Cortaderia selloana - Herbe de la Pampa
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    Nom commun : Herbe des pampas, Herbe de la pampa, plus rarement Roseau à plumes et Gramen des Pampas, nommé par les anglophone 'Pampa grass, Tussock grass' (Herbe à touffe).
    Nom latin : Cortaderia selloana Schultes) Asch. et Graebner, synonymes retenus, Cortaderia argentea (Nees.) Stapf, Gynerium argenteum Nees, Gynerium dioicum (Sprengel) Dallière, Gynerium purpureum Carrière et Arundo selloana Schult. et Schult. f., Moorea argentea (Nees) Lem., sont illégitimes, Cortaderia dioica Speg., Arundo dioeca Spreng, sont invalides, Arundo kila Spreng. ex Steud. et Gynerium dioicum Dallière
    famille : Gramineae (Poaceae).
    catégorie : vivace.
    port : dense touffe dressée et évasée.
    feuillage : persistant, vert moyen bleuté, rugueux à marge coupante. Longues feuilles étroites très effilées.
    floraison : à la fin de l'été, début de l'automne, demeurant en place tout au long de l'hiver au centre de la touffe sur de très longues tiges cylindriques, de denses panicules plumeuses et soyeuses de + ou - 40 cm, formé de nombreux petits épillets contenant sur les sujets femelles des millions de minuscules graines dispersées par le vent, idem pour la pollinisation.
    Les panaches des femelles sont plus beaux que les mâles, parait'il.
    couleur : blanc crème à blanc rosé, voire rose, légèrement violacé, selon le cultivar. Au début avec des reflets argentés.
    fruits : minuscules capsules contenant des graines blanches ou rosâtres.
    croissance : très rapide.
    hauteur : 2-3 m pour un étalement identique.
    plantation : au printemps.
    multiplication : par division de la touffe ou par semis.
    sol : indifférent, humide ou sec, peu fertile ou sablonneux et même chargé en sel.
    emplacement : soleil.
    zone : 5/6-10, U-K hardiness H5, USDA zones 6-12, tolère aisément - 20 °C. Parfaitement adaptée aux vents, aux embruns et à la sécheresse, indice : 6 - jusqu'à 6 à 7 mois sans eau.
    origine : Amériques en zone tempérée, de l'Argentine, depuis le sud du Brésil, Chili et Uruguay, aujourd'hui, naturalisée dans de nombreux pays où elle peut être considérée comme un alien, faisant partie de la liste des espèces envahissantes* et dans certains pays, sa multiplication et commercialisation est strictement interdite, photo grand format.
    Introduite et cultivée en France à partir de 1857 au Jardin des Plantes de Montpellier (1593 ) et de là, cultivée comme plante ornementale dans les jardins français.
    entretien : avant tout entretien, il est plus prudent de mettre des gants, éventuellement tailler à 1 m après floraison (en hiver) et rabattre à la sortie de l'hiver à environ 30 cm de haut et supprimer, les parties desséchées très coupantes, attention !
    NB : son nom Cortaderia vient du sud-américain 'cortadera' qui signifie lame, faisant allusion, aux marges tranchantes des feuilles, et son nom spécifique selloana lui a été donné en souvenir du jardinier prussien Hermann Ludwig Sello (1800-1876) qui fut jardinier à la cour du roi de Prusse, au parc du Château de Charlottenburg, ainsi qu'au Parc de Sanssouci de Potsdam.
    Introduite, en 1848, aux États-Unis, mais c'est bien plus tard, comme planted' ornement, et aussi, pour ses grands plumés, qui étaient expédiés vers l'Europe, à Londres et à, Hambourg pour y être teinté, avant d'être vendu, pour confectionner, ensuite, de grandes compositions colorées et la même année, pour la première fois en Angleterre, planté au jardin, grâce au jardinier-paysagiste-botaniste écossais John Tweedie*.
    Depuis cette date, largement échappée des jardins, en Écosse dans la région de Glasgow et au nord-ouest de l'Angleterre, dans la région de Manchester, avec la néo-zélandaise Cortaderia richardsii , lire à son sujet, l'article en anglais de la Société botanique d'Angleterre et d'Irlande, sur botsocscot.
    Pour l'Europe, son introdution est relatée en 1851, par Édouard Morren*, dans la Belgique horticole, ainsi :
    "Cette superbe plante fut découverte en 1820, par l'infortuné Sello aux environs de Montevideo (Uruguay); elle s'étend sur les Pampas du Brésil, de la république Argentine et s'avance presque jusqu'à la Patagonie septentrionale ; Martius* la rencontra près de Rio-Janeiro. Elle fut introduite, il y a 7 ou 8 ans, en Europe, par M. Moore, directeur du jardin botanique de Glasnevin près de Dublin, qui la répandit avec libéralité dans les cultures.

