Epilobium angustifolium  - Épilobe à feuilles étroites
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    Nom commun : Épilobe à feuilles étroites, épilobe en épi, Laurier de saint Antoine, Antoinette, Chamenérion, Fausse Lysimaque, Herbe à feu, Herbe de saint Antoine, Osier-fleuri, Osier de saint Antoine, Laurier faux, Laurier nain, Petit laurier rose, Nériette antonine, Neriet antonin, nommé par les anglophones 'Fireweed, Bombweed*, Koporsky tea, Rosebay willowherb, Willowherb', en allemand 'Schmalblättrige Weidenröschen', en espagnol 'Adelfilla, Laurel de San Antonio', en italien 'Garofanino di montagna, Camenèrio, Fiore di sant’Anna', en russe 'Ivan-chay uzkolistnyy' ( thé d'Ivan à feuilles étroites) 'Kipreya uzkolistnogo, Kipréy uzkolistnyy' ( Chypre à feuilles étroites), 'Koporskiy chay' (Thé Koporsky), 'Pukhovik' (Doudoune)
    Nom latin : Epilobium angustifolium L.*, synonyme Chamaenerion angustifolium (L.) Scop.*, Chamaerion angustifolium (L.) Holub et une trentaine d'autres retenus après la révision de 2012, liste consultable sur The Plantlist.
    famille : Onagraceae, Epilobeae.
    catégorie : vivace herbacée, aux tiges glabres, souvent rougeâtres, aux rhizomes épais, rampants et traçants.
    port : élancé, rectiligne.
    feuillage : caduc, légèrement glandulaire, à marge faiblement dentée, vert moyen à vert foncé légèrement bleuté, parfois lavé de pourpre ou de rose pâle, au revers plus blanchâtre, se marbrant de rouge à l'approche de l'automne.
    De longues et étroites feuilles sessiles, alternes, linéaires-lancéolées, acuminées et rétrécies à la base, en forme de coin, de 4 à 12 cm x 0,7 à 2 cm.
    floraison : en été de juin à septembre, nectarifères, visitées notamment par les abeilles, les colibris et certaines espèces de papillons comme l’Hespérie du Dactyle Thymelicus lineola (European, Essex Skipper).
    Racème de fleurs bisexuées de 2,5 à 3 cm, à 4 pétales et 4 fins sépales plus foncés, disposés en quinconce, 5 étamines, aux anthères biloculaires oscillantes, long style à 4 stigmates souvent retroussés.
    En partie haute, les boutons floraux d'un vert rosâtre et pruineux, sont retombants.
    couleur : rose, rose pourpré à purpurine, étamines au filet blanc et des anthères jaune orangé, style blanc et rose.
    fruits : de fines et étroites capsules cramoisies, incurvées à 4 loges, contenant de nombreuses graines oblongues, couronnées d'une houppe de longs et minces poils d'un blanc irisé, qui en septembre-octobre, blanchissent et donnent un air vaporeux à reflets argentés aux inflorescences.
    Chaque fruit peut renfermer jusqu'à 500 graines, il se dit qu'une seule plante peut produire chaque années plus de 80 000 graines.
    croissance : assez rapide.
    hauteur : 0.80 à 1.50 m et plus.
    plantation : à l'automne ou au printemps, compter 5 plants au m².
    multiplication : par semis spontané en abondance ou par semis sous châssis, au début du printemps, et par division de portions de rhizomes pourvus de rejets et bouturage au printemps.
    sol : ordinaire, à tendance calcaire, frais, drainé, humifère.
    emplacement : soleil, mi- ombre une partie de la journée.
    zone : 3-9, U-K hardiness H7 , USDA zones 3a-7b.
    habitat : dans les clairières, en lisières forestières, au bord des chemins, dans les friches, les ballast des voies ferrées, le long des cours d'eau de 200 m jusqu'à 2 300 m d'altitude.
    origine : largement distribuée dans toute l'Europe, sauf à l'extrême nord vers le Spitzberg, présente en France et en Corse.
    entretien : supprimer les fleurs fanées pour éviter d'être envahi, car elle se ressème abondamment.
    maladies et ravageurs : exempt de maladie et ravageurs pour l'instant.
    NB : son nom Epilobium vient du grec 'epi' qui signifie sur et de 'lobion' qui désigne une petite cosse, faisant allusion à la forme de son ovaire et son nom spécifique angustifolium du latin 'angustus' qui signifie étroit et de 'folium' qui désigne la feuille.
    Une espèce montagnarde surnommée herbe à feu parce qu'elle est la première à repousser après des incendies, en Savoie, elle a un rôle colonisateur dans des cantons comme celui d'Aime.
    Au nord-ouest du Canada, c'est la fleur emblématique du montagneux territoire du Yukon, connue dans les pharmacopées amérindiennes, ce laurier de Saint-Antoine y était réputé, pour son suc, qui était utilisé pour soulager les brûlures et les irritations de la peau, son nom fait référence à Antoine le Grand (251-356), père des moines et saint guérisseur, qui soignait plus spécialement les maladies de peau, découvrir sa biographie.
