Canna 'Taroudant'®' - Balisier nain 'Taroudant'
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    Canna 'Taroudant'
    Ernest Turc ©
    Nom commun : Balisier, Canna 'Taroudant®'
    Nom latin : Canna 'Taroudant'®
    famille : Cannaceae.
    catégorie : vivace aux épais et charnus rhizomes rose violacé, d'environ 3 cm de diamètre.
    feuillage : caduc, vert franc. De grandes feuilles alternes, oblongues et aiguës, au pétiole engainant.
    port : touffe dressée, ramifiée aux rhizomes traçants.
    floraison : abondante de la fin juin jusqu'en octobre, selon climat, jusqu'aux premières gelées. Nectarifère, visitée par les abeilles, les bourdons et les colibris et passereaux et certaines espèces de chauves-souris. Théoriquement allogame.
    Des épis dressés de grosses fleurs asymétriques de ± 6 cm à 3 sépales libres et 3 pétales soudés, lancéolés à marge ondulée, engainées dans une spathe verte, 5 étamines en forme de pétale, 1 seule étamine fertile collée en partie haute.
    couleur : rouge orange avec un liseré irrégulier d'un jaune safran ponctué de macules orange, chaque fleur est différente, voir photo ci-dessous.
    fruits : des capsules globuleuses à 3 loges, déhiscentes à maturité, contenant des graines noires très dures.
    hauteur : 0.50 - 0.60 m.
    plantation : pour les sortir de leur dormance après nettoyage, les faire tremper dans de l'eau tiède avec un peu de compost, entre 12 et 24 heures, avant de les planter, après les gelées, ou à l'intérieur, dans des potées, courant janvier-février, en ayant pris soin, de les planter au moins à 10 cm de profondeur, puis, arroser après la plantation. Les transplanter en avril-mai, en espaçant les rhizomes de 30 à 50 cm.
    multiplication : uniquement par division des rhizomes, au printemps, prélever des portions de rhizome munie de racines et d'un oeil (bourgeon).
    sol : tous, riche, humide, mais bien drainé, tolère les sols salins.
    emplacement : au soleil ou mi-ombre partielle, pour fleurir, il lui faut entre 6 et 8 heures d'ensoleillement.
    origine : une obtention du groupe Crozy par Ernest Turc*, obtenteur et producteur de bulbes à fleurs, Angers, Maine-et-Loire.
    zone : 8-12, U-K hardiness H3, USDA zone 7b-10a, tolère jusqu'à -15° C, il supporte les embruns.
    entretien : ne pas oublier de l'arroser abondamment. Supprimer au fur et à mesure, les fleurs fanées, puis, à l'automne, avant les gelées, rabattre en ne laissant que 5 à 7 cm des tiges, mettre un paillis ou du compost sur une épaisseur de 15 à 25 cm ou encore replier en froissant et tirebouchonnant le tout, au ras du sol pour former ainsi un paillis.
    Selon climat, arracher les rhizomes, les nettoyer et les faire sécher avant de les conserver, dans un endroit sec et aéré, dans du papier journal ou dans de la tourbe , du coco, de la sciure de bois ou de la litière, pour qu'ils ne se dessèchent, afin de les planter, au printemps suivant, lorsqu'il fera entre 10 et 16 °C. C'est un gourmand, ne pas oublier d'enrichir le sol, tous les ans et de diviser tous les 3 ou 4 ans.
    culture en pot : prévoir un pot de 30 cm avec un lit de gravier au fond et préparer 1/3 de bon terreau riche en humus et 2/3 de bonne terre, placer la potée près d'une fenêtre ensoleillée.
    Arroser régulièrement, sans excès, et effectuer, tous les 15 jours, un apport d'engrais pour plantes à fleurs jusqu'à la floraison.
    maladies et parasites : non consommé par les cervidés, mais visité par les limaces (slugs) et les escargots (snails), peut être sujet aux pucerons (aphids). Certains d'entre eux, depuis 2000, peuvent être sujet au dévastateur virus de la marbrure jaune du canna (CaYMV), la propagation de ce polyvirus est végétative, sensible également au virus de la mosaïque du canna (CaMV) qui est identique au virus du chou-fleur, du concombre et à celui du haricot.
    Les plantes sont rabougries, le feuillage jaunissant, strié, marbré de jaune ou nécrosé et les fleurs déformées, il n'existe pas de traitement curatif pour lutter contre, il faut supprimer et détruire les végétaux virosés.
    Consulter la fiche technique du Potyvirus publiée, par Iriis phytoprotection*.
    Aux Amériques : Amérique du Sud, Amérique centrale, Mexique, Antilles et dans le sud des États-Unis, le feuillage est dévoré par les chenilles de la tordeuse du Canna Calpodes ethlius (Brazilian skipper), ce sont les larves qui enroulent les feuilles, suivant l'ampleur des dégâts causés par les chenilles, la floraison peut être limitée ou inexistante et surtout cette défoliation, à une incidence désastreuse sur la production de rhizomes, chez les grandes espèces agricoles qui sont cultivées pour l'amidon des rhizomes.
