|
|||||||||||||||||||||||
![]() Nom latin : Phytolacca decandra L.*, synonymes Phytolacca americana L., Phytolacca vulgaris Crantz.* famille : Phytolaccaceae. catégorie : vivace herbacée toxique, à grosses tiges creuses d'un éclatant rouge lie de vin, sur une souche ligneuse et une forte racine pivotante excessivement toxique. Les jeunes sont carrément dans un rouge framboisé. port : dressé, évasé. feuillage : caduc, vert acide à vert lavé de pourpre ou pourprée pour les adultes, de toute beauté, courant septembre. De grandes feuilles alternes de 10 à 25 cm x plus ou moins 10 cm, riches en oxalate de calcium qui peuvent provoquer des irritations et dermites de contact. floraison : longue floraison, légèrement parfumée, de la fin du printemps au début de l'automne, selon climat. Inflorescences opposées aux feuilles, en longues grappes pendantes de 5 à 15 cm, de petites fleurs unisexuées ou hermaphrodites à 10 étamines. couleur : allant progressivement du blanc, blanc rosé, puis rose. fruits : de l'été à l'automne, grappes de petites baies juteuses, très toxiques en cas d'ingestion, de saveur peu agréable, parait-il. Des baies sphériques un peu aplaties à dix fins carpelles, le tout d'un brillant pourpre-noirâtre. Elles sont convoitées, par les oiseaux, notamment les pigeons et les tourterelles qui se chargent de disséminer allégrement une multitude de petites graines plates, d'un beau noir brillant, d'où le nom de 'Pigeonberry' et 'Pokeweed'*, donné aux Amériques. Des graines ayant une grande longévité de plus de 40 ans, pouvant demeurer en dormance dans le sol durant plusieurs années. croissance : rapide. hauteur : 3 à 4 m. plantation : à l'automne ou au printemps. multiplication : abondant par semis spontanés. sol : tous même argileux, plutôt riche et frais, il a été constaté, qu'il avait une nette préférence pour les sols sableux et légèrement acides. emplacement : soleil ou mi-ombre. zone : 2-11, U-K hardiness H7, USDA zones 4b-11a, parfaitement adapté à la sécheresse. origine : sud-est des États-Unis dont Virginie, Amérique du Nord et Amérique boréale, dans les prairies et clairières, lisières et bois clairs, friches rudérales, décombres, défrichements, bords des fossés et de routes et berges de rivières, naturalisé sur tout le pourtour méditerranéen, dont le sud de la France, dans les Pyrénées-Orientales et de grandes étendues en Gironde, dans les Landes en lieu et place des pins abattus par les tempêtes, dans le Lot, en Dordogne, en Languedoc-Roussillon, dans les Cévennes, le Gard et le sud de la Lozère, remontant dans la vallée du Rhône et la vallée de la Loire. Aujourd'hui, répertorié dans 44 départements dont le Centre, dans les forêts de Sologne, remontant jusqu'en Île-de-France, présent en forêt de Fontainebleau, dans l'Ain ainsi qu'en Corse, sur le littoral, principalement où il commence à être considéré comme une plante envahissante, répertoriée comme peste végétale par l'UICN*. Les oiseaux jouant un rôle dans sa propagation, on la retrouve maintenant dans de nombreux jardins et il faut savoir que sous son couvert plus rien ne pousse, donc il modifie rapidement l'écosystème apportant des perturbations graves sur la flore et la faune. Dans certaines régions, comme en forêt de Fontainebleau, où chaque année, des campagnes d'arrachage sont mises en place par l'ONF, avec l'aide de bénévoles et des chasseurs. entretien : redémarre de souche courant avril-mai pour se dessécher à l'automne. NB : son nom Phytolacca vient de 'phyto' qui signifie plant et de 'lacca' serait une forme latinisée de 'laque' faisant allusion à sa couleur, son nom spécifique americana pour nous préciser son origine américaine et decandra pour nous indiquer que ses fleurs ont 10 étamines. Ce genre comprend trente-cinq espèces de vivaces, d'arbustes ou d'arbres persistants originaires de l'Afrique, des Amériques et de l'Asie en zone tempérée ou tropicale. Introduit pour la première fois dans les parcs et jardins du sud de l'Europe entre 1600 et 1650, depuis l'Espagne ou le Portugal où il fut rapporté, lors des expéditions, pour ses propriétés tinctoriales, pour confectionner des teintures, encres, laques et pigments dans divers tons allant du violet jusqu'au rose indien (fuchsia), mais aussi, utilisé à l'époque comme colorant alimentaire, notamment pour colorer les vins, les confiseries et certaines préparations en cosmétologie. Propriétés et utilisations : Les toutes jeunes feuilles seraient comestibles, d'où leur nom d'épinard doux, mais il faut impérativement utiliser deux eaux de