    Ce genre, après révision en 2012, comprend 221 espèces d'annuelles et de vivaces, toutes originaires, des zones tempérées de l'hémisphère nord.
    - Epilobium angustifolium 'Album', ce serait lui le véritable Laurier de Saint-Antoine à la floraison d'un blanc pur.
    Au Canada, dans la région des mines d'uranium, il a été remarqué, un nombre élevé d'Epilobium angustifolium à fleurs blanches, ce phénomène permet d'ailleurs de détecter les gisements d'uranium.
    Il y avait une espèce voisine Chamaenerion angustifolium (L.) Holub., qui aujourd'hui, est considérée, comme synonyme, elle était nommée par les anglophones 'Fireweed, Rose Bay, Willow Herb, French Willow', plus petite d'environ 0,60 m, mais des fleurs plus grandes, d'un éclatant rose fuchsia, présente dans les zones rocheuses en région arctique.
    Propriétés et utilisations :
    Les jeunes pousses, feuilles et fleurs sont comestibles, les toutes jeunes tiges sont consommées cuites comme les asperges, et les feuilles séchées servaient à préparer des infusions dont le célèbre thé d'Ivan, Thé Kuril, Thé Koporsky, un breuvage traditionnel présent dès le 12e siècle, ce thé était vendu et il faisait une grande concurrence au thé dit russe, commercialisé par la célèbre Compagnie des Indes orientales, des pratiques déloyales ont provoqué l'effondrement son marché après la révolution russe de 1917.
    Les feuilles du Thé d'Ivan étaient surtout récoltées dans le village fortifié de Koporye à 100 km de Saint-Pétersbourg, elles étaient mises à sécher, puis échaudées dans une bassine d'eau bouillante, avant d'être broyées, puis mises à sécher, sur des plateaux, dans un poêle russe. Après séchage, les feuilles ont été à nouveau écrasées et le thé, était enfin prêt.
    Les tiges, riches en fibres, étaient autrefois utilisées pour confectionner des cordages et des tissus, nommée dans certains pays le chanvre sauvage ou lin sauvage.
    Les racines séchées et moulues étaient rajoutées dans la préparation du pain, apportant ainsi, un supplément en vitamines et en oligo-éléments, remplaçant le sucre et favorisant la conservation, à partir de ses racines était confectionnée en Russie une boisson revigorante.
    Il se raconte, travers la Russie, qu'au Kamtchatka était préparée une bière qui était rendue plus enivrante en y rajoutant une certaine quantité de la dangereuse Amanite tue-mouche Amanita muscaria.
    Vers la fin de l'été, l'abondant duvet était récolté, pour réaliser des oreillers, des édredons et des matelas et confectionner de la laine de coton.
    épilobe détails des fleurs fin juin
    Ed. Lekormen©
    Réputée dans les pharmacopées traditionnelles, pour ses propriétés astringentes, prescrite également dans le traitement des troubles de la prostate.
    Dans ce genre, il existe la Doucette d'eau, l'Epilobium parviflorum Schreb. , qui pousse au bord des marais, des cours d'eau et dans les fossés, et dont la rosette basale est comestible, elle fait partie des salades sauvages qui, autrefois, étaient récoltées, mais, il faut faire attention à toutes ces plantes qui poussent dans l'eau, et qui peuvent être infestées par des parasites comme la douve du foie (distomatose) Fasciiola hepatica.

    Dans l'abécédaire, consulter l'autre espèce présente dans l'Encyclopédie

    Annotations :
    *Bombweed, ainsi nommé au Royaume-Uni, au cours de la Seconde Guerre mondiale, car l’épilobe, peuplait rapidement les sites bombardés et les champs de mines.

    *L., abréviation botanique pour Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnaeus, médecin, botaniste-naturaliste suédois à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe latins, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale. Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    En 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.

    *Scop, abréviation botanique pour l'Italien Giovanni Antonio Scopoli (1723-1788), médecin, naturaliste et entomologiste qui durant ses études, dans la ville d'Innsbruck, s'intéresse à la flore du Tyrol, puis, celle de l'ouest de la Slovénie (Carniole) où, il exerce, sans enthousiasme la médecine, tout en se passionnant pour les insectes et plantes.
    On lui doit de nombreux ouvrages d'entomologie et la parution en 1760 de 'Flora carniolica, exhibens plantas Carnioliae indigenas et distributas in classes, genera, species, varieties, ordine linnaeano', en 2 volumes, publiés sous son nom latin Ioannis Antonii Scopoli, l'édition de 1771 est consultable en ligne.
    natacha mauric © 28/10/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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