Musa x paradisiaca - Bananier paradisiaque, des Sages
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    Musa x paradisiaca
    Nom commun : Bananier paradisiaque, Bananier des Sages, Figuier d'Adam, à la Réunion 'Banane carrée, Banane cornée, Figue blanc, Plantain', à Mayotte 'Trovi, Hontsi' nommé par les anglophones 'Common Banana, Pisang'.
    Nom latin : Musa x paradisiaca L.*, synonymes Musa × sapientum L., Musa × acutibracteata M.Hotta, Musa × aphurica Rumph. ex Sagot, Musa × bacoba Rottb., Musa balbisiana var. vittata (W.Ackm. ex Rodigas) M.R.Almeida, Musa × berteroi Colla, Musa × bidigitalis De Wild., Musa × champa Baker, Musa × chapara Perr., Musa × chiliocarpa Backer ex K.Heyne, Musa × corbieri  A.Chev., Musa × corniculata  Lour., Musa × dacca  Horan., Musa × decrescens  De Briey ex De Wild., Karkandela × malabarica  Raf., Musa × paradisiaca var. acicularis  G.Forst., Musa × paradisiaca var. bende  De Briey ex De Wild., Musa × paradisiaca var. bilul  De Briey ex De Wild., et 46 autres var.
    famille : Musaceae.
    catégorie : vivace herbacée pourvue d'un pseudo-tronc, la partie souterraine est le cormus.
    port : dressé puis évasé.
    feuillage : persistant, épais, vert franc, revers glauque. Entre 20 et 30 grandes feuilles au limbe fortement nervurées à base engainante.
    floraison : été le plus souvent. Longue inflorescence de 1 à 1.50 m et plus composée de rangées doubles de petites fleurs tubulaires à tépales soudées de 3 à 4 cm disposées à l'aisselle de larges bractées pruineuses disposées en spirales. Les fleurs femelles sont en partie basse, au milieu des fleurs hermaphrodites, en pointe les fleurs mâles. La pollinisation est assurée surtout par les chauves-souris puis les colibris.
    couleur : blanc jaunâtre, parfois bractées colorées.
    fructification : des bananes plantain riches en amidon qui se consomment en légumes cuites, frites, rôties, séchées pour être réduites en farine, c'est l'aliment de base dans de nombreux pays tropicaux. Les bananes-fruits que nous consommons sont des hybrides sans graines de Musa acuminata et Musa balbisiana généralement des groupes 'Cavendish, Gros Michel et Robusta', c'est le premier aliment solide donné aux nourrissons.
    croissance : rapide.
    hauteur : 1.50 à 6 m selon espèce.
    plantation : sous climat approprié en toutes saisons, ailleurs au printemps.
    multiplication : par semis à chaud après trempage dès maturité des graines, au printemps, prélèvement de rejets avec des racines.
    sol : riche, humifère, frais, drainé. pH de 5,5/ 7.
    culture en pot : prévoir un rempotage tous les deux ans dans un mélange de bon terreau, de terre de jardin, de compost ou d'engrais organique et du sable grossier ou de la pouzzolane.
    emplacement : soleil, mi-ombre lumineuse, à l'abri du vent qui déchire en lambeaux le feuillage.
    zone :9-11, chaude et humide, supporte jusqu'à -14.9 °C. U-K Hardiness H1B, USDA zone 7b-11.
    origine : un hybride ancien de Musa acuminata avec Musa balbisiana.
    entretien : couper les feuilles abîmées sans retirer les gaines foliaires, tronçonner les feuilles et les répandre sur le sol pour former un bon paillis organique.
    Les espèces frileuses peuvent être cultivées en pot ou plantées au jardin avant l'été et rempotées à l'automne pour être mises sous abri durant l'hiver.
    Lors d'une culture en pot, effectuer des arrosages fréquents et abondants, en laissant sécher la surface du substrat entre deux arrosages, avec un apport d'engrais organique durant la période de croissance. Réduire les arrosages dès l'automne, sans apport d'engrais.