cuisson pour enlever les oxalates. Toutes ses parties sont toxiques, en cas d'ingestion, pour l'homme et les mammifères, provoquant des brûlures buccales et de l'oesophage, des maux de tête, des vomissements, des diarrhées, des troubles cardiaques (hypotension), respiratoires et rénaux. Riche en saponines, il contient dans son ensemble des saponines et saponosides, phyto-hémagglutinantes, béta-cyanines, des lectines, des acides jaligoniques et des acides phytolaccagéniques. Utilisé dans l'industrie pharmaceutique, en phytothérapie et en homéopathie, sous forme de teinture mère de Phytolacca decandra, qui entre dans la composition de solutions pour les bains de bouche, les gargarismes et celles solutions pour traiter les gingivites, les laryngites et les extinctions de voix, ainsi que dans des complexes homéopathiques, pour traiter les états lymphatiques, les douleurs musculaires, les rhumatismales et la fatigue. Parmi les cultivars ou sous-espèces, citons : - Phytolacca americana L. var. lancifolia H. Walter, présent en Amérique du Nord. - Phytolacca americana var. rigida ( Small ) Caulkins & R.E. Wyatt, un synonyme retenu, Phytolacca rigida Small, se rencontre en Floride ainsi qu'en Amérique du Nord. - Phytolacca americana f. variegata 'Silberstein', avoisinant les 1.80 m, au feuillage moucheté et marbré de jaune crème, comme l'aucuba, une floraison blanche de juin jusqu'en octobre, suivie de baies noires, mêmes zones de rusticité, à croissance lente. Autre espèce présente dans l'Encyclopédie : - Phytolacca dioica L., le Belombra, consulter sa fiche. Quelques autres espèces :
- Phytolacca chilensis Bridges ex Moq., synonyme, Anisomeria littoralis Moq., originaire du Chili où il est nommé Pircún à floraison blanche. - Phytolacca dodecandra L'Hér., Phytolacca lutea Marsigl. ex Steud., Phytolacca elongata Salisb., Phytolacca scandens Hils. & Bojer ex Moq., Phytolacca sandwicensis Endl., Phytolacca brachystachys Moq., originaire de l'Afrique de la Nouvelle-Guinée jusqu'en Afrique du Sud et Madagascar, serait présent dans les îles Sandwich. De fins et étroits épis. - Phytolacca goudotii Briq., un seul synonyme de retenu Sarcoca goudotii (Briq.) Skalický (1985), endémique à l'île de Madagascar. - Phytolacca icosandra L., synonymes, Phytolacca acuminata Hort. ex Moq., Phytolacca bogotensis Miq., Phytolacca mexicana Gaertn., Phytolacca purpurascens A. Braun & Bouche, Phytolacca polystigma Benth. ex J.A. Schmidt, Phytolacca triquetra Moench Phytolacca insularis Nakai, synonymes Phytolacca acinosa Roxb. f. insularis ( Nakai ) M.Kim. Originaire du Japon, de 90 à 120 cm, avec des tiges roses et une floraison en fins et étroits épis dans un rose indien. - Phytolacca octandra L., Cranwell & L.B. Moore, synonymes, Phytolacca decandra Descourt., Phytolacca longespica Moq., Phytolacca macrostachya Willd. ex J.A. Schmidt, Phytolacca mexicana Crantz, Phytolacca rugosa A. Braun & Bouche, originaire des Amériques dont le Mexique, se rencontre en Nouvelle-Zélande et aux Antilles, une floraison d'un éclatant rose indien. Des photos de quelques unes de ces espèces sur le portail Sernec (Southerne regional network of expertise and collections. Annotations : *Crantz., abréviation botanique pour le médecin obstétricien-botaniste autrichien Heinrich Johann Nepomuk von Crantz (1722-1799), on lui doit de nombreux ouvrages en médecine et sur l'hygiène et des ouvrages en botanique 'Classis cruciformium emendata cum figuris aeneis in necessarium instit. rei herbariae supplementum' (Leipzig-Kraus - 1769) flore sur la famille des Crucifères, consultable en ligne. *L., abréviation botanique officielle pour Carl von Linné auparavant Carl Linnaeus (1707-1778), médecin, botaniste-naturaliste suédois, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale. Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. En 1741, il enseigne à l'université d'Uppsala, durant une année, la médecine, puis la botanique, jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des sciences de Suède. *Pokeweed, vient du mot 'pok', donné par les Indiens de Virginie, qui désigne le sang, faisant allusion au jus rouge ou rose pourpre des baies. Un nom commun, pour cette plante aux États-Unis, est 'Pigeonberry'. *UICN, Union internationale pour la conservation de la nature. natacha mauric © 17/08/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie par la Société des Gens de Lettres ® - Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l’exploitation commerciale sont expressément interdites. ![]() |
|||||||||||||||||||||||