Saxifraga stolonifera  - Saxifrage araignée, de Chine
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    Nom commun : Saxifrage araignée, Saxifrage de Chine, Saxifrage sarmenteuse, Barbe de vieillard, Barbe de Juif, en chinois 'Hü er cäo' et en japonais 'Yukinoshita', nommé par les anglophones 'Creeping saxifrage, Mother of thousands, Aaron's beard, Old man's beard, Wandering Jew, Beefsteak plant, Creeping sailor, Strawberry Begonia, Strawberry Geranium', en allemand 'Mutter von Tausenden, Kriechend Steinbrech, Mutter von Tausenden, Kriechend Steinbrech', en espagnol 'Hoja de roca rastrera, Barba de Aarón, Madre de miles'.
    Nom latin : Saxifraga stolonifera Curtis*, 25 synonymes retenus dont Saxifraga chinensis Lour.*, Saxifraga ligulata Murr.*, Saxifraga sarmentosa L.f.*, consulter les autres sur The Plant list.
    famille : Saxifragaceae.
    catégorie : vivace velue à longues et fines tiges stolonifères rougeâtres, pourvues de plantules à leur extrémité.
    port : rosette de feuilles puis rampant ou retombant, suivant l'utilisation.
    feuillage : semi-persistant, brillant, velu, vert sombre veiné de blanc argenté, revers pourpré. Rosette de petites feuilles circulaires à cordiformes, à marge crénelée.
    floraison : fin du printemps, début de l'été. Au centre de la rosette, fine hampe florale dressée, dépourvue de feuilles, inflorescence terminale en panicule de minuscules fleurs zygomorphes, bisexuées de 1,5 à 2,5 cm à 5 pétales inégaux, les 3 supérieurs d'un blanc rosé, avec à leur base une tache jaune et les 2 inférieurs sont plus longs et d'un blanc pur et 5 sépales.
    couleur : blanc à blanc rosé.
    fruit : petites capsules.
    croissance : lente.
    hauteur : 0,10 à 0,30 m, sur plus d'un mètre de long.
    plantation : en extérieur au printemps.
    multiplication : par séparation des plantules à l'automne et par marcottage. A savoir, les vieux pieds meurrent après la floraison.
    sol : riche en humus, bien drainé. Pour les potées préparer un mélange de terre de bruyère, un bon terreau de feuilles et du sable, autrefois on préparait de la terre de bruyère avec des déchets de brique, le rempotage s'effectué de mars jusqu'en mai.
    emplacement : mi-ombre à l'extérieur. A l'intérieur, une lumière vive, mais indircte, ainsi le feuillage sera plus coloré.
    zone : 5-10, UK hardiness H2, USDA zone 6a-9b.
    origine : dans les sous-bois humides et sur les rochers humides, dans les montagnes de l'est de l'Asie, dans les provinces du centre et du sud de la Chine, en Corée du Sud, au centre et au sud du Japon (Honshu, Shikoku, Kyushu) et à Taïwan, consulter la carte.
    entretien : pour une culture en pot, durant la période de croissance de mars à août, arroser régulièrement en évitant de laisser des gouttelettes d'eau sur le feuillage, effectuer un apport d'engrais toujours sur un substrat humide, toutes les deux semaines, puis, durant la période de repos, la maintenir à une température entre 8 °- 15 °C et réduire les arrosages.
    Veiller à ne pas laisser de l'eau stagner dans le dessous de pot, pour éviter le pourrissement racinaire..
    maladies et ravageurs : elle est sensible aux cochenilles (scale insects) et aux pucerons (aphids).
    NB : son nom Saxifraga, la Saxifrage, vient du latin 'saxum' qui signifie roche ou rocher et 'frango' qui signifie briser, littéralement 'qui fait éclater la pierre'. Une allusion au faite qu'un bon nombre de saxifages développent leurs racines dans les interstices et fissures des rochers, laissant supposer qu'elles ont la possibilité de briser la roche, voir l'exemple de Saxifraga tridactylites que l'on nom communément 'Perce-pierre'. Ou encore, une allusion au faite que, dans des pharmacopées traditionnelles, était attribué à certaines espèces du genre, la propriété d'agir sur les calculs rénaux, réduite en poudre et associée à d'autres plantes pour traiter les otites.