    NB : son nom Canna vient du latin et du grec 'kanna' où, il désigne, un roseau ou un jonc et son nom spécifique 'Taroudant' est celui d'une ville médiévale à remparts, située dans la plaine fertile du Souss, dans le sud-ouest du Maroc, qui fut la première capitale des sultans saadiens* vers 1537.
    Le vendredi 8 septembre peu après 23h, un violent tremblement de terre évalué à une magnitude de 6,8 sur l'échelle de Richter (celui d'Agadiren 1960 avait une magnitude de 5.7) a frappé dans une zone enclavée, difficile d'accès, au pied des montagnes du Haut-Atlas, dans les provinces d'Al-Haouz, épicentre du séisme, Taroudante, Chichaoua, Marrakech Azilal, les maisons de pisé se sont effondrées et les douars sont en ruine.
    Ce lumineux canna, avec sa petite taille, trouve aisément sa place au jardin dans les plates-bandes, sur le devant des massifs fleuris et des mixed borders ou simplement dans des potées d'environ 20 cm de diamètre. Pour qu'il prenne toute sa valeur et soit d'un bel effet, il faut en regrouper au moins cinq sujets.
    Ce genre comprend une cinquantaine d'espèces, toutes originaires des lisières de forêts et des clairières humides des forêts des Amériques et de l'Asie, en zones tropicales et subtropicales, et des centaines d'hybrides et cultivars qui sont divisés en 10 groupes en fonction de leur couleur (rouge, orange, jaune, rose et blanc et du type de feuillage de nombreux forme, taille et couleur de feuillage ont été introduits vers 1861 par Théodore Année, Passy, France date ??, UE en 1861, du mode de croissance 'miniature, nain, géant' et de la zone de culture (agricole issu de l'Andin Canna achira et Cana discolor riches en amidon, ce sont des grands spécimens à grandes feuilles proches des feuilles des bananiers, groupe aquatique, théoriquement ont leur donne le nom de Canna x generalis.
    Les premiers spécimens collectés aux Amériques ont été envoyés vers l'Europe, dans les années 1500, comme plante vivrière, et ce n'est que vers 1800, qu'ils ont commencé à être introduit pour leur feuillage comme plante d'ornement dans les jardins d'Europe.
    En France, c'est le talentueux paysagiste et jardinier en chef de la ville de Paris, Barillet-Deschamps*, qui, à partir de 1856, les introduit dans les parcs et jardins de Paris, lire sa https://www.jardinsdefrance.org/barillet-deschamps-paysagiste-talentueux-discret/ biographie par Luisa Limido.
    Propriétés et utilisations des Canna :
    Le Canna a une forte capacité à détecter la présence de dioxyde de soufre*, en affichant rapidement des symptômes, qui sont visibles, sous forme de taches nécrotiques ou marbrures sur les jeunes feuilles, lorsqu'elles absorbent le dioxyde de soufre* et provoquent le dessèchement des parties endommagées, des symptômes qui cessent, dès qu'il y a l'arrêt de l'émanation toxique.
    Ernest Turc Canna 'Taroudant'®
    Les rhizomes de tous les cannas sont riches en nutriments, ils sont récoltés tous les 4 à 8 mois, ils sont consommés cuits ou grillés, de la pulpe râpée, on en extrait de l'amidon, qui est utilisé dans l'industrie telle que ou pour confectionner des pâtes alimentaires (vermicelles chinois).
    La fécule entre dans la confection de pains, puddings, gâteaux et biscuits (appelés achiras), confiseries et sucreries ou comme épaississant entrant dans la composition de desserts.
    Les rhizomes à des propriétés émollientes et diurétiques, couramment utilisés dans les pharmacopées andines en décoction ou sous forme de cataplasme.
    Leurs graines noires sont utilisées localement pour confectionner des colliers ou des chapelets et dans de nombreuses cultures africaines, asiatiques ou américaines pour être utilisé dans les instruments à percussions comme les cabasas et maracas.
    Les tiges et les rhizomes sont donnés à consommer au bétail et aux cochons et les feuilles sont couramment utilisées pour emballer les aliments.
    En Indonésie, le canna comestible Canna edulis est divisé en deux groupes de cultivars : le canna comestible rouge et le canna comestible vert.
    En 2018, au laboratoire du centre indonésien de recherche de la faculté de biologie de Yogyakarta, des recherches et des tests ont été menés, pour la production de bioéthanol à partir des rhizomes écrasés, cuits et fermentés, en ajoutant une enzyme digestive, l'à-amylase (alpha-amylase), une enzyme glucoamylase saccharifiante et de la levure Saccharomyces cerevisiae avant distillation.
    En 2020, toujours en Indonésie, il a été découvert pour 2 cultivars de ce canna qu'ils contiennent des cellules immunitaires qui ont une activité cytotoxique sur la lignée cellulaire du cancer du côlon Widr