    Sa première floraison dans les jardins de la Société d'horticulture de Londres excita une profonde sensation en Angleterre. C'est en effet une des plus précieuses introductions horticoles de ces dernières années pour l'ornementation des jardins; son port est à la fois noble et élégant, sa végétation vigoureuse et facile.

    Nous avons eu l'avantage d'assister dès cet été à une superbe floraison du Gramen de Pampas, dans le remarquable établissement de l'un de nos horticulteurs liégeois les plus distingués, M. Haquin (horticulteur à Hoche-Porte). M. Haquinour lequel, chaque succès est le stimulant d'un nouveau progrès, s'adonne de plus en plus spécialement à la culture des plantes de pleine terre et de serre tempérée; il avait au printemps planté un fort pied en pleine terre ; le feuillage forma bientôt une forte touffe de verdure et les feuilles, longues de 1 mètre à 1,50 mètre, retombaient gracieusement jusque sur le sol par des replis ondoyants. Au mois de septembre quatre vigoureuses hampes surgirent du centre de ce feuillage, en élevant à 2 ou 3 mètres leurs panaches soyeux et ondoyants ; elles se tenaient droites et inébranlables sous le souffle du vent, les panicules seules se balançaient mollement; grâce à l'obligeance de M. Haquin, nous avons pu étudier les fleurs avec soin....

     Cortaderia selloana 'Argentea'
    Cortaderia selloana 'Argentea'
    La hampe, que nous avons en ce moment devant nous, mesure 2m, 50 de hauteur, dans lesquels la longueur de la panicule entre pour 65 centimètres. Six feuilles enroulent leur gaine autour d'elle et en séparent leur lame à différentes hauteurs en décrivant de gracieuses courbes. L'inflorescence est admirable de richesse, elle est épaisse , soyeuse et d'un moelleux de laine ; c'est une panicule très-rameuse, à pédoncules très-minces et très-irréguliers. Les épilets sont formés de six fleurs; mais nous n'avons pu parvenir à y trouver des traces d'organes de reproduction, ce qui nous fait supposer que l'individu était mâle, si tant est que des étamines aient jamais existé. Les glumes sont grandes, égalant environ les fleurs, membraneuses et même pellucides ; chaque fleur est assez longuement pédicellée, les glumelles ou baies ont le même aspect, elles sont inégales, l'extérieure est trinerve, chargée sur les deux bords à la partie inférieure de longs poils blancs , et prolongée en une sorte d'arête , terminée par un crochet recourbé ; la glumelle intérieure est au moins deux tiers plus courte, membraneuse, simple et glabre. Nous n'avons rien pu observer à l'intérieur de ces organes." ; consultable en ligne sur archive.org.