    maladies et ravageurs : cultivé sous serre, il peut être sujet aux araignées (red spider mite). Le jeune feuillage est convoité par les chenilles (caterpillars), limaces (slugs) et escargots (snails), comme tous les autres, il peut être visité par les cochenilles (mealybugs), les charançons du maïs Sitophilus zeamais (maize weevil), les pucerons noirs du bananier (aphids) et les thrips de la rouille rouge Chaetanaphothrips orchidii (Rust thrips), consulter sa fiche technique sur Ephytia-INRA.
    Phase de floraison
    Peut-être sujet à la fusariose du bananier (maladie de Panama) due à la présence dans le sol d'un champignon Fusarium oxysporum*.
    Attention, les bananiers peuvent être l'hôte des pontes, des larves et des chenilles de la teigne du bananier Opogona sacchari un papillon originaire d'Afrique tropicale humide, répandu aux Amériques, aux Antilles et en Asie que l'on peut retrouver sur certaines espèces de plantes ornementales dans les serres des producteurs et celles offertes à la vente dans quasiment toute l'Europe dont la France.
    Les larves et les chenilles durant une cinquantaine de jours creusent à la base des stipes des galeries qui provoquent le dépérissement de la plante hôte*.
    Le cycle biologique est d'environ trois mois. Sous un climat sous lequel les températures tout au long de l'année avoisinent les 15°C, il peut y avoir facilement 8 générations/an. L'arrêté NOR: AGRG0600353A du 13 février 2006, paru au Journal Officiel de la République Française du 22 février 2006 rend obligatoire la lutte contre ce papillon sur l'ensemble du territoire national, consulter l'arrêté format pdf.
    L'apparition de taches jaunes ou orange et des feuilles qui se cassent sont un signe d'une nette carence en potassium.
    Dans les plantations de bananiers du groupe 'Cavendish' notamment au Maroc (sous serre), en Espagne et dans les Iles Canaries, peuvent se développer l'anthracnose causée par Colletotrichum musae et la maladie du bout de cigare causée par Verticillium theobromae et la pourriture brune due au Botrytis cinerea mais les maladies fongiques les plus néfastes et destructives sont la cercosporiose jaune causée par Mycosphaerella musicola, la cercosporiose noire causée par Mycosphaerella fijiensis, également présente la fusariose ou maladie de Panama causée par Fusarium oxysporum f sp. cubense, responsable des flétrissements et des pourritures racinaires.
    NB : son nom Musa (1753) viendrait de la latinisation du nom de la banane en arabe 'mauz, moùz, muz'. Linné* découvre que c'était le nom du médecin grec de l'Empereur Auguste, Antonius Musa était le frère du célèbre Euphorbius*, qui était le médecin du roi Juba II, roi de Mauritanie, qui fut l'un des premiers à prescrire certaines espèces de Euphorbia, comme plante médicinale. Antoine Musa nous a laissé deux ouvrages 'Examen des simples' et le Traité sur la bétoine*.
    Son nom spécifique paradisiaca signifie du paradis, paradisiaque, une façon de nous indiquer le goût exquis de son fruit et la majestuosité des feuilles.
    Le nom de bananier et le mot banane auraient pour origine son nom en hindoustani. En Inde, il est sacré, il serait la réincarnation de la déesse Parvati, à la fois épouse de Siva, de Laksmi, et de Visnu. Les femmes désirant avoir un garçon, le vénère durant le mois de Kartika ( mi-octobre à la mi-novembre), mois de la célébration de la nouvelle année, et ses feuilles y sont utilisées durant les cultes et les bénédictions religieuses.
    Nommé Figuier d'Adam, ce serait dans sa large feuille que Adam se serait enveloppé en sortant du Paradis terrestre.