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de Canna et de bulbeuses présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Alphand, urbaniste, ingénieur des ponts et chaussés, Jean-Charles Adolphe Alphand (1817-1891) que certains auteurs nomment le jardinier de Paris. C'est Napoléon III, qui souhaitait, dans Paris, la présence de jardins paysagers ouvert au public, lire l'article.

    *Barillet-Deschamps, le discret paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps* (1824-1873), nommé en 1845 Jardinier en chef de la Ville de Paris, lors de la création des services des parcs et jardins de la ville de Paris par l'urbaniste, ingénieur en chef Adolphe Alphand*, collaborateur du préfet Haussmann.
    A lire article de Luisa Limido, publié dans un numéro de Jardins de France, auteur de 'L’art des jardins sous le second Empire. Jean-Pierre Barillet-Deschamps, Seyssel, Champ-Vallon, 2002.

    *dioxyde de soufre, SO², autres plantes sensibles au dioxyde de soufre : Agératum, Aster, Begonia, Capucine, Centaurée, Coleus, Cosmos, Dianthus, Géranium, Laitue, Petunia, Piment, Salvia, Tagetes, Tomate, Verveine, Viola et Zinnia.

    *Ernest Turc, créateur, producteur et distributeur de bulbes et graines, initialement, c'est une famille de l'Oisans, des colporteurs de graines, voyageant à travers le monde pour distribuer des graines florales et potagères, qui s'installe au 20e siècle, en terre angevine et où Ernest Turc crée son entreprise horticole et grainetière en 1912.
    En 2022, depuis 110 ans, elle est spécialisée dans la production de bulbes à fleurs français, cultivés sur des terres angevines et bretonnes. L'ensemble de cette production permet un fleurissement tout au long de l’année en proposant plus de 2 500 variétés dont 250 créations en alstroemers, agapanthes et dahlias ; pour ces derniers, primé à 5 reprises en 2016, lors de la 28ème édition du concours international du dahlia, qui s'est déroulé, à Vincennes au parc Floral de Paris.

    *IRIIS, IRIIS phytoprotection, un site qui est développé par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec.
    *Saadiens, ou Sadiens. Une dynastie chérifienne, descendants du Prophète, fondée par Abou Abdallah al-Qaim, elle régna au Maroc de 1554 à 1659, des Berbères originaires de la vallée du Draâ (oued) au sud du Maroc, qui était située sur les routes caravanières du Sahara reliant, les villes marocaines depuis Tanger, Ouarzazate, Essaouira, à Tombouctou, Gao, Djenné, ..., au Portugal, depuis le golfe de Guinée. Routes où s'effectuaient, durant des siècles, le commerce de l'or, de l'ivoire, du sel et celui des esclaves. Cette dynastie a entretenu des liens privilégiés avec les savants et mena une guerre sainte contre les Portugais installés à Agadir, depuis 1500. Marrakech sera à nouveau la capitale, où l'on trouve à partir de 1578 sous le régne d'Ahmad al Mansour (al-Mansûr), au coeur de la Kasbah, les sépultures royales saadiennes, redécouvertes en 1917, puis restaurées et visitées. Une nécropole royale, représentative de l'architecture hispano-mauresque.
    Nozhet-Elhadi. Histoire de la Dynastie Saadienne au Maroc (1511-1670), de Mohamed Essghir Ben Elhadj Ben Abdallah Eloufrâni, traduction française de O.Houdas, à consulter sur archive.org, publication de l'école des langues orientales, volume III, 1889, également à la Bnf.
    nmauric© 04.08.2000 ® Jardin ! L'Encyclopédie
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