Gossypium herbaceum - Cotonnier herbacé, Coton de l'Inde
Portail de Jardin! L'Encyclop


    Nom commun : Cotonnier herbacé, Coton de l'Inde, nommé par les anglophones 'Levant cotton', en allemand 'Baumwolle', en arabe 'Qatn', en danois 'Bomuld', en espagnol 'algodón', en italien 'Cotone', en finnois 'Puuvilla', en portugais 'Algodào', en russe 'Khlopok', su"dois 'Bomull' .
    Nom latin : Gossypium herbaceum L.*, synonyme Gossypium albescens Raf.*, Gossypium album Buch.-Ham., Gossypium amblospermum Raf., Gossypium aureum Raf., Gossypium bicolor Raf., Gossypium chinense Fisch. & Otto ex Steud. , Gossypium cinereum Raf. et 28 autres plus 4 non résolus depuis 2012.
    famille : Malvaceae.
    catégorie : arbuste ligneux.
    port : érigé.
    feuillage : persistant ou caduc, suivant le mode de culture. De grandes feuilles fortement lobées à long pétiole rougeâtre.
    floraison : de la fin été au début automne, nectarifère, abondamment visitée, entre autre, par les abeilles.
    De grande fleur semblable à celle de l'hibiscus, formée d'un calice à 3 grandes bractées à bord dentelé et 5 pétales arrondis.
    couleur : jaune devenant rosé en vieillissant, le centre est maculé de pourpre violacé.
    fruits : des capsules globuleuses déhiscentes à 3-5 valves s'ouvrant à maturité, libérant par les fentes de la ouate (poils des graines) et dans chaque loge au moins 6 graines lisses, noires et oléagineuses, couvertes de longs, fins et soyeux poils blancs, photo ci-contre 2 capsules de Gossypium barbadense à floraison jaune pâle, maculé à la base d'un onglet pourpre.
    Chaque capsule est entourée d'un involucre composé de 3 bractées.
    croissance : rapide.
    hauteur : 1 m à 1,50 et plus.
    plantation : au printemps dans le delta du Nil, il est planté en mars. Il demande une abondante fumure, car il épuise les sols.
    multiplication : par semis ou bouturage de tiges aoûtées.
    sol : tous, léger, riche, mais surtout bien drainé et conservant l'humidité.
    emplacement : soleil en situation abritée.
    zone : 9-11, U-K hardiness H3, USDA zones 9a-12. Très sensible au froid.
    Il requièrt entre 15 et 18 °C durant au moins 6 mois de l'année et 2 mois à 25 °C, avec une humidité constante, pour obtenir, une longue fibre soyeuse et résistante qui donnera des fils très fins qui sont recherchés pour la confection des tulles et des batistes (très fine toile de lin).
    origine : sud de l'Afrique en zones semi-arides, mais largement dispersés à travers le monde.
    entretien : sans, attendre l'ouverture des capsules pour récolter.
    maladies et ravageurs : sujet aux nématodes, aux thrips et aux pucerons Aphis gossypii transmetteurs de maladies fongiques, voir l'ensemble des nombreuses maladies et les principaux ravageurs du cotonnier sur l'encyclopédie de l'INRA, consultable en ligne sur Ephytia.
    NB : son nom Gossypium désigne en grec et en latin le coton, mot composé de 'egos' qui désigne une noix en hébreu et 'pi' qui signifie bouche ou 'piosh', les bouches, parce que la noix, dans laquelle se trouve le coton, s'entr'ouvre à maturité pour le libérer (source : Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et ..., volume 1 par Augustinus Calmet). Le mot coton vient de l'arabe 'al qutun'.
    Ce genre comprend une quarantaine d'espèces d'annuelles, de vivaces ou d'arbustes qui seraient issus dans la plupart des cas d'une hybridation de Gossypium herbaceum, des espèces, que l'on rencontre à travers le globe dans les zones tempérées chaudes.