    Le nom populaire de 'Barbe' fait référence aux deux feuilles inférieures qui par leur position, font penser à des joues barbues.
    Ce vaste genre comprend plus de 480 espèces de vivaces, d'annuelles ou bisannuelles, persistantes ou semi persistantes, originaires des zones tempérées du globe et il existe des centaines de cultivars et d'hybrides.
    La plupart du temps, cette saxifrage est cultivée comme plante d'intérieur, en pot ou en suspension, mais elle peut s'utiliser au jardin en couvre-sol, dans les zones humides et ombragées et dans les rocailles, comme c'est le cas au jardin botanique de Montpellier.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Saxifraga stolonifera 'Cuscutiformis', commercialisée aussi sous Saxifraga stolonifera var. cuscutiformis, environ 25 cm, le jeune feuillage est d'un vert anisé à vert chartreux aux nervures plus claires,tirant sur le jaune beurre, puis plus foncé, veiné de blanc argenté, revers pourpré, pétiole rosâtre, de juin jusqu'en août, une floraison blanche griffée de rose sur les 3 pétales supérieurs, sur une hampe florale framboisée.
    - Saxifraga stolonifera 'Tricolor', une ancienne obtention, introduite dans les jardins anglais depuis le Japon, par Robert Fortune*, présentée en 1865 dans un magasine allemand, puis en 1875 par Louis van Houtte*, sous le nom de Saxifraga Fortunei tricolor Hook, au feuillage plus petit, maculé de rose vif à rose bonbon et rose plus foncé (framboise) et de blanc crème sur un pétiole rouge. Elle a une croissance un peu plus lente et nécessite un peu plus de chaleur en hiver, entre 18 et 20 °C.
    illustration planche 449 dans Flore des serres et des jardins de l'Europe : ou descriptions et figures des plantes les plus rares et les plus méritantes, naissants sur le continent ou en Angleterre, volume 21 de 1875. Dans les quelques lignes qui la présentait L. van Houtte écrivait : Cette variété tricolore d'une espèce déja très jolie par elle-même, est des plus utiles comme garniture de corbeilles suspendues dans les couloirs, et même comme lampe de boudoir.'
    Propriétés et utilisations :
    Dans la pharmacopée traditionnelle chinoise la Saxifraga stolonifera nommée 'Shi He ye', est prescrite pour éliminer les toxiques de l'organisme et pour traiter les abcès et les furoncles.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres Saxifraga présentes dans l'Encyclopédie

    Annotations :
    *Curtis, abréviation botanique pour le botaniste, entomologiste britannique William Curtis (1746-1799), démonstrateur de botanique au Chelsea Physic Garden de 1771 à 1777, en 1779, à Londres, il ouvre son propre jardin botanique à Lambeth. De 1777 à 1798, il publie 'Flora Londinensis, or, Plates and descriptions of such plants as grow wild in the environs of London'.
    Fondateur de la très célèbre revue mensuelle Magazine 'The Curtis Botanical Magazine' en 1787, éditée par John Sims de 1790 à 1826, puis par William Hooker, à partir de cette date là ; elle comprend 479 cahiers avec des planches botaniques qui furent longtemps l'une des principales références en botanique. Nommé membre de la Royal Society. Un petit genre d'Afrique australe Curtisia, chez les Curtisiaceae, lui a été dédié.
    *Fortune, botaniste anglais Robert Fortune (1812-1880), qui effectue plusieurs longs séjours en Chine, pour le compte de la compagnie des Indes orientales à la recherche des thés et pour tenter, d'en découvrir les techniques de fabrication.
    Il est à l'origine de l'introduction en Europe, de nombreuses espèces extrême-orientales, des découvertes que l'on trouve citées, dans ses récits de voyages dont 'La route du thé et des fleurs', édité en 1852.
    Jusqu'en 1848, il assure la fonction de conservateur du jardin de la compagnie des apothicaires à Chelsea.