    Le genre Mussa est originaire des îles du Pacifique, de l'Indonésie et de l'Hindustan, il ne comprend plus que 71 espèces originaires des zones tropicales sur 194 noms scientifiques, The Plant List n'en a retenu en mars 2012 que 71.
    Sous climat approprié, il apporte une petite touche exotique dans les jardins sous climat doux et surtout à l'abri du vent.

    Propriétés et utilisation :
    Ces bananes plantain riches en amidon qui se consomment en légumes, cuites, frites, rôties, séchées pour être réduites en farine. C'est l'aliment de base dans de nombreux pays tropicaux. Les bananes-fruits que nous consommons sont des hybrides sans graines de Musa acuminata et Musa balbisiana généralement des groupes 'Cavendish, Gros Michel et Robusta', c'est premier aliment solide donné aux nourrissons.
    Les feuilles sont utilisées pour couvrir les toitures, emballer les aliments pour le transport, lors de la cuisson dans la cendre ou au four. Avec le pseudo-tronc, elles sont données comme fourrage au bétail.

    Quelques autres espèces et cultivars :
    • Musa acuminata Colla, bananier des Canaries, 3 à 5 m, une floraison estivale avec des bractées pourpres et des fruits comestibles, zone 10.

    • Musa balbisiana Colla, bananier de Balbis, à bananes farineuses, 6 m de haut, feuilles vert jaunâtre, gaines foliaires pruineuses, lavées de noir, feuilles oblongues environ 3 m, bractées vert pourpré, base rouge foncé, fleurs jaune pâle violacé à l'intérieur, graines globuleuses noirâtres et verruqueuses 5 x 4 à 5 mm.

    • Musa x paradisiaca Ae Ae', une obtention hawaïenne, issue de croisement entre Musa acuminata et Musa balbisiana au feuillage irrégulièrement panaché de crème.

    • Musa balbisiana 'Atia Thai, Thai Banana Tree, un cultivar au tronc foncé, aux nervures violacées, un feuillage vert foncé, aurait une bonne résistance au froid.

    • Musa balbisiana 'Black Thai' un cultivar de plus de 3 m, au tronc noir et un feuillage vert sombre avec des nervures médianes tirant sur le pourpre. Tolère jusq'à - 5°C, mais redoute une humidité hivernale excessive.

    • Musa 'Dwarf Cavendish', bananier plantain, entre 2 et 3 m avec floraison sans période précise, aux bractées pourpres, produit de courtes bananes courbes avec une peau avec des mouchetures brunâtres.

      Musa x paradisiaca 'Ae Ae' - Lincoln Park Chicago - Palm house
      Musa x paradisiaca 'Ae Ae' - Lincoln Park Chicago
      Dans l'abécédaire, consulter les quatres autres expèces bananiers présentes dans l'Encyclopédie.

      Lire : Etude de la résistance à la diffusion gazeuse au niveau de l'épiderme foliaire du bananier (Musa acuminata Colla cv. sinensis) et de l'ananas (Ananas comosus ( L.) Merr) en conditions naturelles" par Bernard Aubert (GERDAT-IFAC) - Institut français de recherches fruitières Outre-Mer - 1970, consulter le pdf diffusé par le cirad.fr.

      Annotations :
      Fusarium oxysporum à ne pas confondre avec la fausse maladie de Panama (False Panama disorder) surnommée Mata amarilla, qui provoque le jaunissement des feuilles qui commence par les feuilles les plus basses. Signalée depuis 1980, dans les bananeraies des Iles Canaries et celles de l'Afrique du Sud, entre autres. Consulter la fiche technique.

      *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnaeus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
      Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année, à partir de 1741, la médecine, puis la botanique, jusqu'en 1772. Il est le fondateur de l'Académie des sciences de Suède. Son herbier 'Linnean Herbarium', le plus riche de son époque contenant 7000 plantes, est conservé au Musée national d'histoire naturelle de Stockholm.

      * Les autres espèces connues pouvant être l'hôte de ces larves :
      Les Aubergines, Alpinia, Beaucarnea, Begonia, Bougainvillea, les Bromeliaceae, Chamaedorea, certaines autres espèces de palmiers et Cycas, Capsicum, Cactaceae, Cordyline, Dracaena, Dieffenbachia, Euphorbia pulcherrima, Ficus, Gloxinia, Heliconia, Hippeastrum, Maranta, Philodendron, Sansevieria, Saintpaulia, Strelitzia ainsi que les Yucca.

      *Traité sur la bétoine 'De herba vettonica liber: Pseudoapulei herbarius ; Anonymi de taxone liber ; Sexti Placiti liber medicinae ex animalibus réédité par B. G. Teubner en 1927, consultable en ligne.
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