang sera pour les troupeaux de ce pays un spécifique précieux. Et je notai cette particularité. M. Pépin que j'écoutais religieusement continua son enseignement :
    - Je vous recommande, fit-il, surtout le Galega orientalis. Ces deux variétés sont vivaces, croissent en tout terrain. Leur graine, comme celle de toutes les plantes légumineuses, haricots, sainfoin, pois, etc., conserve sa propriété germinative un temps très long qu'on peut fixer à un demi-siècle. Je dois vous dire que les deux galégas, loin d'être sensibles à la gelée comme la luzerne, végètent pour ainsi dire sous la neige, surtout le Galega orientalis, qui reste vert tout l'hiver et qui, aux premiers rayons du soleil du printemps, donne déjà des pousses abondantes. Pour ce motif, il pourrait être une plante propre aux pelouses que l'oeil aime à trouver vertes en tout temps. Et le jardinier en chef du Jardin des Plantes me donna des graines des deux variétés de quoi ensemencer deux mètres carrés.
    - Mais pourquoi, lui dis-je, monsieur, vous qui êtes si bien posé pour faire valoir une vérité utile à la culture, ne vous occupez-vous pas de la propagande du galéga ?
    - C'est, répondit-il, que j'ai trop de plantes à suivre, et s'il me fallait exclusivement consacrer mon temps à chaque spécialité digne d'intérêt, je ne pourrais plus embrasser l'ensemble des travaux qui doivent m’occuper."

    Annotations :
    *galégine, consulter le Dictionnaire de l'Académie nationale de Pharmacie, sur acadpharma de Strasbourg.
    *Lam., abréviation botanique pour le naturaliste, biologiste, botaniste français Jean-Baptiste Antoine Pierre de Monnet de Lamarck (1744-1829), fondateur de la biologie, il en a établi les principes théoriques, voir 'Philosophie zoologique', publiée en 1809, où il met en place, une nouvelle classification pour les animaux, qu'il transmet durant ses cours de zoologie. Le fondateur de la zoologie et de la paléontologie des Invertébrés, sur ce sujet lire, l'ouvrage de Raymond Enay, professeur à l'Université Claude-Bernard, Lyon I, consultable à la Bnf, publié en 1990 chez Dunod, toujours commercialisé.
    Il est considéré comme le plus grand botaniste de son temps, on lui doit un traité de botanique 'Encyclopédie méthodique' (1783-1793), il y énonce un principe fondamental sur l'évolution des animaux et des végétaux qui sous l'influence de diverses conditions et circonstances induisent des adaptations et des modifications de leur structure, qui seront alors transmises à leur descendance, des modifications morphologiques et psychologiques.
    L'auteur de 'Histoire des Mollusques', ouvrage de référence dans la nomenclature des coquillages et plusieurs volumes de l'Encyclopédie méthodique sont consultables en ligne à la BHLibrary.
    *L., abréviation botanique pour auparavant le médecin, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné auparavant Carl Linnæus (1707-1778), à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    *Lindblom, dédié comme d'autres espèces du Kenya à l'ethnologue suédois Karl Gerhard Lindblom (1887 –1969) qui effectue en 1920 une expédition sur le Mont Elgon et en 1921 et 22 sur le Mont Kenya et dans la chaîne de montagnes de l'Aberdares avec H.Granvik et Loven, ses collectes font partie de l'herbier de Kew, consultable pour certaines d'entre elles, dans JSTOR.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    *M. Pépin, botaniste et agronome Pierre-Denis Pépin (1802-1876), jardinier en chef du Jardin des plantes de Paris, responsable des cultures du Musée national d'histoire naturelle, membre de l'Académie d'agriculture de France, secrétaire de la Société royale d'Horticulture.
    *Regel, abréviation botanique pour Édouard August von Regel (1815-1892), jardinier puis botaniste allemand, qui s'initie en travaillant au jardin botanique de Göttigen, avant de s'installer, en Russie, en 1885.
    En 1875, il est nommé directeur du Jardin Impérial botanique Pierre Le Grand à Saint-Pétersbourg , situé sur l'île de Vorony, jardin aujourd'hui rattaché à l'Institut botanique Komarov.
    Deux genres lui ont été dédiés, Neoregelia de la famille des Bromeliaceae et Regelia un genre australien de la famille des Myrtaceae.
    *Tournefort, médecin, botaniste aixois Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708), qui constitue un célèbre herbier comprenant les flores dauphinoise, savoyarde, parisienne et montpelliéraine ; il fixe, définitivement, le genre Aphyllanthes, et il est, l'initiateur du premier système de classification des fleurs, sur leurs caractères constants, qui a été repris par la suite par Carl Linné.
    Conseiller du Roy, en 1683, il est nommé professeur de botanique au Jardin du Roy, c'est aujourd'hui le Jardin des plantes. En 1691, il devient académicien, pensionnaire de l'Académie Royale des Sciences, puis en 1696, docteur de la Faculté de Médecine de Paris.
    En 1700, à la demande de Louis XIV, il entreprend un voyage de deux ans, aux pays du Levant, qu'il relate en deux volumes publiés en 1717, sous le titre "Relation d'un Voyage du Levant fait par ordre du Roy" (contenant, l'histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l'archipel, de Constantinople, des côtes de la Mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse et de l'Asie Mineure), au cours de ce séjour, il s'intéresse aux drogues, aux préparations médicinales et les plantes d'où, on les tire, que l'on retrouve dans l'Histoire abrégée des drogues simples. Afin de ne plus dépendre, de l'Orient, on lui doit l'acclimatation des Térébinthacées.
    natacha mauric©27/04/2001 ® Jardin L'Encyclopédie.
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