    *(L.f.) , Linnaeus filius, abréviation botanique qui signifie pour le nom du fils du systématicien suédois Carl Von Linné, appelé Carl von Linné le Jeune (1741-1783), un naturaliste, botaniste suédois qui en 1771 est nommé par son père malade pour assurer sa succession à la chaire de médecine à l'université d'Uppsala, nomination qui provoquera des ressentiments de la part des autres professeurs, qui, eux, ont obtenu leur titre, après avoir suivi le cursus et passé leur thèse.
    *Lour., abréviation botanique pour le missionnaire jésuite Joao de Loureiro (1717-1791) qui passant 30 ans en Cochinchine (Vietnam), on lui doit la découverte du genre Enkianthus.
    Saxifraga Fortunei tricolor,
    Saxifraga Fortunei tricolor, ill. de Regel
    *Murr., abréviation botanique pour le botaniste, naturaliste, entomologiste écossais Andrew Dickson Murray (1812-1878), spécialiste des conifères et des insectes ravageurs des cultures.
    En 1857, il est nommé membre de la Royale Société d'Édimbourg, en 1860 membre et secrétaire de la Royale Horticulture Société, en 1868 membre du comité scientifique et l'année suivante membre de la Société Linnéenne.
    En 1873, il se rend en Californie et dans l'Utah pour étudier les concessions minières et là-bas il entreprend une monographie inachevée sur les conifères et une autre sur les coléoptères.
    *van Houtte, l'horticulteur belge Louis Benoît van Houtte (1810-1876), il travaille au Jardin Botanique de Bruxelles de 1836 à 1838, mais, il est surtout connu pour sa célèbre collection de plantes, surnommé le Prince des horticulteurs du 19e siècle, auteur de Flore des Serres et des Jardins de l'Europe, des numéros sont consultables en ligne à la BnF-Gallica.
    Horticulteur. - Créateur de l'École d'horticulture de Gentbrugge, fondateur de la revue "L'Horticulteur belge : journal des jardinierset des amateurs" et directeur de l'Institut horticole du gouvernement à Gand.
    Au début de sa carrière, van Houtte a travaillé à Bruxelles pour le ministère des Finances et a occupé ses loisirs sur des activités botaniques. Il était en bons termes avec des hommes comme Parmentier, Édouard Parthon de Von (1788-1877), D’Enghien et se lia d'amitié avec des jardiniers locaux. Avec Charles François Antoine Morren, van Houtte fonde L'Horticulteur Belge (1833-1838), un magazine botanique mensuel, en novembre 1832. Van Houtte ouvre également une boutique de semences et d'outils de jardin.
    Dévasté par la perte de sa femme avec laquelle il n'était marié que depuis peu de temps, il part au Brésil chercher des orchidées pour Parthon de Von et le roi de Belgique. Il embarque pour Rio de Janeiro, le 5 janvier 1834, mais en raison du mauvais temps et d'une escale à Maio dans les îles du Cap-Vert, il n'est arrivé qu'en mai 1834.
    À son retour de son expédition de 1834-1836 au Brésil, van Houtte fonde l'École d'Horticulture et crée en 1839, une pépinière à Gentbrugge près de Gand avec son partenaire Adolf Papeleu. Les connaissances botaniques, le sens des affaires et la facilité linguistique de Van Houtte ont conduit à son succès commercial et à la fonction de maire de Gentbrugge.
    Au plus fort de la folie européenne des orchidées en 1845, il envoya des collectionneurs de plantes en Amérique pour rechercher des orchidées et d'autres plantes exotiques.
    Louis van Houtte a produit des plantes pour les conservatoires européens et, avec l'aide du botaniste et horticulteur allemand Eduard Ortgies (1829-1916), a cultivé une des premières Victoria water Lily (Nympheaceae) sur le continent, dans une serre construite spécialement pour elle, elle fleurit au cours du mois de septembre 1850, obtenue à partir d'un lot de graines reçues en 1849 à Kew Garden.
    Dans les années 1870, la pépinière de van Houtte était florissante, couvrant 14 hectares et comprenant 50 serres. L'entreprise a été exploitée par le fils de van Houtte, à sa mort en 1876.
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