    Il est important de rappeler qu'à partir des années 60, en Asie centrale (ex-union soviétique) sa culture intensive a été en partie responsable du détournement, en amonts, des eaux des fleuves Amou-Daria et Syr-Daria qui alimentent, la Mer d'Aral, provoquant progressivement au fil des ans, le recul des côtes et l'assèchement de la Mer d'Aral. Vers 1989, elle s'est scindée en deux bassins (au nord la petite Mer et au sud la Grande Mer), une véritable catastrophe écologique et humanitaire dans cette région du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan.
    Consulter les chiffres et les enjeux de la filière coton et le rôle du CIRAD*, Montpellier, France.
    Propriétés et utilisations :
    Après récolte, les boules de coton sont séchées, lavées, égrenées par une machine pour être ensuite pressées en balles qui sont expédiées vers une filature.
    Les amandes des graines après trituration donnent une huile de couleur brun rougeâtre à odeur assez forte qui contient une substance toxique (le gossypol) qui disparaît après divers traitements de désodorisation, décoloration puis raffinage.
    Cette huile figure au cinquième rang des huiles alimentaires, essentiellement connue comme telle, dans les pays de production, mais nous en consommons sans le savoir ex : margarine, friture, plats cuisinés, pâtisseries et viennoiseries). Cette huile contient des antioxydants naturels et de la vitamine A. Elle est aussi utilisée dans la fabrication des savons.
    Depuis les années 70, en Afrique et à Madagascar, le cotonnier étant plus productif à l'hectare, a tendance à être cultivé en lieu et place des arachides. Les tiges et les racines servent de combustibles ou d'engrais et le tourteau très riche en protéines est consommé par le bétail ainsi que les coques. Localement l'huile est employée comme lubrifiant pour les moteurs.
    Au fil des siècles, le coton égyptien* a acquis sa réputation grâce à une finesse et une qualité imparables de ses fibres qui permettent de confection des étoffes douces et soyeuses fort recherchées pour confectionner entre autre des chemises. En 2019, la récolte de coton égyptien était proche de 1,6 million de quintaux.
    En Haute-Égypte, depuis 2018 est cultivé, une variété de coton très blanc à fibres longues (2 à 4 cm) soyeuses et brillantes d'une incroyable finesse ';Giza 45', économe en eau, ayant une capacité à résister aux températures élevées, à la maladie du flétrissement, qui bénéficie d'un rendement élevé, idem pour la variété 'Giza 95' vendue aux enchères à la baisse en octobre 2019 au prix de 2 000 livres Égyptiennes (111.75€) le quintal.
    Une variété issue à travers les siècles d'une longue sélection de graines de coton initialement en provenance de l'Inde et du Brésil, qui furent introduites en 1820 par le fondateur alaouite de l'Égypte moderne Mohamed Ali Pasha (1760 - 1849), qui se cultive uniquement sous le climat doux de l'est du delta du Nil sur de petites parcelles d'une légendaire fertilité au climat particulier, la récolte 2019 avoisinait 200 000 quintaux.
    Le réchauffement climatique fait qu'en 2016, trois viticulteurs gersois ont testé à Montréal-du-Gers sur environ 14 hectares de terre argilo-calcaire, des variétés de coton qui nécessitent ni irrigation ni ne requièrent l'utilisation de pesticides, ont permis de récolter sur leurs terres de la Ténarèze*, en octobre 2019, 3 tonnes de coton français qui sera filé dans les Vosges puis tricoté et transformé entre 6 à 9 000 polos et tee-shirts dans l'Aube près de Troyes, créant ainsi la première cotonneraie de l'Hexagone et un rucher a été installé à proximité.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Gossypium herbaceum 'Albe Red' Variegated', un coton d'ornement au feuillage panaché, limbe d'un vert émeraude, blanc lavé de rose et rose soutenu, nervures roses, floraison dans un dégradé de tons de rose, étamines jaune pâle, fructification rose, des photos sur Flickr.