    Ce genre sur 84 noms référencés, après révision seulement 25 d'entre eux ont été retenus, avec 53 autres juste comme synonymes et 6 autres demeurentnon évalués, depuis 2012. Des espèces originaires majoritairement de l'Amérique du Sud, et 4 espèces endémiques aux zones côtières et dunes de sable de la Nouvelle-Zélande, Tasmanie et île Chatham, référencées, localement sous le nom Austroderia fulvida, richardii (Early Pampas Grass), depuis en 1980, plantée en Grande-Bretagne, dans le Dorset et en Écosse), Austroderia splendens et Austroderia toetoe, des synonymes de Cortaderia.
    Parmi les nombreux cultivars et les espèces, citons :
    - Cortaderia selloana 'Albolineata', recherché pour ses panicules d'un blanc rosé.
    - Cortaderia selloana 'Aureo lineata', marginée de jaune.
    - Cortaderia selloana 'Argentea', panicules d'un blanc argenté.
    - Cortaderia selloana 'Gold Band', feuilles marginées de jaune, qui en vieillissant vire au jaune doré, nettement moins rustique, en Angleterre, dépérit chaque hiver, recouvrant ainsi les nouvelles pousses.
    - Cortaderia selloana 'Pumila', une forme de plus petite taille avoisinant 1.50 m.
    - Cortaderia selloana 'Rendatleri' de grande taille aux panicules roses.
    - Cortaderia selloana 'Rosea' 1.50 m avec des hampes de 2.10 m, panicules d'un rose légèrement violacé, tolère jusqu'à -15°C, recherché pour la composition de bouquets secs.
    - Cortaderia selloana 'Splendid Star' au feuillage d'un jaune doré, des panicules d'un blanc argenté.
    - Cortaderia selloana 'Sunningdale Silver', une obtention des Sunningdale Nurseries, en Cornouailles. Primée, en 1993, par la RHS* avec The Award of Garden Merit (AGM), touffe étroite de 1.40 m, des feuilles étroites et très arquées jusqu'au sol, d'un vert foncé à reflets argentés, des hampes de 2.20 à 3 m aux panicules d'un blanc crémeux.
    - Cortaderia jubata (Lemoine ex Carrière) Stapf, synonymes, Cortaderia selloana subsp. jubata (Lemoine) Testoni & Villamil, Gynerium jubatum Lemoine, Gynerium neesii Meyen, Gynerium pygmaeum Meyen, c'est l'Andine herbe de la pampa pourpre, nommée par les anglophones 'Andean pampas grass, Purple pampa, Purple pampas grass, Pink pampas grass', localement c'est la Sacuara, quio avoisine 3 m avec de larges feuilles, aux larges et longues panicules de 60 à 80 cm dans un ton de rose mauve ave les rachilets violets.
    Annotations :
    *Indice, indices de résistance à la sécheresse : indice : 1 - jusqu'à 1 mois sans eau, indice : 2 - jusqu'à 2 mois sans eau, indice : 3 - jusqu'à 3 mois sans eau, indice : 4 - jusqu'à 4 mois sans eau, indice : 5 - jusqu'à 5 mois sans eau, indice : 6 - jusqu'à 6 à 7 mois sans eau, correspond à des zones désertiques.
    *Martius, botaniste, ethnographe et explorateur allemand, Carl Friedrich Philipp von Martius (1794-1868), qui durant trois années à partir de 1817, participe à une expédition depuis le Brésil jusqu'au Pérou, remontant le fleuve Amazone. De retour en Allemagne, durant 38 ans, il enseigne la botanique à l'Université de Munich, à partir de 1826, tout en étant le conservateur du jardin botanique. Spécialiste de la flore du Brésil, qu'il publie en 3 volumes de 1823 à 1832 sous le titre 'Nova Genera et Species Plantarum Brasiliensium', et la même année, une oeuvre majeure et de référence 'Historia Palmarum' publiée jusqu'en 1850.
    *Morren, naturaliste et botaniste belge Charles Jacques Édouard Morren (1833-1886), le spécialiste des Broméliacées, en charge de la chaire de botanique à Liège à partir de 1861 et courant 1858, il reprend la direction du Jardin botanique de l'Université de Liège.
    Il est à l'origine de la création, en novembre 1883, d'un institut botanique pourvu de grandes serres où il initie, les collections d'acclimatation. Fondateur de la Société royale d'horticulture de Liège où il occupe les fonctions de secrétaire. En 1859, création de la Fédération des Sociétés d'Horticulture de Belgique où il assure le poste de secrétaire avant d'en être nommé en 1884 le vice-président.
    De 1855 et ce, durant plus de 30 ans, il est à la direction de La Belgique Horticole, un journal des jardins, des serres et des vergers (1868 en 18 volumes) fondé par son père Charles-François-Antoine Morren (1807-1858), un célèbre professeur de physique et de botanique qui en 1855, sombre dans la folie, et celle du Journal d'Agriculture pratique du Royaume de Belgique. Il se spécialise et étudie les plantes carnivores. On lui doit de nombreux ouvrages et parutions sur le règne végétal, l'introduction et descriptions de nouvelles espèces et leur acclimatation.
    "Nouvelles Marantacées du Brésil, à feuillage orné et coloré, introduites par MM. Jacob-Makoy et Cie", dans La Belgique horticole, Annales de Botanique et d'Horticulture, 1873. consultable en ligne à la BHL (Biodiversity Heritage Library.
    Lindley lui dédiai, le genre Morrenia famille des Asclepiadaceae et des espèces lui ont été dédiées sous la forme morreniana 15 espèces, 2 morreninoides, 1 morrenianum, morrenii et 3 morrenianus. Abréviation botanique officielle : E.Morren
    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres, le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant, du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    Cette distinction, l'AGM, est la référence qui aide chaque année, les jardiniers britanniques à choisir les meilleures plantes pour leur jardin.
    La RHS à partir de 1869, décerne chaque année la Médaille commémorative Veitch 'en l'honneur de James Veitch*, qui est décernée à des jardiniers, des collecteurs, des botanistes ou des scientifiques de toute nationalité, qui ont contribué et marqué leur époque par leurs actions.
    *Plantes envahissantes , l'Agence Méditerranéenne de l'Environnement du Languedoc-Roussillon (AMA) et l'Agence Régionale Pour l'Environnement de Provence-Alpes-Côte d'Azur se sont associées au Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles pour mettre en place un dispositif régional et européen sur les plantes envahissantes; en juillet 2003 l'AME a réalisé des fiches sur les plantes envahissantes de la région méditerranéenne, télécharger le fichier format pdf (2.13Mo).
    *Tweedie, l'écossais, John (1775-1862), jardinier, paysagiste, qui s'était exilé, dès 1825, en Amérique du Sud. Une espèce, lui est d'ailleurs dédiée, Calliandra tweedii Benth. connue sous le nom commun d'Arbre aux houppettes.
    natacha mauric©12/01/2001 ® Jardin ! L'Encyclopédie
    - natacha mauric©12/01/2001 - ® par la Société des Gens de Lettres - Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l’exploitation commerciale sont expressément interdites.




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