    - Gossypium herbaceum 'Nigra', feuillage et fructification d'un pourpre foncé, floraison rose.
    Les espèces les plus connues :
    - Gossypium arboreum L. , Cotonnier arborescent, se rencontre en Asie, un arbrisseau bisannuel, cultivé en annuelle de plus de 1.50 m haut, fleurs jaune ou rouge, zones 9 -11.
    - Gossypium barbadense L., synonyme Hibiscus barbadensis Kuntze, le Cotonnier des Barbades, découvert aux Caraïbes au 18e siècle, introduit aux États-Unis en 1786, sa production se cantonne aux Caraïbes principalement sur l'île de la Barbade, l'île d'Antigua et la Jamaïque, une vivace ou annuelle aux tiges glabres rougeâtres de plus de 3 m, à fleurs blanches ou jaunes, adaptée aux climats marins.
    C'est le fameux coton commercialisé sous le nom de Sea Island, nommé Graine noire, qui produit de longues fibres d'une qualité supérieur à toutes les autres variétés, donnant le coton le plus fin au monde, le plus résistant, plus doux et le plus raffiné, l'un des plus rares.
    - Gossypium hirsutum Candol., synonymes Gossypium caespitosum Tod., Gossypium frutescens Lasteyr, le Cotonnier velu, se rencontre aux Amériques, vivace ou annuelle à tiges rougeâtres d'environ 1, 50 m de haut, à fleurs jaune, zones 9-11.
    Voir également :
    - Gomphocarpus fruticosus ( L. ) Spreng., synonymes Gomphocarpus fruticosus (L.) W.T.Aiton, Asclepias fruticosa L. le Faux cotonnier consulter sa fiche.

    Annotations :
    *Cirad, créé en 1984, le Cirad est l’organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes; il est présent sur tous les continents dans une cinquantaine de pays.
    Il est placé sous la double tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
    coton égyptien, " Le coton en Égypte. — Pline en parlait déjà, et Rome recevait des cotonnades d'Égypte. Tous les commentateurs arabes le citent, et même parfois à titre de produit sujet à l'impôt. Le pacha Muhammad ‘Alî (1805-1848) ne fit que rénover et étendre systématiquement cette culture en employant une espèce à longue fibre, remarquée vers 1820 par l'industriel savoyard, Louis Alexis Jumel (1785-1823), dans les jardins d'un haut fonctionnaire égyptien, Mako Bey el Orfali gouverneur du Caire, qui l'avait rapporté de l'Abyssinie. Le coton Jumel dégénéra d'ailleurs assez vite, mais fut relayé par d'autres variétés importées de Malte et des États-Unis, le fameux Sea Island (Gossypium barbadense). Ce sont les hybrides naturels, nés de ces différentes variétés, qui ont été par la suite sélectionnés et se sont imposés par leur qualité. "
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757 Carl Linnaeus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    En 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, la médecine puis la botanique jusqu'en 1772. En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède. Son herbier, le plus riche de son époque, contenait 7 000 plantes.
    Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', consultable en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto.
    *Raf., abréviation botanique pour l'excentrique naturaliste, linguiste et archéologue autodidacte français Constantine Samuel Rafinesque-Schmaltz (1783-1840) qui, dès 1802, séjourne et travaille en Amérique, auteur de nombreux canulars. En 1841, Nutall lui dédie un genre de chicorée Rafinesquia (Asteraceae).
    *terres de la Ténarèze, un terroir argilo-calcaire sous climat océanique traditionnellement dédiées aux vins de Côtes de Gascogne et à l'Armagnac à laquelle : "le calcaire donnerait un arrière-goût au parfum de pruneaux à cette eau-de-vie".
    natacha mauric © 21/08/2003 ® Jardin ! L'Encyclopédie
    Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l'exploitation commerciale sont expressément interdites.























compteur internet